- Angleterre
- Premier League
- 36e journée
Tottenham sans forcer, Fulham crucifié
Un entre-deux. Entre la fin des espoirs de C1 d’Everton tout à l’heure et la bataille pour le titre de demain, il y avait quatre matchs et une course au maintien généralisé programmé cette après-midi. Entre deux arcs-en-ciel, un coup de génie de Shelvey, et le maintien presque mathématique de Swansea et Hull, il y a aussi eu la confirmation que le Fulham de Felix Magath était bien courageux, mais trop malchanceux.
Des Spurs petits bras
Parce que jouer sur un billard et à domicile ne suffit pas toujours à imposer sa marque sur un match de foot, parce que Peter Crouch continue de maigrir à vue d’œil, mais aussi et surtout parce que, confortablement installés à la sixième place de Premier League, les Spurs n’ont plus rien à gagner, c’est Tottenham qui entame le mieux la partie. Bien aidés par un vent favorable, les hommes de l’intermittent Sherwood déroulent un jeu au sol agréable. Un effet d’optique qui ne durera en fait que 10 petites minutes. Le temps de voir le vent tourner et Aaron Lennon entamer systématiquement ses courses folles par des contrôles foireux. Celui pour Lloris de se chier sur une sortie un brin approximative, mais surtout le temps pour Stephen Ireland d’entrer dans son match. Débordements, centres, frappes, l’Irlandais de 27 ans retrouve ses jambes époque 2005-2010 quand il arpentait encore la pelouse de Manchester City. Sauf qu’à cette époque les Skyblues étaient encore de sacrés losers. Depuis, City est devenu champion et Ireland a opté pour la voie du loser éternel. Sur sa première inspiration de l’après-midi, Adebayor sort le grand jeu, le grand pont et le centre parfait. Tellement parfait que le mètre 73 de Dany Rose suffit à propulser Tottenham en tête. Après l’éclaircie, le déluge. Stoke retombe dans ses travers et laisse la possession à Tottenham. Le temps d’un éclair. Celui de Ryan Shawcross coupable d’un vilain geste sur Dany Rose au retour des vestiaires. Nullement ébloui par un soleil pourtant définitivement retrouvé, Andre Marriner ne se trompe plus de victime et exclut le joueur. À 10, les espoirs de voir les hommes de Mark Huges mettre en défaut des Spurs tout à coup ultras repliés sont infimes. Trente minutes assommantes plus tard, pendant lesquels Tottenham a terriblement souffert, les Spurs confirment que contre les petites équipes, une petite victoire est souvent suffisante (0-1).
Le printemps sera chaud en fin de tableau
Un match animé, deux équipes joueuses et pas mal d’occasions, quand WBA reçoit West-Ham dans un match aux allures de course au maintien, il se passe forcément des choses. Comme prévu les occasions fusent et la pression est présente jusqu’au bout. Mais au final, tout était pourtant plié depuis la dixième minute grâce à un bon ballon d’Amalfitano offert à la jeune promesse d’origine burundaise Saido Berahino. Un but, trois points et un maintien en très bonne voie, cet après-midi, West Brom s’est fait du bien (1-0). De son côté, West-Ham va tout doucement commencer à calculer. Avec encore deux matchs à jouer contre Tottenham et Manchester City, les Londoniens pourraient, en effet, s’offrir une fin de saison un peu plus stressante que prévu initialement. Du côté de Craven Cottage et avec un point de retard sur le premier non-relégable qu’est Norwich, Felix Magath et ses hommes n’avaient plus le choix. Pour son avant-dernier match dans son antre, il fallait l’emporter. Malgré toute la bonne volonté d’un John Arne Riise par moment retrouvé, la première mi-temps est pourtant dénuée de la moindre occasion. D’un côté comme de l’autre. Sauf qu’avec un nul, Hull assurerait son maintien. Et si les Cottagers ne l’avaient pas encore compris, le savon passé par l’ancien entraîneur du Bayern à la mi-temps aura manifestement été efficace. En trois minutes, Dejagah et Amorebieta viennent offrir une bouffée d’air frais longtemps décisive, mais finalement terriblement frustrante.
Pour sortir d’une zone rouge qu’ils squattent depuis le 28 janvier, les Londoniens devront donc encore attendre et espérer que United retrouve son rang tout à l’heure contre Norwich. La faute à Jelavić et Long qui profitait du dernier quart d’heure pour valider le maintien des Tigers. (2-2). Un point capital pour Hull, un autre synonyme de calcul d’apothicaires pour Fulham.
Ceux-ci ne concerneront plus Swansea. Depuis ce 26 avril 2014, les Gallois sont sauvés. Grâce à un bijou monstrueux de Jonjo Shelvey des 40 mètres, auteur d’une des plus belles reprises de volée de l’année, à un but de Pablo Hernández aussi, mais surtout à un doublé de Wilfried Bony (4-1). Sans blague. Bony & Swansea. Plus qu’un duo à la gâchette facile, une belle histoire. Celle du plus gros transfert d’un club gallois convaincu par le talent d’un mec de 25 ans qui empilait depuis cinq saisons dans des championnats de seconde zone. La République tchèque d’abord, les Pays-Bas ensuite, avant d’éclore cette saison avec les Swans. Seize buts, cinq passes dé, à lui tout seul l’Ivoirien a assuré le maintien de son club et la représentativité des Gallois sur la scène continentale. Une perf qui remboursera sans souci les 13,9 millions d’euros déboursés l’été dernier. De son côté, Aston Vila pensait être sauvé depuis longtemps, mais se rend compte que finir sa saison sans attaquant et avec un point sur quinze est aussi la meilleure façon de se faire peur jusqu’au bout. Avec trois points d’avance sur Norwich, le printemps sera chaud en fin de tableau.
Par Martin Grimberghs