Tottenham plie Dortmund et le suspense

Tottenham 3-0 Borussia Dortmund

Buts : Son (47^e), Vertonghen (83^e) et Llorente (87^e) pour les Spurs.

D’abord, deux. Deux buts, c’est le total de pions encaissés par le Borussia Dortmund sur toute la phase de poules de cette Ligue des champions, faisant de la défense du BvB la meilleure d’Europe. Maintenant, trois. Trois, c’est le nombre de galettes glissées mercredi soir par la bande à Pochettino dans les filets de Roman Bürki alors que les Spurs étaient pourtant privés de plusieurs joueurs cadres (Kane, Alli) et avaient été plutôt dominés en première période. Quarante-cinq minutes de jeu qui auront donc suffi à quasiment plier le suspense du match retour, prévu le 5 mars prochain en Allemagne, et faire de Tottenham un joli épouvantail pour la suite de la compétition.

Très long round d’observation

Un câlin à Lucien Favre, puis Mauricio Pochettino regarde une nouvelle fois cette feuille de match dont il ne revient toujours pas : pas de Paco Alcácer, Marco Reus, Harry Kane et Dele Alli, pour ne pas citer Danny Rose et Kieran Trippier. Simple constatation : si ce Tottenham-Dortmund était un film, ce qu’il est dans un sens, il aurait une drôle de bobine. Au coup d’envoi, la plupart des acteurs principaux sont absents, remplacés par de jeunes pousses certes talentueuses (Dahoud en n°10 pour le BvB, Zagadou à gauche, Foyth titulaire pour son premier match de C1 côté Tottenham), mais pas au niveau de ce que promettait la note d’intention.

Bon, au moins, Favre est là. Absent de l’écroulement des Allemands à Hoffenheim le week-end dernier (3-0 à un quart d’heure de la fin, 3-3 finalement) à cause d’une grippe, le Suisse s’est levé de son lit pour voir Lucas frôler le prix Puskás d’entrée de jeu (7^e). Drôle de match, drôle de rythme. Les vagues sont franches, les marquages flottants, mais les frappes se noient souvent dans un océan de tibias ou dans les bras de Lloris (15^e, 20^e). Qui ressortir des flots, alors ? Jadon Sancho, pour le meilleur, Serge Aurier, pour le pire. Le premier offre à Zagadou la plus grosse occasion de la première période, d’une tête repoussée par le gardien français (45^e), le second est indigne de son statut. Tout de même : 0-0 à la pause, Dortmund mène aux points. Il paraît que ça bouge plus à l’Ajax.

Et soudain, le réveil

Et puis c’est arrivé aussi subitement qu’une perte des eaux, pour un accouchement express du premier but de la rencontre : 47^e minute, Vertonghen centre depuis la gauche du terrain pour le pied tendu de Heung-min Son, qui crucifie Bürki avec la douceur du tueur à gages qui ne fait que son métier (1-0). On parlait de vagues, elles se sont transformées en tsunami couleur écume. Les Spurs enchaînent les transversales dans le dos des latéraux allemands, et les occasions viennent avec, celles de Vertonghen (58^e, 60^e) encadrant le miracle de Zagadou entre Eriksen et Son (59^e).

Le milieu de terrain du BvB prend complètement l’eau, impuissant à trouver un Götze dont on vient à douter qu’il était vraiment sur le terrain… Pas le temps de respirer, ça continue : Delaney sauve Bürki devant Lucas (76^e), puis Vertonghen double la mise sur un copié-collé du premier but, mais de l’autre côté (2-0, 83^e). Lucas sort dans la foulée pour Llorente, qui enfonce le clou sur corner pour son premier ballon (3-0, 87^e). Tottenham prend une sacrée option pour la suite, et n’avait même pas toutes ses forces en présence. Décidément, les Maisons Blanches avaient bonne mine, ce soir.

Tottenham (5-3-2) : Lloris – Alderweireld, Vertonghen, Sánchez, Foyth, Aurier – Winks, Sissoko (Wanyama, 90^e), Eriksen – Moura (Llorente, 87^e), Son (Lamela, 89^e). Entraîneur : Mauricio Pochettino.

Borussia Dortmund (4-2-3-1) : Bürki – Hakimi, Toprak, Diallo, Zagadou (Schmelzer, 77^e)- Witsel, Delaney – Sancho (Guerreiro, 88^e), Dahoud, Pulisic – Götze. Entraîneur : Lucien Favre.