- Premier League
- J35
- Tottenham-Arsenal (2-0)
Tottenham fait danser Arsenal
Maladroit en première période, Tottenham s'est finalement imposé logiquement pour ce qui restera comme le dernier North London derby de l'histoire à White Hart Lane (2-0). Pour le titre, il reste encore un espoir.
Tottenham 2-0 Arsenal
Buts : Alli (55e) et Kane (57e, s.p.) pour les Spurs
La scène sonne comme une évidence. Derrière lui, il y a ceux qui passent encore à côté d’un grand rendez-vous. Mesut Özil se sent concerné et baisse la tête. Harry Kane, lui, ne tremble pas. Jamais. Et, à chaque grande réception, il couche ses victimes. Sa réputation n’est plus à faire, mais les derbys passent et se ressemblent quand il est là. Pour la sixième fois de sa carrière, l’attaquant des Spurs a marqué contre Arsenal, et ce, une nouvelle fois à un moment important. Oui, Tottenham a assuré pour sa dernière contre les Gunners à White Hart Lane, et oui, la course au titre n’est pas encore totalement terminée. Ce North London Derby était comme prévu : tendu, étouffant, mais tellement délicieux.
Les balles blanches
Ce ne pouvait être un jour comme les autres. Il faut imaginer le tableau et mesurer ce que peut représenter vingt-deux ans de silence face à l’insolence d’un voisin bourgeois. Depuis le premier jour, Mauricio Pochettino sait où il a foutu les pieds et connaissait l’importance qu’aurait à jamais ce dernier derby joué à White Hart Lane avant sa destruction. Au fond, dimanche, Tottenham avait tout à gagner : s’assurer, en cas de victoire, de terminer pour la première fois devant Arsenal depuis 1995 ; enchaîner un dix-huitième match consécutif sans défaite à la maison et donc poursuivre le rêve d’un déménagement sans accroc ; et revenir à quatre points de Chelsea, vainqueur plus tôt dans la journée à Everton (3-0). Pochettino s’était préparé à ce combat, et ses choix ont directement sonné comme un premier message entre un retour au 4-2-3-1 et la mise au ban de Kyle Walker. Face à lui, Wenger a une nouvelle fois débarqué avec sa nouvelle défense à trois, là où chacun doute encore qu’Arsenal a les joueurs pour un tel système, et Olivier Giroud titulaire en pointe. Puis, les coups.
Oui, ce 180e North London derby a avant tout été une baston immense et magnifique où Harry Kane a allumé en premier, butant sur Čech après trente petites secondes. White Hart Lane était branché, brûlant, et a longtemps attendu avant d’exploser malgré une première tête puissante d’Alderweireld. La faute à un Arsenal bien organisé face à des Spurs imprécis et maladroits, à l’image d’un raté immense de Dele Alli, seul aux six mètres, et à un autre quelques minutes plus tard d’Eriksen au bout d’un mauvais choix de Son. Tottenham s’est montré le plus autoritaire, le plus joueur, mais s’est fait peur, laissant Ramsey et Sánchez coucher Lloris avant la pause. Tout n’était qu’une question de patience, comme souvent dans ce genre de batailles, et l’ultime parade avant l’entracte de Petr Čech devant Vertonghen ne servait finalement qu’à retenir un peu plus une gifle qui devait tomber d’entre les vagues.
Kane, évidemment
Pour ça, il aura finalement fallu attendre cinquante-six minutes et quelques nouvelles patates envoyées par les Gunners sur le but de Lloris. Tout a basculé comme ça, sur deux mouvements et en 146 secondes. Le premier est parti d’un boulot immense d’Harry Kane, suivi d’une inspiration géniale d’Eriksen, et a été terminé par la rage d’Alli (1-0, 55e). Puis, sur l’action suivante, Kane a poussé Gabriel à une faute naïve. Penalty. Sanction parfaite (2-0, 57e). De quoi faire imploser Arsène Wenger sur son banc alors que ses hommes avaient bien repris le fil de la seconde période grâce notamment à un bon Alexis Sánchez. White Hart Lane en a remis une couche, hurlant à l’entraîneur français de rester et le poussant à lancer Welbeck sur scène. La suite n’a été qu’une accumulation de relents entre un nouvel arrêt immense de Čech devant Vertonghen, une occasion parfaite pour Kane, une tête puissante d’Alderweireld claquée par le gardien tchèque et des cartouches sans conséquence. Pochettino pouvait alors lancer Dembélé au milieu de la fête et offrir une ovation à Alli, le succès était déjà validé. L’honneur est sauf, et la course au titre peut reprendre. Tant qu’il reste un espoir, Tottenham ne lâchera pas.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Maxime Brigand