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Tottenham et sa filière belge

Par Mathieu Faure
Tottenham et sa filière belge

Avant de défier Manchester United et de continuer sa chasse à Leicester, Tottenham s’appuie sur quatre garçons pleins d’avenir pour rêver plus grand. Quatre Belges, quatre profils, quatre gueules.

Moussa Dembele, le revenant

Moussa Dembele possède un physique à la Kirk Lazarus, le personnage de Tonnerre sous les tropiques campé par Robert Downey Jr. C’est une gueule. Un pied. Mais aussi une grosse attente autour de lui, sans doute trop. C’est l’histoire d’un gamin devenu star trop tôt. Octobre 2004, Moussa Dembele débute son premier match en pro à 17 ans et 3 mois avec son club du Germinal Beerschot Anvers (GBA). Précoce et polyvalent. Numéro 9 au départ, 8 à l’arrivée, car il ne marquait pas assez, mais talentueux. Tellement en avance sur son temps qu’il file à 18 ans dans une autre entité du Benelux, à Willem II, aux Pays-Bas. Lui rêvait pourtant de l’Ajax. Une saison plus tard, voilà Dembele international et courtisé. Direction l’AZ de Louis van Gaal. Sa réputation commence à faire du bruit. Sur un geste, il peut changer le cours d’un match. Tout semble réuni pour le décollage, mais le garçon n’est pas assez décisif. Alors que tous les jeunes cracks belges rejoignent la Premier League dans des clubs ambitieux, Dembele arrive à Fulham contre une modique somme (moins de 7 plaques).

Son pied gauche et sa bonne bouille en font l’une des coqueluches de Craven Cottage et notamment de son coach Martin Jol. Deux saisons chez les Cottagers et voilà Dembele à Tottenham pour 19 millions. Jol lui passe la brosse à reluire lors de son départ : « Dembele est probablement le meilleur joueur avec un ballon que j’ai jamais vu. » Après tout, le Belge a tout : caisse, pied gauche, technique, vista, réputation et talent. Mais il doit faire oublier Modrić et Van der Vaart chez les Spurs, pas vraiment un cadeau d’arrivée. Et sa progression prend une baffe dans la gueule. Pour la première fois, il se retrouve sur le banc quand il ne sort pas du onze à la mi-temps. Trois saisons quelconques, on dit le joueur sur le départ l’été dernier. Mais les Spurs se délestent d’autres milieux (Stambouli, Capoue, Paulinho). Pochettino change d’avis et tente de (re)mettre son joueur dans le onze de départ. Eric Dier devient 6 et Dembele joue plus haut, plus libéré, plus vite. Sans faire de bruit, le garçon redevient une pièce essentielle du 11 des Spurs.

Nacer Chadli, le joli garçon

Comme beaucoup de compatriotes, Nacer Chadli est passé par la case Pays-Bas. Mais contrairement aux autres, le gaucher a pris des détours pour se hisser au plus haut niveau. À 16 ans, Chaldi joue chez les jeunes du Standard de Liège avec son pote Axel Witsel. Alors que le touffu est en passe de tout casser en équipe première, Chadli est mis à la porte. Le grand gaucher va finalement s’expatrier aux Pays-Bas, à Maastricht. Sur place, il termine sa formation avant de filer à Apeldoorn, en D2 batave, le club qui a notamment révélé Klaas-Jan Huntelaar. Sur place, il rejoint un autre Belge qui va devenir son pote, Dries Mertens. Les deux garçons enquillent les matchs et se font remarquer pendant trois saisons dont une dernière de haute volée pour Chadli : 17 buts, 11 passes.

C’est un autre compatriote qui va définitivement lancer la carrière de Chadli : l’ancien gardien des Diables rouges Michel Preud’homme, aux commandes de Twente, qui fait venir Chadli. Et là, il explose et enfile les buts. Suffisant pour que les Spurs se laissent tenter par cet ailier un peu fou après trois saisons réussies en Eredivisie. Accroc de Football Manager, l’ancien de Liège plante des buts (11 en PL l’an dernier), joue les jokers et offre sa plastique pour la bonne cause. Récemment, il a posé nu – une serviette cachant la boîte à trésor – pour la campagne Cancer Research UK. Le seul de la bande à ne pas être un titulaire indiscutable, mais le plus joli garçon, assurément.

Toby Alderweireld, le dernier arrivé

Le dernier arrivé au club – il a débarqué durant été -, mais le plus souvent aligné. Toby aura mis du temps à trouver son chemin. Pourtant, au départ, il prend la même route que Dembele et Vertonghen : GBA, puis les Pays-Bas. L’autoroute de la fortune. Leur pays de naissance ne les a jamais vus jouer, pas grave. Toby débarque chez les Bataves à 15 piges et y retrouve son pote d’enfance, Jan, de deux ans son aîné. Dans le sillage de la charnière Vertonghen-Vermaelen, Toby apprend la patience et la polyvalence en s’exilant sur le côté droit. Quand Vermaelen rejoint Arsenal, Toby et Jan forment une première charnière qui va braquer deux titres nationaux (2011 et 2012). Amis d’enfance, les deux garçons deviennent complémentaires en club tout en passant les trêves internationales avec l’équipe de Belgique.

Alors, quand le plus âgé file chez les Spurs, le plus jeune attend encore un an à la maison avant de s’émanciper. Direction l’Atlético. Un échec. Une saison à Madrid où il restera comme l’homme qui est entré en finale de Ligue des champions quand les siens menaient 1-0 et qu’il a terminé la rencontre avec 4 buts dans la musette. Le Belge était entré à la 83e… Barré par une charnière Miranda/Godín, Toby dépanne côté droit. Et boulotte les restes, comme Jacouille. Il se rend à l’évidence, ce n’est pas son football. Alors un ancien de la maison Ajax lui tend la main : Ronald Koeman, coach de Southampton. Une saison pour redevenir crédible et obliger Tottenham à allonger les millions pour le rapatrier dans la capitale et reformer la charnière des copains.

Jan Vertonghen, le patron silencieux

Vice-capitaine au départ, le Belge est en train de regarder les siens batailler pour la course au titre depuis son canapé. Fin janvier, une vilaine blessure l’a sorti du onze de départ après une âpre bataille contre Crystal Palace. Ballot, car le Belge est la pierre angulaire du système défensif de Pochettino. Pendant longtemps, il a formé avec Alderweireld la meilleure charnière centrale du championnat. Deux Belges, deux CV identiques. Le gaucher débute son apprentissage du football à GBA, un club du coin. Et comme le club belge est en partenariat avec l’Ajax, le voilà à Amsterdam à 16 ans. Dans un club qui a donné au monde Rijkaard, Blind and co, Vertonghen fait ses classes et s’envole pour Waalwijk pour sa première saison professionnelle. Le garçon apprend tellement vite que l’Ajax le rapatrie la saison suivante et lui file les clés du camion… avec Alderweireld à ses côtés.

Il est tellement en avance qu’il file à Tottenham en 2012 après un quinquennat doré aux Pays-Bas où il est même élu meilleur joueur du championnat. En Angleterre, le plus « soft » des Belges de l’équipe fait surtout parler sur le terrain, où son calme et sa relance impressionnent tout le monde. Un mec tellement zen que lors de la soirée Halloween du club, le Belge n’a pas moufté quand son coéquipier Kyle Walker, caché derrière un rideau, est sorti en pleine interview du Belge pour lui foutre la frousse de sa vie avec un masque tête de mort sur le crâne. Alors que la moitié de l’effectif s’était chié dessus dans la même situation, Vertonghen n’a pas bronché. Viens le chercher.

Dans cet article :
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Par Mathieu Faure

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