- Europa League
- Groupe J
- Tottenham/Lazio (0-0)
Tottenham bute sur le mur de la Lazio
Bonne rencontre, mais pas de buts entre Tottenham et la Lazio, dans le gros match de cette soirée d'Europa League. Des regrets des deux côtés : trois buts annulés pour les Spurs, une énorme barre pour les Laziali.
Tottenham – Lazio 0-0
On a vu trois buts. Pourtant, ce Tottenham-Lazio se termine bien sur le score nul et vierge de 0-0. Bah ouais. Trois fois, les joueurs de Tottenham ont fait trembler les filets de Federico Marchetti, le gardien de la Lazio. Trois fois, le juge de ligne a interrompu la joie de White Hart Lane, deux fois pour des positions de hors-jeu (la première très douteuse), la troisième pour une faute. De quoi crier à l’injustice ? Non, pas vraiment. Ce match nul respecte, dans l’ensemble, ce que l’on a vu sur la pelouse, même si Tottenham aurait certainement mérité un petit quelque chose en plus, notamment pour sa seconde période généreuse. La Lazio, quant à elle, repart avec un point précieux de Londres, même si elle peut nourrir quelques regrets pour ses occasions ratées en première période, et notamment cette reprise de volée folle de Gonzalez qui s’est écrasée sur la barre transversale d’Hugo Lloris, qui honorait là sa première cape avec son nouveau club. En tout cas, qu’on se le dise : cette première rencontre confirme que ces deux équipes ont de sacrés arguments à faire valoir, et qu’elles se posent clairement en candidates aux première et deuxième places du groupe. En même temps, quelqu’un en avait douté ?
Hors-jeu, carton et barre
White Hart Lane chante, mais ce ne sont pas les locaux que l’on entend. En effet, au moment du coup d’envoi, ce sont bien les supporters de la Lazio qui font résonner leurs chants dans l’enceinte londonienne. Pas de quoi, pourtant, transcender leurs poulains en début de rencontre. Les premières minutes sont plutôt lentes, et les deux équipes tentent surtout de se mettre en place et se font des courtoisies. La première occasion est toutefois pour les Romains. Lulić centre fort devant le but, mais Klose, pourtant seul, ne réussit pas à pousser le cuir au fond des filets. Pas le genre de chose habituelle pour lui. Tottenham répond avec une frappe de Defoe, puis un coup franc de Bale, qui a décidé de se prendre pour Cristiano Ronaldo avec ses jambes écartées. La réussite en moins. Aux alentours de la 20e minute, les Spurs accélèrent et commencent réellement à mettre en difficulté les Laziali, quelque peu dépassés par la vitesse de Lennon et Defoe.
Ce sont d’ailleurs ces deux-là qui « confectionnent » la plus grosse occase de ce début de match, avec un une-deux très intelligent dans la surface, dégagé en catastrophe par la défense. Les joueurs de Villas-Boas pressent de plus en plus et la Lazio ne voit plus le ballon. Le juge de ligne annule d’abord un but à Dempsey pour hors-jeu (limite limite, hein), puis c’est Biava qui utilise les manières fortes pour arrêter un Defoe lancé au but. Carton jaune (orangé). L’orage passe et la Lazio reprend en main le match. Klose foire d’abord une reprise de volée, ce qui n’est pas le cas d’Álvaro González. L’Uruguayen reprend de l’extérieur du pied un ballon repoussé par la défense : sa volée est monstrueuse, mais vient s’écraser sur la barre de Lloris. Un Lloris qui doit ensuite contrôler deux frappes lointaines de Ledesma et d’Onazi pour clore la période. 0-0 à la pause. Finalement, le plus beau moment de cette première période (hormis la reprise de Gonzalez) restera celui où les tifosi de la Lazio lancent le chant « Paul Gascoigne, lalalala » , repris en chœur par tout le stade. Gazza, putain !
La Lazio ne craque pas
Dès le début de la seconde période, Tottenham, un peu en perte de vitesse dans le dernier quart d’heure, reprend du poil de la bête. White Hart Lane pousse, et l’équipe d’AVB se met à attaquer tête baissée, avec notamment un Aaron Lennon virevoltant. La Lazio a du mal à repousser les offensives, et doit souvent commettre des fautes aux abords de la surface. Mais parfois, les Spurs parviennent à entrer dans les 16 mètres 50. Et dans ce cas-là, ils font mal. Une première fois, il faut une intervention un peu miraculeuse de la défense laziale et de Marchetti pour empêcher au dernier moment le ballon de passer la ligne, et une seconde fois, c’est à nouveau le juge de ligne qui annule un but aux Anglais. Ce coup-ci, pas de doute sur le hors-jeu. Pas de doute non plus sur le fait que Sandro, tout seul à trois mètres de Marchetti, croque la feuille en envoyant son coup de tête à côté des cages (64e).
Déjà deux buts annulés ? Bah, jamais deux sans trois. Sur un corner, Caulker s’élève plus haut que tout le monde et score de la tête. Troisième fausse joie de la soirée. Le défenseur s’est appuyé sur Mauri. Ça commence sérieusement à énerver Villas-Boas, qui aimerait bien que le quatrième soit le bon, surtout que la Lazio ne crée pratiquement plus rien et que, vu la physionomie du match, le 0-0 est un score plutôt favorable pour elle. Même si Mauri, à l’entrée des dix dernières minutes, se procure une dernière occasion en partant dans le dos de la défense, sans réussir par la suite à se remettre dans le sens du but à cause d’un contrôle défectueux. La fin de match se résume surtout à de nombreux changements. L’occasion de revoir la frimousse de ce bon vieux Zárate et d’assister aux entrées des anciens de Ligue 1, Ederson et Ciani. Mais en vrai, il ne se passe plus rien, hormis peut-être un coup de tête pas cadré de Townsend. Les deux formations ont beaucoup donné et finissent par se contenter toutes deux du nul, faute de mieux. Pour le plus grand plaisir de Maribor, vainqueur 2-0 du Pana.
Eric Maggiori