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Totale Udinese

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Totale Udinese

En Italie, il y a une équipe dont le championnat a réellement débuté à la cinquième journée. C'est ballot. Avec douze points en plus au compteur, elle serait en tête.

22 septembre 2009. Francesco Guidolin a la tête des mauvais jours. Le coach de l’Udinese quitte la pelouse de Bologne dépité : son équipe vient de perdre face aux locaux (2-1), avec un but de Marco Di Vaio à la 90ème minute. Contrarié mais pas résigné, l’entraîneur frioulan essuie sa quatrième défaite en autant de journées. Zéro pointé, l’Udinese est dernière. Deux buts marqués, neuf encaissés : début de saison catastrophe. Mais malgré l’ombre d’un licenciement, Guidolin ne s’affole pas, il en a dompté des bien pires. Et bizarrement, il affiche même une certaine sérénité, quasi-prémonitoire. « Au-delà des défaites, au-delà de la malchance, je peux assurer que je suis tranquille et serein. Pourquoi ? Parce que si l’on continue à jouer comme cela, il n’y aura aucun problème. Mon équipe travaille bien, les garçons donnent tout et vous verrez que bientôt, ils récolteront ce qu’ils méritent » , assure-t-il alors au Corriere dello Sport. Remballe ta boule de cristal Madame Irma.

Car dès la semaine suivante, l’Udinese commence sa remontée. Un 0-0 à Gênes face à la Sampdoria pour glaner le premier point et le machine se lance. Le Marocain Mehdi Benatia offre sept jours plus tard la première victoire de la saison face à Cesena (1-0), au bout du temps additionnel. « C’est un succès à l’arraché qui va nous libérer psychologiquement » déclare l’ancien Clermontois sur Sky. Il ne croyait pas si bien dire. Dès lors, l’Udinese devient irrésistible et enchaîne cinq victoires consécutives. Hop, de la dernière à la huitième place en deux temps trois mouvements. Guidolin retrouve également son canonnier en chef, Toto Di Natale. Au mois de novembre, l’attaquant inscrit consécutivement deux triplés, contre Lecce (4-0) et le Napoli (3-1). Ça fait du bien aux stats. Mais c’est au mois de décembre que le « jouet » , comme aime l’appeler son Président Vittorio Pozzo, commence à être bien rodé. L’Udinese se met à jouer un football offensif, avec des joueurs rapides comme le Chilien Alexis Sanchez ou le latéral colombien Armero. Et tant pis si la défense prend l’eau. On appelle ça le football total. « L’important, c’est de toujours marquer un but de plus que l’adversaire » assène Guidolin. Tiens, ça rappelle la philosophie d’un certain Zdenek Zeman. Problème : cette stratégie est à double tranchant : à force d’attaquer tête baissée, on se découvre. Le dernier match de l’année 2010 se solde par une défaite 3-2 sur le terrain de la Lazio Rome, qui laisse néanmoins le patron de l’Udinese orgueilleux. « Je peux affirmer que notre équipe joue le plus beau football de Serie A » . Pas faux. Mais parfois, jouer mal et gagner 1-0 paye mieux. Demandez au Milan AC.

Qui flambe attise les convoitises. Résultat, pendant la trêve, le patron doit batailler sévère pour faire comprendre aux grosses écuries que personne ne touchera à son joujou avant le mois de juin. Même pas Chelsea, qui propose 22 millions pour Alexis Sanchez, ou Naples, qui en propose 12 pour Gokhan Inler. Orgueilleuse face à ces potentiels caprices, l’armada de Guidolin débarque début 2011 à San Siro avec l’envie de faire un résultat et surtout, de faire déjouer le leader de la Serie A. Opération réussie. L’Udinese offre un spectacle pyrotechnique. Le match, certainement le plus beau de la saison, se termine 4-4. Une prestation qui laisse même admiratif le clan adverse. « L’Udinese joue bien au football, c’est indéniable. Si elle n’avait pas pris ce retard au début, elle pourrait jouer le haut de tableau. C’est une équipe qui posera des problèmes à tout le monde car elle ne réfléchit pas comme les autres » commente Adriano Galliani, vice-Président du Milan AC. C’est sûr qu’une équipe qui mène 3-1 à l’extérieur face au premier de la classe et qui continue à attaquer, elle ne réfléchit pas comme les autres. Mais comme toute différence, celle-ci ne fait pas forcément l’unanimité, notamment auprès des joueurs. « La vérité, c’est que nous sommes un groupe de garçons trop gentils, nous devons apprendre à être plus cyniques » atteste le portier maison, Samir Handanovic, après le 4-4. Trop bons, trop cons, comme on dit ? Pas toujours, car jouer l’offensive finit par payer. Le Genoa peut en témoigner. Terrassé, dépassé, abattu en 90 minutes par Di Natale et ses potes. 4-2, la sanction est sévère, mais juste. L’Udinese n’est plus une surprise. Il faut désormais la considérer comme l’un des potentiels outsiders du championnat. « Je n’ai jamais été un entraîneur qui pense d’abord à ne pas prendre de but. J’ai toujours enseigné à mes joueurs à proposer quelque chose. Notre style de jeu est plus porté vers l’attaque, ce n’est pas moi qui vais freiner le talent » admet Guidolin à Il Giornale.

Ce week-end, le Stadio Friuli s’apprête à recevoir les Champions du Monde de l’Inter Milan. Un test grandeur nature, pour prouver à tous que cette Udinese totale n’est pas seulement une pâle copie du Foggia de Zeman, millésime 2011.

Eric Maggiori

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