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Top : Foot et épilepsie
Ce mercredi 8 février, c'est la journée internationale de l'épilepsie. Et comme beaucoup de sujets de société et de santé, le football a souvent été mêlé à ce problème.
Ronaldo
Qu’aurait donné la finale de la Coupe du monde en 1998 avec Ronaldo en pleine possession de ses moyens ? La question n’aura jamais de réponse. Juste avant le match, l’attaquant brésilien aurait fait une crise d’épilepsie à l’hôtel et aurait été traité à la va-vite pour pouvoir disputer la rencontre. Mais, il y a quelques années, Bruno Caru, président de la société italienne de cardiologie du sport, livrait un autre diagnostic après avoir examiné son dossier. Ronaldo aurait en fait subi un arrêt cardiaque. « Ronaldo était couché sur son lit et regardait un Grand Prix de Formule 1 à la télévision. Il a alors penché la tête de manière non naturelle. Le sang ne circulait plus, il a eu une chute de la fréquence cardiaque et de la pression sanguine. Il est tombé dans les pommes. Roberto Carlos a vu Ronaldo en train de convulser. Il a donc émis l’hypothèse d’une crise d’épilepsie. Ronaldo a été transporté à l’hôpital et a subi une batterie de tests neurologiques. L’électrocardiogramme n’a pas été analysé comme il se doit. Donc les médecins français se sont entêtés et se sont fiés au diagnostic de la crise d’épilepsie émise par Roberto Carlos et non par un médecin » , explique le médecin dans une émission italienne. Placé sous sédatif pour contrôler les crises d’épilepsie, Ronaldo aurait pu y passer. En effet, le traitement n’est pas recommandé pour les problèmes cardiaques. On repassera pour la consultation chez le Dr Carlos.
Ivan Bella
Le samedi 20 avril 2013, à l’Estadio José Amalfitani de Buenos Aires, les joueurs de Newell’s Old Boys n’ont pas le temps de célébrer leur victoire 2-1, et ceux du Vélez Sársfield ruminent leur défaite seulement pendant quelques minutes. Quelques instants après le coup de sifflet final de la dixième journée du championnat de clôture, Ivan Bella s’effondre au milieu de la pelouse et est pris de violentes convulsions. Tous les joueurs ainsi que le staff se ruent autour de lui pour essayer de l’aider, sans trop savoir comment faire. Heureusement, une ambulance intervient dans la minute pour le transporter à l’hôpital le plus proche. Les médecins font état d’une crise d’épilepsie. Après une dizaine de jours de repos, le milieu de terrain de Sarsfield peut reprendre l’entraînement. Il fait son retour à la compétition le 12 mai pour distribuer une passe décisive cruciale dans la course au maintien de son équipe. Solide.
Serge Aurier, le sauveur
Le 9 octobre dernier, Serge Aurier créait encore une fois la polémique en mimant un égorgement pour célébrer le but contre son camp de Salif Coulibaly sur un de ses centres. Pourtant, lors ce match de qualification à la Coupe du monde 2018 contre le Mali, c’est un autre geste de Serge Aurier qui aurait dû être mis en avant par les médias. En plein match, Moussa Doumbia fait une crise d’épilepsie sur la pelouse du stade de Bouaké. « Moussa Doumbia est tombé, il était en train d’avaler sa langue, Serge est arrivé l’un des premiers pour l’aider » , déclare après le match Fousseni Diawara, coordinateur des équipes nationales maliennes. « Serge Aurier était à notre hôtel, il a pris des nouvelles de notre joueur » , complète Diawara dans un entretien accordé à Goal.com. Comme quoi, il y a du bon en chaque personne.
@lequipe @AkhiRoselmack il y a aucune polémique avec les maliens au contraire nous saluons le geste de Serge qui a porté secour à Doumbia .
— fousseni Diawara (@foussenidiawara) 9 octobre 2016
Robbie Brady
Quelques jours plus tôt, un autre homme avait fait preuve d’un sang-froid extrême. Le 6 octobre, Robbie Brady ne se relève pas et perd conscience après un duel musclé avec le défenseur géorgien Solomon Kverkvelia. Deux de ses coéquipiers irlandais, Jonathan Walters et James McClean viennent à son secours et le mettent en position latérale de sécurité. Louable, mais insuffisant pour empêcher Brady de convulser dans ce qui s’apparente à une crise d’épilepsie. Guram Kashia, le capitaine géorgien, vient alors près de lui pour lui tenir la tête et l’empêcher d’avaler sa langue. Jusqu’à ce que les médecins arrivent pour le prendre en charge. Il reprendra connaissance quelques minutes plus tard.
Oleg Gusev
Les Géorgiens sont décidément des gens très courageux. En mars 2014, le capitaine du Dynamo Kiev, Oleg Gusev, percute violemment le gardien du Dnipro Dnipropetrovsk. Il reste au sol et semble étouffer dans ce qui ressemble à une crise d’épilepsie. Le Géorgien Jaba Kankava réagit au quart de tour, et se précipite vers lui pour le secourir. Il plonge ses doigts dans la bouche de Gusev pour l’empêcher d’avaler sa langue, et les ressort avec pas mal de morsures involontaires. « Il a agi comme un vrai médecin au milieu des cris et des hurlements. Il essayait de desserrer les dents d’Oleg pour qu’il ne suffoque pas. Tout le monde hurlait. Un autre joueur a mis sa main dans la bouche de Gusev pour la garder ouverte pendant qu’un autre essayait de tirer sa langue. Quand les médecins sont arrivés, ils ont pu tirer la langue de Gusev avec des pinces spéciales. Quand Oleg a repris connaissance, il grommelait quelque chose d’inintelligible, puis il a été transporté dans l’ambulance » , témoigne un coéquipier de Kankava sur le site du Dnipro quelques jours plus tard, encore sous le choc. La définition même du sang-froid.
Ivan Cuellar, la colère
Mieux vaut tourner sept fois sa plume avant d’écrire. En avril 2016, un journaliste espagnol publiait dans un journal local un article faisant état de l’attitude provocatrice d’Ivan Cuellar envers les supporters du Deportivo la Corogne à la sortie du bus. Sur une vidéo, on voit le gardien de Gijón fixer longuement le public.
Un medio escribió que Iván Cuellar, del Sporting de Gijón, provocó a los hinchas de La Coruña con esta mirada desafiante al bajar del micro. pic.twitter.com/ZlvblykQk2
— Seba Varela del Río (@sebavdr) 4 octobre 2016
De quoi attirer les foudres d’Ivan Cuellar, qui règle ses comptes face à face en conférence de presse. Car le gardien était en fait simplement en train de se soucier d’un supporter en train de faire une crise d’épilepsie. « C’est ça le journalisme d’aujourd’hui. Ce que tu fais, c’est écrire une information qui te sort des couilles. Tu trouves ça bien de jouer avec la santé de quelqu’un ? Tu es journaliste et tu ne dis pas que quelqu’un faisait une crise d’épilepsie. Permets-moi de te dire que tu es un idiot, un fils de pute » , s’emporte-t-il. Problème réglé.
La campagne de la FFF
En janvier 2015, la Fédération française de football lance la campagne Football et épilepsie, pour expliquer que les sujets épileptiques ont parfaitement la possibilité de pratiquer le football. Mieux, la pratique pourrait être un moyen de guérison. En effet, selon le président de la Ligue française contre l’épilepsie (LFCE), le sport en général et le football en particulier sont désormais « considérés comme un traitement adjuvant » . Une action à base d’information, de prévention, de communication et de Mickaël Landreau, figure de la campagne.
Par Kevin Charnay