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Top Chef : ce qu’il faut retenir du casting de la saison 13

Par Henry Michel
Top Chef : ce qu’il faut retenir du casting de la saison 13

La France, c’est 67 millions de sélectionneurs, mais c’est aussi chaque année la même quantité de juges culinaires d’une mauvaise foi absolue devant Top Chef, le concours de M6 qui débute aujourd’hui sa treizième saison. Quatre mois, trois heures par épisode, c’est long, et parfois on a autre chose à faire le soir. Alors, que vous ayez suivi ou raté cette reprise, on va vous résumer, en toute subjectivité et sans aucune compétence, le casting de la saison 13.

Douze candidats, trois candidates pour cette saison : on progresse décidément peu dans le ratio femmes/hommes, tandis que le quota de Belges est à son apogée, allez comprendre… Bien qu’il soit impossible de résumer une personne, un parcours, des espoirs en quelques phrases et sur la base d’un montage à la télévision, c’est ce que nous allons faire – pardon d’avance. Du coup, ce soir, on passera sur les épreuves jamais très intéressantes ni emblématiques du premier épisode et on va se concentrer sur les loulous en tablier qui doivent nous tenir en haleine jusqu’au mois de mai.


Mickaël BraureChef du bistrot du Witloof, à dix minutes de Lille, bistronomique, cuisine chaleureuse et autodéfinie comme rurale, « cochonne et sexy », circuit court, Patrice Cabanel, tradi gourmand, bourrin-coquin. « Le gras, c’est la vie », arbore-t-il fièrement sur son T-shirt, pensant naïvement qu’Etchebest percuterait. Et le plus triste, c’est que ça marche (16e minute). Les points forts : transforme tout ce qu’il touche en confit gras et réconfortant, et ça peut attendrir Etchebest et Darroze sur chaque épreuve.Les points faibles : peut nous monter le cholesterol à 10g en deux plats, rien qu’à travers l’écran.→ enrôlé dans la team Philippe Etchebest, après un kebab céleri-pomme, qu’il cuisinait déjà au Witloof (mais rendons à César le shawarma au céleri du Noma de René Redzepi)

Wilfried RomainJeune cuisinier, il parcourt le monde (Australie, Amérique du Sud), s’imprègne des cuisines et techniques lointaines et apprend le diabolo. Chacune de ses répliques, lors de ce premier épisode, pourrait être le titre d’un 45 tours du chanteur Carlos dans les années 1980 – ne citons que « C’est cool quand c’est cool » ou « Ça cuit, ça coupe, moi je suis pas comme ça ». Les points faibles : tient à tout prix à nous faire comprendre qu’il est cool et décalé.Les points forts : comme l’a écrit Cioran, « la maladie d’un homme se mesure à la fréquence du mot « vie » dans son vocabulaire ». Wilfried pourrait être l’inverse de ce qu’il cherche à nous faire savoir : tendu comme un string, hyper pas cool, et méga-technique en sous-marin. Sur son Insta, on détecte quelques grandes finesses, très loin de la gamelle de backpacker. À suivre. → enrôlé dans la team Hélène Darroze en dernière chance

Louise BourratJeune cheffe du très apprécié Boubou’s à Lisbonne, remarquée pour son équipe 100% féminine, ses assiettes joyeuses et modernes : du lactofermenté, cuisine bourlingueuse, accents japonais, parts généreuses.

Les points forts : bonne énergie, volonté de fer, et « karma de ouf ». Même coiffure que Malicia des X-men, dont le pouvoir est d’aspirer les forces vitales des concurrents. Son plat signature : le patriarcat. Le point faible : possibilité de se faire broyer par le montage et le storytelling pour d’autres raisons que son talent – Téléstar l’appellait déjà « la candidate féministe » avant même la première diff. Goûtons sa cuisine.​ → enrôlée dans la team Hélène Darroze, après un trompe-l’œil forestier assez improbable, mais apprécié des jurés.

Lilian DouchetAlors que Lilian opérait un début de parcours de chef prometteur auprès de très belles maisons, John Covid a coupé court à ses ambitions, et lui a proposé d’être directeur d’hypermarché, à Beauvais. Ce n’est pas forcément le même univers que celui d’un chef étoilé, mais j’ai été impressionné par les images où l’on aperçoit son bureau avec une baie vitrée incroyable surplombant la foule et les rayons. Je ne savais pas que cela ressemblait à ça, et j’aimerais visiter un jour ce bureau comme on visite un cockpit.

Les points forts : plats raffinés, belle technique, assez tout-terrain, peut durer.Le point faible : peut aussi mettre du temps à prendre des risques. En général, les candidats prudents se lâchent subitement lors d’un épisode, et en montée de glucose, finissent par faire n’importe quoi et se retrouvent en prison. → enrôlé dans la team Paul Pairet, après un dessert chou-fleur / vanille / coco plutôt safe

Renaud RamamourtyLe comeback kid qui, 13 ans après son premier échec dans Top Chef saison 1, revient avec plus de barbe et plus d’expérience pour choper sa revanche. Sa main ne tremble plus, et il compte livrer une cuisine française raffinée et technique avec des twists indiens, comme les escargots au curry (vraiment un de ses plats), ou les pets-de-naan (là, j’invente, mais trop envie de goûter quand même). Les points forts : il a une saison de plus à son actif que les autres candidats. Enfin, juste un épisode. Bon, en fait c’est nul comme point fort. Mentionnons plutôt ses belles techniques et ses dressages.Les points faibles : comme tous les candidats portés par une cuisine fusion, il ne faudra pas se contenter de curcumer n’importe quel bœuf bourguignon pour faire la blague. → enrôlé dans la team Glenn Viel après une crème de maïs/cassis/granité estragon sous une feuille d’azyme en flammes (cherchez pas)

Ambroise VoreuxUne bonne tête – avec son petit bonnet, sa moustache, ses fancy pants et sa dégaine de pêcheur-cuisinier de bord de Loire, il pourrait être directeur artistique à Paris, mais en réalité, c’est effectivement un pêcheur-cuisinier de bord de Loire. Enfin, il cuisine surtout, avec un kink courageux autour des poissons d’eau douce, qui n’est jamais le produit le plus facile à travailler. Eh ouais, c’est bon à savoir avant de juger. Les points forts : cuisine maline, sincère et circuits ultra-courts.Les points faibles : imaginez, on lui demande de cuisiner de la viande.→ enrôlé dans la team Paul Pairet en dernière chance

Tania CaddeduCheffe sarde passée par Gordon Ramsay et le Ritz ; aujourd’hui, elle officie au Vida de Juan Arbelaez qui la guide : on peut donc augurer de super photos Instagram, des plats de saison simples, instinctifs et healthy. Ah, et de super stories Instagram, aussi. Les points forts : persévérante et capable de délivrer une cuisine créative, colorée, légère, orientée plaisir.Les points faibles : parfois, il faut savoir cuisiner triste et sombre.→ enrôlée dans la team Glenn Viel en dernière chance

Arnaud DelvenneChef exécutif d’un groupe hôtelier dans la région liégeoise, il a été également manager de McDo et cuisinier de prison. Je ne visualise pas très bien sa cuisine pour l’instant – qualifiée de « légère et ludique » : ayant perdu beaucoup de poids, il semble porté par une vraie volonté de gastronmie healthy, qu’il prononce « ilsi » afin que tout le monde puisse perdre du poids en riant. Quant au mot ludique, cela ne veut pas dire grand-chose : donnez-moi une raquette, allez à l’autre bout du resto avec la vôtre, et on rend n’importe quel plat ludique. Le point fort : chef exécutif d’un groupe hôtelier.Le point faible : cuisinier de prison.→ enrôlé dans la nouvelle team des sans-manche en dernière chance

Elis BondNé à Cayenne, de parents haïtiens, épouse béninoise, il dépoussière dans son gastro du 9e arrondissement, Mi Kwabo, tous les préconçus sur les cuisines caribéennes et africaines. C’est également un comeback kid qui, parti de la plonge, sans diplômes de cuisine, est aujourd’hui jeune talent Gault & Millau. Très empreint par les arts graphiques, il dessine et tente parfois des incursions d’une discipline dans l’autre. Le point fort : plus grand-chose ne doit lui faire peur après un tel parcours – il peut bousculer et jouer le contre à chaque épreuve.Le point faible : hors sujets possibles à tout moment – j’ai également un peu peur des délires artistiques / croquis aux épices / dessins au gombo. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait immédiatement. → enrôlé dans la team sans-manche en dernière chance

Thibaut SpiwackCuisinier hyper éthique passé par Senderens et Ducasse, une étoile verte. Mais alors éthique, HYPER éthique, il ne jette rien, recycle tout, de la tête à la queue – si vous avez le malheur de faire un infarctus à sa table, vous pouvez potentiellement revenir en ballotine au yuzu dans le menu du lendemain. Plus sérieusement, il est dans l’époque, il a la technique, il a le calme, de l’expérience, ça peut le faire.

Point fort : sait cuisiner, tient la route, consomme peu au kilomètre, en phase avec les enjeux de l’époque.Point faible : parfois, il n’y a pas de route.→ enrôlé dans la team Hélène Darroze après de beaux et élégants escargots à l’échalote en chlorophylles diverses.

Lucie Berthier GembaraCoup de cœur immédiat ici, pour son attitude hyper naturelle, sa sincérité, une cuisine raisonnée sillonnant une diagonale Nantes-Méditerranée avec des touches de levant. Marquée par son passage chez Alexandre Mazzia qu’elle cite en père spirituel, avec quelques pointes de regrets sur le plan humain, confessés avec une belle émotion. On a l’impression de la connaître d’avant et d’être content de la voir à la télé.

Les points forts : plats d’époque, pas d’esbrouffe, jolis compos.Les points faibles : parfois, il faut beaucoup d’esbrouffe pour gagner Top Chef. → enrôlée dans la team Glenn Viel après d’audacieuses aubergines torréfiées, baba ganousch noir d’aubergines fumées et tahini. Baba Ganoush et Tahini seront également à l’affiche de Rock en Seine les 25 et 26 août prochains.

Eliott Van de Velde« Exigence hors norme »parce que très haut potentiel, « connexions à chaque seconde », « cuisine no limit », « 200 à l’heure », « là je suis parfait, c’est juste magnifique », Eliott est une étoile filante traversant les téléspectateurs et le jury un peu concons que nous sommes… Bah, pardon d’exister. C’est le deuxième profil de ce type vu sur M6 depuis Prison Break, série dans laquelle Michael Scoffield, jeune garçon également hyper perceptif, se fait tatouer le plan d’une prison pour s’en évader au bout de deux saisons – notre candidat n’aura mis qu’un épisode pour le faire. Et le pire, c’est que je suis sûr que c’est un bon chef. On lui souhaite une heureuse liberté loin des montages. → évadé

Sébastien RenardPersonnage également très original, issu d’une belle filière – Ducasse, Marc Meurin, même pépinière que Camille Delcroix -, on peut augurer d’une technique laser et d’un travail bien fait. Le tout délivré dans un débit et une personnalité d’un enthousiasme enfantin si puissant qu’il ferait passer Baby Shark pour Joy Division. Finalement attachant si on ne surdose pas, comme les câpres.

Le point fort : sous la houlette de Philippe Etchebest, il pourrait évoluer en Léviator.Le point faible : si Etchebest élève la voix, il peut se casser le bras.→ enrôlée dans la team Philippe Etchebest après une ballotine de lapin au lard fumé, farce au foie gras et aux rognons, carotte X-zibit (carotte farcie à la carotte), émulsion de lait au genièvre, et petit dessin cromeugnon de lapinou en poudre de carotte.

Logan DepuydtDernier Belge du cast, il nous est vendu comme le faux bourrin aux doigts de fée, le boxeur violoniste, et sa prestation lors de la première épreuve va plutôt dans ce sens. Il est jovial, dresse bien, travaille un peu tout, à suivre.

Le point fort : il a envie.Le point faible : nous on ne sait pas, on attend de voir et on vous dit.→ enrôlé dans la team Paul Payret après une originale cuisson au sac de jute trempé à l’eau de mer d’un turbot sur feuilles de bananes, vignes pommes, porte-clés et goodies M6. Finalement, ça marche.

Pascal BarandoniAyant gagné Objectif Top Chef, il dispose d’une wild card pour l’épisode 2, dans la team Etchebest. Meilleur apprenti de France 2020, passé par Fréchon et Ducasse, c’est un technicien, bon élève, doigt sur la couture, tout chaud des sélections passées. Il intègre un processeur Intel Core i7-10700F couplé à 16 Go de RAM DDR4 (2933 MHz).

Le point fort : c’est sportivement le plus affûté en entame de la compétition.Le point faible : pourrait overclocker en épreuves hors piste.→ enrôlé d’office dans la team Philippe Etchebest

Ce fut long, vous avez survécu et on a passé en revue tout le casting. Attention à l’indigestion, faites une nuit complète. Dès la semaine prochaine, on passe aux choses sérieuses avec le premier doggy bag de la compétition : un débrief des meilleurs moments à retenir de l’émission.

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