Arthur Friedenreich
Pelé prétend avoir inscrit 1283 buts ? Arthur Friedenreich, lui, en aurait marqué 1329. Rien que ça. Né en 1892 d’un père allemand et d’une mère brésilienne, l’attaquant a fait des merveilles dans les années 1920. Malgré le racisme, omniprésent à une époque où les joueurs de couleur étaient rares, il s’est imposé comme l’une des premières stars du football sud-américain. Septuple vainqueur du championnat
paulista, Friedenreich est passé par le São Paulo FC, Flamengo et l’Atlético Mineiro, mais a surtout brillé sous le maillot de Paulistano. Il a aussi mené la
Seleção à son premier titre continental en 1919, en inscrivant l’unique but de la finale contre l’Uruguay. Des performances et une combativité qui lui ont valu d’être surnommé « le Tigre » . Petit gabarit, mais grand talent. Il a raccroché les crampons en 1935. Atteint par la maladie d’Alzheimer, il est décédé en 1969 à l’âge de 77 ans. Le ballon rond ne l’oubliera pas. La Fédération internationale de l’histoire du football et des statistiques (IFFHS) l’avait justement placé au cinquième rang des meilleurs Brésiliens du XX
e siècle derrière Pelé, Garrincha, Zico et Zizinho.
Radamel Falcao
El Tigre a mis l’Europe à ses pieds sous les maillots rayés (le hasard fait bien les choses) de Porto et de l’Atlético. Entre août 2009 et juin 2013, il claque 142 buts en 178 matchs et rafle deux titres de champion du Portugal, deux C3, une Coupe du Roi ou encore une Supercoupe de l’UEFA. Acheté 43 millions d’euros par l’AS Monaco, l’attaquant colombien voit sa folle ascension stoppée lors d’un match de Coupe de France en janvier 2014. La bête est blessée. Elle mettra plus de deux ans pour se relever et redevenir une infernale machine à tuer. Champion de France et demi-finaliste de la Ligue des champions en 2017, le capitaine monégasque plante 70 buts durant ses trois dernières saisons sur le Rocher. Après une pige à Galatasaray,
il a retrouvé l’Espagne pour filer un coup de main au Rayo Vallecano. Il a fait trembler les filets à cinq reprises cette saison. Le tigre ne mange pas forcément tous les jours, mais tôt ou tard, il se met à table. C’est inéluctable. Que l’on soit un cerf, un buffle ou un gardien, la faim justifie les moyens.
Thomas Nkono
« Tous les yeux du monde étaient tournés vers des joueurs comme Diego Maradona et Gary Lineker, mais j’étais hypnotisé par Thomas Nkono. C’est ce qu’il a fait pour le Cameroun pendant la Coupe du monde 1990 qui m’a donné envie de devenir moi-même gardien de but. » Quand Gigi Buffon parle de quelqu’un de la sorte, ça vous classe un homme. Le Tigre de Yaoundé démarre sa carrière dans la capitale, au Canon sportif, avec lequel il soulève deux fois la Coupe d’Afrique des clubs champions. En 1982, il pose ses valises en Catalogne, du côté de l’Espanyol. Il y disputera plus de 300 matchs, dont une finale de Coupe UEFA en 1988, perdue aux tirs au but contre le Bayer Leverkusen. L’aura de
l’homme aux 112 sélections avec les Lions indomptables est telle qu’en 2002, alors qu’il était membre du staff de l’équipe nationale, la police l’interpelle… car on le soupçonne de vouloir jeter un sort avant le match. Nkono sort du terrain menotté et quelque peu amoché. La suite ? Le Cameroun écrase le Mali 3-0 à Bamako, puis s’offre le titre aux dépens du Sénégal. Même quand il n’est pas sur le terrain, le rugissement du tigre se fait entendre.
Roary the Tiger
Avec son historique maillot orange aux rayures noires, Hull City n’avait d’autre choix que de prendre un tigre comme mascotte.
« Roary the Tiger » a donc débarqué en 1999, et il s’est très vite fait remarquer. Pas forcément en bien. Un peu trop provocateur derrière le gardien adverse, il a été expulsé d’un match de FA Cup à Hayes. Il faut dire que le félin était un peu
borderline, en témoigne
l’anecdote d’une fan, à qui le félin avait proposé « de la limonade » un jour de match :
« J’ai pris une gorgée, et j’ai effectivement détecté un soupçon de limonade dans ce qui avait le goût d’une vodka presque pure. » Figure aussi à son casier une altercation avec Cyril, le cygne de Swansea. Le costume est lourd à porter. En octobre 2000, le bonhomme installé dedans avait d’ailleurs changé de crémerie en cédant aux sirènes d’Exeter City, qui lui proposait le rôle de sa propre mascotte, Alexandre le Grec. Malgré les difficultés, Roary a toutefois perduré. Sa sœur Amber est même arrivée dans le
game en 2013 pour mettre encore plus d’ambiance au MKM Stadium. On est à deux doigts d’un copié-collé des
Deux Frères de Jean-Jacques Annaud. Sauf que Kumal et Sangha, eux, n’ont jamais posé à côté d’une couille.
André-Pierre Gignac
Sa bio Twitter annonce d’emblée la couleur :
« Tigre à mourir ». Depuis son arrivée aux Tigres de Monterrey en 2015, André-Pierre Gignac a acquis le statut de super prédateur. L’ancien Marseillais s’éclate. Meilleur buteur de l’histoire du club, APG a prouvé qu’il ne s’était pas trompé. Son choix de s’exiler ne l’a pas empêché de participer à l’Euro 2016 et
aux Jeux olympiques 2021. Un exemple qui a inspiré Timothée Kolodziejczak, Andy Delort et Florian Thauvin, tous partis le rejoindre de l’autre côté de l’Atlantique. Multiple champion du Mexique, vainqueur de la Ligue des champions de la CONCACAF, finaliste de la Copa Libertadores et de la Coupe du monde des clubs, Gignac est devenu un tigre parmi les Tigres. La preuve ultime ? En 2019, il avait grandement pris soin d’esquiver un chat qui s’était invité sur la pelouse face à Salt Lake. La famille, c’est sacré.
Gignac
Cette fois, il s’agit d’un authentique spécimen de l’espèce Panthera tigris tigris. Un tigre du Bengale installé au zoo La Pastora s’est vu attribuer le nom de Gignac par des écoliers, sans rien avoir demandé. Il avale cinq kilos de viande par jour, marque régulièrement son territoire, donne des coups de patte par-ci par-là et se cache dès que des mômes veulent l’apercevoir. Même s’il n’hésiterait pas à s’en envoyer un au goûter. Quel déconneur, ce Gignac.
José Antonio Barrios
Pur produit des Canaries, José Antonio Barrios a passé sa carrière à faire chanter les défenses. Il commence au Club Deportivo Tenerife, où il est encore adulé aujourd’hui. C’est à Grenade, où il évolue de 1968 à 1972, qu’on lui colle le surnom de
Tigre. Redoutable et redouté, il jouera ensuite pour le FC Barcelone de Rinus Michels, Hércules et Levante, avant de revenir à Grenade et Tenerife, mais en tant qu’entraîneur. Partout, le
Tinerfeño a laissé le souvenir d’un attaquant au jeu de tête féroce, plein de tempérament.
« Si j’avais été sur le terrain, je me serais retrouvé avec la tête de (Pablo) Blanco dans la main », avait-il dit après que le Sévillan avait blessé son coéquipier Quique. Héros d’un des plus beaux chapitres de l’histoire du football alicantin,
El Tigre a empilé les buts, au point de devenir le meilleur buteur d’Hércules en D1. La porte 9 du stade Rico Pérez, où il aimait tant rugir avec les fans, a d’ailleurs pris son nom en 2013. Le club ne fait aujourd’hui plus peur depuis la quatrième division. Les tigres sont malheureusement en voie d’extinction.
Tiger Beer
Quelques années en arrière, la bière asiatique Tiger mettait les petits plats dans les grands pour conquérir davantage de parts de marché en s’appuyant sur deux figures du
beautiful game : l’inégalable Pierluigi Collina, aussi autoritaire sur le terrain que dans les spots publicitaires, et ce diable de Wayne Rooney. À l’époque, le groupe se disait fier de s’associer à un joueur
« connu et admiré dans le monde entier », estimant que
« sa détermination à se surpasser » et
« sa volonté résolue de gagner » faisaient de lui un représentant
« idéal » pour sa campagne. C’était vrai, jusqu’à ce que les histoires extraconjugales de la star viennent gâcher le tableau. Après tout, le tigre ne se domestique pas…
Le but du futur de Jaden Philogene avec Hull City