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Top 8 : Quand le PSG se déplace à Toulouse
Depuis son passage sous pavillon qatarien, le PSG a fait de Toulouse l'une de ses victimes préférées. Mais le Stadium n'a pas toujours été le jardin des Parisiens. Coup d'œil dans le rétro sur une affiche qui a vu briller Mansaré, Braaten, Dieuze, Mendy ou Rothen.
2011. Javier Pastore sort la boîte à caviar
Le Stadium ne le sait peut-être pas, mais il a eu la chance d’être le théâtre de la première titularisation de Javier Pastore en Ligue 1. Et difficile d’oublier ce doux après-midi aoûtien tant l’Argentin a régalé la plèbe. Comme souvent avec el Flaco, il va être branché sur courant alternatif dans la Ville rose. Après une première mi-temps ratée, où il va enchaîner aile de pigeon surjouée et talonnade foireuse, Javier regarde Étienne Capoue trouer Sirigu. À la pause, les Parisiens sont menés et à la rue. Puis, le numéro 27 va se réveiller et donner deux caviars à Gameiro et Erding pour permettre aux hommes de Kombouaré de reprendre l’avantage. Deux caresses. À la fin du match, Kevin Gameiro admettra l’évidence : « Cette équipe va avoir de la gueule. » Il fallait en avoir pour balancer ça, car à l’époque les Parisiens alignaient Ceará, Tiéné, Camara, Chantôme ou encore Biševac.
2009. Break-dance et Braaten
Avant de défier l’équipe surprise de la saison, le PSG de Paul Le Guen squatte le podium. Il va s’en faire dégager par des Toulousains survoltés. Bergougnoux oublié par Ceará, Gignac, Sissoko profitent des largesses d’une défense Ceará, Mabiala, Traoré, Makonda (entré à la place d’Armand) qui rappelle d’où vient le club parisien. Mais l’apothéose de la soirée reste le premier but français de Daniel « Koala » Braaten et la célébration qui va s’ensuivre. Un hommage H.I.P. H.O.P. à Sidney et aux pionniers du break-dance qui propulse le Norvégien en joueur culte. À Toulouse, on n’a peut-être pas de palmarès, mais on a de l’humour et de la tendresse.
2008. Peur sur la Ville Rose
Printemps 2008, la France du foot se passionne pour un ménage à trois Paris, Toulouse, Lens où le cocu doit finir avec les mouchoirs et les cornes en Ligue 2. Coincé entre deux clubs décrétés intouchables pour la bonne marche de la L1, les Toulousains virent un peu paranos. Nicolas Dieuze se paye RMC Info ( « c’est radio PSG » ) et le duel entre les deux équipes à trois journées de la fin sent la poudre et la peur. Paris croit tenir sa victoire après l’ouverture du score du soldat Bernard Mendy, mais Mohamed Fofana s’improvise avant-centre et égalise à la 89e minute. Un petit point qui ne satisfait personne sur le coup, mais permettra d’éviter la charrette deux semaines plus tard où prendra place le RC Lens.
2000. Écharpe, Nicolas Dieuze et Laurent Robert
Bon dernier du classement, le TFC vient de débarquer Alain Giresse remplacé par Robert Nouzaret. Écharpe du club nouée autour du cou, Bob lance un attaquant de 21 ans cantonné à la réserve. Belle inspiration. Nicolas Dieuze réalise un doublé et permet aux Violets de mener 2-1. Mais Paris profite de la lenteur de la défense tracteur du TFC (Prunier-Baldé), Laurent Robert inscrit aussi un doublé, avant que Rabesandratana ne donne la victoire aux siens. Quelques semaines plus tard, Philippe Bergeroo sera lâché par ses joueurs lors de la débâcle de Sedan. Rétrogradé sportivement et administrativement, le « TEF » frôle lui la mort et repart en National avec à sa tête un entrepreneur de 32 ans. Son nom : Olivier Sadran.
2007. Jérôme Rothen répond à Fodé Mansaré
Comment oublier cette huitième minute et ce but fantastique de Fodé Mansaré, l’homme aux cheveux de bambou. Au milieu de cinq joueurs, le Guinéen s’amuse et va perforer les ficelles parisiennes. Football champagne. Trois minutes plus tard, Emana pense imiter son pote en marquant en coup du foulard. Sauf qu’une erreur d’arbitrage – le ballon n’était pas sorti du terrain – annule ce second bijou et remet Paris dans le match. Un PSG alors mal en point et qui lutte pour son maintien au Stadium. Dans cette folie, Luyindula (auteur du but égalisateur), mais surtout Jérôme Rothen (une passe et un but) vont permettre aux Parisiens de repartir avec les trois points. Difficile d’oublier l’autre chef-d’œuvre de la soirée de la patte gauche de JR. Un petit lob raffiné pour le blond. On en oublierait presque ce maillot Louis Vuitton dégueulasse.
1993. David Ginola, le jour d’après
Les Bleus ont sombré face à la Bulgarie une semaine plus tôt. Roche, Lama, Le Guen, mais surtout Ginola retrouvent le chemin des terrains pour la première fois depuis l’accident du Parc des Princes. « Ai-je mérité tout ça » , se demande même Ginola avant le début du match à Toulouse. Les quatre internationaux français tirent la tronche. Gueule de bois. À Toulouse, Ginola se fait huer à chaque prise de balle. Insulter. Malmener. Mais El Magnifico va ouvrir la marque avant le premier quart d’heure. Comme un grand. « Quand Ginola a marqué, j’ai été particulièrement heureux. Je crois qu’à cet instant, il a donné sa meilleure réponse. Sa meilleure interview peut-être » , balancera Michel Denisot à la fin du match. Une rencontre gagnée par les Parisiens 2 à 1 (Kastendeuch va égaliser pour le TFC avant le but de Valdo).
1992. La solitude de Pédémas
Quelques mois plus tôt, le PSG est venu en prendre trois au Stadium. Artur Jorge croit voir le cauchemar se reproduire quand Toulouse mène 2-0 à la suite d’un coup franc (dans la surface) de Michaël Debève. Mais un homme relance malgré lui les Parisiens. Remplaçant d’un Fabien Barthez parti avec ses cheveux du côté de l’OM, Olivier Pédémas dégage dans les pieds de George Weah qui réduit le score. Ricardo égalisera dans les dernières minutes. Pédémas entend descendre des tribunes les « Barthez, Barthez » et perdra plus tard sa place de titulaire au profit d’un certain… Alain Casanova.
1985. Paris voyage en première
Lorsque Safet Sušić trompe une troisième fois Philippe Bergeroo pour valider la première victoire parisienne dans le 31 (victoire 3-1), le génial meneur de jeu yougoslave ne sait pas encore que les Parisiens vont faire coup double en devenant pour la première fois de leur histoire leader du championnat de France de football. Le PSG de Gérard Houllier débute son championnat comme un grand : trois matchs, trois victoires. Bien entendu, on ne sait pas encore que les Franciliens seront sacrés champion en fin de saison, mais le match de Toulouse met en évidence un duo offensif sexy chocolat : Sušić-Rocheteau. En face, Stopyra, Domergue, Passi ou Marx n’y sont pas.
Par Mathieu Faure et Alexandre Pedro