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Top 8 : ils ont joué au Sporting et à Benfica
Ce soir, Benfica et Sporting croiseront le fer pour la deuxième fois de la saison, cette fois-ci pour le compte du 4e tour de la Coupe du Portugal. Le match sera chaud, comme toujours. Parce qu'il y a toujours beaucoup de haine dans le « derby eterno. Mais peut-être pas assez pour empêcher certains joueurs de porter le maillot des deux gros lisboètes.
Paulo Futre
Paulo Futre est passé par le Sporting et Benfica. « Passé » est le mot juste, oui. Grand artisan de la campagne européenne victorieuse du FC Porto en 1987 et légende vivante de l’Atlético Madrid, la grande gueule de Montijo (petite ville située aux alentours de Lisbonne) n’a jamais eu le temps de montrer l’étendue de son talent au Sporting, où il a pourtant été formé, et encore moins à Benfica. Chez les Leões, il a tout de même réalisé une saison pleine, de 17 à 18 ans, bien que très souvent utilisé comme remplaçant. Jeune et avide de temps de jeu, mais aussi d’argent – chose qu’il n’a jamais niée -, il quitte Lisbonne pour Porto à l’intersaison en 1984, lors de laquelle il avait ouï dire que son entraîneur John Toshack souhaitait le prêter à l’Académica. Entre la place de jeune prometteur et celle de chouchou de Pinto da Costa, le choix est vite fait. À vrai dire, les Sportinguistas ne gardent pas vraiment le Futre de guerre dans leur cœur. Ce dernier s’est permis de trahir sa maison d’origine une deuxième fois en 1993, en signant à Benfica alors qu’il avait promis de faire son retour à Alvalade quelques semaines auparavant. Le sort punira le meilleur joueur portugais de l’époque, puisque des problèmes d’ordre financier l’obligent à partir à Marseille quelques mois après son retour à Lisbonne. C’est le début de la fin pour le numéro 10 surdoué.
Simão Sabrosa
Cristiano Ronaldo et Simão Sabrosa ont plusieurs points communs. Ils adorent tous deux tirer les coups francs et ont été formés au Sporting, dans la très célèbre « Academia » , cinquième meilleur centre de formation d’Europe. Mais pas que. Ils ont tous les deux disputé leur premier match avec les pros à 17 ans, et ont inscrit au moins un but (deux pour CR7) le jour de leur première. La comparaison s’arrête là, ou presque. Le jeune Simão a également connu un très grand de Liga. L’autre. Le Barça n’a pas loupé l’éclosion fulgurante du natif de Constantim et met 15 millions d’euros sur la table pour le faire venir. Mal lui en a pris. Après une première saison d’adaptation encourageante aux côtés de Figo, il se vautre littéralement en 2000-2001, à tel point que les Catalans ne lui laissent même pas la chance de se rattraper. Tant mieux pour Benfica, qui récupère la jeune pépite et fait de lui son atout numéro un. Avec les Encarnados, il gagne une fois le championnat portugais et inscrit 76 pions, dont le plus beau restera sans aucun doute celui qu’il a marqué en Ligue des champions à Anfield. Hein, Mathieu qui ?
Paulo Bento
Paulo Bento est un Lisboète, un vrai. Il est né à Lisbonne dans la Bairro Alto, y a commencé et terminé sa carrière de joueur et mourra sans doute là-bas. Il a beau avoir connu le Nord du Portugal pendant trois ans, du temps de son passage au Vitória de Guimarães, et même l’Espagne (Oviedo), rien n’a jamais remplacé la capitale portugaise dans son cœur. Sur les six clubs qu’il a connus, quatre sont de Lisbonne ou des alentours. Et parmi ces quatre, on retrouve évidemment Benfica et le Sporting, où le milieu défensif a joué à peu de choses près le même nombre de matchs (136 pour les Aigles, 125 pour les Leões). Pas de jaloux. Enfin, si, un peu. L’actuel sélectionneur a appris les ficelles de son job d’entraîneur à l’estadio de Alvalade, d’abord avec les jeunes, puis avec l’équipe professionnelle. Et mine de rien, c’est le dernier entraîneur à avoir remporté un titre avec le Sporting.
Paulo Sousa
Paulo Sousa, n.p. Synonyme : classe. Aujourd’hui, la Juventus a Pirlo. Il y a une quinzaine d’années, elle avait Paulo Sousa. Son intelligence, sa justesse et son élégance faisaient de lui l’un des Portugais les plus agréables à regarder jouer dans les années 90. Sur le terrain comme sur le marché des transferts, le milieu de terrain flairait toujours les bons coups. Ainsi, après avoir remporté la Ligue des champions au service de la Juve, Paulo Sousa se barre un peu plus au nord du Saint-Empire romain germanique pour atterrir à Dortmund. Bingo. Le bougre remporte deux C1 en autant d’années. C’est d’autant plus drôle que les Allemands ont cette année-là pris le dessus sur les Bianconeri de Zizou en finale de la compétition. Les transferts de salaud, il connaît ça, le Paulo. Lancé dans le grand bain par Benfica aux côtés de João Pinto et Rui Costa, il résilie son contrat avec les Encarnados pour filer chez les Leões en 1993, quelques mois après avoir terminé un Boavista-Benfica aux cages. Pour de vrai, oui.
(Paulo Sousa aux cages à 3 min de la vidéo)
Jorge Cadete
Il fut un temps où les attaquants du Portugal ne s’appelaient ni Hélder Postiga, ni Hugo Almeida, ni Nélson Oliveira. Jorge Cadete était un brillant attaquant, qui a fait les beaux jours du Sporting, son club formateur (comme pour une grande partie des meilleurs joueurs lusitaniens), mais aussi du Celtic Glasgow. Oui, il fut un temps où un Portugais faisait la loi au nord du Royaume-Uni. En 1996/97, Cadete a planté 33 banderilles en 44 matchs avec le Celtic. Mais la morosité ambiante et le style de vie écossais l’ont très vite conduit à la déprime, et à un retour rapide dans la péninsule ibérique. D’abord au Celta Vigo, puis à Benfica. Pas aussi brillant qu’à ses belles heures, il aura au moins eu le mérite d’amener Pierre van Hooijdonk, ancien coéquipier au Celtic, dans ses bagages…
João Pinto
João Vieira Pinto était un excellent attaquant, mais aussi un personnage très impulsif et sanguin. À Lisbonne, tout le monde parle de lui en bien, même s’il a porté la tunique des deux clubs emblématiques de la ville. « Menino de ouro » à la Luz et « pai da equipa » à Alvalade, il a fait les beaux jours de Benfica et du Sporting, avec qui il a disputé 444 matchs, marqué 122 buts et remporté plusieurs fois le championnat ainsi que la Coupe du Portugal. Solide, comme son tacle assassin sur Park Ji-Sung lors du terrible Mondial 2002, le premier et dernier de João Pinto. Mais pas son dernier coup de sang, ni le premier. Car l’attaquant en a livré, des batailles. Dont une mémorable contre Paulinho Santos, coéquipier de Seleção, en plein Classico contre Porto. Le verdict est sans appel : João Pinto prend un coup de coude et s’en sort avec le nez cassé et la mâchoire endommagée. Bagarreur ou pas, son plus grand fait d’armes reste quoi qu’il arrive son triplé dans l’antre du Sporting… avec le maillot de Benfica (victoire 6-3 des Aigles).
Marco Caneira
L’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, lui-même. À l’époque où la star de Chaban-Delmas était un Aigle et non un lama. Pas un défenseur fantastique, non, mais un bon défenseur quand même. Défenseur central, arrière gauche ou droit, peu importe, le Lisboète avait le mérite de donner à ses entraîneurs l’assurance d’avoir entre leurs mains un gars prêt à faire le boulot quel que soit son poste. S’il a passé une saison chez Benfica, alors prêté par l’Inter Milan, c’est surtout au Sporting qu’il était attaché, bien qu’il ne s’y soit imposé qu’au sommet de son art après avoir voyagé un peu partout en Europe.
Yannick Djalo
« Tu verras, lui, c’est le futur buteur de la Seleção. » Si en France, il y a eu beaucoup de nouveaux Zidane, le Portugal a eu son lot de nouveaux Fernando Gomes. Et Yannick Djalo en a fait partie. Mais l’éternel espoir a aujourd’hui déjà 27 piges, et pas grand-chose derrière lui, si ce n’est d’excellents débuts avec le Sporting et un transfert foiré à l’OGC Nice pour une fraction de seconde. À la recherche de lui-même, il erre à Benfica depuis janvier 2012. On parle quand même d’un joueur qui n’a pas vraiment réussi à s’imposer à Toulouse…
par William Pereira