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Top 8 : Ils ont délocalisé la finale
PSG - Bordeaux, soit le dernier champion de France contre le vainqueur de la Coupe de France, se déroulera à Libreville. Au Gabon. Ne cherchez pas, il n'y a aucune galéjade. C'est comme ça. Plutôt que d'organiser le match dans un stade français, la LFP a décidé de délocaliser l'événement, comme pour mieux assurer la promotion du football français à l'étranger. Parfait, il n'y a que sept heures d'avion après tout. Avant ce match, d'autres finales se sont déroulées très loin de leur pays d'origine. Souvent dans des endroits sans aucun rapport avec le football, mais souvent avec le porte-monnaie.
1 – Pékin pour la Supercoupe d’Italie
Entre 2009 et 2012, la finale de la Supercoupe d’Italie s’est déroulée bien loin de la santiag transalpine. On parle de Pékin, à l’est de la Chine. Très, (trop ?) loin des stades vétustes du Calcio. C’est le Stade national – dit le Nid d’oiseau – qui sert d’écrin à cette petite bagarre italienne. Véritable cœur des JO de Pekin 2008, cette enceinte de 80 000 places a donc accueilli tous les récents champions d’Italie ainsi que les patrons de la Coupe d’Italie. On se dit que la régularité prévaut avec trois séjours réguliers depuis peu. Oui mais non, puisqu’en 2010, l’Inter et la Roma se sont rentrés dans la gueule à San Siro. Pis, le millésime 2013 sera joué depuis Rome. Toujours pareil avec les instances officielles italiennes. Elles sont impossibles à suivre. En même temps, suffit de fliquer la monnaie pour comprendre l’intérêt de jouer à Pekin. En organisant trois finales en Chine en moins de cinq ans, le deal est respecté et la Fédération italienne a donc encaissé 15 millions d’euros. Pas con.
2 – Montréal pour le Trophée des champions
Pour la première fois, le football français innove et part à la conquête du monde moderne. Pour en finir avec l’enclavement sportif et financier du ballon rond, la Ligue décide de voir les choses en grand et franchit le Rubicon en s’installant, pour une soirée, au cœur de Montréal. Entre un concert de Richard Charlebois et le festival Juste pour rire, les Girondins de Bordeaux repartent avec le scalp de l’En Avant Guingamp (2-0) et donnent le sourire aux 35 000 personnes venues voir un peu de football. Ça change des coups de crosse des Canadians de Montréal. Steven Depiero, l’arbitre canadien du match, en est encore tout ému. C’est la première du football français à l’étranger. Depuis, les stades de France n’ont jamais revu le Trophée des champions…
3 – Le Japon pour la finale de la Coupe intercontinentale
Avant l’arrivée de Toyota en sponsor principal de l’épreuve, le vainqueur de la C1 et celui de la Copa Libertadores s’affrontaient en match aller-retour, chacun sur son pré. C’était kiffant. Ça donnait vraiment lieu à deux matchs complètement fous et on était en plein dans l’esprit coupe. Depuis 1980, la finale se joue sur un match sec, et au Japon uniquement. À Tokyo jusqu’en 2001 et, ensuite, à Yokohama entre 2001 et 2004 avant que l’épreuve ne saute pour être remplacée par le pompeux « championnat du monde des clubs » . Le but exceptionnel de Platini, injustement annulé, contre Argentinos Juniors, restera comme la seule folie asiatique.
4 – Les Émirats pour le championnat du monde des clubs
Peu de temps après l’an 2000, la FIFA décide de confier aux Émirats arabes unis l’organisation du Championnat du monde des clubs pour deux saisons (dans l’appel d’offres, les EAU ont bataillé avec le Japon, l’Australie et, un temps seulement, avec le Portugal). Pas con, la température est fraîche à cette période de l’année. On a donc pu voir Lionel Messi sur la pelouse d’Abou Dabi soulever son trophée après une victoire contre l’équipe argentine d’Estudiantes de La Plata. Faille spatio-temporelle ultime. Par la suite, la compétition est revenue au Japon avant de partir pour le Maroc pour les deux prochaines saisons. Les nouveaux explorateurs 2.0
5 – Washington
1993, Roberto Baggio n’est pas encore Ballon d’or, mais l’Italie est déjà en avance sur le monde moderne et fait jouer sa finale de Supercoupe entre l’AC Milan et le Torino à Washington, sur la pelouse du Robert Fitzgerald Kennedy stadium. Normal. Marco Simone y claque le seul but du match, à la 4e minute de jeu. L’année d’avant et l’année d’après, les choses rentreront dans l’ordre. Le match sera de nouveau disputé en Italie. Intermède américain sans lendemain, mais qui restera comme la première délocalisation officielle de la Serie A.
6 – New York
À partir du moment où l’on se permet de squatter Washington, plus rien n’empêche un arrêt à New York. C’est ainsi que les Ritals y viendront en 2003, au Giants Stadium, pour offrir à la grande pomme une opposition de styles entre la Juventus et l’AC Milan. Une pelouse qui a vu défiler la crinière enflammée de Bon Jovi, mine de rien. Respect. Le Red Bull Arena de NY n’est pas en reste, puisqu’il a hébergé un magnifique Lyon-Montpellier de circonstance en 2012 (Trophée des champions), ainsi qu’un Turquie – République tchèque en 2010. Ouais, aucun rapport.
7 – Monaco pour la Supercoupe d’Europe
Toutes les belles histoires ont une fin. Officialisé en 1998, le couple Monaco-Supercoupe d’Europe a pris fin l’an dernier. Pendant près de quinze ans, le stade Louis-II a servi de champ de bataille aux grands d’Europe. Le vainqueur de la Ligue des champions d’un côté. Le patron de la C2 (puis de la Ligue Europa) de l’autre. Le tout dans un petit stade de 18 000 places avec une piste d’athlétisme. C’est gâché. La suite s’annonce tout aussi bizarre, puisque l’UEFA a décidé de changer d’endroit tous les ans. Prague sert de test pour 2013 avant des réjouissances plus bizarres pour la suite : Cardiff en 2014 et… Tbilissi en 2015.
8 – Tripoli
Ancienne colonie italienne, la Libye entretient des rapports fraternels avec le football italien. Surtout depuis que le fils du défunt général Kadhafi, Saadi, a porté le maillot de Pérouse, de l’Udinese et de la Doria entre 2003 et 2007 (un seul match joué en tout, un flop). Avant ce mercato du vide, Tripoli s’est offert une finale de Supercoupe d’Italie entre la Juventus et Parme dans un stade du 11-juin bouillant sa mère. C’était en 2002. Il faut dire qu’à l’époque, le groupe pétrolier Tamoil (propriété libyenne) était le sponsor maillot de la Juventus. CQFD.
Par Mathieu Faure