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Top 7 : Embrouilles à l’aéroport
Les rappeurs Booba et Kaaris ont réglé leurs comptes en zone duty free à l'aéroport de Paris-Orly. Les joueurs du Raja Casablanca, eux, préfèrent le tapis à bagages. Et pour les supporters du LOSC, l'important, ce n'est pas la chute, c'est d'être là à l'atterrissage.
Thauvin et les supporters lillois
« Il est où Thauvin ? » Ce lundi 2 décembre 2013, un petit comité d’accueil attend le débarquement des joueurs marseillais à l’aéroport de Lille-Lesquin. Il y a des supporters de l’OM et ceux du LOSC. Eux ne sont pas venus claquer la bise à Mathieu Valbuena. Ils n’ont pas oublié que six mois auparavant, à peine arrivé au LOSC, Florian Thauvin a fait la grève de l’entraînement pour filer à Marseille au terme d’un bras de fer peu élégant. Le joueur, qui avait signé son contrat au LOSC à l’hiver 2013, avant de finir la saison en prêt à Bastia, a estimé qu’à la suite du départ de Rudi Garcia, le projet du club nordiste ne lui convenait plus. Mais cette volte-face n’a pas plu aux supporters des Dogues, qui ont coché la date du LOSC-OM dans leur agenda afin de dire tout le bien qu’ils pensaient du métier de la génitrice de Thauvin… Pour finir par échanger quelques baffes avec des membres du staff de l’OM.
Le mythe de l’enlèvement d’Eusebio
Lorsqu’il a posé le pied à Lisbonne à l’âge de 18 ans, après ses prouesses à Maputo, la capitale du Mozambique, la légende veut qu’Eusebio se soit fait enlever à l’aéroport par des émissaires du Benfica afin de le chiper au grand rival : le Sporting – club partenaire du Sporting Clube Lourenço Marques, où évoluait la pépite. Mais c’est complètement faux. Cette histoire a été « inventée par un bandit du Sporting » , a déclaré Eusebio à Four Four Two en 2008. « Comment pourrais-je aimer quelqu’un qui m’a kidnappé ? Je ne suis pas fou. » En quinze ans chez les Aigles, Eusébio aura décroché 11 championnats du Portugal, une Coupe des Clubs champions et un Ballon d’Or. L’amour fou finalement.
Faf la Raja
Sept heures de vol entre Brazzaville et Casablanca, c’est long. Trop long pour ces joueurs du Raja qui avaient peut-être envie de se dire leurs quatre vérités après leur match nul sur la pelouse des Diables noirs (2-2), en tour préliminaire de la Ligue des champions africaine 2015. Résultat : le ton est monté et les esprits se sont échauffés à côté du tapis à bagages de l’aéroport Mohammed V. Sur cette vidéo amateur, difficile de distinguer exactement la scène, si ce n’est quelques moulinets du bras. Et pourtant, les Marocains étaient revenus avec la qualification en poche après leur victoire 4-0 de l’aller. Ils se feront ensuite sortir en huitièmes par l’ES Sétif.
Jeunechamp vs. un journaliste de L’Équipe
6 novembre 2012. Le champion de France montpelliérain se fait balayer du premier tour de la Ligue des champions après une défaite 3-1 sur la pelouse de l’Olympiakos. Avant l’embarquement du vol retour, certains joueurs se « disent les choses » à l’aéroport d’Athènes. Quelques jours plus tard, le quotidien L’Équipe relate cette discussion, mais ça ne va pas plaire à Cyril Jeunechamp. Dans cet article, le joueur estime qu’il passe pour « un gros enculé » qui conspire contre son entraîneur René Girard. Alors, Jeunechamp appelle le journaliste, puis les deux se croisent sur le parking du stade de Valenciennes. « Je vais lui demander des explications, rejoue Jeunechamp dans une interview à SO FOOT. Mais il m’a pris de haut : « Faut lire entre les lignes, etc. » Quand j’ai vu qu’il commençait à me prendre pour un con, dans ma tête, ça a commencé à tourner. Et c’est parti. » Un coup de poing qui vaudra une fracture du nez au journaliste. Quand même. Et encore… « Si j’avais vraiment voulu lui mettre un coup de poing, poursuit Jeunechamp, ce n’est pas quatre jours d’ITT qu’il aurait eus… » Sans doute la dernière grande explication en date sur la route des Pirée-nez.
Des Serbes et des Croates à Athènes
À croire que cet aéroport international d’Athènes Elefthérios-Venizélos est particulièrement propice aux explications entre bonshommes. En novembre 2015, environ 60 excités y ont attaqué une trentaine de supporters du Dinamo Zagreb après le match de Ligue des champions entre les Croates et l’Olympiakos. Les assaillants étaient supposément des ultras de l’Étoile Rouge de Belgrade qui avaient fomenté leur coup en guise de signe d’amitié avec ceux de l’Olympiakos, quand les ultras du Dinamo sont liés avec ceux du Pana. Bilan de la castagne, selon le journal I Kathimeriní : 38 interpellations, cinq blessés soignés à l’infirmerie de l’aéroport et autant évacués par ambulance. Et à en juger par les mares de sang, certains ont dû prendre cher. « Un grec ketchup, chef ! »
Istanbul endiablé
Il y a eu l’arrivée sur le terrain sous escorte policière, le bruit assourdissant de la marmite du stade Ali-Sami Yen, le pugilat dans le couloir quand Éric Cantona voulait frapper un policier qui lui avait foutu un coup de matraque, le car des joueurs caillassé, l’élimination au bout… Bref, ce déplacement de Manchester United sur la pelouse de Galatasaray lors de la saison 93-94 restera dans les mémoires. Mais avant l’arrivée au stade, il y a eu l’atterrissage à l’aéroport d’Istanbul… « Welcome to hell » , prévenait une banderole quand la foule stambouliote entonnait : « Vous allez mourir » . Pour une fois, les Diables rouges n’étaient plus chez eux en enfer. Le journaliste de l’Express Steve Curry écrira que « c’était un délire fou, du genre que l’on voit d’habitude sur les reportages des rassemblements islamiques en Iraq » .
Rio ne répond plus
Vítor Baptista, le George Best portugais. Un talent immense noyé dans la came. Un joueur qui s’est un jour arrêté de jouer pour chercher sa boucle d’oreille perdue sur la pelouse en célébrant un but. Un homme qui a vu sa vie défiler un jour de janvier 1972 à l’aéroport de Rio au terme d’une tournée au Brésil avec le Benfica. Ses coéquipiers l’attendent à l’aéroport, mais Baptista est en retard. Comme Santiago Cañizares bien plus tard, le Portugais s’est entaillé le pied en faisant tomber une bouteille en verre. L’avion décolle sans lui. Et quand Baptista se pointe pour prendre le suivant, une fusillade éclate dans le terminal entre trois membres d’un gang et la police à base de pistolet-mitrailleur. Heureusement, Baptista se planque sous un siège. À côté, de lui, un policier et une femme s’effondrent, blessés. Devenu toxicomane, le Portugais s’éteindra finalement un jour de nouvel An 1999, à l’âge de 50 ans.
Par Florian Lefèvre