- Coupe du monde 2018
Top 6 : J’ai fait pschitt après le Mondial 2014
Il y a les bons élèves Keylor Navas, James Rodríguez ou Antoine Griezmann, qui ont su rester dans la lumière après une CDM 2014 de bonhomme. Et puis il y a les autres, pour qui ce mois brésilien aura presque été un feu de paille. Zoom sur ces révélations qui se sont paumées en chemin.
Guillermo Ochoa
Bien avant le massacre de Belo Horizonte, Memo Ochoa restera comme celui qui a joué avec les nerfs de Neymar et consorts, le 17 juin de cette année 2014 lors de Mexique-Brésil. Un clean-sheet de taré ce jour-là, qui fait alors entrer le faiseur de miracles de François-Coty dans une autre dimension. Sauf que la carrière du garçon ne suit aucune logique et n’a jamais été à la hauteur de ses capacités parfois hors normes. Après le Mondial, le portier s’enterre à Málaga, puis termine lanterne rouge de Liga avec Grenade (82 pions mangés sur l’exercice, quand même). Ce n’est qu’au Standard, cette saison, que le Mexicain a trouvé son petit coin de paradis. Même si c’est certainement dans une piscine à faire la chenille qu’il se sent le mieux.
Enner Valencia
Il avait réussi à se faire un nom loin de l’ombre de son compatriote et homonyme mancunien, Antonio. Déjà en vue à Pachuca avant le Mondial, Enner Valencia avait profité des projecteurs de la Coupe du monde pour se mettre l’Europe dans la poche en plantant trois fois en autant de rencontres (avec un doublé contre le Honduras) et ainsi pouvoir goûter à la Premier League. Tout ça pour un relatif flop au pays du football : 10 pions en 72 parties à West Ham (où il enchaîne les pépins), 3 en 23 matchs avec Everton, et un retour de l’autre côté de l’Atlantique en juillet dernier. Aujourd’hui, l’avant-centre équatorien continue tout de même de planter régulièrement chez les Tigres de Dédé Gignac, et reste indéboulonnable en sélection.
Raïs M’Bolhi
Si les supporters algériens peuvent aujourd’hui se targuer d’avoir « failli battre l’Allemagne » , on sait grâce à qui cela a été rendu possible. En huitièmes, face à la Mannschaft, le Parisien d’origine avait livré le match de sa vie pour faire vibrer un bon paquet de téléspectateurs et faire flipper les futurs champions du monde. Passé cet été de rêve, le Raïs a retrouvé son quotidien de joueur frisson de second plan. Et il a donc continué d’enchaîner les piges sans saveur aux quatre coins du globe. Actuellement, sa planque se trouve en Arabie saoudite (Ettifaq FC pour les initiés), après 90 petites minutes passées sous la liquette du Stade rennais.
Joel Campbell
À l’image de sa sélection, Campbell symbolisait le vent de fraîcheur qu’avait apporté le Costa Rica durant le tournoi brésilien. L’Uruguay, descendue par les Ticos avec un but et une offrande du gaucher, l’avait payé de sa poche pour son entrée en lice (3-1). Propriété d’Arsenal depuis sept ans, l’ailier ne cesse d’enchaîner les prêts sans jamais se caser, et ça donne le tournis : Lorient, Betis, Olympiakos, Villarreal, Sporting. Cette année, Campbell a bouclé la boucle avec un nouveau passage chez les Verdiblancos durant lequel il n’est même pas apparu dix fois, la faute à des blessures à répétition. Mais le Costaricien de 25 piges garde le smile : il arrive au bout de son bail chez les Gunners, et va enfin pouvoir remettre la misère aux défenses du monde entier.
Mario Götze
Un contrôle aérien, une volée en lévitation, un Sergio Romero aux fraises : voilà comment on entre dans la légende. Mais la carrière de Mario Götze ne s’est pas apaisée à la suite de ce coup d’éclat en finale, c’est même le contraire. « C’est un fait à chaque match que je joue, a-t-il confessé il y a peu. Je suis devenu conscient de la dimension dans laquelle je suis passé dans la tête des gens. Ils se disent :« C’est un joueur vital puisqu’il a marqué ce but en finale. Il se doit de faire ça à chaque match désormais. » » Après un enterrement progressif à Munich et un Euro 2016 traversé comme un fantôme, le milieu a fait le choix casse-gueule de retourner au bercail, malgré son image de traître du côté du Signal Iduna Park. Slalomant entre les insultes et les grosses galères de santé, l’ex-crack était revenu au premier plan il y a quelques mois. Et puis Löw a décidé de se passer de ses services pour la classe de neige internationale qui se prépare. Cruel.
Juan Quintero
Buteur face à la Côte d’ivoire au premier tour, Quintero et sa patte gauche avaient fait naître quelques fantasmes il y a quatre ans, dans le sillage de James. Son bide au Stade rennais en 2015 fut à la hauteur de son potentiel : 12 rencontres, un talent entrevu par intermittence et une fin d’aventure avant même le crépuscule de la saison. Après une escale à Medellín, celui qui appartient toujours au FC Porto traîne aujourd’hui dans les rangs du prestigieux River Plate. Mais après deux ans sans honorer le maillot des Cafeteros, il a réussi à embarquer in extremis pour l’épopée en Russie, s’illustrant notamment au Stade de France face aux Bleus (3-2) récemment.
Par Jérémie Baron