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Top 6 : Buffon m’a tuer
À 40 ans, Gigi Buffon vient d'annoncer son envie de prolonger encore une année. Au cours de sa carrière, le beau Gigi a vu de nombreux gardiens arriver à la Juve avec la ferme intention d'en devenir le successeur. Sauf qu'à force de jouer la prolongation, Buffon a tué les espoirs de nombreux portiers.
Fábian Carini
Le dindon de la farce. En 2000, après avoir perdu le Scudetto à la dernière journée sur la pelouse de Perugia, la Juventus se cherche un nouveau gardien d’avenir. Les yeux des dirigeants bianconeri se tournent vers le nouveau phénomène sud-américain, l’Uruguayen Fábian Carini. Âgé de 21 ans, il est déjà titulaire dans les bois de la sélection uruguayenne depuis 1999 et compte 16 sélections. La Juve le fait donc signer à l’été 2000. Lors de la première saison, il est la doublure d’Edwin van der Sar, et dispute uniquement les matchs de Coupe. Mais les tifosi en sont convaincus : dès la saison suivante, et pour les dix années à venir, le patron, ce sera lui. Sauf que, quelques mois plus tard, Zinédine Zidane décide de quitter Turin pour Madrid. Avec les sous empochés, la Juve se régale, et recrute Lilian Thuram, Pavel Nedvěd et Gigi Buffon. On connaît la suite. Buffon est promu titulaire par Marcello Lippi, et Carini ne disputera pas le moindre match de Serie A. Un an plus tard, il part… au Standard de Liège.
Landry Bonnefoi
Formé à Cannes, le jeune Français vient de souffler ses 18 bougies quand la Juventus fait sonner son Nokia 3310. Nous sommes à l’été 2001, Landry Bonnefoi accepte la proposition du club bianconero et débarque à la Juve. Peu importe si, dans le même temps, les Piémontais ont recruté Gigi Buffon, Landry est venu pour apprendre du gardien de la Nazionale, et pour tenter de grappiller du temps de jeu. Objectifs remplis à moitié. « C’était énorme, car j’étais le petit gardien de l’AS Cannes. Buffon m’a appris beaucoup de choses, surtout sur le placement. Il ne fait pas d’arrêts extraordinaires, mais il est toujours bien placé. C’est le meilleur gardien que j’ai vu » , racontait-il à Sofoot.com il y a quelques années. Bilan au moment de quitter Turin deux années plus tard : 0 minute jouée…
Antonio Mirante
En 2000, à 17 ans, Antonio Mirante intègre le centre de formation de la Juventus. Il y réalise d’excellentes performances avec la Primavera, et les observateurs y voient déjà le futur héritier de Buffon à la Vieille Dame. En 2003, à tout juste 20 ans, il est promu en équipe première. Mais Buffon est alors au top de sa forme, et Mirante doit se contenter d’observer les matchs depuis les gradins. Il décide donc de partir s’aguerrir à Crotone, en Serie B, où il dispute une saison pleine, puis à Sienne, pour son baptême en Serie A. Suffisant pour convaincre la Juve de le rapatrier en 2006, alors que le club vient d’être relégué en Serie B à la suite de l’affaire Calciopoli. L’espoir de passer devant Buffon dans la hiérarchie existe toujours, mais Deschamps fait vite son choix : 6 apparitions pour Mirante, 37 pour Buffon. Le message est passé. Mirante se tire à la Sampdoria, et fera la majeure partie de sa carrière à Parme, le club formateur de… Buffon.
Alexander Manninger
Quand il débarque à la Juventus en 2008, Alexander Manninger a déjà un beau CV derrière lui. Arsenal, Fiorentina, Espanyol, Bologne… Mais la proposition de la Juventus est alléchante, d’autant que Buffon vient de fêter ses 30 ans et que des blessures à répétition l’embêtent. Manninger se dit qu’il a un coup à jouer pour devenir le titulaire dans les cages bianconere. La première saison est plutôt satisfaisante puisque Buffon et Manninger se partagent le temps de jeu : 30 matchs pour Gigi, 23 pour Alex. La passation de pouvoir est en marche ? Tu parles. Dès la saison 2009-2010, Buffon reprend petit à petit le dessus, jusqu’à envoyer Manninger loin, très loin sur le banc. À partir de 2010, l’Autrichien va éplucher les patates pendant deux ans. Aucun match de Serie A, aucun match de Coupe d’Italie, cinq apparitions en Ligue Europa. Et un départ à Augsburg pour poursuivre sa formation pommes de terre.
Marco Storari
Les tifosi de la Roma se rappelleront longtemps le nom de Marco Storari. Un soir d’avril 2010, alors qu’il défend les buts de la Sampdoria, le gardien réalise un match dantesque sur la pelouse du stadio Olimpico. Il sort tout, et permet à la Samp de venir s’imposer 2-1, douchant les rêves de Scudetto des Giallorossi. Quelques semaines plus tard, la Juventus le recrute pour 4,5 millions d’euros. Storari a alors 33 ans, et ce transfert ressemble bien à sa dernière chance de briller dans un très grand club. D’autant que Buffon est blessé depuis le Mondial 2010, et que Storari va donc être titulaire, du moins en début de saison. Lorsque Buffon revient, début 2011, la Juve est septième, et Storari a encaissé 24 buts en 19 matchs. Ni une ni deux, Luigi Delneri redonne ses gants de titulaire à Buffon… qui ne les lâchera plus jamais. Les chiffres font mal : lors de sa première saison à Turin, Storari a disputé 23 matchs. Durant les quatre années suivantes, il en disputera 21. Dur.
Norberto Neto
Arrivé du Brésil, Neto va réaliser quatre très bonnes saisons du côté de Florence, entre 2011 et 2015. Quand la Juventus vient sonder le terrain, le gardien brésilien y voit une énorme opportunité. Buffon a alors 37 ans, et va donc forcément raccrocher les crampons quelques mois plus tard. « Ce n’est qu’une question de temps » , se dit-alors le gardien, qui s’engage pour quatre ans. Ce qu’il avait oublié, c’est que Buffon avait un Euro à disputer, et qu’il devait donc arriver en France au top de sa forme. La saison 2015-2016 est donc quasiment une saison blanche pour Neto, qui dispute trois matchs de Serie A et cinq de Coupe d’Italie. « Ce n’est qu’une question de temps » , se dit alors le gardien, à qui il reste encore trois ans de contrat. Mais lors de la saison 2016-2017, Buffon poursuit sa résistance. Neto parvient à gratter huit matchs en Serie A, et cinq en Coppa Italia. Il faut se rendre à l’évidence : avec Buffon, le temps n’existe pas. Neto accepte la sentence, et part au FC Valence à l’été 2017.
Par Éric Maggiori