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Top 50 : Les meilleurs surnoms du foot (30 à 21)

Par Antoine Beaudet et Adrien Candau

Poétique, comique ou tragique, le surnom est le b.a.-ba de l'« iconisation » du joueur de foot. Revue d'effectif lyrique - mais non exhaustive - des plus beaux blases qui ont participé à mythifier l'histoire du jeu.

#30 - Javier Hernández - Chicharito

Javier Hernández – Chicharito

Sublime bizarrerie : une majorité de gens n’ont jamais entendu parler de Javier Hernández, mais connaissent Chicharito. Le surnom du renard mexicain est on ne sait trop comment devenu plus connu que son nom de famille. L’histoire est simplissime, mais savoureuse : le papa du bonhomme, l’ex-international mexicain Javier Hernández Gutiérrez, était surnommé « Chicharo » (le petit pois), en raison de ses yeux verts. « Chicharito » étant plus petit que son père, il sera donc le très petit pois. C’est simple, efficace et ça reste en tête. Que demander de plus ?

#29 - Gunnar Andersson - 10h10

Gunnar Andersson – 10h10

Entre désertion de l’armée suédoise et addiction au pastis, la vie de Gunnar Andersson aura été bien remplie. Autant d’histoires et d’anecdotes qui auraient pu valoir un surnom épique au bonhomme. Pourtant, si Gunnar était appelé « 10h10 » , c’est tout simplement parce qu’il avait les pieds en canard. Une malformation légère, qui ne l’a pas empêché de porter l’OM pendant huit années de 1950 à 1958, en alignant 220 matchs pour presque autant de buts. À choisir avec le Soulier d’or, on peut imaginer qu’il aurait sans hésiter préféré des semelles orthopédiques.

#28 - Gerd Müller - Der Bomber

Gerd Müller – Der Bomber

605 matchs joués, 570 buts avec le Bayern. Si la carrière de Müller est stratosphérique en club, c’est bien avec la sélection que le Bavarois va hériter de son surnom militaire : « Der Bomber der Nation » soit « Le Bombardier de la nation » . À la fin des années 1960, le palmarès de la Mannschaft ne fait pas encore rêver, avec seulement une Coupe du monde au compteur. C’est lors du Mondial 1970 que Müller s’affirme aux yeux de tous comme le flingueur le plus impitoyable du foot mondial, trouant 10 fois les filets lors de cette seule édition. Le Bombardier a pris son envol, emmenant dans son sillage une Allemagne hégémonique. Meilleur buteur de l’Euro 1972, troisième meilleur réalisateur du Mondial 1974 – deux compétitions qu’il remporte avec sa sélection – l’avant-centre entre définitivement dans la légende. Avec le temps, son pseudonyme sera raccourci en « Der Bomber » , une version plus épurée et évocatrice de son surnom originel.

#27 - Raymond Kopa - Napoléon

Raymond Kopa – Napoléon

Le natif de Nœux-les-Mines est devenu Napoléon le 17 mars 1955. Il s’agit alors pourtant d’un simple match amical France-Espagne, à l’Estadio de Chamartin à Madrid (c’est important pour la suite). La Roja marque dès la 11e minute et met à mal les Bleus. Mais Kopa résiste, et marque contre l’armada espagnole avant la pause. Il continue sur sa lancée en donnant une passe décisive à Jean Vincent, qui offre la victoire à la France. Un succès inespéré, car les Français restaient sur une série de sept défaites face aux Ibériques. Après ce match, le journaliste Desmond Hackett qualifiera Kopa de « Napoléon du football » . Parce qu’il est petit, et qu’il dirige la France contre les autres nations européennes. Fin de l’histoire ? Du tout. À la suite de cette rencontre, le Bonaparte du ballon rond a tapé dans l’œil des dirigeants du Real Madrid, qui le recruteront un an plus tard dans le giron de la Casa Blanca.

#26 - Claudio Caniggia - Le Fils du vent

Claudio Caniggia – Le Fils du vent

Rapide. Claudio était rapide. Assez pour boucler un 100 mètres en moins de 11 secondes, une performance qui l’aurait placé 7e en finale des JO de Séoul en 1988. Sa vivacité, ses dribbles et sa chevelure sauvage ont vite conquis les supporters de l’Albiceleste, qui l’ont surnommé en toute simplicité « Le Fils du vent » . Un sobriquet lyrique, mais peut-être un poil surdimensionné, pour un type qui a réalisé une carrière en club passablement accidentée. Claudio aura davantage fait honneur à son blase en sélection. Surtout lors du Mondial 1990, où son association avec Maradona fait merveille. Face au Brésil en huitièmes de finale, El Pibe de Oro sert son attaquant, qui élimine le portier adverse d’un crochet foudroyant, avant de conclure de près. Le vent se lève et n’arrêtera de souffler que quand son fils prodige se verra privé de finale, après une main face à l’Italie. Sans Caniggia, l’Argentine trébuche sur la dernière marche, au profit d’une Allemagne fraîchement réunifiée.

Vidéo

#25 - Franz Beckenbauer - Der Kaiser

Franz Beckenbauer – Der Kaiser

Déjà élu deux fois meilleur footballeur allemand, un tout jeune Franz Beckenbauer prend la pose à Vienne en 1968, avant une rencontre amicale disputée par le Bayern Munich. Sur le lieu de la session photo figure un buste du Kaiser François-Joseph Ier (l’un des plus célèbres empereurs d’Autriche) à côté duquel le futur capitaine de la Mannschaft se fait tirer le portrait. Le Kaiser est né. L’Europe, puis le monde ne lui résisteront pas : triple vainqueur de la C1, de l’Euro 1972, puis du Mondial 1974, l’autocrate Beckenbauer cumulera toutes les couronnes possibles dans les années 1970.

#24 - Gianni Rivera - Le Golden Boy

Gianni Rivera – Le Golden Boy

Second Ballon d’or transalpin de l’histoire après l’Italo-Argentin Omar Sivori, Gianni Rivera hérite naturellement du blase de Golden Boy en 1969. L’AC Milan vient alors de remporter sa deuxième C1 et le fuoriclasse lombard est alors aux yeux de tous le meilleur numéro 10 de la planète football. Aux yeux de tous, sauf du mythique journaliste sportif Gianni Brera, qui a fait de l’art du surnom sa spécialité. Grand admirateur du joueur, l’homme de lettres ne jure aussi que par le catenaccio, un style de jeu auquel le gracile Rivera – peu porté sur le repli défensif – n’adhère que modérément. Facétieux, Brera continuera de surnommer Rivera l’ «  Abatino » (le petit abbé, NDLR) dans ses éditos pour la Gazzetta dello Sport, pour souligner son physique fluet et son absence supposée de hargne sur le pré. Les deux hommes feront définitivement la paix quelques années plus tard, en allant casser la croûte ensemble à l’occasion : « On s’est compris parce que Brera a su se détacher de sa thèse et devenir plus objectif, reconnaître ses erreurs racontait Rivera. La tension a aussi baissé à table, devant une bonne bouteille de Barbaresco, qu’il aimait beaucoup… Par la suite, quand j’ai pu être injustement attaqué par d’autres journalistes, il est souvent intervenu pour me défendre, en disant des choses très belles sur moi. »

#23 - Dominique Rocheteau - L'Ange vert

Dominique Rocheteau – L’Ange vert

Au milieu des années 1970, Saint-Étienne devient une place forte du football européen, dans le sillage d’un tout jeune Rocheteau, dont les dribbles ciselés et les passes élégantes marquent d’emblée les esprits. Jean-Pierre Frimbois, le rédacteur en chef de Onze, le renomme alors poétiquement l’Ange vert. Un blase qui ravit tout le monde, sauf le principal intéressé. À 20 piges, Dominique fait en effet partie de cette jeunesse hexagonale qui s’ennuie de la France giscardienne. De l’autre côté de la Manche et de l’Atlantique, on fait péter les décibels au son des guitares des Doors, d’Hendrix, des Clash et de The Who. Rocheteau, lui, écoute en boucle les Stones et les Beatles, avant de se prendre de passion pour le rock sudiste, notamment pour The Allman Brothers. Celui qui potasse Kerouac entre deux entraînements expliquera plus tard qu’il avait « un côté rebelle, un peu anarchiste… Je vivais tranquille, en solitaire dans mon chalet. J’étais assez engagé politiquement, donc « Ange » ça ne me plaisait pas du tout, mais c’est resté… Mais aujourd’hui, je prends ça du bon côté, c’est une reconnaissance. » Et, il faut le dire, un sacré beau surnom.

#22 - Alessandro Del Piero - Il Pinturicchio

Alessandro Del Piero – Il Pinturicchio

Lors de la présaison 1995, la Juventus dispute son rituel match amical estival face son équipe Primavera à Villar Perosa, le fief de la famille Agnelli. Fidèle à ses habitudes, l’Avvocato Giovanni Agnelli vient assister à la rencontre. Le président du club, qui facture 74 printemps, n’est jamais avare en bonnes formules, au plus grand bonheur de la presse, comme le relate le journaliste Stefano Agresti : « Chaque année, Gianni Agnelli venait à Villar Perosa. Et il pouvait dire n’importe quoi, donner des interviews mémorables… Une file de journalistes le suivait constamment, alors qu’il se promenait autour du terrain. » Quelques semaines plus tôt, le président de la Juve s’était fendu d’une formule imagée en comparant Roberto Baggio au peintre Raphaël. Agresti lui demande alors à quel artiste le fait penser le nouveau phénomène de la Vieille Dame, Alessandro Del Piero. « Il m’a adressé un regard presque réprobateur, relate la plume du Corriere dello Sport. « Tu m’épuises avec tes questions, je t’ai tout dit, et maintenant, que dois-je faire pour ne pas te décevoir ? » J’étais presque gêné, j’avais peut-être exagéré… À un moment donné, son regard s’est illuminé. Il a dit doucement : « Pinturicchio ». Il avait murmuré, nous n’avions pas compris. Nous avons insisté : « Qui ? » « Pinturicchio. Oui, Del Piero est Pinturicchio. »  » Soit l’un des peintres italiens les plus révérés du XVe siècle. « Dès lors, il était clair que Del Piero serait Pinturicchio pour toujours, même lorsqu’il dessinerait un nombre infini de chefs-d’œuvre dignes de Raphaël. »

#21 - Johan Cruyff - Le Hollandais volant

Johan Cruyff – Le Hollandais volant

Le plus grand joueur néerlandais de tous les temps a hérité d’un surnom classique, mais parfaitement adéquat. Avant Maradona, avant Messi, Cruyff, c’est l’homme qui lévite. Quand les autres joueurs doivent s’accommoder de la lourdeur terrestre, le Batave file comme Hermès et engendre un souffle collectif qui, à la fin d’un circuit de passes épique, prend des airs d’ouragan. Paradoxalement, Le Hollandais volant originel se réfère à une légende autrement moins connue que Johan 1er. Elle prendrait sa source dans un conte germanique centré sur un capitaine néerlandais, réputé pour si bien piloter son bateau – un étrange vaisseau fantôme – que son embarcation « volait » sur les étendues d’eau. D’une légende à l’autre.

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