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Top 50 : Chants de supporters mythiques (de 50 à 41)
Les supporters nous manquent. Les Argentins, les Britanniques et tous les autres. À l'heure où le football se joue dans des stades vides, voilà une sélection de 50 chants de supporters qui hérissent le poil.
#50 - On the Ball, City
On the Ball, City (Norwich City)
Kick it off, throw it in, have a little scrimmage
Keep it low, a splendid rush, bravo, win or die
On the ball, City, never mind the danger
Steady on, now’s your chance
Hurrah ! We’ve scored a goal
City ! City ! City !
Engagez la partie, mettez-là au fond, disputez une opposition,
Calmez le jeu, une attaque splendide, bravo, gagnez ou mourez,
Avec le ballon, City se moque du danger
Continuez, voilà votre chance,
Hourrah, Nous venons de marquer
City ! City ! City !
On the Ball, City est peut-être moins impressionnant que beaucoup d’autres chants anglais, sûrement bien moins connu aussi, mais il a un atout : son ancienneté. Créée dans les années 1890, la mélopée est antérieure au club chéri de ses interprètes : Norwich City, fondé en 1902. Son compositeur, Albert T. Smith, deviendra d’ailleurs président des Canaries. Premier maillon d’une longue tradition, On the Ball, City est le plus vieux chant toujours utilisé aujourd’hui. C’est aussi ça, le savoir-faire britannique.
#49 - Los Paillados
Los Paillados (Montpellier)
Los Paillados, les Manouches, le couscous
La caravane, la guitare et le djembé
Et les Arabes, les Gitans et les Blancs
Toute la Paillade est venue te chanter !
La Butte Paillade : c’est le nom du groupe ultra historique du MHSC. La « Paillade » renvoie au quartier populaire où est situé le stade de La Mosson. Et la « Butte » parce qu’avant de foutre un joyeux bordel dans les gradins, les supporters montpelliérains étaient installés sur une tribune de terre tassée. Cette identité diverse et folklo, les ultras de la Butte la cultivent dans leurs chants. Il est donc question de « faire l’apéro » , mais aussi de « Manouches » et de « couscous » . En vociférant de préférence torse nu, vêtu d’un jean troué et avec un cône entre les doigts.
#48 - Avanti Ragazzi di Buda
Avanti Ragazzi di Buda (Lazio)
Avanti ragazzi di Buda
Avanti ragazzi di Pest
Studenti, braccianti, operai
Il sole non sorge più ad Est.
Abbiamo vegliato una notte
La notte di cento e più mesi
Sognando quest’alba di ottobre
Quest’alba dei giorni ungheresi.
Camerata tu avevi un moschetto
Su, portalo in piazza, ti aspetto
Nascosta tra i libri di scuola
Anch’io porterò una pistola.
…
En avant, jeunesse de Buda
En avant, jeunesse de Pest,
Étudiants, fermiers et ouvriers,
Le soleil ne se lèvera jamais à l’Est.
Nous sommes restés éveillés pendant cent nuits,
Et nous avons rêvé pendant des mois,
De ceux des jours d’octobre,
L’aube de la jeunesse hongroise.
Je me souviens que tu avais un pistolet,
Et que tu le ramenas à la place, je t’y attendais
Caché derrière mes livres,
J’emmènerai aussi un pistolet.
…
L’air est surprenant et attire souvent l’attention, quand on l’entend s’élever des travées du Stadio Olimpico chez les supporters de la Lazio. Son contenu, également. Car Avanti Ragazzi di Buda, chant écrit par l’auteur italien Pier Francesco Pingitore, a été composé en l’honneur des jeunes insurgés de Budapest, victimes de la répression soviétique en 1956. Bien sûr, la connotation sulfureuse et corrosive, violemment anti-communiste, n’est pas loin. Reste qu’elle n’est pas explicitement présente dans le texte, somptueux, tragique et plutôt défenseur d’une certaine idée de la liberté.
#47 - Ole, Ole, Ole, Nur der BVB
Ole, Ole, Ole, Nur der BVB (Borussia Dortmund)
Ole, Ole, Ole
Nur der BVB
Unser ganzes Leben
Unser ganzer Stolz
Olé, olé, olé
Seulement le BVB
Toute notre vie
Toute notre fierté
Pas besoin de long discours pour se faire entendre, surtout quand on est un kop de 22 000 personnes. À Dortmund, le légendaire Mur Jaune n’envoie pas du steak qu’avec ses tifos mais aussi avec ses 44 000 poumons qui s’égosillent grâce à des paroles aussi simples qu’efficaces : tout pour le Borussia, leur seule et unique raison de vivre et d’être fiers. À répéter ad libitum, évidemment.
#46 - Sha la la la la la laaa
Sha la la la la la laaa (Rosenborg)
Sha la la la la la laaa åh, Rosenborg !
Sha la la la la la laaa åh, Rosenborg !
Sha la la la la la laaa åh, Rosenborg !
Sha la la la la la laaa åh, Rosenborg !
Sha la la la la la laaa åh, Rosenborg !
…
C’est un air qui a eu sa hype dans les tribunes de France, notamment à Saint-Étienne, mais aussi dans les vestiaires. Au point de l’entendre toutes les semaines dans Jour de Foot, repris par les équipes de Ligue 1 victorieuses avec des coups de crampons sur les tables et des bouteilles d’eau qui volent. Simple et exaltant, le Sha la la la la la laaa répété crescendo a été popularisé par les supporters de Rosenborg. Et c’est encore plus puissant quand c’est le capitaine de l’équipe qui prend le mégaphone, comme Mikael Dorsin après le titre de champion 2015 du club de Trondheim.
#45 - Spirit in the sky
Spirit in the sky (Manchester United)
Going on up the spirit in the sky
It’s where I go when I die
When I die and they lay me to rest
I’m going on the piss with Georgie Best
L’esprit ira haut dans le ciel
C’est là que j’irai quand je mourrai
Quand je mourrai et qu’ils m’allongeront
J’irai me bourrer la gueule avec Georgie Best
Le fameux esprit des terraces anglaises, peuplées de leurs lads insouciants et un peu dingues, se retrouve peut-être contenu tout entier dans ce chant créé par les supporters de Manchester United à propos de leur mythique numéro 7, George Best. Tout y est, du génie de la mélodie à l’humour des paroles, d’une nostalgie touchante à une grossièreté ciselée, en passant bien sûr par quelques bonnes pintes éclusées avant la rencontre. George Best n’en demanderait pas moins.
#44 - Popolo polo popo po
Popolo polo popo po (AS Saint-Étienne)
Popolo polo popo po
Popolo polo popo po
Popolo polo popo po
Popolo polo popo po
Saint-Étienne allez Saint-Étienne
Saint-Étienne allez Sainté
Saint-Étienne allez Saint-Étienne
Saint-Étienne allez Sainté
Deux ou trois onomatopées, un encouragement plus que basique et des virages qui se répondent à n’en plus finir. Voilà ce qu’il a fallu aux ultras stéphanois pour créer l’un des chants français les plus palpitants. Le PSG se souvient encore de la démonstration de force du Chaudron lorsqu’un beau soir de 2013, l’armada parisienne s’était cassée les dents sur deux murs verts en ébullition dont les échanges avaient assourdi Ibra, Cavani et consorts. Qui c’est les plus forts ?
#43 - Ikuzo Sendai !
Vegalta Sendai Go ! (Vegalta Sandai)
Vegalta Sendai Go ! Ikuzo Sendai !
Oretati to tomoni Ready Go !
Hey ! Hey ! Hey ! Hey !
Sportivement, le Vegalta Sendai n’a encore jamais remporté la J1 League et s’est seulement stabilisé dans l’élite japonaise depuis le début des années 2010. En revanche, le club peut compter sur la puissance vocale de ses supporters qui se sont fait une réputation à l’étranger grâce à leurs chants rythmés et repris en boucle sans faiblir par la chorale jaune et bleu. Des supporters qui ont aussi été en première ligne pour apporter leurs aides aux sinistrés après le tsunami de 2011, qui a dévasté la ville de Sendai. Et au cas où vous en doutiez, « ikuzo » se traduit par « allez ! » .
#42 - We are the Billy Boys
We are the Billy Boys (Rangers)
Hello, Hello
We are the Billy Boys
Hello, Hello
You’ll know us by our noise
We’re up to our knees in Fenian blood
Surrender or you’ll die
For we are the Brigton Derry Boys
Hello, Hello
Nous sommes les Billy Boys
Hello, Hello
Vous nous reconnaîtrez à notre bruit
Nous avons du sang irlandais jusqu’aux genoux
Rendez-vous ou vous mourrez
Car nous sommes les Derry Boys de Brigton
Bien avant que le monde entier ne découvre l’existence des Billy Boys par l’entremise de la série Peaky Blinders, les fans des Gers ne se privaient pas pour faire référence à ce légendaire gang de crapules glaswegiennes particulièrement actif durant les décennies 1920 et 1930. Leur cible : les catholiques et in extenso, les fans du Celtic. Car si le dénommé Billy Fullerton a commencé par mener ses ratonnades anti-fenians (l’une des dénominations des nationalistes irlandais) dans les rues de Glasgow, ses gars du quartier de Bridgeton n’ont pas tardé à squatter les travées d’Ibrox. Au point que ce chant, annonciateur de castagne, résonne encore aujourd’hui comme un hymne de la division entre loyalistes et catholiques. Attention, le « Hello » doit impérativement se prononcer avé l’assent du coin : « Hullo ! »
#41 - Ser de Boca, Ser de River
Ser de Boca, Ser de River es cualquiera (Chacarita Juniors)
Ser de Boca, Ser de River
es cualquiera
Ser de Chaca
No se puede explicar
De pendejo me enseñaron a quererte,
A seguirte a donde vayas hasta el final,
Y con el tiempo yo me fui volviendo loco,
Y ya nada nos puede separar,
Tus colores estan en todas mis remeras,
Sos la droga que ya no quiero dejar…
Porque
Van pasando los años
No se dan los resultados
Y yo te sigo a donde vas
Porque
A la banda funebrera
No le importa una mierda
Si perdes o si ganas
Por eso
vengo a alentar
La vuelta
Yo quiero dar
Être pour Boca, être pour River
C’est trop banal
Être pour Chaca, cela ne s’explique pas
Depuis le berceau on m’a appris à t’aimer
À te suivre jusqu’au bout, où que tu ailles
Et avec le temps, je suis devenu fou
Et rien ne peut plus nous séparer
Tes couleurs sont sur tous mes habits,
Tu es la drogue que je ne veux plus lâcher…
Parce que les années passent
les résultats ne suivent pas
mais je te suis partout où que tu ailles
Parce que la banda funebrera s’en fout
que tu gagnes ou que tu perdes
C’est pour ça que je viens te supporter
j’aimerais devenir champion…
Dans les tribunes, on retrouve la même ferveur avec les mêmes tambours, les mêmes papelitos et les mêmes parapluies. Sauf que contrairement à ceux de River Plate, Boca Juniors, Racing ou Independiente, ces supporters argentins n’ont pas eu l’occasion de voir leur équipe au sommet. Alors puisque son club favori, Chacarita Juniors, n’a pas écrit l’histoire, la barra brava La Famosa Banda de San Martin revendique dans son répertoire sa différence et sa fidélité. Parce qu’être supporter, c’est avant tout vivre un chemin de croix.
Par Julien Duez, Florian Lefèvre et Valentin Lutz