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Top 50 : 90 secondes de bonheur (de 10 à 2)

Par Adel Bentaha, Jérémie Baron, Raphaël Brosse et Éric Maggiori

Deux buts coup sur coup, deux actions folles l'une à la suite de l'autre, un penalty raté suivi d'un but... En football, il n'est pas rare de monter dans le grand huit des émotions, et de passer d'un état d'ivresse à un autre. Retour sur 50 moments dingues, pendant lesquels un match a basculé dans la folie en 90 secondes. Comme lors d'un doublé de Kylian Mbappé en finale de Coupe du monde, par exemple.

#10 - France Espoirs - Suède Espoirs, 2014

L’un des plus gros karmas de l’histoire. En octobre 2014, les Espoirs français jouent leur qualification à l’Euro et aux JO lors d’une double confrontation face à la Suède. Au match aller, les Bleuets déroulent, et s’imposent 2-0. Sur le deuxième but, inscrit par Kondogbia, certains joueurs français, dont Layvin Kurzawa, célèbrent avec le geste du salut militaire. Cela aura son importance au match retour, quatre jours plus tard. Une seconde manche qui débute bien pour les Suédois, qui ouvrent le score par Thelin dès la 4e minute. Le même Thelin double la mise, puis la Suède prend les devants sur l’ensemble des deux matchs, sur un CSC de Laporte, qui était encore français, à l’époque. Le capitaine suédois, Milošević, se permet un petit salut militaire sur la célébration, en réponse du match aller. Et puis, en moins de trois minutes, de la 87e à la 89e minute, le match bascule dans l’irrationnel. Trouvé seul aux six mètres, Kurzawa marque de la tête, ramenant le score à 3-1 et redonnant la qualif’ aux Bleuets. Le Monégasque pète un câble sur sa célébration, et s’en va provoquer les Suédois avec des célébrations à n’en plus finir. Mais le boomerang lui revient en pleine poire 90 secondes plus tard. Sur un ultime corner, la Suède inscrit son quatrième but par Lewicki. À la fin de la rencontre, toutes les célébrations sont évidemment dédiées à Kurzawa. Karma ultime ? La Suède finira par remporter l’Euro espoirs 2015, et sur le podium, toute l’équipe enverra un petit salut militaire à Kurzawa. EM

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#9 - Milan - Liverpool, 2005

Le miracle d’Istanbul n’aurait pas existé sans ces deux minutes de folie. À la pause, la finale de Ligue des champions entre le Milan et Liverpool semble déjà pliée, avec un avantage de trois pions pour les Rossoneri. Mais au retour des vestiaires, les Reds retrouvent leur courage : Steven Gerrard s’élève dans le ciel stambouliote pour reprendre un centre de John Arne Riise dans le petit filet de Dida à la 54e, puis Vladimír Šmicer, servi aux 25 mètres, allume de loin et surprend le portier brésilien. 3-2, la partie vient de basculer, et Xabi Alonso égalisera dans les cinq minutes suivantes, avant le show Jerzy Dudek et le dénouement dingue que l’on connaît tous. JB

#8 - France - Angleterre, 2004

« En Angleterre, ils ne comprennent pas comment ils ont pu perdre ce match-là » : début décembre, Robert Pirès se remémorait dans nos colonnes l’incroyable retournement de situation de ce France-Angleterre, en phase de poules de l’Euro 2004. « C’était un super match, on est passé par tous les sentiments. C’était compliqué, mais à la fin, on gagne parce que psychologiquement, on prend le dessus. Ils mènent 1-0, Fabien Barthez arrête le penalty de Beckham, et après il y a un enchaînement qui fait qu’ils se sont déstabilisés et on en a profité. Avec le coup franc de Zizou, le penalty de Zizou, on a pris l’avantage et ce match, on l’a gagné. Surtout dans les arrêts de jeu ! » 91e (des 25 mètres), 93e (des onze mètres après une boulette de Steven Gerrard et une faute de David James sur Thierry Henry) : en quelques secondes de légende, deux coups de patte du maestro ont tout renversé, et ont envoyé la perfide Albion au tapis. JB


#7 - Italie - RFA, 1970

On parle souvent de cet Italie-RFA, demi-finale du Mondial 1970, comme du match du siècle. Et pour cause, la rencontre a été exceptionnelle, avec son lot d’images mythiques, comme celle de Franz Beckenbauer qui dispute la prolongation avec le bras en écharpe. La prolongation, tiens, parlons-en. La rencontre se termine sur le score de 1-1 : les Allemands égalisent à la 90e minute, alors que l’Italie menait 1-0 depuis la 8e. On part donc en prolongation, où la rencontre devient dingue. Après 4 minutes de jeu, Gerd Müller donne l’avantage aux Allemands, mais Burgnich égalise dans la foulée. Juste avant la mi-temps, Gigi Riva redonne l’avantage aux Italiens, 3-2. Et puis viennent ces 60 secondes de folie, gravées dans l’histoire de la Coupe du monde. Ces 60 secondes qui séparent l’égalisation allemande, signée Gerd Müller (110e), et le but vainqueur italien inscrit par Gianni Rivera (111e). Les montagnes russes de l’émotion étaient, ce soir-là, des montagnes italiennes et allemandes. EM

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#6 - Argentine - France, 2022

94 secondes, et pas une de plus. C’est le temps dont Kylian Mbappé a eu besoin pour tout changer, le 18 décembre dernier à Lusail. Pour transformer un penalty, d’abord, pour battre Emiliano Martinez d’une reprise du droit, ensuite. Pour ressusciter une équipe de France qui, jusque-là, était en train de passer à côté de l’un des plus grands rendez-vous de son histoire. Pour faire basculer un match a priori plié vers un dénouement irrationnel. Pour transformer cette finale de Coupe du monde, désormais considérée comme étant la plus belle de tous les temps. Et pour réveiller des millions de supporters et déchaîner les passions, d’un bout à l’autre de l’Hexagone. Alors, rien que pour ces 94 secondes et la folie qu’elles ont engendrée (en dépit d’une issue cruelle), encore merci Kyks ! RB

#5 - Manchester City - QPR, 2012

Un final comme on en fait peu. Le 13 mai 2012, avant la 38e et dernière journée de Premier League, Manchester City et son rival United sont à égalité de points pour le titre, les Citizens ayant seulement une meilleure différence de buts. À Sunderland, MU fait le travail grâce à un but de Wayne Rooney en première période. Dans son antre, City ouvre lui aussi le score, mais s’effondre ensuite face au QPR de Djibril Cissé : à l’entrée du temps additionnel, les coéquipiers de Samir Nasri perdent 2-1 et laissent tranquillement le titre filer entre les doigts des Red Devils. Terminé ? Bien sûr que non : Edin Džeko égalise sur corner à la 92e, puis, alors que United a empoché ses trois points et attend d’être sacré, la magie s’empare du City of Manchester Stadium quelques secondes plus tard quand Mario Balotelli s’arrache pour servir Sergio Agüero, qui inscrit l’un des buts les plus iconiques de ce siècle et offre le championnat à son équipe, 44 ans après le dernier. Ça valait bien un envahissement de terrain. JB

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#4 - Autriche - Suisse, 1954

Il fut un temps où l’Autriche était l’une des nations majeures du football. La preuve avec ce Mondial 1954, où les Autrichiens se sont hissés en demi-finales, le meilleur résultat de leur histoire. Mais avant de se faire démolir en demies par la RFA, l’Autriche avait sorti le pays hôte, la Suisse, au terme d’un match légendaire. Attention : rencontre déconseillée aux cardiaques. En pleine confiance après avoir battu l’Italie, la Suisse attaque ce quart de finale pied au plancher. À la 16e minute, Ballaman ouvre le score. Soixante secondes s’écoulent, et boum, Hügi les bons tuyaux double la mise. Les émotions ne sont pas terminées pour les 35 000 spectateurs du stade olympique de la Pontaise, puisque le même Hügi inscrit un troisième but à la 19e minute. Trois buts en quatre minutes, comment l’Autriche pourrait-elle s’en remettre ? Eh bien, c’est très simple : elle va s’en remettre en marquant trois buts… en trois minutes. Wagner commence la symphonie autrichienne à la 26e minute. Cinquante-quatre secondes plus tard, Körner plante le deuxième but (pas sur corner), et 62 secondes après, Wagner égalise à 3-3. C’est absolument n’importe quoi, d’autant que l’Autriche, pas rassasiée, en ajoute un quatrième à la 32e, puis un cinquième à la 34e minute ! Vexé, Ballamann réduit la marque à cinq minutes de la pause. À la mi-temps, neuf buts ont donc déjà été marqués, soit un but toutes les cinq minutes. La deuxième période sera un brin plus calme : « seulement » trois buts inscrits, pour une victoire finale 7-5. Drôle : les trois buts autrichiens (26e, 27e, 28e) sont les trois buts les plus rapprochés jamais inscrits en Coupe du monde, juste devant… les trois buts suisses (16e, 17e, 19e) inscrits lors du même match. EM

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#3 - Allemagne - Italie, 2006

Après s’être affrontées en demi-finales en 1970, puis en finale en 1982 (victoire italienne les deux fois), l’Italie et l’Allemagne se retrouvent à nouveau dans le dernier carré d’une Coupe du monde. L’Allemagne est chez elle, et entend bien remporter sa Coupe du monde. Le match face aux Italiens est magnifique, disputé. Buffon sauve les siens sur une frappe de Podolski, la Nazionale trouve deux fois les montants. On se dirige tout droit vers la séance de tirs au but quand Andrea Pirlo allume une mèche. Jens Lehmann se détend et détourne en corner. On joue alors la 119e minute, moment de grâce choisi par Pirlo, encore, pour illuminer la scène avec une passe aveugle pour Fabio Grosso, lequel enveloppe et trouve le petit filet opposé. 1-0 pour l’Italie. Les Allemands, sonnés, jettent leurs dernières forces dans la bataille, mais un héroïque Fabio Cannavaro récupère le ballon, et lance la contre-attaque azzurra. La suite appartient à l’histoire : Gilardino pour Del Piero, frappe du droit pleine lucarne. 2-0, deux buts en 90 secondes, e andiamo a Berlino ! EM

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#2 - Manchester United - Bayern Munich, 1999

Quiconque a vécu cette finale de Ligue des champions entre Manchester United et le Bayern Munich le sait : on ne verra plus jamais un tel renversement de situation à ce stade-là de la compétition. Mené au score dès la 6e minute, malmené pendant toute la partie par un Bayern souverain, United a fait le dos rond pour ne pas encaisser un deuxième but qui aurait définitivement éteint tout suspense. Les hommes de Sir Alex Ferguson ont serré les dents en se disant, que, peut-être, une demi-occasion suffirait pour inverser la roue du destin. Et ils ont bien fait, car ce soir-là, les dieux du football étaient des Diables, et Sir Alex leur apôtre. Le coach mancunien ne fera que deux changements : Sheringham à la place de Blomqvist, puis Solskjær à celle d’Andy Cole. Vient le temps additionnel, et la 91e minute. Corner pour MU. Le ballon est repoussé, puis revient dans la surface, Ryan Giggs écrase sa frappe, mais Sheringham, qui trainait là, pousse le cuir au fond. Le chrono indique alors 90’35. Au moment où il indique 92’17, soit très exactement 102 secondes plus tard, Ole Gunnar Solskjær dévie du bout des crampons une tête décroisée de Sheringham, pour offrir la C1 à United. Le dénouement le plus dingue de l’histoire de la Ligue des champions, sans nul doute. EM

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