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Top 5 : Punching Bâle, quand les Anglais perdent la tête contre les Suisses
En dix ans, le FC Bâle s'est fait une spécialité en matchs européens : couper des têtes anglaises. Liverpool, Manchester United ou Tottenham ne sont pas des noms qui font peur en Suisse, au contraire. La preuve en cinq étapes.
2002 : le Liverpool d’Houllier et Owen surpris
Il y a un peu plus de dix ans, Bâle entrait en grande pompe dans l’histoire suisse de la C1. Pour la première fois dans une phase de poules de la Coupe d’Europe nouvelle génération, les Rotblauen ( « Rouge et Bleu » ) font un parcours impeccable pour finir par arracher leur qualification dans un dernier match dingue. Avec un point d’avance sur les Scousers avant de les affronter à domicile, l’objectif est simple : le point du nul. Mais les Bâlois font mieux. Beaucoup mieux. Après 30 minutes, le FCB mène déjà 3-0, grâce à Rossi, Giménez – oui, celui de l’OM – et Atouba, après trois gestes de génie d’Hakan Yakin. Gérard Houllier sent enfin le coup de Trafalgar qui lui tombe dessus et remobilise son équipe à la pause. Stevie G. sort, Salif Diao entre. L’énergie change de camp. Les Reds débutent leur remontée par des frappes de Danny Murphy et Vlade Smicer à l’heure de jeu. Bien trop tard. Même le penalty obtenu et converti en deux temps par le Ballon d’or Michael Owen ne suffit pas. Bâle résiste et conserve ce qu’il fallait. Liverpool ira en C3.
2003 : un nul à Manchester pour y croire
Après avoir éliminé Liverpool, un deuxième tour de poule et une deuxième confrontation avec des Anglais attend Bâle. Contre Manchester United, époque Van Nistelrooy, Beckham et frères Neville, pour être précis. Un calvaire dont les Bâlois ne se sortent pas si mal. La défaite 3-1 à Joggeli, le surnom du stade des Suisses, rappelle la différence de niveau entre les deux équipes. Mais pour l’honneur, et pour l’espoir, le FCB s’accroche à un beau match nul sur la pelouse d’Old Trafford. Un exploit qui porte la marque de Christian Giménez. Le futur buteur fantôme de l’OM ouvre le score à la 14e, et Bâle tient la dragée haute. Man Utd n’arrive à rien ce soir-là. Seule une frappe déviée de Gary Neville parvient à tromper Zuberbühler. Grâce à ce résultat, Bâle conserve une infime chance de qualification en cas de grande victoire contre la Juventus, en match 6… qui ne vient pas. Les Bâlois réussissent certes un exploit de plus en gagnant 2-1 contre les Italiens, mais la défaite 4-0 au stadio Delle Alpi pèse plus lourd. La Juve file de justesse vers sa finale de l’ennui contre le Milan AC.
2011 : United 3-3 à Old Trafford
Neuf ans plus tard, Bâle signe un nouveau partage des points dans le Théâtre des Rêves, un nul qui marque surtout le début d’une belle série en cours contre les clubs anglais. Depuis lors, le FCB n’a jamais perdu le moindre match de poule de Ligue des champions contre des British. Les Suisses sont sans complexe. Ce soir de 2012, les hommes de Thorsten Fink semblent pourtant peu à leur aise. Menés 2-0 suite à un doublé de Wellbeck en deux minutes, pas en réussite devant De Gea, il faut attendre que Fabian Frei surgisse et serve à l’occasion Alex Frei pour inverser la tendance. Feuer frei, dirait Rammstein : sur corner, sur centre et sur penalty, Alex et Fabian sont en feu et mettent KO Alex Ferguson. « On a montré qu’on avait le potentiel pour jouer au football » , se réjouit Fink. Un potentiel confirmé par une nouvelle qualification en 8es de Ligue des champions, grâce à une victoire 2-1 devant les Mancuniens lors du dernier match couperet sur un but… d’Alex Frei.
2013 : Bâle versus Bale
En Ligue Europa, Bâle croise Bale, pour le match le plus intense de l’histoire européenne des Alémaniques à ce jour. Après le 2-2 de White Hart Lane, les Londoniens sont en ballottage légèrement défavorable pour une demi-finale de C3, puisqu’ils doivent se déplacer sans Gareth Bale, blessé. Les Spurs prennent toutefois les choses par le bon bout. Clint Dempsey leur permet de mener rapidement 1-0. Seulement, les Bâlois de Murat Yakin – frère de – jouent innocemment leur chance. Mohamed Salah égalise avant la pause, Dragović donne l’avantage peu après. La nouvelle réalisation de Dempsey ne change rien au destin. Les Rotblauen doutent un temps, comme l’explique le milieu de terrain Serey Die après la rencontre : « Tout s’est bien passé jusqu’à ce qu’ils égalisent. Alors on a vraiment eu peur d’être éliminés. » Mais ils font bel et bien une nouvelle victime anglaise, en patrons. Ils braquent les tirs au but et repartent avec la caisse sans un seul raté, pour un large 4-1. Propre et mérité.
2013 : deux victoires sur le Chelsea de Mourinho
Quelques mois après avoir perdu contre sa version Rafael Benítez dans le dernier carré de la Ligue Europa, le FC Bâle prend sa revanche sur Chelsea en poule de C1. Deux fois. Une première fois à Stamford Bridge, le stade qu’affectionne pourtant tellement José Mourinho. Deux buts tardifs signés Salah et Streller surprennent les Anglais, alors qu’ils pensaient maîtriser le match après le but d’Oscar. Mourinho l’accorde : « On a perdu en tant qu’équipe […] et je suis responsable de la défaite. » Seulement, au retour, c’est Bâle qui mène la danse : Petr Čech est contraint à plusieurs parades devant Streller, Xhaka ou Serey Die… avant d’être crucifié à trois minutes de la fin. Une nouvelle fois, Mohamed Salah est l’auteur du coup de grâce. Malheureusement, il s’agit de deux coups pour rien. Les matchs de poule ne sont pas à élimination directe, et les bons comptes suisses ne font pas les bons amis du FC Bâle : en perdant, Chelsea se qualifie tout de même pour le tour suivant. Les Suisses, eux, craquent au match suivant face aux Allemands de Schalke 04 qui leur passe d’une courte tête devant.
Bonus, 2014 : cette saison, Bâle a déjà fait une nouvelle victime anglaise. C’était Liverpool, c’était le match aller et ça a fini à 1-0 pour le FCB.
Par Côme Tessier