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Top 5 : Penalties ratés d’Anelka
Le week-end dernier, Nicolas Anelka s'est encore surpassé en s'associant avec Ashley Cole, lors de la séance des tirs au but, pour qu'Everton élimine Chelsea de la Cup. Retour sur ses échecs les plus retentissants.
Nicolas Sebastien Anelka ne gâche jamais son talent, il le dispense avec parcimonie. Le Sulk (le boudeur) n’a pas raté trois coupes du monde puisque sa participation au Mondial 2010 a débouché sur un monument de lutte syndicale, mondialement (re)connue sous le nom de « bus de Krysna » . Abdul-Salam Bilal (son nom sous le paletot musulman) n’a pas joué dans des clubs de seconde zone (City –avant les chèques du cheik, Bolton), ni des ligues mineures (Türkcell Superlig), il informait juste les fans plus démunis de ce qu’il en coûtait de supporter des clubs pourris. Les coéquipiers du Nico ne s’inquiètent plus quand arrive une séance de tirs au but puisqu’ils savent qu’il ratera le sien avec le flegme d’un moine trappiste (un curé de Trappes, donc). Nicolas Sebastien Anelka symbolise finalement assez bien le monde selon Bosman, une planète où le football devient parfois un sport individuel, où l’épaisseur du porte-feuille prime, de temps à autre (!), sur celui du palmarès. Gloire aux petits épargnants…
1/Manchester Utd-Chelsea FC (1/1;6 t.a.b à 5) , 21 mai 2008
Stade Luznikhi, Moscou, finale de la ligue des Champions : les Blues et l’orchestre rouge d’Alex Ferguson se séparent sur un score de parité, on en vient aux tirs au but pour la quatrième fois en sept ans. Ronaldo, le buteur mancunien, rate le sien. John Terry s’avance pour frapper le dernier de son équipe sous une pluie torrentielle. Il réajuste son brassard, son maillot, c’est un jour historique. La première victoire d’un club londonien en C1, le dépucelage des Blues en Champions’. Il s’élance, glisse, prend van der Saar à contre-pied et le ballon s’écrase sur le poteau. Un ange transperce le ciel moscovite… Nani, Kalou et Giggs s’acquittent de leur tâche avant que Super-Nico ne pointe son museau. Le déluge clapote sur son crâne. Comme d’habitude, il a l’air de se demander ce qu’il fout là ; comme d’habitude, il prend peu d’élan ; comme d’habitude, il tire sur la gauche et le gardien l’arrête. Après le match, il s’en prendra à Grant pour l’avoir fait entrer sans échauffement (100ème) et expliquera avoir refusé d’être dans les cinq premiers tireurs. Giggs, Anderson (arrivé à la 120ème), Nani, Belletti et Kalou, les cinq autres remplaçants ont réussi le leur… Le Chelski d’Abramovitch ne sera pas sacré dans la mère patrie du vice…
2/Chelsea-Everton (1/1 ; 3 t.a.b à 4), 19 février 2011
Stamford Brigde, un samedi d’hiver, une belle journée pour mourir. Les hommes d’Ancellotti pensaient naïvement qu’un replay à domicile contre Everton en 1/8ème de finale de la Cup pouvait leur permettre de gagner un trophée cette saison. C’était sans compter sur notre héros préféré. Après que les Toffees eurent égalisé dans les ultimes minutes de l’extra-time, Anelka exécutait son spécial lors de la séance de pénos : une frappe guimauve sur la gauche avec la conviction d’un condamné à mort. « Une passe au gardien » dira un blogueur anglais. Tandis que Tim Howard en pouffe encore, les Blues regardent Man U avec douze points de débours en championnat.
3/SC Corinthians Sao Paulo-Real Madrid (2/2), 7 janvier 2000
La FIFA décide de reconfigurer la Coupe Intercontinentale. Première tentative, à l’aube de l’an 2000, avec cette Coupe du Monde des clubs à huit équipes dont les deux derniers champions d’Europe (Real, M.U) et deux escouades brésiliennes (Corinthians et le Vasco de Juninho). Pour accéder à la finale, les Merengues doivent à tout prix battre le club pauliste. Il s’en faudra d’un… pénalty… raté par… qui-on-sait, frappé pour une fois avec la conviction syndicale nécessaire face au juvénile Dida, futur portier rossonero. Le score de parité final (2/2) expédie le Real en petite finale contre les Mexicains du club Nexaca. Un match pour la troisième place que ne disputera pas Anelka, blessé. Dommage, il y avait une série de tirs au but à la fin…mais le Real n’a pas eu besoin de lui pour la perdre.
4/France-Uruguay (1/1 ; 6 t.a.b à 7), 29 juin 1997
Kuala Lumpur. Arrachée à la jungle et à la malaria, la métropole malaise accueille les championnats du monde des moins de vingt ans. L’humidité record éprouve les organismes et la France de Luccin, Gallas, Silvestre s’incline d’emblée contre le Brésil (0/3). Aligné au départ avec Henry et Trézéguet, Super-Nico perd alors sa place. Un choix d’Houllier. Le début de ses déboires avec les différents sélectionneurs. Après un parcours poussif, les Bleus affrontent en quarts l’Uruguay. Oliveira (futur juventino) répond à Trézéguet. Place à la loterie préférée du gars du 78. Landreau commence par arrêter le premier avant d’ouvrir, sur un coup de folie, la série pour les Français. Il échoue. Les autres réussissent le leur et le score monte jusqu’à six partout. Anelka, entré en cours de match, marche lentement jusqu’à la surface, traîne des pieds. A sa démarche, on sait qu’il renâcle dans sa tête. A son attitude, sa façon de bouger, on sait qu’il va se planter. Le langage du corps est impitoyable… La suite ? Un tir de moineau anémique sur la gauche, un arrêt du gardien, une élimination piteuse et un aller simple pour Paris. Kuala Lumpur, l’épisode pilote.
5/France-Irlande (1/1), 19 novembre 2009
Match retour des barrages qualificatifs pour la Coupe du Monde sud-af’ au paradis des footix. On n’entend et ne voit que du vert dans cette prolongation infernale. Le Sulk aurait pu changer le regard sur lui à jamais ce soir-là. 97ème minute : lancé par Lassana Diarra, il se présente devant Shay Given, le crochète avant de s’effondrer. L’arbitre aurait sifflé un penalty sévère et Henry serait beaucoup moins populaire. Son année 2010 et son futur auraient été différents. Mais Anelka et la sanction suprême, c’est une affaire compliquée depuis lurette. Le destin est plus fort que les dieux.
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