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Top 5 : Les dérapages de commentateurs en 2018

Par Kevin Charnay
5 minutes
Top 5 : Les dérapages de commentateurs en 2018

Racisme, misogynie, homophobie, que ce soit de manière maladroite ou carrément révoltante, ceux qui commentent le football ont parfois dérapé en 2018. Idée de résolution pour l’année prochaine : respecter le code de la route.

Denis Balbir et les « pédés arrogants »

Le 12 avril dernier, le Vélodrome vivait une soirée européenne enivrante en s’imposant 5-2 face à Leipzig dans un match dingue. Hors antenne, alors qu’il croyait son micro coupé, Denis Balbir laisse retomber la pression. « Le stade quand il est comme ça, c’est fou, commence-t-il sagement avant de se lâcher. Je suis bien content. Pour ces pédés arrogants, au match aller comme ils étaient sûrs de gagner… Enfoirés ! » Son comparse Jean-Marc Ferreri reste impassible, plongé dans les autres résultats de la soirée. Le commentateur de W9 sera suspendu d’antenne pour le match aller face à Salzbourg.


Grégory Paisley, expert en Banania

Qui dit année de Coupe du monde dit année de partage et de rencontre entre les peuples. Mais aussi vieilles remarques de mauvais goût. Alors autant dire que pendant un mois, c’est festival. On commence avec Grégory Paisley qui se marre bien en direct sur beIN Sports, aux commentaires de Nigeria-Islande le 22 juin. Après une touche ratée de Ndidi, il lui distille ce conseil : « Il faut qu’il prenne du Banania, là. Ça manque un peu de puissance. » Dès la mi-temps, il se justifie en expliquant qu’il aurait pu « dire Poulain, Benco, Nesquik ou ce que vous voulez. Quand on manque de force, c’est ce qu’on prend le matin » avant de lancer la carte Nadine Morano : « Au passage, je vous signale juste que l’un de mes meilleurs amis est sénégalais, c’est Habib Beye. » Combo.


Pierre Salviac, le tonton gênant

Donnez un compte Twitter à un vieux monsieur aigri dépassé par son époque, et vous avez les dérapages les plus incontrôlés qui soient. Le 15 juillet au matin, alors que la France se ronge les ongles en attendant sa deuxième étoile, Pierre Salviac annonce sur les réseaux qu’il préfère regarder le Tour de France. Pourquoi pas, mais le commentateur spécialiste du rugby ne dit pas que ça. « Au secours, je n’en peux plus de cette bluemania matraquée par les médias. Pour ceux qui n’idolâtrent pas des émigrants payant leurs impôts à l’étranger, aujourd’hui des smicards de chez nous vont en baver sur les pavés de l’enfer du Nord » , écrit-il. Costaud.


La guéguerre entre Stéphane Guy et Laurent Paganelli

« – Les Marseillais demandent l’utilisation de l’arbitrage vidéo. – Ah, mais il n’y a pas à demander la vidéo.– Si, si, si.
– Non, mais ce n’est pas aux Marseillais de demander la vidéo, Paga.- Sur le tacle sur Thauvin, au départ de l’action… Moi, je t’informe, c’est tout.
– Non, mais le process, il n’est pas comme ça. C’est aux arbitres eux-mêmes de vérifier s’il n’y a pas eu une mauvaise décision de Clément Turpin. Le but a été validé, il n’y a pas de débat autour de…– Non, mais la prochaine fois, je ne dirai plus rien. Ça vous ira comme ça. C’est mieux. La prochaine fois, je me tairai. Ça va, si on ne dit plus rien sur ce qui se passe en bas. On est obligé de le dire. Après vous décidez…
– Paga, on est aussi là pour expliquer la règle du VAR et la règle, ce n’est pas aux joueurs de réclamer la vidéo.– C’est bien, c’est bien. C’est bon, c’est bon. Ça va, c’est bon j’ai compris.
 »

Voilà l’échange tendu entre Stéphane Guy et son homme de terrain Laurent Paganelli lors du dernier match entre Lyon et Marseille. Une prise de bec de cour de récré en plein direct, qui se serait poursuivie hors antenne, au point que le micro de Paga aurait dû être coupé. Mais la vraie solution : couper les deux micros. À jamais.


Denis Balbir, le retour

Il. Est. De. Retour. Mi-octobre, celui qui avait ouvert les hostilités au début de l’année récidive de fort belle manière en s’en prenant cette fois-ci à la place des femmes au micro lorsqu’il faut commenter du foot. « Commenter le football masculin par une femme, je suis contre. Vous me posez la question, je réponds. Je suis contre parce qu’une femme ne pourra jamais avoir un timbre de voix… Sur une action de folie, elle va monter dans les aigus. Ça va être forcément un peu plus délicat. Je sais qu’on va me traiter de misogyne, de sexiste et tout ça. Mais ce n’est pas parce que c’est une femme, c’est le timbre de voix qui ne fonctionnerait pas » , déclare-t-il pour TV Magazine. Grand Chelem.


Bonus : Martin Solveig et le twerk

Il n’est pas commentateur, mais son sens du timing et du bon goût méritaient d’être salués. Présent on ne sait pas trop pourquoi lors de la cérémonie du Ballon d’or, le DJ français remettait le premier trophée féminin de l’histoire à Ada Hegerberg, attaquante norvégienne de l’Olympique lyonnais. « Est-ce que tu sais twerker ? » , lui a demandé Martin Solveig. Merci, au revoir.

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