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Top 5 : Les bons coups de Liga 2013/2014
Malgré des dettes toujours aussi colossales, les clubs espagnols n'en gardent pas moins de sacrés directeurs sportifs. Zubizarreta mis à part, les cellules de recrutement ont encore une fois dégoté du bon joueur à petit prix. Cinq de ces bons coups ont attiré notre attention.
Beto (FC Séville) :
Le meilleur ouvrier du BTP andalou est portugais. Loin d’être une farce, Beto, alias António Alberto Bastos Pimparel pour les intimes, a construit un mur ultra-résistant tout au long de la saison. Les finitions sont devenues apparentes lors d’une nuit turinoise et deux tirs au but sortis face à Benfica, lui l’ancien du Sporting. Aux yeux des supporters du FC Séville, il était déjà un des leurs depuis une qualification en quarts de finale de cette même Europa League, après une autre séance de tirs au but remportée dans l’antre de l’ennemi du Betis. Depuis, la doublure de Rui Patrício en sélection est devenu une idole du peuple sévillan. Avant cela, le facteur chance a eu un rôle important, et un nom : Iker Casillas. En fin de mercato d’hiver 2013, suite à la blessure de San Iker, José Mourinho décide Florentino Pérez à engager Diego López, alors simple remplaçant des Palanganas. De fait, Del Nido prend en prêt le portier de Braga, Beto. Dans la foulée de son arrivée, Palop, capitaine et idole du Sanchez Pizjuán, se pète. Bref, des chaises musicales auxquelles s’ajoutent des performances en costaud et un contrat, un vrai, signé l’été dernier – contre un chèque de 2,2 millions d’euros. Un contrat auquel il a fait honneur en écœurant nombre des attaquants de Liga de par ses réflexes étonnants.
Casemiro (Real Madrid) :
« Et si le gamin était un daron ? » Voilà ce qu’a dû se dire Carlo Ancelotti lors de la rentrée de Casemiro sur la pelouse du Signal Iduna Park. Alors que son milieu prend l’eau sur chaque accélération de Dortmund, l’Italien décide de mettre en piste son jeune pousse (22 ans). Le Brésilien, peu habitué à la lumière, calme alors tout l’entrejeu et permet au Real de reprendre suffisamment de contrôle pour composter son ticket pour les demies de C1. Jamais titulaire, jamais indispensable, Carlos Henrique Casemiro a pourtant toujours la banane. Normal pour un Brésilien, dira-t-on. Mais plus que ce visage de bambin, il est avant tout une bonne pioche du recrutement madrilène. Déjà prêté à la Castilla pendant six mois, l’option d’achat a été levée contre 6,5 millions d’euros et l’intéressé a été muté en équipe première. Du côté de São Paulo, le président expliquait l’avoir « cédé par peur qu’il provoque des problèmes » . Dès une pré-saison américaine réussie, Casemiro a amené des solutions. Malgré un faible temps de jeu, Ancelotti a toujours eu de doux mots le concernant. La saison prochaine devrait d’ailleurs le voir s’épanouir un iota plus. Car avec un Illarra toujours plus décevant, le Bernabéu pourrait être agréablement surpris par ce milieu à tout-faire.
Charles (Celta Vigo) :
À 29 ans, l’attaquant brésilien a découvert la Liga. Et de belle manière. Meilleur artificier de Liga Adelante l’an dernier (32 banderilles), il a quitté Almería, pourtant promu, pour le Celta Vigo de Luis Enrique. Une idée du jeu qui lui sied à merveille. Tonique, pas maladroit techniquement, et harceleur des défenses, il a étalé son talent aux yeux de tous face au Real Madrid. C’était il y a une semaine et demie, et le bougre avait inscrit un doublé grâce à son pressing incessant sur Sergio Ramos. Aujourd’hui à l’aube de la trentenaire, Charles profite après avoir connu tous les échelons du football professionnel espagnol. Auteur de 12 buts, il se définit comme « quelqu’un qui ne pense pas à marquer beaucoup de buts » . En vrai, il se caractérise surtout par une énergie débordante et un prix dérisoire : un million d’euros. Un million de raisons de l’adopter, donc.
Joaquín Larrivey (Rayo Vallecano) :
Le Jared Leto de Vallecas. Malgré ses cheveux longs et lisses, son regard ténébreux, sa barbe de trois jours et ses tatouages de rockeur, Joaquín Larrivey est un joueur de football. Un bon, même. Débarqué en début de saison au Rayo Vallecano, club sans un kopeck mais pas sans idée, l’Argentin a réussi une fabuleuse deuxième partie de saison. En pointe ou en neuf et demi, il a inscrit dix de ses douze buts en 2014, ainsi que délivré cinq caviars. Des performances qui ont permis au Rayo de se sauver aisément en Liga. Pour autant, son recrutement estival était un pari osé. Ses trois premiers séjours en Europe – tous à Cagliari – n’ont pas été teintés de réussite. La faute à « une langue que je ne comprenais pas » . S’en est suivi un transfert mexicain de l’Atlante. Encore une fois, une erreur de parcours : « Je pensais plus à la partie économique que sportive. Ça a été une expérience compliquée, une déception. » Forcément, après beaucoup de bas et si peu de hauts, le club de Vallecas ne pouvait être qu’une bouffée d’air frais. Surtout que le garçon aime un football plein de vie. Ça tombe bien, Paco Jémez, coach des Franjirrojos, aussi. Pas rapide mais encore moins lent, technique et filou, son investissement (800 000 euros) est gagnant. À l’affût, Saint-Étienne devra pourtant faire face aux envies du bonhomme qui s’est épris d’amour pour cette équipe de quartier.
Jérémy Perbet (Villarreal) :
Bon pied bon œil, Jérémy Perbet n’a jamais intéressé les clubs français. Il a donc choisi l’exil. Débarqué en prêt lors de l’hiver 2013 à Villarreal, il fait valoir son statut d’ancien meilleur buteur de la Jupiler League. Avec le sous-marin jaune, il plante but sur but et devient l’un des artisans principaux de la montée du club en Liga. Un sous-marin qui décide donc de prolonger son bail l’été dernier. Là encore, même topo. Pas titulaire en début de saison, il devient le super-sub du Madrigal. Pour preuve, à la mi-saison, il était le joueur du championnat au ratio minutes jouées/but le plus élevé. Au nez et à la barbe de Cristiano Ronaldo et de Diego Costa s’il vous plaît. En fin d’exercice, il facture une ligne de statistiques élogieuse : 10 buts en Liga. Le Ponot – nom des habitants du Puy-en-Velay –, qui n’a jamais connu la première division française, s’éclate sur les bords de la Méditerranée où il va connaître l’Europa League. À 1,4 million d’euros le transfert, Jérémy Perbet et son profil atypique était à la portée de tous les clubs de Ligue 1. Même du PSG.
Par Robin Delorme, en Espagne