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Top 5 : Le foot à la vie à la mort

Par Douglas de Graaf
6 minutes
Top 5 : Le foot à la vie à la mort

Le club colombien du Deportivo Cucuta a célébré la semaine dernière les 8 ans de la mort d'un de ses jeunes supporters, emmené au stade dans son cercueil pour « assister » à son dernier match. Un événement qui n'est pas sans rappeler une scène étonnante à la suite de la victoire du Racing en D1 argentine : un fan ayant « promené » le crâne de son grand-père lors des festivités. Alors comme ça, il suffit d'être mort pour connaître le plus beau moment de football de sa vie ?

1. Le cercueil spectateur porte-bonheur

Le 28 mars dernier, cela faisait huit ans que Christopher Jácome avait été lâchement assassiné alors qu’il disputait une partie de foot près de chez lui. Ce grand fan du Deportivo Cúcuta n’avait alors que 17 ans. Trop tôt pour refermer définitivement la page. Alors, pour lui rendre hommage, certains ultras du club pensionnaire de D1 colombienne ont fait part à sa famille d’une requête un peu spéciale, le lendemain de son décès : porter son cercueil jusqu’au stade du Deportivo afin qu’il « assiste » à un dernier match de son club favori, en championnat contre Envigado. « À quinze minutes de la fin de la rencontre, au moment où les portes du stade ont été ouvertes pour que les spectateurs puissent sortir, un groupe de 200 à 300 personnes est entré dans le stade avec un cercueil » , relatait le colonel de la police locale.

Interrogés par le journal El Tiempo, ces supporters ont assuré « qu’ils avaient l’autorisation de la famille du défunt de transporter le corps et qu’il s’agissait là de la dernière volonté du jeune homme » . Selon des reporters présents sur place, Cúcuta a égalisé à 1-1 moins de cinq minutes après que le cercueil de feu Christopher a pénétré dans les tribunes… La suite ne dit pas si celui-ci est exhumé à chaque match important du Deportivo. Laissez-le reposer en paix.


2. Un crâne vraiment fan

En Argentine aussi, le foot rend fou. Mais les supporters du Racing avaient une bonne raison de l’être : le 31 mars dernier, ils venaient de célébrer le 18e titre de champion de Superliga de leur équipe de cœur. Alors quoi de plus logique que de fêter ce moment unique avec ses êtres chers ? C’est ce qu’a dû se dire Gabriel Aranda, hincha un peu plus jusqu’au-boutiste que les autres, qui s’est joint aux scènes de liesse dans les rues d’Avellaneda avec… le crâne de son grand-père dans sa main. « Il était dans l’urne funéraire, je le sors à chaque fois que le Racing joue. C’est le fétiche du Racing. Il doit être fier » , a-t-il confié.

Mais il y a plus bizarre encore (oui c’est possible) : l’interview par un journaliste de TNT Sports de ce fameux Gabriel Aranda… mais surtout du crâne en question ! « Comment il s’appelle ? Est-ce que je peux lui parler ? Bonjour Valentin ! » Pas de réponse. Soit le crâne est timide, soit il s’est levé du mauvais pied. « Bien » , glisse le journaliste, manifestement un peu déçu, avant de conclure son intervention en la recentrant sur la superbe victoire du Racing…


3. Le cercueil renard des surfaces

Il n’y a pas qu’en Amérique du Sud que le rapport des fans de foot à la mort interroge. Aux États-Unis aussi, une initiative a fait débat l’an dernier. Bon, certes, celle-ci était menée par de jeunes étudiants sud-américains… Quoi qu’il en soit, ceux-ci ont fait encore plus fort que les ultras de Cúcuta en faisant de leur ami décédé un acteur majeur d’une partie, et non pas un simple spectateur.

Avant les funérailles de ce grand fan de foot brutalement décédé, ses amis se sont rendus sur un terrain en plaçant le cercueil de feu Keduin « el Potro » Indriago près des cages. Les copains entament alors une belle action collective à base de passes et ponctuée d’une roulette brésilienne, avant d’adresser une passe dé en direction du cercueil… le ballon rebondit sur la caisse et fait trembler les filets. Dernier but, derniers sanglots, dernière action de classe avant de retourner à la terre.


4. Le cimetière des fans d’Hambourg… pour toujours

Beaucoup de supporters peuvent se targuer d’être fans d’un club à vie. Ceux de Hambourg, eux, peuvent se pâmer de l’être pour l’éternité. Le club de la ville hanséatique est devenu en 2008 la première formation à inaugurer un cimetière pour ses fans-fidèles. L’idée n’est pourtant pas venue du HSV (aujourd’hui en 2. Bundesliga), c’est en fait le jardinier en chef du cimetière d’Altona, un quartier de Hambourg situé à deux pas du stade, qui a remarqué que ses concessions étaient les plus demandées. « D’ici on peut entendre les chants et les cris les jours de match et on peut espérer que les copains viendront faire un tour sur la tombe sur le chemin du stade » , précisait-il pour 20 Minutes.

Une fois le club convaincu et les premières licences pour cercueils vendues à des entrepreneurs de pompes funèbres de la ville, les travaux ont été lancés en 2007 pour aménager une aire spéciale dans le cimetière municipal. Tout a été fait pour rappeler l’ambiance d’un match : le cortège funéraire passe d’abord sous une porte en forme de cage de foot puis pénètre dans trois espaces qui reproduisent le stade. Et pour un enterrement foot, il y a le choix : du parterre ou de la tribune pour son cercueil, de l’urne blanche et bleue (aux couleurs du HSV) ou des loges VIP un peu plus haut. Les décorations florales en forme de crampons ou de ballons sont disponibles et l’inhumation s’effectue au son des chants des fans des Rothosen.


5. Petits meurtres entre hinchas

Le stade, ce lieu de détente, de convivialité, de sociabilité… mais aussi de règlements de compte. En 2017, l’antre de Córdoba (Argentine), l’Estadio Mario Alberto Kempes, est le théâtre d’une scène aussi surréaliste que morbide. En plein Clásico contre Talleres, Emanuel Balbo (22 ans) assiste calmement à la rencontre, vêtu de son traditionnel maillot de Belgrano. Soudain, c’est la stupeur : il reconnaît dans les tribunes l’assassin de son frère, décédé en 2012. Ce dernier aurait aussitôt crié que Balbo était un fan des rivaux de Talleres, infiltré avec la tunique de Belgrano, pour déclencher la fureur des partisans de leur club de cœur commun. Le stratagème fonctionne : une foule de hinchas chauffés à blanc se jette sur Balbo, le frappe avant de le jeter d’une tribune. Le jeune fan, basculé dans le vide, succombera à ses blessures deux jours plus tard.

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Par Douglas de Graaf

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