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Top 5 : l’axe Marseille-Monaco

Par Nicolas Jucha
5 minutes
Top 5 : l’axe Marseille-Monaco

En 1949, le Monégasque Mario Nocentini quittait l'AS Monaco pour l'Olympique de Marseille. Le premier d'une grande tradition de transferts entre les deux écuries, avec parfois quelques gros poissons comme Fabien Barthez, Sonny Anderson ou Franck Sauzée.

Sonny Anderson (juillet 1994, de Marseille à Monaco)

Fin d’année 1993, l’Olympique de Marseille tente de panser les plaies de l’affaire VA-OM. Privée de compétition européenne, délestée de plusieurs joueurs importants qui ont quitté le navire (Sauzée, Pelé, Bokšić, Deschamps…), l’équipe phocéenne doit dénicher de bonnes affaires. Et Bernard Tapie jette son dévolu sur un attaquant brésilien qui a marqué les esprits lors d’une affiche de Coupe de l’UEFA entre Bordeaux et le Servette Genève. Sonny Anderson débarque sur la Canebière en novembre 1993 et met rapidement tout le monde d’accord. Une grosse demi-saison lui suffit pour claquer seize buts. Alors, quand Marseille est rétrogradé administrativement en Division 2, Monaco flaire la bonne affaire. Trois ans et une soixantaine de buts plus tard, c’est le grand Barça qui viendra chercher le Brésilien avec un chèque de dix-huit millions d’euros.


Franck Sauzée (90-91, aller retour Marseille-Monaco)

À l’été 1990, Monaco réalise le coup de l’été en débauchant Franck Sauzée de Marseille. Le vainqueur de l’Euro espoirs 1988 cherche un contexte où il est indiscutable et imagine l’ASM en sérieux concurrent de l’OM sur la durée. Une victoire en Coupe de France 1991 face à son ancien club tend à lui donner raison. Mais son ex-président Bernard Tapie ne peut se résoudre à voir l’un de ses anciens joueurs briller pour un concurrent, et à l’été 1991, un an seulement après son départ, il est rapatrié sur le Vieux-Port. Un coup de maître, le milieu axial à la frappe de mule participe activement à la conquête de la Ligue des champions 1993. Avant de tenter sa chance à l’étranger, à l’Atalanta Bergame, avec beaucoup moins de réussite…


Fabien Barthez (1995, de Marseille à Monaco)

Le champion du monde 1998 et d’Europe 2000 a vécu les montagnes russes à Marseille. D’abord une éclosion accélérée, avec la Ligue des champions 1993 à vingt-deux ans comme titulaire, puis l’équipe de France au printemps 1994. Puis la descente aux enfers à cause de l’affaire VA-OM. Le futur Fabulous Fab fait partie des héros de Munich qui tiennent le plus longtemps dans la crise. Lui va même jusqu’à faire une saison dans le purgatoire de la Ligue 2 en 1994-1995, année où l’OM est également engagé en Coupe de l’UEFA et frôle l’exploit face à l’Olympiakos. Mais à l’été 1995, alors que Marseille se voit administrativement condamné à rester dans l’anti-chambre de la Ligue 1, Barthez cède aux sirènes de l’AS Monaco. Bien lui en prend puisque, sur le Rocher, il remporte deux championnats, vit plusieurs belles campagnes européennes et devient titulaire inamovible en équipe de France. Avant de s’envoler pour Manchester United, qui claque douze millions d’euros, un record pour un gardien à l’époque.


Manu Amoros (1989, de Monaco à Marseille)

Quand il débarque à Marseille à l’été 1989, Manu Amoros est ce qu’il se fait de mieux parmi les latéraux français. Formé à l’AS Monaco, il a plus de trois cents matchs pros au compteur, quelques titres, et surtout une aura d’international confirmé avec un titre de champion d’Europe et deux demi-finales mondiales. Sur la Canebière, où il touche l’un des meilleurs salaires du foot français, il passe encore un cap avec deux finales de Ligue des champions. La première, malheureuse, lorsqu’il manque son tir au but en finale contre l’Étoile rouge de Belgrade. La seconde, en 1993, est plus joyeuse, puisque l’OM décroche la timbale contre le grand AC Milan. Puis arrive l’affaire VA-OM, qu’Amoros vit de loin, car transféré à Lyon à l’été 1993. Deux ans plus tard, il reviendra dans la cité phocéenne pour une dernière pige en Ligue 2, afin de participer à la remontée de l’OM dans l’élite.


Éric Di Meco (1994, de Marseille à Monaco)

Membre de la génération des Minots au début des années 80, reconverti arrière gauche sur recommandation d’Arsène Wenger lors d’un prêt à Nancy, il est la caution « marseillaise » de l’ère Tapie. Et le seul élément à avoir remporté tous les titres de l’âge d’or marseillais quand il quitte le club à l’été 1994 sur une relégation administrative. Il n’y a alors que l’AS Monaco pour lui offrir un projet de jeu aux ambitions comparables, car il est impensable de le voir débarquer au PSG. Et puis en Principauté, il retrouve Arsène Wenger, l’artisan de son éclosion, quoique l’Alsacien saute rapidement à cause des mauvais résultats de son équipe. Sur le Rocher, Di Meco ne vit pas la même opulence : après deux saisons bien remplies, il se blesse gravement au début de l’exercice 1996-1997, si bien que son dernier titre de champion de France est surtout symbolique.


Le prochain sur la liste ? Benjamin Mendy (2016, de Marseille à Monaco)

Cet été, Benjamin Mendy a fait le trajet Marseille-Monaco, car le club phocéen – ayant définitivement enterré le projet Dortmund – avait besoin de liquidité. Si Frank McCourt avait repris le club plus tôt, le joueur formé au Havre serait probablement encore sur la Canebière. Mais c’est bien Monaco qui compte aujourd’hui sur la pédagogie de Leonardo Jardim pour faire de Mendy un international en puissance et faire fructifier un investissement de seize millions d’euros. Au vu de sa dernière performance en Ligue des champions contre Tottenham, il y a de bonnes raisons d’y croire.


Auraient pu figurer dans la liste :

  • Henri Stambouli (1986, de Monaco à Marseille), qui a fait partie des meubles à l’OM.

  • Nicolas Nkoulou (2011, de Monaco à Marseille), malgré une fin olympienne poussive.

  • Gil Rui Barros (1993, de Monaco à Marseille), dont le seul tort a été un manque de timing.
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