- TV
- Pré-retraite de Jean-Pierre Pernaut
Top 5 : JP Pernaut et le foot
Après 33 ans à son poste, Jean-Pierre Pernaut va quitter la présentation du 13 heures de TF1. Même si ça n'était pas spécialement sa tasse de thé, l'autre JPP a lui aussi touché au football, ses « supporteurs » et son équipe nationale. Avec le ballon rond et surtout les Bleus, il y a eu des hauts et des bas, à base de phrases assassines, de polémiques ou de moments de grâce.
1998, l’amour fou
Interrogé par Télé 7 jours en mars dernier au sujet de ses « grands évènements d’actualité » les plus marquants, JPP en avait sorti trois de sa mémoire : « la chute du Mur de Berlin », « la première guerre du Golfe », ainsi que « la victoire des Bleus en juillet 1998 : notre record d’audience, avec 11 millions de téléspectateurs(10,1 millions et 66% de PDA, en réalité, N.D.L.R.) ».
Depuis ce jour historique, le désormais septuagénaire ne manque jamais une occasion de rappeler cette fierté, et ce moment passé à l’antenne. « Je ne suis pas fan de foot, mais j’avais suivi de chez moi, en me mettant aux couleurs de la France, expliquait-il au Parisien en 2018. Le lendemain, on avait monté un studio dans le sous-sol de la Fédération française de football où on recevait les joueurs autour de la Coupe du monde que j’ai pu toucher. On leur montrait des images des Champs-Élysées noirs de monde. C’est à ce moment-là qu’ils se sont rendu compte de l’exploit qu’ils venaient d’accomplir. » Ce jour-là, pour l’histoire, Pernaut accueille également sur son plateau un Thierry Roland qui se l’est collé jusque tard dans la nuit (à 02:29 sur l’audio de France Bleu).
2012, l’assassinat de l’équipe de France
Il y a un peu plus de huit années, l’EDF sort piteusement de l’Euro polono-ukrainien sans avoir réussi à soigner la mauvaise image que l’opinion publique a gardée de Knysna : Samir Nasri (surtout), Jérémy Ménez (un peu) et les autres se sont fait remarquer, et JPP en a gros sur la patate. Alors le 25 juin au lendemain d’un plaisant quart de finale entre l’Angleterre et l’Italie et deux jours après l’élimination de l’équipe de Laurent Blanc par l’Espagne, la tête d’affiche de la Une vide son chargeur sur les Bleus. Sans scrupule ni pitié.
« Deux équipes fières de porter les couleurs de leur pays – ça change.[…]Sachez que les Italiens, par souci de solidarité avec leurs compatriotes, ont décidé de ne pas demander leur prime de match : il y a heureusement des pays où les joueurs ont de l’éducation et du savoir-vivre. Nos joueurs à nous sont partis en vacances – ils doivent être fatigués, c’est vrai – et nous, toute la semaine, on va parler des métiers de l’été, ça leur donnera peut-être des idées s’ils veulent changer de métier, marchand de glace ou loueur de matelas par exemple… » Une séquence mémorable qui fera à jamais la légende de JPP.
2014, la récidive
Un an et demi après son coup de sang, l’idole de la vieille France en remet une couche sur les Tricolores, contre qui il a visiblement encore les crocs. Cette fois-ci, ce n’est pas lors de son journal, mais dans les colonnes de L’Équipe : « L’équipe de France m’intéresse de moins en moins. Je ne comprends pas pourquoi des gamins qui ont la chance de porter le maillot de l’équipe de France ne se donnent pas à fond tout le temps. [Après Knysna] il aurait fallu tout changer. Enlever les petits voyous. Ce sont des gens qui représentent la France et pourtant certaines de leurs attitudes sont inadmissibles à ce niveau-là, car ce sont des modèles pour des centaines de milliers de gamins. À partir du moment où ils ne le sont pas, ils n’ont rien à faire avec le maillot tricolore. Il faut leur expliquer ce que c’est de porter un maillot national, un hymne, un drapeau. Ils ne viennent pas là pour gagner de l’argent, ils viennent pour défendre nos couleurs. » Et toc !
2018, la réconciliation
« Le 13 juillet 1998, j’étais au siège de la Fédération française de football après la victoire de l’équipe de France en Coupe du monde. J’étais à New York au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. J’étais à Munich en 2006 pour la demi-finale de Coupe du monde entre la France et le Portugal. Je vous annonce que je serai au Brésil si les Bleus se qualifient pour la finale », lâchait-il au Figaro au début du Mondial 2014. Cela n’aura jamais lieu, et quatre ans plus tard, Pernaut n’est pas à Moscou, mais bel et bien à Paris au moment où la deuxième étoile est enfin décrochée.
Là, il n’est plus question de voyous, et le présentateur sort le grand jeu : panoplie intégrale du bon supporter des Bleus, plateau transformé en fan zone, tout y passe. « Ce n’est pas un journal habituel. Ceux qui n’aiment pas j’en suis désolé, mais ça arrive une fois tous les vingt ans.[…]Vivre ça deux fois dans sa vie, c’est absolument génial. On espère la troisième au Qatar, hein Caroline ? »
2019, le dérapage avec les Bleues
La dernière fois que Jean-Pierre Pernaut s’est fait remarquer pour une histoire le liant au football, ça n’était vraiment pas pour les bonnes raisons. Dans son émission du 18 juin 2019 en plein cœur de la Coupe du monde des filles en France, il lance tout en douceur un sujet qui va enflammer les réseaux, et il y a de quoi. « Avec des gestes si délicats, au bout de doigts si fins, on peut comprendre que certains rêveraient d’être à la place de la balle. Mais l’essentiel est ailleurs… dans ce jeu léger de jambes, pour faire comme les garçons du tricot sur la pelouse. Une maille à l’endroit, une maille à l’envers… » Aïe. « C’est pas bien, c’est mal venu et c’est mal fait », reconnaîtra dans Quotidien l’auteur de cette séquence un brin déplacée. C’est aussi ça, malheureusement, le 13 heures de JPP.
« Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. » La Coupe du monde féminine de foot vue par… le JT de Pernaut pic.twitter.com/i1bgILG7yG
— Manuel Vicuña (@M_Vicuna) June 18, 2019
Par Jérémie Baron