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Top 5 : J’ai arrêté un penalty pour rien
Pour ces gardiens, le taf était fait. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Car le destin, le partenaire, l’arbitre ou la confiance excessive avaient décidé de tout gâcher. Et de sanctionner toute célébration trop hâtive.
L’histoire se déroule en Turquie, en janvier 2017. Gaziantepspor rencontre Göztepe dans un match comptant pour le championnat de deuxième division, quand la première équipe citée concède un penalty. La frappe ressemble à une passe que le portier, sûr de lui, stoppe facilement, ne relâchant même pas le cuir. Le sauveur se relève, toujours avec le ballon dans les mains. Moment choisi par son coéquipier pour venir le féliciter. De manière un peu trop directe, puisqu’en sautant sur son gardien, ce dernier lâche la balle, qui entre dans son but malgré un dernier plongeon désespéré. La suite fait place à une scène très gênante : les adversaires poussent des cris de joie, le dernier rempart envoie un pointard empli de colère dans la balle avant de réclamer on ne sait quoi à l’arbitre assistant, et le coupable ne sait plus où se foutre. Le score final ? 2-2.
Quoi de mieux pour un gardien que de réparer sa faute ? Après avoir concédé un penalty – sur un tacle qui paraît toutefois licite –, Edgar Hernández arrête la tentative adverse. D’une façon peu académique, mais la peine est purgée. Sauf que tout n’est pas si simple : au rebond, ses propres défenseurs s’emmêlent les pinceaux et réussissent à inscrire un but contre leur camp. Sur lequel Hernández, encore au sol, est totalement impuissant. De quoi raviver les thèses complotistes.
Petite variante en Hongrie, où le fautif ne fait même pas l’effort de dissimuler sa trahison. Lorsque la frappe est repoussée par son gardien, Ján Ďurica envoie une praline en pleine lucarne. Ce CSC en faveur de Debrecen VSC vire au drame lorsqu’on rappelle le contexte : il s’agit d’un match retour de coupe perdu 3-1 par Fehérvár, qui avait remporté l’aller 2-1. Sachant que le CSC représente le troisième but et intervient à quatre minutes de la fin du temps réglementaire…
Le genre de cas exceptionnel devant lequel notre côté sombre nous force à souffler un vicieux « bien fait » . En pleine séance de tirs au but lors du huitième de finale de la coupe du trône du Maroc avec le FAR Rabat (triple champion en titre), Khalid Askri coupe net la trajectoire du tir. Puis se relève, fier comme un coq, en paradant devant ses supporters. Le tireur, lui, indique le ballon à l’arbitre, qui est finalement rentré dans les cages d’Askri quand celui-ci avait le dos tourné grâce à un effet imprévisible. La joie du buteur, elle aussi exagérée, sera suivie d’une qualification au détriment du FAR Rabat.
Scène identique en sixième division italienne, avec un scénario encore plus cruel pour le malheureux portier. Termeno et Dro s’affrontent alors pour une montée au niveau supérieur, et les deux équipes doivent se départager aux tirs au but. Le dernier tireur de Termeno touche la barre et s’écroule la tête entre les mains pendant que le gardien de Dro va fêter la montée avec ses petits partenaires. Mais la balle, qui reste dans l’aire de jeu, rebondit à six reprises et finit par dépasser la ligne. Forcément, Dro foire son péno suivant et reste donc en sixième division.
Même principe chez les jeunes Écossais en demi-finales de coupe des U14. Le portier de Newcraighall Leith Vics est sur la trajectoire du ballon, mais semble en perdre le contrôle après coup et le lâche en direction de son but alors qu’il fête déjà son arrêt. L’homme en noir voit tout et accorde le but, malgré les protestations. Normal : le cuir ne s’est jamais immobilisé.
Son couvre-chef sur le crâne lui donnait déjà un air suspect. Alors, quand Tan Truong Bui, le gardien de l’équipe vietnamienne Binh Duong, a joliment stoppé un penalty du FC Tokyo, tout le monde s’est dit que quelque chose clochait. Il aura fallu quinze secondes pour se rendre compte de la supercherie : sur un corner, le portier se loupe complètement et marque contre son camp de la tête (!) après une sortie aérienne ridicule, alors que le score n’est que de 1-1 (3-1 pour Tokyo, score final). Pire : le garçon se blesse sur l’action, ose réclamer une faute à l’arbitre et cède sa place. Pour un problème physique ou par souci d’ego ?
Bill Hamid l’avait fait. Deux fois de suite, même. Mais l’arbitre, un poil zélé, a considéré que le gardien de DC United ne respectait pas les consignes imposées lors d’un penalty et s’avançait un peu trop. Alors, il a fait retirer la sentence à deux reprises. Jusqu’à ce que le portier s’incline, en fait. Cela ne pouvait pas durer trop longtemps.
Par Florian Cadu