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- 36e journée
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Top 5 : Ils ont envoyé leur équipe B
« Je sais ce que je devrais faire. Je devrais aligner les joueurs qui ne joueront pas mercredi prochain. » La punchline n'est pas signée Seth Gueko ou Kaaris, mais bien José Mourinho. Coutumier des phrases chocs, le bon vieux Mou a encore marqué les esprits en menaçant d'aligner son équipe B cet après-midi contre Liverpool. Coup de bluff ou véritable désir de préserver son effectif avant le match retour contre l'Atlético mercredi ? Réponse dans quelques heures. L'occasion de revenir sur quelques coachs qui ont vraiment envoyé leur réserve au charbon dans des matchs à enjeu.
Paris Saint-Germain – Olympique de Marseille : 0-0 (05/03/2006)
En signe de protestation contre le manque de sécurité entourant ce Clásico, Pape Diouf a fait le pari un peu dingue d’envoyer au casse-pipe des joueurs de la réserve olympienne. Au coup d’envoi de la rencontre, c’est un OM totalement remanié qui se frotte aux Parisiens de Guy Lacombe dans un Parc des Princes privé de spectateurs marseillais. Le coach de la capitale l’avouera après coup : « Les joueurs avaient peur avant cette rencontre. » Contraints de gagner – et plutôt largement – devant leur public et face à une équipe d’amateurs, Pauleta et ses sbires entament le match la peur au ventre. En face, seuls quelques professionnels comme Carrasso, André Luis ou Giménez garnissent les rangs olympiens, entourés de minots qui n’ont rien à perdre. À la peine en championnat, le PSG n’y arrive pas, cafouille et rentre aux vestiaires sur un score nul et vierge. En tribune, c’est la bronca, le président Blayau évoque une prestation honteuse et présente ses excuses aux spectateurs. Diouf de soulagement pour l’OM.
Anderlecht – Standard de Liège : 1-3 (03/04/2011)
« Le Standard va se faire plaisir dans ces PO1. L’objectif du club est de terminer à la 3e ou la 4e place, mais la Coupe de Belgique est la priorité. » Largué en championnat après la saison régulière, les objectifs de Dominique D’Onofrio sont réduits au strict minimum au moment de se déplacer chez le leader et rival anderlechtois dans le cadre de la première journée des playoffs 1 du championnat de Belgique version 2010-2011. Très vite, DD joint le geste à la parole et relègue Witsel, Defour, Mangala, Carcela, Tchité et Leye sur le banc. Une extravagance sans nom qui portera pourtant ses fruits. Les Liégeois repartent de Bruxelles avec les trois points (0-2) et relancent complètement leur saison. Près de deux mois plus tard, les Rouches passeront finalement à une parade extraordinaire de Thibaut Courtois du titre de champion de Belgique. À un petit point de Genk. Pas trop grave puisqu’entre-temps, la Coupe de Belgique sera comme prévu venue garnir le palmarès du Standard de Liège.
Chelsea – Arsenal : 2-1 (25/02/2007)
Finale de Coupe de la Ligue entre deux mastodontes du championnat anglais. Cette année-là, les Blues de José Mourinho terminent seconds de Premier League à six points de Manchester United. Fidèles à eux-mêmes, les Gunners accrochent une quatrième place synonyme de Ligue des champions, loin derrière les deux locomotives rouge et bleu. Faisant une nouvelle fois le pari de la jeunesse, Wenger aligne pour cette finale une équipe de moins de 22 ans de moyenne et se permet de laisser quelques patrons sur le banc. En face, le Mou ne blague pas et sort ses Cadillac du garage. Shevchenko, Ballack, Makelele, Lampard, Terry, Drogba, la pelouse du Millennium Stadium prend des allures de défilé Chanel. Après une rapide ouverture du score de Walcott – 18 ans à l’époque – l’Ivoirien se charge de porter l’estocade. Chelsea s’impose 2-1, et Abou Diaby sort sur blessure. Classic shit.
Bayern Munich – FC Nantes : 2-1 (19/03/2002)
Il fut un temps où le FCN disputait des matchs de Coupe d’Europe contre le Real Madrid, Manchester United ou le Bayern Munich. Il fut un temps où Sylvain Armand, avant de faire des passes en profondeur à Paul-Georges Ntep, se faisait réprimander par Pierluigi Collina suite à une charge sur Claudio Pizzaro. Ce temps-là, c’était il y a 14 ans. Nantes jouait alors son dernier match de poule en Ligue des champions contre le grand Bayern d’Ottmar Hitzfeld. Assuré de se faire sortir, Ángel Marcos prend le risque d’envoyer ses réservistes sur le pré, quitte à rentrer en Loire-Atlantique avec une valise supplémentaire. Avec Willy Grondin dans les cages et un milieu composé de Goran Rubil, Loïc Paillières et d’un Jérémy Toulalan à peine majeur, le FCN fait figure de Petit Poucet face à l’ogre bavarois. Contre toute attente, c’est pourtant David qui parvient à mettre le premier coup de trique à Goliath… avant de s’incliner 2-1. Scheiße.
Arsenal – Manchester United : 4-0 (05/11/2001)
Le 5 novembre 2001. Il y a près de 15 ans, donc. À une époque où Arsenal gagne encore des titres et où la Dreamcast développée par Sega pense encore enterrer la PlayStation, à une période où Sylvain Wiltord plante des hat-tricks sur des passes dé de Ray Parlour, mais surtout un temps où les Gunners giflent Manchester United 4-0 au troisième tour de la League Cup. En ce temps-là, Paul Scholes n’a encore que 26 ans et est toujours international anglais. Un joueur comme les autres donc. Prétentieux voire irrespectueux, le rouquin pas encore légende décide ce jour-là de faire sa seule crise en 19 ans sous pavillon mancunien et refuse de monter sur la pelouse d’Highbury. Il faut dire qu’il fallait avoir envie pour s’aligner aux côtés de ce qui se faisait alors de pire dans la team de Ferguson. Autour de mecs comme Roy Carroll, Luke Chadwick, Ronnie Wallwork, Michael Stewart, Danny Webber, Jimmy Davis, Lee Roche, Michael Stewart ou Bojan Djordjic, Paul Scholes aurait sans doute fait du bien, mais refuse de s’associer à cette belle brochette de losers. Pour cette impertinence envers Sir Alex Ferguson, Scholes écopera d’une lourde amende.
Bonus : FC Barcelone – Espanyol Barcelone : 0-3 (09/08/2011)
Toutes les finales se valent-elles ? Ce jour-là, pour Pep Guardiola et ses Blaugrana, la réponse est évidemment non. Disputée tous les ans en amont de l’ouverture du championnat, la Coupe de Catalogne réunit les meilleures équipes de plusieurs divisions catalanes dans des matchs à élimination directe. Lors de cette édition, le Barça n’a souhaité prendre aucun risque à quelques jours seulement de la Supercoupe d’Espagne contre le Real Madrid. Face à une valeureuse équipe de l’Espanyol qui alterne entre titulaires et réservistes, Guardiola aligne une formation non pas B, mais plutôt C, voire D. Résultat des courses : une taule 3-0 pour le Barça et un triplé pour le jeune Français Thievy Bifouma. Un mal pour un bien, puisque cette mise au repos des ténors a permis à Barcelone de s’imposer 5-4 sur la double confrontation contre le Real de Mourinho une semaine plus tard.
Par Morgan Henry et Martin Grimberghs