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Top 5 : Giovanni Trapattoni

Eric Maggiori
6 minutes
Top 5 : Giovanni Trapattoni

Ce soir, Giovanni Trapattoni entre en piste avec son Irlande, contre la Croatie. On ne va pas se leurrer : en tant qu’entraîneur, ce type-là a tout gagné. Tout, sauf l’Euro et le Mondial. Retour sur ses cinq plus beaux coups d’éclat. Et de colère.

1977 : Le doublé Championnat-UEFA

Giovanni Trapattoni n’a jamais fait les choses comme les autres. Quand les coachs « normaux » débutent leur carrière sur des bancs de deuxième ou troisième division, lui s’est payé le poste d’entraîneur du Milan AC pour premier emploi. À Milan, il ne gagne rien, mais s’offre tout de même le luxe de devenir l’entraîneur de la Juventus dès l’année suivante. C’est le début d’une longue série de victoires. Dès la première saison, la Juve domine l’Italie, emmenée par des joueurs comme Bettega, Boninsegna ou Scirea. Trapattoni impose un style nouveau et claque immédiatement un record de points obtenus en championnat (51 sur 60 disponibles ; reportés aujourd’hui, cela donnerait 97 points). Autant dire que le Scudetto est dans sa poche, même si le rival turinois, le Torino, aura résisté jusqu’au bout (50 points au final). Mais le Trap ne fait pas briller la Juve qu’en Italie. Sur la scène européenne, son équipe réalise un parcours parfait en Coupe UEFA, où elle écarte tour à tour Manchester City, Manchester United, le Shakhtar Donetsk, Magdebourg et l’AEK Athènes, avant de battre l’Athletic Bilbao en finale (victoire 2-1 à l’aller, défaite 0-1 au retour). Il s’agit là du tout premier trophée européen de la Vieille Dame (qui était jeune à l’époque). Les tifosi en sont convaincus : cet homme-là va gagner beaucoup de titres avec le costard bianconero. Bon flair.

1985 : La première Ligue des champions

De 1977 à 1986, Trapattoni va remporter six fois le Scudetto sur le banc de la Juventus. Tout cela en ajoutant, bien sûr, deux Coupes d’Italie. Mais sa victoire la plus marquante avec la Juve, à tous points de vue, reste sans aucun doute la Coupe des clubs champions, en 1985. Cette année-là, la formation turinoise, qui compte dans ses rangs des Paolo Rossi, Platini, Boniek et Tardelli, atteint la finale sans broncher. Le 29 mai 1985, c’est la fameuse finale du Heysel contre Liverpool. Pas besoin de narrer à nouveau l’histoire, tant elle est encore gravée dans la mémoire de tous. Malgré la tragédie qui a lieu dans les gradins, le match se déroule. La Juve s’impose 1-0, sur un pénalty imaginaire (faute en dehors de la surface) obtenu par Boniek et transformé par Platoche. La Vieille Dame, pour la première fois de son histoire, monte sur le toit de l’Europe. Mais c’est une victoire amère. De cette nuit bruxelloise, Trapattoni ne reparlera quasiment jamais. Certainement par respect.

1997 : La Bundesliga

Après une expérience peu fructueuse au Bayern Munich, le Trap rentre en Italie, pour s’asseoir sur le banc de Cagliari. Saison en demi-teinte : les Sardes terminent dixièmes et Trapattoni démissionne avant la fin du championnat. À la fin de la saison, Giovanni est rappelé par les dirigeants bavarois, qui veulent lui accorder une seconde chance. Marché conclu. Le coach revient en Bavière, avec comme objectif de tout gagner. Il ne mettra que peu de temps à réaliser son pari. Les Munichois s’adonnent à une lutte sans merci avec le Bayer Leverkusen, qu’ils battent à Munich (4-2) avant de se faire plier à Leverkusen (2-5). Au sprint final, le Bayern fait toutefois la différence et réussit à devancer de deux points son premier poursuivant. Pour la première fois dans sa carrière, Trapattoni obtient un titre en dehors du territoire italien. Mais ce n’est pas tout. Comme il l’avait fait pour sa première saison à la Juve, le technicien réalise un doublé dès sa première année en Allemagne. Ce coup-ci, il ne chope pas la Coupe UEFA, mais la Coupe de la Ligue allemande, la bien-nommée DFB-Ligapokal. La compétition se déroule en plein mois de juillet, entre les six premiers de la Bundesliga. La hiérarchie est respectée : le Bayern s’impose 2-0 en finale contre Stuttgart, avec des buts de Basler et Elber. Décidément, tout semble facile, quand le Trap est sur le banc…

1998 : La conférence de presse

Si Giovanni Trapattoni a remporté plus d’une vingtaine de trophées en tant que coach dans sa carrière, l’un des moments les plus incroyables de sa carrière restera sans aucun doute cette conférence de presse du 10 mars 1998. Replaçons les choses dans leur contexte. À ce moment-là, le Bayern ne va pas fort et le coach reproche à certains de ses joueurs de ne pas assez s’impliquer. En pleine conférence de presse, le Trap se lâche totalement et accuse fortement Basler, Scholl et Strunz. En particulier, il répète de nombreuses fois le nom de Strunz, ce qui va en faire un gimmick en Italie à cause de la consonance du mot, qui ressemble au mot « stronzo » , qui veut dire, en gros, « gros con » . De plus, le parler allemand de Trapattoni n’est pas franchement irréprochable et certaines phrases perdent de leur sens. Entre autres, il se trompe lors de sa dernière phrase, où il clame « Ich habe fertig » , ce qui ne veut pas dire grand chose (il a voulu dire « j’en ai fini » , mais en allemand, il faut utiliser le verbe « être » et non le verbe « avoir », sinon, cela veut dire « je suis fini » ). Un très grand moment de colère et de football. À la fin de la saison, le Bayern remporte tout de même la Coupe d’Allemagne. Mais Strunz ne marque pas en finale contre Duisbourg.

Vidéo

2005 : Le championnat portugais

Après l’Allemagne, le Trap s’offre un retour en Italie, à la Fiorentina. Là-bas, il aurait certainement pu gagner le Scudetto, si Gabriel Batistuta, auteur de 20 buts lors des 19 premières journées de championnat, ne s’était pas blessé lors de la 21e journée. Après Florence, il prend les rênes de la Nazionale, encore traumatisée par la finale de l’Euro 2000 perdue contre la France. Mais son expérience va se révéler bien malheureuse. L’Italie est éliminée de la Coupe du monde 2002 par la Corée du Sud et par l’arbitre, Byron Moreno, tandis qu’elle ne passe pas le premier tour de l’Euro 2004, sans doute à cause de ce match nul arrangé (mais étrangement passé sous silence) entre la Suède et le Danemark. Après ces échecs, Trapattoni a envie de nouveau. Il file au Portugal lors de l’été 2004, où il devient le coach de Benfica. À ce moment-là, le club lisboète n’a plus remporté le championnat portugais depuis 1994, laissant le FC Porto (7 titres), le Sporting (2) et Boavista (1) se partager le gâteau. Oui, mais le Trap, il ne faut pas l’emmerder. Le coach italien reprend en main l’équipe et donne les clefs du jeu à Simão et Nuno Gomes. S’il perd le match aller contre Porto, son club réalise une deuxième partie de saison incroyable et s’offre un inespéré titre de champion à la fin de saison. Trapattoni gagne dans un troisième pays et aurait même pu s’offrir un doublé s’il ne s’était pas incliné en finale de Coupe contre Setúbal. Deux ans plus tard, il gagnera également le championnat autrichien, avec Salzbourg. Bah ouais, on appelle ça un grand monsieur.

Lyon : à Textor et à travers

Eric Maggiori

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