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Top 49: Les choses qui séparent Munich de Madrid
Dans quelques heures, le Real Madrid et le Bayern Munich vont s'écharper pour une place en finale face à Chelsea. Un match qui permettra de trancher sur de nombreux points de discordance.
1- A proximité du fair-play-financier (le triangle des Bermudes du foot international : tout le monde en parle mais personne ne sait ce que c’est vraiment), le Bayern de la rigueur allemande, le récif contre la crise, figure le modèle économique idéal sur tout le continent. D’Aulas à Sandro Rosell, tout le monde s’incline devant Herr Hoeness et sa gestion de père de famille ambitieux. Pendant ce temps-là, Florentino Perez rase les murs…
2- En même temps, ce sont les Allemands (Özil, Khedira et les Turco-Teutons Sahin et Altintop) qui bâtissent des châteaux en Espagne et non l’inverse.
3- Bavière vs. Castille : la première, un peu comme la Catalogne, a toujours revendiqué sa spécificité dans un pays fédéral ; la seconde a toujours voulu régenter le royaume. Deux façons de voir le monde…
4- Paul Breitner : Durant l’été 74, Der Afro quitte la Bavière pour rejoindre Madrid. Ce n’est pas encore la movida mais le mao-spontex n’en peut plus de Beckenbauer et rejoint la capitale espagnole. Pour que jeunesse se passe ? Le champion du monde revient à Munich quatre ans plus tard après un intermède à Brunswick.
5- Match d’avant-saison, été 1980 : le Bayern explose le Real (9-1). Peut-être la matrice de la haine cordiale que se vouent les deux clubs. Vujadin Boskov, l’entraîneur du Madrid : « Je préfère perdre une fois de neuf buts que neuf fois d’un. » Bla-bla-bla…
6- Invité l’année d’après au trophée Bernabeu, Klaus Augenthaler est expulsé en demi-finale contre le Dynamo Tbilissi pour un geste obscène en direction du public. Tout le stade est ostensiblement hostile. Dépités, les joueurs du Bayern quittent la pelouse…
7- Treizième finale de C1 pour le Real Madrid ce soir en cas de qualification, neuvième pour le Bayern Munich. Aucune entre les deux bizarrement. Cinquième demi-finale en revanche (les Allemands mènent 3-1).
8- Juanito, la légende merengue, termine sa carrière européenne en avril 87 (5 ans de suspension) en nettoyant délicatement le visage et les côtes de Lothar Matthäus avec ses crampons, lors de la demi-finale aller de Champions (Bayern 4-1).
9- Le vingtième affrontement de ce soir entre les deux multinationales aura lieu, comme toujours, en C1. Les aristocrates ne frayent pas dans les limbes (C2, C3).
10- Le Blanc immaculé, limite diaphane, symbole d’une royauté d’un autre âge, du poids de l’Histoire et d’une certaine grâce (payée sans crédit) d’un côté. Le Rouge sang, fruit de furieuses batailles ; émanation de petits westerns sur rectangle vert, jamais gagnés dans la facilité. Une autre vision de la lutte des classes ?
11- Benzéma contre Ribéry : le bon élève de Bron contre le dés-intégré de Boulogne/Mer ; l’islam taille basse contre le déserteur de l’intérieur…
12- Oktoberfest contre Malasana : pas de match, les Espagnols vivent, pensent et font la fête dans la rue…
13- Fans de la Roja, supporters de la Mannschaft, faites vos comptes. Si le Bayern est éliminé, l’ossature de l’équipe d’Allemagne (moins Özil et Khedira du coup) pourra dormir tranquille d’ici l’Euro. Ça plus un championnat à dix-huit clubs, une coupe sans aller-retour et une bonne trêve d’un mois, ça vous pose une équipe. Le Barça rincé d’hier soir pourrait faire des émules (Valencia, Athletic, Atletico, voire Real). Qui parie encore sur l’Espagne, désormais ?
14- Marca contre Süddeutsche Zeitung : le quotidien madrilène qui hésite entre racolage, rumeurs et partialité et son homologue bavarois généraliste où les journalistes ne rigolent que lorsqu’ils se brûlent…
15- Heynckes-Mourinho : l’un a été un grand joueur, l’autre non ; l’un est un gentleman, l’autre est homme qui a oublié d’être gentil ; l’un a gagné la Champions avec le Real, l’autre pas (encore) ; l’un est l’ancien entraîneur du Real Madrid, l’autre ne sera jamais l’ex-coach du Bayern.
16- Rainer-Werner Fassbinder vs Pedro Almodovar, les deux versants de la queer altitude.
17- Grandes gueules qui clashent dans la face (Hoeness, le Kaiser, Matthäus, Effenberg…) à notre gauche ; sournois qui tailladent à la serpe par derrière (Sanchis, Juanito, Hierro, Raul, Guti…) à notre droite…
18- Moritz Bleibtreu (Andreas Baader) vs Antonio Banderas (Zorro)
19- Changement de siècle, Anelka joue au Real Madrid. Le Français se fait chier, le mal-aimé du vestiaire joue très peu. En demi-finale de la Ligue des Champions, Vicente Del Bosque décide de le mettre sur le terrain. Le Français marque deux buts : un à l’aller, et un au retour. Le Bayern Munich est éliminé. Dur.
20- 2003, huitième de finale aller à Munich, le Bayern Munich mène un zéro, jusqu’à ce qu’Oliver Kahn se troue sur un coup franc de Roberto Carlos. Vénère, le gardien Allemand déclare : « A Bernabeau, je vais qualifier le Bayern pour me faire pardonner. »
21- Lors du Huitième de finale à retour à Madrid, Zidane marque le seul but du match. Oliver Kahn n’est plus vénère, il est seulement dégouté.
22- Bixente Lizarazu a disputé neuf saisons avec le Bayern Munich, aujourd’hui il commente les matchs sur TF1 avec le meilleur d’entre nous, Christian Jean-Pierre. Zidane a joué cinq saisons avec le Real Madrid, aujourd’hui Monsieur est directeur sportif de la Maison Blanche.
23- Les deux derniers entraineurs à avoir gagné la coupe aux grandes oreilles pour les deux clubs (2001 pour le Bayern, 2002 pour le Real) sont aujourd’hui sélectionneurs nationaux. Vicente Del Bosque pour l’Espagne, Ottmar Hitzfeld pour la Suisse. D’ailleurs la dernière défaite en match officiel pour les Espagnols de Vicente, c’était lors du Mondial 2010 face à la Suisse d’Ottmar.
24- Cristiano Ronaldo vs Mario Gomez, un duel de beaux gosses. Deux adeptes de la gomina, avec une petite mention supplémentaire pour le côté rétro du Teuton. Courts derrière les oreilles, longs sur le dessus. Le Bayern remporte le match de la mèche.
25- Ribery contre Pepe, un duel de cheums. Cicatrice le long de la figure pour le Rib’, crâne chauve, yeux globuleux et sourire monstrueux pour Pepe. En gros, c’est Scar dans le Roi Lion contre le chef des Aliens dans Mars Attacks. Gros combat.
26- 1484 km. C’est ce qui sépare les deux villes. 1484, c’est aussi l’année de naissance de Bartolomé de Las Casas, l’évêque espagnol qui s’est battu pour que les Amérindiens soient reconnus en tant qu’êtres humains lors de la Controverse de Valladolid. Or, Sergio Ramos est surnommé l’Indien à Bernabeu. CQFD.
27- L’Allemand Bernd Schuster a été le meneur de jeu de trois des plus grands clubs en Espagne (FC Barcelone, Atletico Madrid et le Real Madrid), champion d’Europe à l’âge de 20 ans avec l’Allemagne, il prend sa retraite avec la Manschaft à l’âge de 25 ans à la suite d’une embrouille féroce avec le capitaine de l’époque, Paul Breitner : joueur du Bayern Munich.
28- Le Néerlandais du Bayern Munich, Robben, qui est arrivé à Munich en provenance du Real Madrid en 2009, ne voulait pas quitter la Maison blanche. Mais le président Florentino Pérez qui venait de reprendre du service ne voulait que des « grands joueurs » …
29- En règle générale quand un joueur réalise une grande saison en Bundesliga, il doit présenter son passeport à la douane « Bayern Munich » avant de quitter le Pays. Le Real Madrid vient d’acheter clandestinement Khedira, Ozil et Sahin…
30- Lorsqu’on enlève les lettres similaires aux mots Real Madrid et Bayern Munich, on obtient BN Lunch Day Dr. Soit en Anglais Le « Docteur du jour où on ne mange que des BN au déjeuner » . Or BN signifie Biscuits Nantais. Et si Coco Suaudeau était à la base de cette demi-finale ?
31- Choc des traductions. Madrid, dans n’importe quelle langue, ça se dit Madrid. Tandis que Munich, un coup c’est Munchen en Allemand, un coup c’est Monaco en Italien. Monaco, soit un club de D2 Française. Donc en Italie, ce soir, le match c’est Madrid-Monaco. Et ça chatouille personne, ça ?
32- Santiago Bernabeu vs Allianz-Arena. D’un côté, un mec qui a participé à la fondation du Real Madrid, en donnant un coup de peinture sur les toutes premières installations du club en 1912, notamment. Avant d’inscrire plus de 200 buts avec l’équipe 1 du Real. De l’autre, une compagnie d’assurance qui emploi Michel Leeb pour tourner dans ses pubs française. Y a pas photo sur ce point.
33- Real Madrid-Bayern Munich, c’est aussi Lyon-Bordeaux. Très copains avec les Ultrasur de Madrid, les Lyonnais entretiennent une grosse rivalité avec les Ultramarines Bordeaux, eux-mêmes copains avec la Schickeria, le principal groupe du… Bayern ! Et lorsque l’on sait que les Bordelais sont jumelés avec les Magic Fans de Saint-Etienne, on obtient une raison de plus de se mettre sur la gueule.
34- Le Bayern Munich a envoyé un espion à Madrid, le Turc, Hamit Altintop. Arrivé cet été, il ne joue presque jamais, et Hamit ne pense qu’à une seule chose, rentrer en Bavière. Bizarre.
35- Le prochain vol pour Madrid depuis Munich coûte 195 Euros. Alors que dans l’autre sens, il est à 369 Euros. Si on n’aide pas les Espagnols à se sortir de la crise…
36- Le meilleur buteur de l’Histoire du Bayern Munich se nomme Gerd Müller (573 buts). Du côté du Real Madrid, il se nomme Raul (323 buts). La différence entre les deux joueurs ? Le premier a eu un Ballon d’Or, le deuxième joue actuellement à Schalke 04.
37- 30 millions d’euros pour le Bayern contre 150 pour le Real. Non, on ne vous parle pas de la différence entre les budgets des deux équipes pour le prochain mercato mais bien de la somme perçue par les deux équipes en termes de droits TV. Un gouffre !
38- Supporters, encore. Si la Schickeria du Bayern Munich s’affiche clairement anti-raciste, c’est loin d’être le cas des supporters du Real Madrid. Les Ultrasur, principal groupe de supporters du Real, n’hésitent pas à arborer croix celtiques et autres symboles racistes (ou considérés comme racistes) à Santiago Bernabeu ou en déplacement. Un autre match dans le match.
39- Le Kapital vs le P1. Une boite sur 6 étages à Madrid qui laisse rentrer tout le monde contre un ancien lieu de divertissement des GI américains en poste en Bavière, aujourd’hui devenu l’endroit branché de Munich. Là, vous choisissez en fonction de vos moyens.
40- Franco vs Hitler. Les deux ne sont nés ni à Madrid ni à Munich, mais ils s’y sont installés par la suite. Pour foutre la merde. On ne sait pas trop si les Allemands détestent Franco, mais on peut être définitivement sûrs que les habitants de Guernica dans le Pays Basque détesteront à tout jamais Hitler et ses forces aériennes.
41- Lors du dernier déplacement du Real Madrid en Bavière, un chapardeur a profité de l’échauffement des Madrilènes pour emprunter les paires de crampons de la star portugaise, Ronaldo, et quelques maillots. Le Real a porté plainte, et Munich a ouvert une enquête. Classe.
42- Et sur Facebook ? Si le Bayern Munich compte 3 609 941 fans sur Facebook, le Real Madrid explose tous les compteurs avec plus de 27 millions de personnes (27 155 534, précisément) sur la page officielle des Madrilènes… Et bim.
43- Pendant que le Bayern perdait le match de sa saison et la Bundesliga face à Dortmund 1-0 avec un raté de Robben sur pénalty, Ronaldo et les siens battaient le FC Barcelone 2-1, prenant une avance suffisamment confortable pour empocher la Liga. Winners vs Losers.
44- On reste sur les réseaux sociaux avec Twitter. Avec 4837 tweets, le Bayern Munich est encore en retard sur le Real Madrid. Le club espagnol totalise 23 990 tweets, désolé les mecs.
45- Pas un champion du monde, ni même un champion d’Europe des nations chez le géant allemand. La faute à l’Espagne qui a battu l’Allemagne en finale de l’Euro, puis en demie de la Coupe du monde. Avant de battre les Pays-Bas de Robben en Finale. Le Real Madrid compte cinq champions d’Europe et du Monde. What Else ?
46- Ana Botella vs Christian Ude. Les maires des deux villes ont des noms plutôt sympa, surtout celle de Madrid, qui pourrait se traduire par Anne Bouteille. Avec un tel patronyme…
47- Six, c’est le nombre de Ballons d’Or obtenus par un joueur sous contrat au Real Madrid, contre cinq pour le Bayern Munich. Un point de plus pour les Blancs.
48- Le Français Franck Ribéry a marqué lors de ses deux matchs face à Iker Casillas (Coupe du Monde 2006, et lors du match aller de la Ligue des Champions). C’est comment déjà le proverbe bidon ?
49- Et pour finir, un petit coup d’œil sur la politique de formation du Real Madrid et du Bayern Munich. Si les Madrilènes dominent ce « classement », les Bavarois peuvent se la raconter sur ce dernier point. Huit joueurs de l’effectif du Bayern proviennent du centre de formation munichois contre cinq pour les Merengues. Enfin, pas sûr que cela aide Munich à se qualifier…
Rico Rizzitelli et les 4 Fantastiques