- Autorisation de l'arbitrage vidéo
Top 15 : litiges sur la ligne
Avant d'être convaincu de passer à la vidéo sur la ligne, Sepp Blatter a eu tout le loisir de vivre quelques fameux litiges se dessiner de par l'absence de technologie durant sa présidence. Voici quinze dates qui ont dû compter dans le choix final de la FIFA.
Angleterre-RFA (4-2 a.p.), finale de Coupe du monde, 30 juillet 1966Incontestablement la plus mythique. Alors que les 94 000 spectateurs de Wembley s’apprêtent à fêter la bande à Bobby Moore, les Allemands égalisent à une poignée de secondes de la fin du temps réglementaire grâce à Wolfgang Weber. Les Three Lions repartent au charbon en prolong’ pour offrir une autre couronne à Sa Majesté et n’obtiennent leur salut qu’après une frappe en pivot de Geoffrey Hurst. Le ballon heurte la barre de Tilkowski avant de frapper le sol. Et d’entrer ? L’arbitre assistant valide. C’est depuis que l’on parle d’arbitrage maison.
Chesterfield-Middlesbrough (3-3), demi-finale de FA Cup, 13 avril 1997Le Petit Poucet de la Cup 96-97, c’est Chesterfield, une équipe qu’on prend pour triper à Football Manager, mais dont on ne sait pas grand-chose. À l’époque en troisième division, l’ancien club de Gordon Banks surprend son monde en se hissant en demi-finale de l’épreuve pour jouer à Old Trafford le Middlesbrough de Fabrizio Ravanelli. Miracle, Chesterfield mène rapidement 2-0, puis 2-1. Jonathan Howard marque dans la foulée pour le 3-1 (à partir de 4′). Oui mais voilà, c’est bien connu, les arbitres sont là pour protéger les intérêts des gros clubs. Résultat : Chesterfield ne fait pas le break, termine le match à 3-3, puis a le droit à un match d’appui où les favoris de Premier League le corrigent 3-0. Happy end à revoir…
OM-Lens (1-1, 5 TAB 6), 1/16e de finale de Coupe de la Ligue, 10 janvier 1999L’année où l’OM se fait niquer en championnat par Pascal Feindouno et le PSG, il se fait aussi avoir par Bruno Derrien en Coupe de la Ligue. Pour son entrée en lice, le onze de Coach Courbis affronte Lens et doit aller chercher sa qualif’ aux pénos. On tient l’égalité parfaite jusqu’au moment où s’avance Éric Roy. Le milieu défensif trouve la barre, le ballon rentre, mais devant le doute du Marseillais et la certitude de Guillaume Warmuz d’avoir vu la chique ne pas passer la ligne, le pestiféré de l’arbitrage français invalide le but et envoie les Nordistes en huitièmes. Le lendemain, l’arbitre croise la route de Bernard Tapie qui lui lance : « C’est pas un stage de thalasso qu’il te faut, mais un stage d’ophtalmo ! »
Nigeria-Cameroun (1-1, 3 TAB 4), finale de CAN, 13 février 2000Quatre ans après le titre olympique conquis à Atlanta, la génération dorée des Super Eagles ne veut pas et ne peut pas perdre la finale de SA Coupe d’Afrique contre le Cameroun. À Lagos et devant 60 000 supporters transportés, la bande à Finidi et Okocha arrive à recoller aux Lions Indomptables, qui mènent 2-0 à la demi-heure grâce à M’Boma et Eto’o. Direction la séance des tirs au but où Victor Ikpeba passe du statut d’aigle à celui de dindon de la farce (à partir de 7’35). Le shoot du sosie de 50Cent est bien dedans, mais frappe deux fois la barre. Suffisant pour faire pencher la balance du mauvais côté.
Manchester United-Tottenham (0-0), Premier League, 4 janvier 2005Entre les règnes de Peter Schmeichel et d’Edwin van der Sar, les supporters de Manchester United ont vu passer une ribambelle de passoires. Raimond van der Gouw, Mark Bosnich, Ricardo López, tous ont autant marqué l’histoire du club que Roy Carroll. Contre Tottenham en 2005, le Nord-Irlandais s’illustre sur un lob de 50 mètres du Portugais Pedro Mendes grâce à sa main gagnante. « Hooooow » , s’étouffent les commentateurs en voyant le ralenti après que Mark Clattenburg a fait signe de continuer de jouer.
Liverpool-Chelsea (1-0), demi-finale de C1, 3 mai 2005Si les Blues ont réparé l’injustice sept ans plus tard en gagnant leur première C1, la soirée du 3 mai 2005 a sévèrement irrité José Mourinho dans sa carrière de manager-gagneur. Amer dans la défaite, The Special One use de tout son savoir-faire en comm’ et balance à la presse entière que le but de Luis García, propulsant Liverpool en finale, n’est ni plus ni moins qu’un « ghost goal » . Une référence qu’il a réemployée cette saison après l’élimination contre le Bayern. Faut-il préciser la position du Mou’ à propos de la vidéo ?
Watford-Reading (2-2), Championship, 20 septembre 2008Le plus invraisemblable. Tous les buts fantômes ou injustement refusés sont par nature litigieux. Tous, sauf celui qui s’est produit il y a quatre ans en Championship lors du match entre Watford et Reading, qu’on peut qualifier d’œuvre de science-fiction. Au terme d’un cafouillage devant le but des Hornets, le referee signale un hors-jeu en voyant le drapeau levé de son assistant. Sauf que ce dernier a fumé la moitié de l’Afrique et signale contre toute attente un but en faveur de Reading, validé sans que personne ne pige rien. De la corruption dans le football ? N’importe quoi…
Italie-Slovaquie (2-3), phase de poule, Coupe du monde 2010, 24 juin 2010Avec le sketch de la Corée du Sud, le crash tragique du champion du monde en titre contre la Slovaquie en Afrique du Sud constitue l’autre page à oublier de la Squadra Azzurra durant la décennie passée. Mais l’issue aurait-elle été la même si la volée de Fabio Quagliarella, repoussée in extremis par Martin Škrtel, avait été accordée par l’arbitre (à partir de 1’47) ? Aujourd’hui exilé à Guangzhou avec un pactole de 10 millions d’euros qui tombe chaque année sur son compte en banque, Marcello Lippi a fini de se torturer l’esprit avec ces conneries.
Angleterre-Allemagne (1-4), quart de finale de Coupe du monde, 27 juin 201044 ans après s’être fait enfler à Wembley, la Mannschaft bénéficie d’un petit coup de pouce de l’histoire et de l’arbitre uruguayen de la rencontre pour égaliser au terme d’une belle esbroufe sur la ligne de but. Le lob de Frank Lampard aurait relancé une Angleterre menée 2-1 jusqu’alors. Son invalidation enfonce définitivement les Three Lions et commence à titiller Sepp Blatter et sa clique question vidéo. Deux boulettes en quatre jours dans la compétition la plus médiatisée du monde, ça fait un peu trop tache.
Angleterre-Hongrie (2-1), match amical, 11 août 2010Un mois et demi après la déculottée et le camouflet arbitral de Bloemfontein, les hommes de Fabio Capello font leur rentrée à Wembley contre la Hongrie. Beau temps, match tranquille, l’occasion est parfaite pour se décontracter du gland un soir d’été. Sauf que Stéphane Lannoy hait la Perfide Albion et choisit de réveiller tout ce petit monde en ravivant les vieux démons. À l’heure de jeu, Jagielka dévie un centre que Michael Dawson tacle sur la ligne (à partir de 2’15). Lannoy n’en a rien à foutre, joue le Père Fouettard franchouillard et donne un coup de main aux Magyars.
Milan AC-Juventus Turin (1-1), Serie A, 25 février 2012Ok, la Juve a terminé championne et invaincue. Ok, la Vieille Dame a montré que son collectif était rodé. Mais c’est vite oublier que Milan AC s’est sacrément fait enfumer sur la fin de saison. Dans un vaudeville en deux actes, les Rossoneri perdent d’abord deux points dans le choc contre les hommes d’Antonio Conte. Milan mène déjà d’un but quand Sulley Muntari score de la tête pour le 2-0. Score final : 1-1. Quelqu’un sait où se trouve Luciano Moggi ?
Bolton-QPR (2-1), Premier League, 10 mars 2012Quand Djibril Cissé débarque au Reebok Stadium début mars, c’est panique à bord. Les deux équipes savent alors que le maintien se joue en partie ce jour-là. Les fans des Wanderers se cachent les yeux quand Clint Hill coupe un corner de près pour crucifier Bogdan derrière sa ligne. Sauf que tout ça va trop vite pour les p’tits yeux de l’homme en noir qui ne voit pas la balle rentrer. Heureusement pour lui que Queens Park Rangers n’est pas descendu en Championship en fin de saison. L’ascenseur pour l’échafaud était déjà prêt.
Catane-Milan (1-1), Serie A, 30 mars 2012La deuxième partie de l’enfumage milanais se déroule fin mars à Catane. Malgré un match pourri de sa part, le Milan ouvre la marque par l’intermédiaire de Robinho. Pas de bol, Catane doit se sauver et le montre en dominant la suite des débats. Spolli égalise logiquement avant que le Brésilien ne file au but en fin de match pour signer un doublé qui ne prendra jamais forme. Le retour de Marchese trompe M. Tagliavento, mais le but de Robinho était bien valable (à partir de 2’55).
Chelsea-Tottenham (5-1), demi-finale de Cup, 15 avril 2012Ok, au vu de la déroute des Spurs, accorder ou non le deuxième but de Juan Manuel Mata après la pause n’aurait pas foncièrement changé les choses. À ceci près qu’au moment où l’Espagnol essaye d’envoyer le ballon et Benoit Assou-Ekotto au fond des filets, les Blues n’ont qu’un but d’avance. Derrière, qui dit que Drogba n’aurait pas concédé un penalty ?
Angleterre-Ukraine (1-0), Euro, 19 juin 2012Pendant que Zlatan donne une leçon de taekwondo à l’équipe de France du côté de Kiev, celui qui joue les professeurs de karaté du côté de Donetsk, c’est John Terry. Alors que Marko Dević croit rejouer le scénario de la Suède en égalisant après une frappe contrée, le bad boy blue se jette à la vie à la mort et sauve un but qu’aurait dû remarquer l’arbitre placé sur la ligne. Oui, mais voilà, on se fait chier devant les virages.
Par Arnaud Clément