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Top 13 : ils sont morts cette année

Par Ali Farhat
Top 13 : ils sont morts cette année

Cette année encore, la mort a taclé sauvagement le monde du football, aussi bien les anciens que les nouveaux, les joueurs comme les autres. Certains savaient que leur moment était venu. D'autres n'avaient pas été prévenus. Dans les deux cas, ils laissent beaucoup de tristesse derrière eux. Si vous voulez passer une bonne journée, passez votre chemin.

Eusébio (5 ou 25 janvier 1942 – 5 janvier 2014)

À Lisbonne, le football a une place aussi importante que la religion. Du coup, il n’est pas étonnant de voir aussi bien une queue de malade pour la cathédrale de Bélem qu’une foule qui tient à tout prix à se prendre en photo avec la statue d’Eusébio. Il faut dire que la « Pantera Negra » a plus que marqué l’histoire du Benfica ainsi que du Portugal : 473 buts en 440 matchs pour les Aigles, agrémentés d’une jolie C1 en 1962, sans oublier cette jolie 3e place de la Selecção à l’issue du Mondial 1966. Lorsqu’Eusébio disparaît, ce n’est pas le Benfica qui pleure, mais tout le pays. Trois jours de deuil ont été décrétés à la suite de sa mort. Mais en vrai, dans tous les foyers portugais, pas un jour ne se passe sans que ça ne fasse mal au niveau du ventre, de la poitrine. Car Eusébio le Mozambicain, c’était le Portugal.

Luis Aragonés (28 juillet 1938 – 1er février 2014)

Luis Aragonés avait le sens du verbe. À moins que ce ne fut quelqu’un de très vulgaire, mais qui, du coup, ne laissait personne indifférent. Au-delà de ça, l’ancien attaquant de l’Atlético Madrid avait le sens du jeu. C’est d’ailleurs lui qui (en partie) a réinventé le jeu de la Roja, et qui l’a transformé. De perdante romantique, l’Espagne est devenue machine à gagner. D’équipe malchanceuse mais sympathique, elle est devenue la sélection à la fois la plus appréciée et la plus détestée du monde. Aujourd’hui dans le dur, la Roja doit se réinventer. Mais ce sera sans Luis. Après Eusébio le mois précédent, c’est au tour de l’ancien meilleur ami de Thierry Henry de partir dans l’au-delà dire sa façon de penser. Sale hiver pour la péninsule Ibérique.

Richard Møller Nielsen (19 août 1937 – 13 février 2014)

« Allô Richard, tu fais quoi cet été ? » – « Bah rien, je dois monter une cuisine pour ma femme. » – « Bon, laisse tomber, appelle tes gars, et rejoins-nous. Y a un certain Zvonimir B. qui a foutu un bordel pas possible dans les Balkans, les Yougos ne peuvent pas venir, on vous attend. Faites vite, bisous. » C’est à peu près en ces termes que Richard Møller Nielsen et son Danemark ont été invités à la dernière minute en Suède pour y disputer l’Euro 92. Une équipe qui débarque en short – de bain, certes, mais en short quand même – et qui, après des débuts poussifs (un nul contre l’Angleterre et une défaite face aux Suédois), aligne successivement la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, soit les vainqueurs (dans le désordre) des trois Euros précédents. Cet Euro devait consacrer une génération : cela aurait pu être celle de Savićević, Stojković, Mijatović et Pancev (entre autres), ce sera celle de Schmeichel, Vilfort, B.Laudrup, Elstrup et Polvsen. Et Richard Møller Nielsen de s’asseoir sur le trône d’Ivica Osim.

Mário Coluna (6 août 1935 – 25 février 2014)

Avec tout ce qui a été dit, écrit ou montré sur Eusébio, c’était à se demander s’il resterait de la place pour Mário Coluna. Le « Monstre sacré » a été le capitaine de ce Benfica mythique qui a mis à terre tous les grands d’Europe au début des années 60. Mieux encore, il a été comme un père pour Eusébio. Sauf que là où la Pantera Negra a fini symbole du Portugal, O Monstro Sagrado, lui, est toujours resté attaché à son Mozambique natal. Autant dire que s’il est parti rejoindre son ami intime, c’est bien évidemment pour lui rappeler d’où il vient.

Bellini (7 juin 1930 – 20 mars 2014)

Hideraldo Luis Bellini, c’est avant tout un geste : le trophée Jules Rimet dans les mains, il lui a fallu le porter aux nues, comme pour se rapprocher du ciel. Après tout, en ce 29 juin 1958, Bellini est capitaine de l’équipe qui a remporté la compétition la plus importante du sport le plus populaire au monde. Néanmoins, Bellini ne deviendra pas le premier à soulever le trophée par deux fois en tant que capitaine : en 1962, ce privilège sera accordé à Mauro Ramos, son digne successeur.

Dylan Tombides (8 mars 1994 – 18 avril 2014)

Probablement la perte la plus triste de cette année. Dylan Tombides était un jeune joueur australien qui évoluait à West Ham. En 2011, on lui détecte un cancer des testicules. Il fera malgré tout ses débuts avec les Hammers en septembre 2012, à l’occasion d’un match de League Cup face à Wigan. Mais très vite, le mal le rattrape, et il succombera à la maladie en avril 2014. Son numéro, le 38, sera par la suite retiré par West Ham. Un privilège qui n’avait été accordé jusque-là qu’au légendaire Bobby Moore.

Tito Vilanova (17 septembre 1968 – 25 avril 2014)

Depuis le début de sa carrière, Pep Guardiola s’est fait beaucoup de cheveux. Mais jamais autant que lorsqu’il a appris la mort de son ami Tito Vilanova. Son second, celui qui, en coulisses, tissait les plans pour les victoires du Pep. Celui qui avait accepté de faire son travail dans l’ombre tandis que Guardiola accepterait la lumière, ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Pep parti, Tito se dit qu’il serait bien de prolonger l’œuvre de son ami, pour la cause, pour le Barça. Mais une saloperie de cancer le prendra à la gorge. Pour ne plus le quitter ensuite.

Fernandão (18 mars 1978 – 7 juin 2014)

Il y a deux types de joueurs brésiliens : ceux qui nous séduisent directement par leur coup de patte, et ceux qui mettent du temps à pénétrer nos cœurs. Techniquement moins doués, ils se tuent à la tâche, et leur côté besogneux finit par nous séduire. Fernandão appartient à la seconde catégorie. Pas vraiment brillant à la pointe de l’attaque de l’Olympique de Marseille, « Nando » se redécouvre en reculant sur le terrain. Malheureusement pour lui, suite à un choc avec Gaby Heinze lors d’un OM-PSG, il ne retrouvera jamais son niveau. Il pigera à Toulouse, avant de retrouver son Brésil natal. Son Brésil fatal.

Gyula Grosics (4 février 1926 – 13 juin 2014)

Avant Lev Yachine, il y avait un autre gardien qui s’habillait tout en noir : Gyula Grosics. Certes, le gardien hongrois a dû faire moins d’arrêts décisifs dans sa carrière que le Soviétique, tant Puskás, Csibor et leurs copains squattaient dans la moitié de terrain adverse, mais il n’empêche, le gardien du « Onze d’or » a été une des premières références à son poste. Il fait même partie des premiers à avoir révolutionné le jeu du gardien de but, en n’hésitant pas à participer à la construction. Néanmoins, il lui restera toujours un grand regret : celui de n’avoir rien pu faire sur le deuxième but d’Helmut Rahn, à la 81e minute de ce fameux match disputé le 4 juillet 1954.

Alfredo Di Stéfano (4 juillet 1926 – 7 juillet 2014)

Ce 7 juillet, on n’a toujours pas compris ce qui nous est arrivé. Ce 7 juillet, quelque chose d’impalpable a disparu. Ce 7 juillet, c’est l’un des symboles du football noir et blanc qui s’en est allé. Ce 7 juillet, on s’est souvenu pourquoi notre grand-père, notre père ont tout fait pour nous intéresser au football. Parce qu’un jour, un joueur du nom d’Alfredo Di Stéfano a existé. Et qu’il a fait ce qu’on a toujours rêvé de faire : marquer des buts, faire trembler des filets, lever des foules. Le tout avec la plus grande simplicité du monde. Ce 7 juillet, le football a perdu un de ses plus beaux enfants.

Wolf-Dieter Ahlenfelder (11 février 1944 – 2 août 2014)

Les footballeurs ne sont pas les seuls à marquer leur sport. Il y a aussi les arbitres. Parmi eux, Wolf-Dieter Ahlenfelder. Un bon arbitre, mais un bon vivant avant tout. Le 8 novembre 1975, Ahlenfelder arbitre la rencontre entre le Werder Brême et Hanovre. Au bout de 32 minutes de jeu, il décide de siffler… la mi-temps. Ses assistants viennent le voir, sidérés. Ahlenfelder revient sur sa décision, et poursuit le match. Avant de re-siffler la mi-temps à 90 secondes de son terme. En vérité, Ahlenfelder était bourré, même s’il déclarera n’avoir pris qu’une bière et un schnaps au cours du déjeuner d’avant-match. Outre-Rhin, cette histoire est devenue tellement populaire qu’à Brême, lorsqu’on commande une « Ahlenfelder » dans un bar, on reçoit une bière et une eau-de-vie. Outre cette histoire, l’arbitre est aussi connu pour un échange verbal des plus cocasses avec Paul Breitner lors d’un match du Bayern Munich : « Eh, l’arbitre, tu arbitres comme une merde » – « Eh, Paul, tu joues comme une merde » . Priceless.

Kurt Tschenscher (5 octobre 1928 – 13 août 2014)

Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il fait partie de l’histoire du ballon rond. En effet, le 31 mai 1970, lors du match Mexique-URSS, en ouverture du Mondial mexicain, Kurt Tschenscher est devenu le premier arbitre à coller un carton jaune à un footballeur, à Giv Nodia en l’occurrence. Avant cela, il avait arbitré la finale rejouée de la C2 1962, entre l’Atlético Madrid et la Fiorentina, ainsi que la finale de la C1 1967, entre le Celtic Glasgow et le Benfica Lisbonne. Par ailleurs, Kurt Tschencher est le seul arbitre à avoir officié au cours de trois Coupes du monde (1966, 1970 et 1974) et est l’arbitre FIFA à la carrière la plus longue (17 ans). Pour finir en beauté, il avait reçu de Pelé son maillot lors du dernier match d’ « O Rei » pour le Brésil. Tschenscher n’a pas eu une vie Kurt ; au contraire, elle fut bien remplie.

Klas Ingesson (20 août 1968 – 29 octobre 2014)

Très franchement, qui mieux placé que Henrik Ekblom Ysten (Offside) pour en parler ?

Et aussi : Moustapha Zitouni, Vujadin Boškov, Andreas Biermann, Julio Grondona, Albert Ebossé, Andriy Husin…

Qu'est-ce qui empêche les footballeurs de faire grève ?

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