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- Journée mondiale contre les mutilations génitales
Top 11 : Fidèles castrées
Aujourd'hui, c'est la journée mondiale contre les mutilations génitales. Bien évidemment, le football n'échappe pas à cette terrible tragédie qui fait l'unanimité chez les pros comme chez les amateurs. Florilège non exhaustif du pire moment vécu par la gente masculine. Oui, même toi.
11 – Albert Acevedo, Universidad de Chile – Deportivo Lara (2-0), 13 février 2013
Être défenseur, c’est se mettre à la disposition de l’équipe pour empêcher, licitement, l’attaque adverse d’arriver à son terme. Cette mission, Albert Acevedo l’avait bien comprise lors du match de Copa Libertadores opposant l’Universidad de Chile aux Vénézuéliens du Deportivo Lara. Même si son équipe est devant au tableau d’affichage, l’international chilien voit ses partenaires en difficulté dès l’entame de la seconde période. En sauveur, il vient poser un tacle vers le frappeur, jambes écartées. La balle rebondit sur son corps, sa cage reste inviolée. Mais bizarrement, il reste au sol. Au vu du ralenti, les commentateurs s’expriment : « Oooooh ! Là, il a mal… Je te l’assure ! » On confirme aussi.
10 – Thiago Silva, Milan AC-Juventus de Turin (1-1), 25 février 2012
Ce qu’il faut bien assimiler dans ce sacrifice humain, c’est qu’il peut toucher aussi bien les joueurs lambda comme ceux de classe mondiale. Cette légère surprise du défenseur au moment du choc n’est donc pas liée à une faute d’inattention due à sa naïveté ou son manque d’expérience. C’est ce que peut nous confirmer un défenseur comme Thiago Silva, par exemple. Lors de sa période au Milan AC, O Monstro a dû monter dans les aigus lors d’une réception de la Juventus de Turin. Peu attentif, le Brésilien reçoit une grosse praline légèrement dévissée d’Arturo Vidal à l’endroit fatidique. Forcément, ça couple le souffle. Pour le retrouver, rien de tel qu’une petite séance de respiration pour femmes enceintes. Courage, Thiago.
9 – Xabi Alonso, Málaga-Real Madrid (0-4), 3 janvier 2012
Division des tâches ingrates oblige, la frappe dans les valseuses n’est pas réservée qu’aux défenseurs. En effet, il suffit d’une simple opposition faciale pour se retrouver très vite le nez dans le gazon. Et même chez les grands guerriers, la sensation reste impossible à contenir. Dans le stade de la Rosaleda, le Real Madrid mène largement à la marque contre Málaga. Sur un centre d’Albert Luque venu de la droite, Xabi Alonso contre la sphère avec ses bijoux de famille. Tenace, le bougre tient une poignée de secondes plié en deux avant de finalement céder sous le poids de la douleur au moment d’un arrêt de jeu. Pas très sympa, Luque y voit là un gain de temps. On aimerait bien le voir à la place de sa victime, rien que pour ça…
8 – Lisandro Magallan, Gimnasia-River Plate (0-0), 17 avril 2011
En voilà un qui doit sûrement se souvenir de ce match nul pourtant pas folichon entre le Gimnasia La Plata et River. Durant la seule saison de leur histoire où les Millonarios squattaient la Segunda B Nacional, les coéquipiers de Lucas Ocampos avaient eu la satisfaction de ne pas s’incliner à l’extérieur. Côté local en revanche, la plus grande des réussites était sans doute de terminer la rencontre sans blessés graves. Parce que cette tragédie aurait pu prendre forme au cours des arrêts de jeu de la première mi-temps, moment que choisit Damian Macaluso pour envoyer un missile afin de dégager en urgence. Problème : son coéquipier Lisandro Magallan, en perte d’appuis, se trouve sur la trajectoire du tir. Pas de pot, la balle vient impacter le point sensible de tout garçon normalement constitué. Au vu de son cri de douleur au ralenti, on imagine bien que le bazar a dû être secoué. Se faire fusiller à bout pourtant par son coéquipier, c’est souvent très gênant et douloureux. Encore plus ici.
7 – Daniele De Rossi, Inter Milan-AS Rome (0-0), 17 septembre 2011
Se faire tirer dans les parties intimes, d’accord, ça fait très mal. Mais quelle peut bien être la sensation de subir successivement deux attaques sur son bas-ventre ? Pour répondre à cette question, il faut s’adresser directement à Daniele De Rossi. Dans le choc opposant l’Inter Milan à son AS Rome en Serie A, le vice-capitaine giallorosso veut absolument conserver le point du match nul. À cet effet, le barbu s’engage pour contrer l’ultime tentative de Wesley Sneijder. La défense est parfaite, le mal est fait, mais l’action n’est pas pour autant terminée. Cherchant à retomber sur ses pattes, le Batave trouve un point d’appui sur l’organe génital du Romain et essuie malencontreusement ses crampons sur la surface glissante. Si les Italiens traînent souvent derrière eux le boulet du simulateur, cette action plaide largement à réviser les préjugés.
6 – Rigobert Song, Lens-La Corogne (3-1), 23 octobre 2002
Être victime d’une double agression des testicules, c’est franchement difficile à avaler. D’ailleurs, on se dit que la malchance atteint là son sommet. Et pourtant… Imaginez que dans un seul et même match, vous soyez victime de deux frappes vicieuses, vous amenant à crier deux fois de suite vos jurons et à observer le ciel comme si ce jour était maudit. Impossible ? Non. En tout cas, pas pour Rigobert Song. En phase de poules de la Ligue des champions, le RC Lens reçoit le très dangereux Deportivo La Corogne de Roy Makaay. Dangereux, surtout pour le Camerounais en fait, puisque les Sang et Or offriront à leur public un joli succès. Si ce bel exploit narré par le duo Rolland/Larqué ne vous intéresse guère, sachez que les cauchemars de Song se situent à 5’30 et 18’45. Un Lion ne meurt jamais, c’est vrai, mais il peut potentiellement finir castré.
5 – José Francisco Torres, Cruz Azul-Pachuca (2-1), 22 avril 2010
Sûrement le plus trash de tous. Dans cette rencontre comptant pour la finale aller de la Coupe des champions de la CONCACAF, le match aller se passe sans trop de débordements, et les locaux mènent au score à dix minutes du terme de la rencontre. C’est le moment choisi par Raúl Martinez pour littéralement péter les couilles. Lancé à pleine vitesse, le milieu défensif se rend coupable d’une faute horrible sur José Francisco Torres, lui aussi engagé dans un tacle glissé. Le ralenti est sans appel : choc frontal entre les deux hommes, sans omettre que le premier cité percute volontairement son adversaire à l’entrejambe. Carton rouge, c’est le minimum syndical. Ce qu’on aimerait savoir en revanche, c’est si sa cible s’est remise de cet attentat depuis.
4 – Phil Babb, Liverpool-Chelsea (1-1), 4 octobre 1998
Sentir arriver la castration par le biais d’un adversaire maladroit, voire de son propre coéquipier, c’est déjà dur à accepter. Mais alors, comment qualifier le fait de subir la sentence suprême par un choc avec un poteau ? De la bêtise ? De la malchance ? Sûrement un peu des deux. Dans la rencontre de Premier League entre Chelsea et Liverpool, Phil Babb a ému le temps de quelques minutes le stade d’Anfield Road. Non, l’Irlandais n’avait pas marqué le but victorieux pour son club, ni même sauvé un but sur sa ligne. Il a tout simplement tenté le tacle du désespoir, et il s’est complètement loupé. Mais alors complètement. Résultat, une énorme douleur à faire passer et un but de Pierluigi Casiraghi, manifestement insensible à la peine de son opposant. On savait que le jeu anglais était rugueux, mais à ce point-là…
3 – Emre Belözoğlu, Trabzonspor-Fenerbahçe (1-3), 6 mai 2012
Probablement la faute la plus légitime. Dans ce match de Süper Final en Turquie, Trabzonspor et Fenerbahçe se retrouvent peu après un match bien spécial. En effet, la fédé turque s’était personnellement chargée de prendre en main le cas Emre Belözoğlu, accusé d’avoir insulté Didier Zokora de « sale nègre » . Le milieu stambouliote avait souhaité remettre les choses en place juste après le match. « Dans le feu de l’action, on dit parfois de mauvaise choses. J’ai utilisé un mot stupide, mais il a aussi été insultant envers moi. Nous nous sommes excusés à peine cinq minutes après, puis on s’est tombés dans les bras à la fin du match. » Suspendu pour seulement 3 rencontres après ces propos racistes, le Turc allait enfin trouver un bon justicier en la personne de Didier Zokora himself. Et boum, un bon shoot dans les burnes, seulement sanctionné d’un carton jaune. Un rééquilibrage des comptes en règle.
2 – Scott Dann, Blackburn Rovers – West Bromwich Albion (1-2), 17 décembre 2011
Décidément, le championnat d’Angleterre est chargé en tortures inutiles. En pleine saison de Premier League, Blackburn est en danger, et seule une victoire contre son concurrent direct WBA peut lui permettre de sortir la tête de l’eau. Menés 1-0, les Rovers n’abdiquent pas et voient leurs efforts récompensés par une égalisation de Scott Dann. Toutefois, le défenseur central se blesse au moment du pion. Pas grave, il serre les dents pendant vingt minutes et n’est pas remplacé. Ce que Dann ne sait pas, c’est qu’il vient de se rompre un testicule. « Cela a été bien pire après. Scott souffrait beaucoup, explique son coach Steve Kean. Notre physiothérapeute n’en croit pas ses yeux. Il doit faire face à quelque chose qu’il n’a jamais vu durant toute sa carrière médicale. » La mésaventure coûtera six semaines d’arrêt à Dann et comble du mauvais sort, son équipe perdra cette rencontre (2-1). A-t-il réunifié sa paire depuis ? On l’espère sincèrement.
1 – Rasmus Munskind, FC Tallinn University-Paide Linnameeskond (4-0), 2013
Les gens normaux imaginent ce genre de choses possibles uniquement dans Didier ou un jeu vidéo. Mais là encore, la réalité dépasse la fiction. Dans ce match de coupe nationale estonienne, le quatrième buteur Rasmus Munskind écrit son nom dans le panthéon du football. Son fait d’arme ? Avoir marqué un but avec son jouet, oui messieurs. Certes, le joueur a peut-être marqué à son insu, et le dégagement raté du gardien y est pour beaucoup. Mais très honnêtement, on ne se lasse pas de regarder une telle merveille. Quand on y repense, Zlatan Ibrahimović devrait lui remettre personnellement le prix Puskás 2013, par pure solidarité masculine.
Bonus, pour relâcher la pression :
Rabuchin Menvol, AS Groville – FC Mufflins, dans un autre espace-temps
Par Antoine Donnarieix