Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (1000-991)

Fabrice Apruzesse
OM (2012)

Un ancien chauffeur-livreur, venu à Marseille pour encadrer les minots de la réserve et rien d’autre, qui se paye 17 minutes de jeu à Chaban-Delmas un soir de novembre 2012, dans une équipe de l’OM alors en dèche offensivement. À jamais le premier, mais aussi le dernier. Pour l’éternité.

Rodéric Filippi
Gazélec FC Ajaccio (2015-2016)

Pour sa barbouze, son Kangoo et sa simplicité anachronique, le temps d’une petite mais mémorable saison de Ligue 1 en 2015-2016, la seule et unique de l’histoire du Gazélec à ce niveau. Un symbole ? Le souvenir de ce match face à Nice, lors duquel il avait tout fait : but contre son camp, puis coup de casque victorieux, et un salto pour fêter ce qui allait être le premier succès du Gaz’ en première division. Le défenseur l’avoue lui-même : « Techniquement, j’ai des briques à la place des pieds » . Et le ballon rond, une fois qu’il a retiré ses crampons, lui sort vite de la tête : « Je me suis toujours fait tailler à cause de ça dans le monde du foot. Que ce soit mes coéquipiers ou mes coachs, à chaque fois qu’ils me parlaient d’un joueur j’étais largué, les gens ne comprenaient pas. Quand Jérémie Bréchet est arrivé au Gazélec, je ne savais pas qui c’était, alors que c’est quand même un mec qui a fait une grosse carrière. Déjà, je croyais qu’il s’appelait Brochet, et tout le monde me disait : « Mais, t’es pas sérieux, tu ne connais pas Bréchet ? » La seule chose que je me suis dit, c’est qu’il avait 35 ans et que j’espérais qu’il allait encore courir ! Bon après, quand on m’a expliqué son parcours, j’ai été plus impressionné. »

La réaction de Rodéric Filippi : « Ça me fait très plaisir que l’on ait pensé à moi pour figurer dans ce classement. Si on le regarde à l’envers, je suis deuxième, c’est pas mal ! »

Marcel Langiller
1926-1939

Un buteur fleurant bon le football en chemise et les archives grisonnantes. Surnommé « La Caille », Marcel Langiller n’a jamais eu de plomb dans l’aile, en témoignent ses pions disposés à Excelsior de Roubaix, à l’ASSE ou au CA Paris. Autant de souvenirs, que de raisons d’être présent dans ce classement.

Sébastien Roudet
1998-2019

Il aurait pu sauter la barrière en 2001, quelques semaines après avoir charmé Robert Louis-Dreyfus en faisant gicler l’OM de la Coupe de France avec Châteauroux. Sébastien Roudet, champion d’Europe U19 en 2000, avait alors 21 ans, un pied gauche en or et un caractère de héros. Bien heureux, le maestro d’Aubusson, fils d’un ouvrier qui a souvent peiné à comprendre comment un footballeur pouvait coûter aussi cher que son usine, n’a jamais perdu ces deux armes et a finalement eu son ticket pour la Ligue 1 en 2004. Direction Nice, d’où il repartira deux ans plus tard, laissant quelques bons souvenirs et quelques lucarnes nettoyées, avant d’enchaîner avec Valenciennes, Lens et Sochaux. Dingue de nature, gars simple et parfois déconnecté par l’évolution du foot, Roudet, qui aux dernières nouvelles bossait sur un projet de salle de réception, a passé sa vie à réfléchir vite et mieux. Un petit prince du foot de province.

La réaction de Sébastien Roudet : « Je suis très heureux de faire partie de ce classement et je vous en remercie… »

Helenio Herrera
1919-1945

L’histoire du football retient sa carrière d’entraîneur. Pourtant, avant de révolutionner son sport depuis le banc, Helenio Herrera a donné de sa personne sur les prés verts. Défenseur rugueux, l’Argentin naturalisé français acquiert la méthode du « verrou suisse » au Red Star, prémices de son Catenaccio tactique. Un melting-pot savoureux, pour celui qui décrochera notamment le championnat de France de la « Zone occupée » en 1941 avec le club de Saint-Ouen. La 996e place est sécurisée.

Serge Lenoir
1968-1980

Les joueurs de Cluedo ne sauront jamais qui a tué le Docteur Lenoir. Les mordus de D1 ne connaîtront jamais le véritable poste de Serge. Figure des 70s, identifié comme attaquant, Serge Lenoir a effectivement inscrit la bagatelle de 76 buts en 290 apparitions du côté de Rennes, Bastia et Brest. Mais loin de la surface adverse, le Breton s’est également distingué sur les ailes, au milieu de terrain (offensif et défensif) et…en tant que gardien. Malheureusement, dans ce classement, il ne bougera plus.

Alexy Bosetti
Depuis 2012

Avant d’être footballeur, Alexy Bosetti était surtout un ultra de l’OGC Nice pur jus – au sein de la fameuse Brigade Sud – qui a réalisé le rêve de tout supporter : enfiler la tunique de son club de coeur. Qu’importe qu’il n’ait pas comblé tous les espoirs placés en lui, et qu’on attende depuis 2015 qu’il remonte à la surface. On ne fera jamais plus niçois que lui, et pas uniquement pour les tatouages d’Albert Spaggiari et Jacques Médecin.

Dominique Casagrande
Nantes (1994-1996), PSG (1998-2001)

Les blessures font basculer des carrières. La rupture des ligaments croisés de David Marraud, en novembre 1994, aura permis à Dominique Casagrande de devenir pour l’éternité le gardien du FC Nantes de Coco Suaudeau champion de France 1995, lui qui était arrivé sur la pointe des pieds, quelques mois plus tôt en provenance de Muret (troisième division), pour débuter sa carrière pro à 23 ans et jouer les coiffeurs. C’est aussi lui, en 1996, qui sera poussé dehors au moment de l’explosion du toute jeune Mickaël Landreau, lui aussi après un pépin physique. Aux tournants de l’Histoire.

Stéphane Dedebant
1990-2001

Au début des années 1990, Stéphane Dedebant est un meneur fort prometteur, qui fait le bonheur de Caen et s’invite même en équipe de France A’. Mais des blessures le coupent dans son élan et il connaît par la suite trois relégations successives en D2, avec Malherbe (1997), Châteauroux (1998) et Sochaux (1999). Au moins, là, on sait qu’il ne tombera pas plus bas que la 992e place.

Yann Bodiger
Depuis 2014

Une prémonition : celle de son entraîneur, Pascal Dupraz, persuadé qu’il sera le héros du soir. Une inspiration : ce coup-franc excentré, expédié du gauche en pleine lucarne à dix minutes du coup de sifflet final. Et une concrétisation : celle de permettre à son club formateur, Toulouse, d’arracher un maintien longtemps inespéré à Angers (2-3). Rien que pour cela, les supporters violets n’oublieront jamais Yann Bodiger.

La réaction de Yann Bodiger : « Énorme ! Très content d’être dans ce gigantesque top ! En partant de la fin, c’est une belle performance ! Merci à So Foot d’avoir pensé à moi. »