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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (960-951)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#960 - Rafik Saïfi

Rafik Saïfi
Troyes (1999-2003), Istres (2004-2005), Ajaccio (2005-2006), Lorient (2006-2009)

Devenir un symbole national n’est pas donné à tout le monde. Pourtant, c’est bel et bien le destin qu’a choisi d’emprunter Rafik Saïfi. Digne successeur de Rabah Madjer, Moussa Saïb et Abdelhafid Tasfaout, l’attaquant algérois a effectivement su hisser son rêve de sa terre natale, à une honorable carrière en France. Un véritable exploit, lancé en 1999, alors que l’Algérie s’embrasait dans une interminable guerre civile, sans issue, ni espoir pour ses citoyens. Débarqué à Troyes, Saîfi fait ainsi rapidement valoir son surnom de « Scorpion », symbole d’une vitesse de dribble saisissante et d’une facilité certaine à s’extirper des défenses adverses. S’en suivront Istres, Ajaccio et Lorient, soit autant de petits poucets que de clubs de l’ombre, pour 248 rencontres et 45 buts inscrits dans l’élite hexagonale. Suffisant pour arracher un sourire aux nostalgiques supporters algériens et rappeler à ceux de l’ESTAC qu’en 2003, ils ont pu assister à un chef d’œuvre.

#959 - Abdallah Liégeon

Abdallah Liégeon
Monaco (1981-1987), Strasbourg (1988-1989)

À l’aube des années 1980, Abdallah Liegeon se muait en précurseur d’un style de jeu moderne, sans trop le savoir. Atteignant à peine le mètre 75, le défenseur central débarque à Monaco au mois de juillet 1981, en provenance de Besançon, élu par son futur entraîneur Gérald Banide. Le technicien monégasque s’amourache en effet de cette curiosité footballistique, bien trop petite pour un rôle de stoppeur mais impressionnante de technique. Loin des positions fixes de l’époque, Liegeon ne s’embarrasse alors aucunement balle au pied. Conscient de ses lacunes physiques, l’intéressé n’hésite jamais à esquiver le duel, pour s’élancer loin de sa surface, dans de longues enjambées, à l’assaut des buts adverses. Le rôle de box-to-box, quasi-inexistant dans l’Hexagone, fait ainsi une apparition progressive, porté par la créativité du moustachu. Inventif sur le pré, le natif d’Oran disputera 114 rencontres de D1 avec l’ASM, avant d’être poussé sur le banc par l’émergence du rigoureux Claude Puel et d’achever sa carrière près de chez lui, à Strasbourg.

#958 - Fabien Lemoine

Fabien Lemoine
Rennes (2007-2011), Saint-Étienne (2011-2017), Lorient (2020-2022)

On se souviendra de Fabien Lemoine pour beaucoup de choses. Pour ses premiers pas sous le maillot du Stade rennais au tournant des années 2007 et 2008, par exemple, le milieu breton se révélant comme un joueur de l’ombre très précieux au sein de l’équipe de Guy Lacombe. Pour son premier but en Ligue 1, un pétard dans la lucarne de Stéphane Cassard, aussi. Pour sa longévité dans l’élite hexagonale, surtout, avec plus de 300 apparitions avec Rennes, Saint-Étienne et Lorient. Pour ses cheveux blancs précoces, un peu. Puis, il y a ce 14 août 2010. Dans le premier quart d’heure d’un Nancy-Rennes comptant pour la deuxième journée, Lemoine s’effondre sur la pelouse synthétique de Marcel-Picot après avoir été percuté par le genou de Reynald Lemaître dans les airs. « J’avais du mal à bouger mes mains, mes bras… Dans le vestiaire mon ventre était dur. Comme congelé, racontera-t-il trois semaines plus tard à Ouest-France. Dans les vap’, j’ai demandé de prévenir ma femme et au médecin du club de me tenir la main. »

Le diagnostic tombe au CHU de Nancy, il est victime d’un éclatement du rein droit en deux parties. Son état s’aggravant dans la semaine, l’opération s’impose pour le retirer. « Ce qui m’est arrivé est un truc de fou. Du jamais vu dans le foot. Pour fracturer un rein, il faut y aller quand même, continue-t-il dans le quotidien breton. Dans les tous premiers jours, j’ai pensé au foot. Je me suis dit : j’arrête tout. Je ne veux pas y rester sur un terrain. Je vais faire autre chose… » Oui, mais non : cinq mois après son accident, Lemoine, un rein en moins, retrouve la Ligue 1 en entrant dans une fin de partie morose contre Valenciennes, dans le brouillard, au stade de la route de Lorient. Dans le temps additionnel, le milieu frisé signe une passe décisive en trouvant la tête de Jean-Armel Kana-Biyik sur corner, le seul but du match, celui de la victoire. Pour une fois, le passeur est davantage fêté que le buteur, par le stade tout entier et ses coéquipiers. « L’un des plus beaux jours de ma vie » , glissera-t-il en zone mixte dans la foulée. Le premier jour du reste d’une belle carrière, aussi.

La réaction de Fabien Lemoine : « Merci pour cette info ! »

#957 - Jacques Abardonado

Jacques Abardonado
Marseille (1998-2001), Lorient (2001-2002), Nice (2002-2008), Valenciennes (2008-2010)

Le dernier match entre l’Olympique de Marseille et l’OGC Nice au Stade Vélodrome l’a rappelé : les deux clubs ne s’apprécient pas beaucoup. Pourtant, un homme a réussi l’exploit de se faire apprécier par les deux camps : Jacques Abardonado. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas aimer Pancho, ses cheveux mi-longs et sa rudesse défensive. S’il fallait partir à la guerre avec l’un de leurs joueurs, il y a fort à parier que les Niçois l’auraient choisi. Et tant pis si c’est un vrai minot, né à Marseille, passé par Endoume avant de débuter en pro à l’OM. Dans une interview à So Foot, Abardonado avait confié que son père avait annoncé la couleur à ses trois fils : «  Vous deviendrez musiciens ou footballeurs.  » Si ses frères ont choisi la première option – l’un est guitariste de Kendji Girac – Pancho a pris la deuxième voie. Et il était prêt à tout pour réussir : « Les anciens me disaient toujours : « Tu joues comme tu t’entraînes » » . Autant dire qu’il valait mieux se rendre à l’entraînement avec les protège-tibias.

#956 - Victor Agali

Victor Agali
Marseille (1996-1997), Nice (2004-2005)

À l’été 2004, Victor Agali n’en mène pas large. Licencié par son club, Schalke 04, pour avoir refusé de s’entraîner, mis au ban de sa sélection nationale, l’attaquant nigérian croise Gernot Rohr par hasard à l’aéroport de Nice. Le technicien allemand le convainc de le rejoindre au Gym. Les éléments semblent réunis pour que cette petite histoire tourne au flop et que le gamin d’Okpanam retombe vite dans l’oubli. Il parvient au contraire à laisser un joli souvenir dans la mémoire des supporters azuréens. Le 2 octobre 2004, alors que l’AS Monaco surclasse son voisin dans le derby (3-0 à l’heure de jeu), l’ancien du Hansa Rostock sort de sa boîte. Le héros du soir plante un triplé en l’espace de neuf minutes et propulse l’OGCN vers un inoubliable succès à Louis-II (3-4). Le Super Eagle mérite totalement sa place dans le nid des Aiglons.

#955 - Nolan Roux

Nolan Roux
Brest (2010-2012), Lille (2012-2015), Saint-Étienne (2015-2017), Metz (2017-2018), Guingamp (2018-2019), Nîmes (2020-2021)

C’est l’histoire d’un mec qui ne rêvait pas de finir pro, qui a grandi en regardant son père enfiler les buts comme on enchaîne les M&M’s au cinéma et qui s’est retrouvé un jour sous les projecteurs, à Brest, à la fin des années 2000. Nolan Roux avait alors 21 ans et a été propulsé coqueluche d’une ville qui retrouvait pour la première fois la Ligue 1 au XXIe siècle. La suite ? Une saison folle dans l’élite, un transfert avorté à Schalke 04, quelques buts à Lille, quelques autres à Saint-Étienne, à Metz, à Guingamp, à Nîmes et le voilà, à 34 ans, tranquille à Châteauroux, en National 1. Reste que Nolan Roux restera avant tout un souvenir. Celui d’un type détaché de son milieu, porté par un mental béton et un désir : que le foot ne perde pas son instinct.

Retrouvez la grande interview de Nolan Roux sur sofoot.com.

#954 - Gilles Hampartzoumian

Gilles Hampartzoumian
Cannes (1988-1989 puis 1993-1996 et 1997-1998), Lille (1996-1997)

Il était temps qu’un représentant de la diaspora arménienne apparaisse dans ce Top. Qui se souvient des tacles de Gilles Hampartzoumian, défenseur rugueux des nineties à la dégaine cubique ? Il compte moins de 100 matchs de D1 au compteur, mais il a tout connu, ou presque, avec l’AS Cannes, des débuts de Zinédine Zidane à la montée dans l’élite. Gilles était un beau bébé (1,76 mètres et 80 kilos à 23 piges) que l’on enverrait immédiatement à la salle de muscu aujourd’hui, mais surtout une formidable machine à punchlines, comme il avait pu le montrer dans la rubrique Qu’est-ce qu’ils footent de So Foot en 2008. « Je n’étais pas gros, vous rigolez. Physiquement, j’étais un monstre. J’étais le joueur le plus rapide du championnat, assurait-il. Je courais le 100 mètres en 10’97. Et attention, avec les chronos de l’époque, pas ceux de maintenant. Vous me mettez les cuisses de Lizarazu et les miennes à 20 ans, franchement je l’enfume. C’est bien simple, dès qu’il y avait un cador du championnat en face, style Cocard, Dugarry ou Ginola, Luis me mettait dessus et il finissait dans ma poche. Je n’avais peur de personne. »

Ses six blessures au genou ? Il a une explication : « J’étais trop puissant, tout simplement. Mon corps n’a pas supporté. » Il a en revanche supporté quelques dérives, mises en lumière par un contrôle positif au cannabis en octobre 1995, ce qui lui vaudra deux petits mois de suspension. Il boucle son aventure en D1 dans le Nord, à Lille, par une relégation. À la fin des années 2000, ce bon vieux Gilles se vantait de ne rien faire et dégustait des matchs en se rappelant du bon vieux temps. « Franchement, si j’avais 20 ans aujourd’hui, je serais milliardaire. Aujourd’hui, les jeunes, faut les faire jouer si on veut les vendre. À mon époque, c’était les vieux d’abord. Quand je vois des mecs comme Clerc… Mais moi, des Clerc, j’en avais un dans chaque jambe ! En qualités intrinsèques, j’étais aussi fort que Thuram. Mais attention, je ne veux pas me comparer à lui. » Avant de conclure : « Le ballon, c’est un milieu spécial, vous savez. On est vite oublié. » Pas au point de ne pas figurer dans ce top 1000 à une très honorable 954e place.

#953 - Saber Khlifa

Saber Khlifa
Evian TG (2011-2013), Marseille (2013-2014)

Du passage de Saber Khlifa – ou Khalifa, à vrai dire, on n’a jamais su comment l’orthographier – en Ligue 1, on retiendra un geste. Fou. Démentiel. Un lob surpuissant de… 64 mètres, qui trompe un David Ospina sidéré et donne encore plus d’ampleur à la victoire d’Evian face à Nice (4-0), en mai 2013. L’international tunisien s’offre ainsi le trophée du « plus beau but de l’année » et file à Marseille. Où, hélas, il ne réussit pas franchement à faire frissonner les habitués du Vélodrome.

#952 - Armand Penverne

Armand Penverne
Reims (1947-1959), Limoges (1960-1961)

À l’évocation du Stade de Reims, se rattachent très vite les succès des décennies 1950 et 1960. Et à ces périodes fastes, les noms de Raymond Kopa et Just Fontaine. Pourtant, derrière ces deux illustres figures, celle d’Armand Penverne ne fait pas tâche, loin de là. Milieu de terrain travailleur, le Morbihannais de naissance devient rapidement un incontournable des Rouge et Blanc, assurant les arrières des artistes installés en attaque. Titulaire inamovible sous les ordres d’Albert Batteux (331 rencontres de première division), Penverne fait la pluie et le beau temps en Champagne. Privé de finale de C1 en 1956, contre le Real Madrid, pour cause de blessure, il se rattrape au printemps 1959, inscrivant le but décisif des siens en demies. Avant de s’incliner, de nouveau, face aux Merengues (2-0). Un déchirement complet, précipitant la fin de son aventure rémoise, un passage mitigé à Limoges et une retraite annoncée deux ans plus tard. L’ingratitude du football.

#951 - Eddy Capron

Eddy Capron
Nantes (1990-1997), Rennes (1997-1999), Sedan (1999-2003), Le Mans (2003-2004)

Il n’est pas le premier nom que l’on retient quand on pense au FC Nantes champion de France 1995, mais Eddy Capron s’est fait une place dans l’histoire du club canari (plus de 130 matchs) et de la première division française (269 apparitions). Le défenseur central a joué son rôle, en faisant ce qu’il sait faire, dans la conquête des hommes de Coco Suaudeau. Il aura davantage marqué les esprits du côté de la Maison Jaune que chez l’ennemi rennais, ou bien à Sedan ou au Mans, où il a terminé sa carrière en toute discrétion. Reste qu’il a surgi au bon moment pour devenir le premier buteur dans le nouveau stade Louis-Dugauguez. Pour ne rien gâcher, il ne se prenait pas pour un autre. « Honnêtement, quand j’ai quitté le FCN en 1997, j’avais l’impression de ne pas savoir jouer. Comme beaucoup de joueurs à Nantes, j’avais été formaté pour jouer pour ce club. J’avais beau faire le double d’efforts, je n’y arrivais pas. Et ça vient probablement du fait que, avec Nantes, on jouait pour et avec nos partenaires. Sans Makelele et Ferri, par exemple, je n’étais rien. L’addition d’individualités faisait la force du collectif, expliquait-il à So Foot en 2017. Il faut dire ce qui est : je n’étais pas le plus talentueux de mon époque, mais j’ai pu m’exprimer pleinement au sein d’un collectif parfaitement rodé. »

La réaction d’Eddy Capron : « Salut Jérémie, c’est une blague !? (smiley mort de rire). Carrément ! Merci. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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