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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (920-911)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#920 - Sékou Touré

Sékou Touré
Alès (1958-1959), Sochaux (1959-1960), Montpellier (1961-1962), Grenoble (1962), Nice (1962-1963), Nîmes (1963-1964)

Sékou Touré, côté pile : six clubs différents avec lesquels il a scoré en première division, une saison 1961-1962 de folie avec 25 caramels en seulement 36 rencontres et un titre de meilleur buteur du championnat pour l’Ivoirien d’un mètre 65, ce que seuls trois autres Africains réussiront (les Sénégalais Jules Bocandé, Mamadou Niang et Moussa Sow). Il inscrira au total la bagatelle de 45 pions en 61 apparitions sous le maillot du Stade Olympique Montpelliérain (ancêtre du MHSC) et s’éteindra le 2 avril 2003, à 68 ans. Sékou Touré, côté face : un attentat en bonne et due forme sur Just Fontaine, le 20 mars 1960 lors d’un Sochaux-Reims, qui écartera le goleador français des terrains jusqu’en décembre (double fracture de la jambe gauche) et participera surtout à mettre un terme prématurée à la glorieuse carrière de « Justo », en 1962. « C’était une époque où tu pouvais changer l’issue d’un match avec ce genre de « blessure », faute de remplaçants. Tiens, par exemple, moi, j’ai eu la jambe cassée en mars 1960 par un autre avant-centre que je n’aurais jamais dû croiser, a priori » , témoignait amèrement Fontaine pour So Foot, en 2014. La fameuse faute d’attaquant, un concept qui ne date pas d’hier.

#919 - Martin Braithwaite

Martin Braithwaite
Toulouse (2013-2017), Bordeaux (2018)

Coupe afro, dreadlocks ou encore cheveux rasés de près : Martin Braithwaite a des choix capillaires très changeants. Mais sa place dans le cœur des supporters toulousains, elle, reste intacte. Aussitôt arrivé, le Danois n’a aucun mal à être adopté par les habitués du Stadium, qui affectionnent son goût de l’effort, sa combativité… et sa faculté à être décisifs dans les matchs qui comptent. Au sein d’un TFC brinquebalant, plus souvent engagé dans d’éprouvantes luttes pour le maintien que calé dans le ventre mou, l’attaquant scandinave est l’un des rares piliers sur lesquels il est possible de se reposer. Pascal Dupraz donne même le brassard de capitaine à celui qui tiendra un rôle-clé dans la folle opération maintien de 2016. Nul doute que le natif d’Esbjerg, devenu depuis persona non grata au Barça, doit parfois repenser avec nostalgie à ses années haut-garonnaises.

#918 - Gaël Danic

Gaël Danic
Rennes (2000-2002), Guingamp (2002-2003), Troyes (2005-2007), Valenciennes (2008-2013), Lyon (2013-2015), Bastia (2015-2017)

Pendant ses jeunes années en centre de formation de Rennes, Gaël Danic est parfois tenu à l’écart du onze de départ. En cause : son gabarit, jugé trop frêle par ses entraîneurs. Cela n’empêche pas le Vannetais, son pied gauche soyeux et sa vision aiguisée du jeu de disputer 338 matchs dans l’élite du football français. Au pic de sa forme, le milieu offensif fait les beaux jours de Valenciennes. Son influence sur le collectif nordiste n’échappe par à l’OL, qui l’attire en 2013. Ce transfert restera un flop, mais l’ex-Troyen ne le regrette absolument pas. « Ma plus grande fierté est d’avoir signé à Lyon à l’âge de 32 ans, alors qu’on considère qu’à 30 ans, les joueurs sont has-been. Ça s’est passé moyennement, mais c’était une mise en danger et si c’était à refaire, je le referais » , avoue-t-il au Télégramme. Le goût du risque.

#917 - Serge Dellamore

Serge Dellamore
Sedan (1968-1971 puis 1972-1973), Paris FC (1973-1974), Nîmes (1974-1978)

En plus d’avoir un blase très sexy, Serge Dellamore fait partie de ces joueurs qui ont passé la quasi-intégralité de leur carrière en première division. Lui n’a pas attendu d’avoir 20 ans pour découvrir l’élite du football français. Après l’avoir supervisé à plusieurs reprises, Louis Dugauguez, le coach de Sedan, se pointe chez le jeune garçon de 16 ans, en Lorraine, pour lui annoncer son envie de le voir évoluer avec les Sangliers. Un rêve éveillé pour ce gamin doué, et dont la précocité lui permet de faire ses débuts en D1 dès ses 18 piges. D’entrée, il s’impose comme un titulaire indiscutable dans l’équipe sedanaise, dont il fait le bonheur pendant un quinquennat en plantant 46 buts en une centaine de rencontres, dont 16 lors de l’exercice 1971-1972. Il n’en faut pas plus pour que l’attaquant tape dans l’œil des grosses écuries, et c’est au Paris FC qu’il atterri, le club francilien dépensant même 35 millions d’anciens francs pour l’attirer dans ses filets. Loin de son premier amour ardennais, celui dont le pêché mignon était de marquer… des corners rentrants continue de s’amuser pendant quelques années au plus haut niveau avec Nîmes, où il pose ses valises au milieu des années 1970. Pas de titre majeur dans sa besace (champion de D2 avec Sedan en 1972, quand même), mais des buts et de beaux souvenirs.

#916 - Carlos Eduardo

Carlos Eduardo
Nice (2014-2015)

Le souvenir du dernier quintuplé en Ligue 1 commençait doucement à se dissiper, quand Carlos Eduardo est sorti de sa boîte. Ce 26 octobre 2014, le Brésilien accomplit ce que le championnat de France n’avait plus vu depuis trente ans en marquant à cinq reprises lors d’une démonstration de force face à Guingamp (2-7). Un match au cours duquel il inscrit la moitié de la totalité de ses buts sous le maillot de l’OGC Nice, où il ne restera qu’une seule saison. Dépité, le gardien adverse Jonas Lössl en jettera ses gants à la poubelle. « Je ne dirais pas que je me sentais intouchable, mais j’avais quand même la sensation d’être touché par la grâce de Dieu ce soir-là ! » , glissera-t-il à So Foot. Sachez qu’il court toujours en ce moment, à 32 ans, étant sous contrat avec Botafogo.

#915 - Salah Assad

Salah Assad
Mulhouse (1982-1983), PSG (1983-1984)

Le Paris Saint-Germain et la Ligue 1 n’ont pas attendu Ronaldinho pour voir des virgules. Bien avant le Brésilien il y a eu Salah Assad et son El Ghoraf, ancêtre de l’elastico. Malheureusement, le PSG – qui rêvait d’une association avec Mustapha Dahleb – n’a pas eu la meilleure version du Rouget puisqu’il n’a pu disputer que neuf rencontres lors de son unique saison dans la capitale en raison d’un genou abîmé. Un an plus tôt, Mulhouse s’est en revanche régalé avec l’attaquant algérien, auteur de 13 buts en seulement 26 rencontres de Division 1, soit plus que Alain Giresse, Delio Onnis ou encore Dominique Rocheteau. Et ce, alors que l’équipe de Jean-Marc Guillou, promue, n’est jamais sortie de la zone de relégation. À Mulhouse, que Salah Assad a rejoint après avoir obtenu une dérogation auprès du président Chadli Bendjedid pour lui permettre de quitter le pays avant ses 28 ans – la révélation du Mondial 82 ne s’est pas contentée de faire des virgules et de rendre fous les défenseurs adverses, Assad a aussi tourné, comme nombreux de ses coéquipiers, dans le téléfilm « Trois morts à zéro » avec Guy Marchand qui a pour synopsis : « Les joueurs d’une équipe de football deviennent la cible d’un mystérieux tueur. » Décidément, Ronaldinho lui a tout copié en jouant plus tard dans Trois Zéros.

#914 - Omar Sahnoun

Omar Sahnoun
Nantes (1972-1979), Bordeaux (1979-1980)

« Un Zidane avant l’heure » , dira de lui Michel Platini. Qu’ajouter après ça ? Formé à Beauvais, Omar Sahnoun se révèle au grand jour avec le FC Nantes, inscrivant notamment 15 buts sur la route du titre en 1975-1976. Habile techniquement, il rayonne à côté de Henri Michel. Contraint de mettre sa carrière sur pause pendant plusieurs mois en raison d’un malaise cardiaque en 1977, Sahnoun succombera malheureusement à une nouvelle attaque en 1980, à seulement 24 ans. Preuve qu’il n’a pas été oublié, un stade porte son nom à Beauvais. Et cette place dans un top 1000 est amplement méritée.

#913 - Ousmane Dembélé

Ousmane Dembélé
Rennes (2015-2016)

Dire que le championnat de France aurait pu ne jamais connaître Ousmane Dembélé. À l’été 2015, la jeune pépite rennaise boude dans son jardin familial en Normandie, où il s’entraîne, alors que Philippe Montanier et son staff préfèrent prendre leur temps avant de le lancer dans le grand bain. Le gamin est même annoncé au Red Bull Salzbourg ou encore à Benfica, mais le début de son histoire s’écrira finalement chez les Rouge et Noir. Elle sera aussi courte qu’intense : de ses débuts dans l’élite en novembre 2015 à son départ pour Dortmund un peu plus de six mois plus tard, Dembélé a fait tout ce qu’il faut pour se présenter au monde du football. Douze buts, cinq passes décisives et des grands frissons pour régaler les amoureux du Stade rennais. Dès sa première titularisation contre Bordeaux, il trouve le chemin des filets. Le début de la folie « Dembouz » dans l’Hexagone, où il se fait un peu plus remarquer à la fin de l’hiver en signant un triplé d’anthologie dans le derby contre Nantes, puis en réalisant une performance XXL lors d’une démonstration bretonne au Vélodrome. L’attaquant de 18 ans sème un vent de fraîcheur sur la Ligue 1 : il ne sait pas s’il est droitier ou gaucher (non, non, ce n’est pas juste une punchline sortie du tube de Vegedream), il saute dans les bras d’une trentaine de supporters rassemblés dans un contre-parcage derrière la main courante après un pion à Guingamp, et semble se balader sur les pelouses de L1 comme il le ferait dans son quartier. Il tire finalement sa révérence en claquant un doublé contre Reims, avant de disparaître lors des six dernières rencontres de la saison, avec son futur transfert à Dortmund qui lui trotte dans la tête. C’est donc ça, une étoile filante.

#912 - Dimitri Liénard

Dimitri Liénard
Strasbourg (2017-)

Dimitri Liénard ne pensait jamais pouvoir fouler un jour une pelouse de Ligue 1. Que ce soit à 15 ans lorsqu’il s’est fait recaler par Sochaux. Ou à 24 ans lorsqu’il évoluait en CFA du côté de Mulhouse et jonglait avec un boulot à Valdoie où il devait se lever à 6h du matin pour remplir le rayon liquide. Sauf que le destin en a voulu autrement. Recruté par Strasbourg, alors en National, Dimitri Liénard participe à la remontée du club alsacien jusqu’en Ligue 1. Un championnat qui ne sera pas trop grand pour sa patte gauche. À l’image de ce coup franc envoyé en pleine lucarne lors de l’avant-dernière journée du championnat pour offrir la victoire au Racing à la dernière seconde face à l’Olympique Lyonnais, et surtout le maintien dans l’élite. Si Strasbourg est désormais plus proche de l’Europe que de la zone de relégation, c’est en grande partie grâce à Liénard qui était là en National et qui sera là en Coupe d’Europe.

#911 - Étienne Sansonetti

Étienne Sansonetti
OM (1958-1963), Valenciennes (1964-1965), Angers (1965), Ajaccio (1967-1969 puis 1970-1972)

Le nom chantant d’Étienne Sansonetti sera à jamais associé à l’AC Ajaccio. Révélé à l’OM, où il jouera cinq saisons mais seulement deux en D1 (36 matchs en 1958-1959 puis 1962-1963), le Marseillais de naissance enchaînera par la suite à Valenciennes et Angers. Pourtant, c’est bien à l’ACA qu’il laissera sa plus belle impression, à partir de 1967, terminant meilleur buteur du championnat (26 realisations), dès sa première saison. Le Roi Sanso reste ainsi, et à ce jour, le seul joueur évoluant dans un club corse à être parvenu à pareil exploit dans l’histoire du football français. Disputant 125 rencontres en quatre ans, entrecoupés d’un passage furtif à Monaco, le goleador a donc marqué son passage acéiste au sens propre comme figuré. On lui pardonnerait presque ses piges à Bastia et au Gazélec.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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