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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (850-841)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#850 - Téji Savanier

Téji Savanier
Nîmes (2018-2019), Montpellier (2019-)

« Jusqu’à très tard, je n’ai pas regardé de match à la télé. Ça ne m’intéressait pas. Le foot, j’y jouais tout le temps, mais je n’avais pas de grands rêves. C’était juste un sport cool, dans lequel je me débrouillais pas mal. » Alors, un jour de 2007, Téji Savanier a accepté de rejoindre le centre de formation de Montpellier avec son pote de toujours, Hugo Rodríguez. Détail : le gosse de la cité Gély avait des kilos en trop, « une vie de gitan » , mais aussi – et surtout – un pied en or. Pas suffisant pour attraper un contrat pro dans le club de sa vie, mais bien assez pour aller tracer sa route ailleurs. À Arles, d’abord, puis à Nîmes, avant de revenir briller à Montpellier. Voilà maintenant cinq saisons que Savanier régale la Ligue 1 à coups de frappes illisibles et d’étincelles techniques. Son ancien formateur à Montpellier, Thierry Laurey, le résumait ainsi un jour avec justesse : « Téji sait tout faire : jouer long, court, dans la profondeur, éliminer par le dribble, percuter, trouver un une-deux… Contre un tel joueur, il n’y a aucun remède miracle. Quand il a le ballon, il peut tout se passer, car il réfléchit vite et bien. Ce n’est pas quelqu’un qui va s’en sortir sur sa vitesse, mais parce qu’il sait éviter, effacer un joueur sur trois mètres carrés et sortir une diagonale impeccable dans la foulée. Face à ça, tu ne peux parfois rien faire, et il faut l’accepter. En plus, il a une qualité rare : il ne se regarde pas jouer. Il ne fait pas un geste pour faire le geste. Tout ce qu’il fait est efficace et en accord avec le jeu. » Téji Savanier fait surtout tout ce qu’il fait avec simplicité tout en continuant à tuer ses journées d’été au camping, entre la pétanque et le barbecue. Sa plus grande force est sans doute là : qui peut détester un super-héros en claquettes ?

#849 - Patrick Delamontagne

Patrick Delamontagne
Rennes (1974-1975 puis 1976-1977 et 1990-1992), Laval (1978-1980 puis 1984-1987), Nancy (1980-1982), Monaco (1982-1984), OM (1987-1988)

Patrick Delamontagne est indissociable des grandes heures du Stade lavallois, avec qui il a vécu une grande histoire d’amour, entrecoupée de piges plus anecdotiques à Nancy et Monaco. Numéro 10 sur le dos, «  le Platini de Le Basser  » avait évidemment droit à un traitement de faveur de la part des équipes adverses. « J’avais toujours un mec au marquage. À l’époque, on jouait souvent en 4-3-3 et le 10 était pris par le 6 d’en face. Il y avait des sangsues » , nous confiait-il. Cela n’a pas empêché le milieu offensif breton de poser 39 pions en D1 sous le maillot mayennais, en accrochant Nîmes, Bordeaux, Marseille, Lyon, Metz ou encore le PSG à son tableau de chasse. Il a logiquement servi de modèle à son frère Laurent, avec qui il a joué lors de son deuxième passage à Rennes. Un exemple à 59 buts dans l’élite tous clubs confondus. Au sommet, Delamontagne.

#848 - Wahbi Khazri

Wahbi Khazri
Bastia (2012-2014), Bordeaux (2014-2016), Rennes (2017-2018), Saint-Étienne (2018-2022), Montpellier (2022-)

Le 25 septembre dernier, après une défaite 3-0 des Stéphanois à domicile face à Nice, Wahbi Khazri réagissait en exhortant son équipe à « se mettre les doigts dans le cul pour bosser et en faire beaucoup plus  » . La rédaction de So Foot se caractérisant par un travail méticuleux associé à un humour facile, nous avons trouvé la sentence amusante. Et avons rédigé un papier dans lequel des spécialistes donnaient leur point de vue sur la question. Depuis, Wahbi Khazri ne veut plus nous parler, et cela nous attriste. Pour une rédaction comme la nôtre, être coupé d’un attaquant facturant la bagatelle de 69 buts en 9 saisons, sans compter l’exercice en cours, est pénalisant. Wahbi Khazri est un personnage, une figure importante de notre championnat à qui nous présentons nos excuses, si notre article l’a blessé. Allez, viens Wahbi, on fait la paix.

#847 - Nordine Kourichi

Nordine Kourichi
Valenciennes (1976-1981), Bordeaux (1981-1982), Lille (1982-1986)

Avant d’écrire l’histoire de l’Algérie aux Coupes du monde 1982 en 1986, Nordine Kourichi s’est bâti une réputation du côté de Valenciennes. « On nous appelait les « smicards » mais c’était une belle époque » , racontait le défenseur à But. « La Girafe » règne dans les airs, marque jusqu’à six buts en 1979-1980 et malmène les attaquants adverses. Bernard Lacombe compris. « Nordine Kourichi m’avait fait la misère une fois, témoignait-il sur ARL. Il jouait à Valenciennes. On s’était un peu siphonnés. Je lui avais donné un grand coup dans la poitrine. Il n’avait même pas bougé. Il m’avait mis par terre. » Recruté par Aimé Jacquet à Bordeaux, Kourichi passe une saison en Gironde avant de revenir dans le Nord, au LOSC.

« Me retrouver à Bordeaux dans une grande équipe, ça a été pour moi une grande fierté. Mais au bout d’un an, j’avais un manque de confiance en moi, parce que je n’avais pas pu mettre mes qualités au service du collectif. Lille m’avait demandé de venir, en sachant que les Girondins allaient recruter Raymond Domenech et Leonard Specht, j’ai préféré partir. » Chez les Dogues, le gaillard doit parfois s’entraîner sur un terrain en terre battue. Mais il retrouve assez de continuité pour passer sans trembler la barre des 200 matchs dans l’élite.

La réaction de Nordine Kourichi : « Quand on est à la fin de votre classement, c’est qu’on est les plus faibles ? (Rires.) J’ai vécu une superbe carrière, avec de très bons entraîneurs et j’ai même pu jouer avec mon idole Marius Trésor. Le surnom de La Girafe, ça vient de Jean-Michel Larqué qui l’avait écrit dans Onze Mondial. Depuis, je le cherche, mais il se cache. (Il se marre.) Le foot n’était pas le même à l’époque, il n’y avait pas de préparateur physique, c’était un autre monde, une aventure humaine. Ça a beaucoup évolué, mais je continue de suivre tous les championnats. Aujourd’hui, je suis en vacances à vie, si vous voyez ce que je veux dire. »

#846 - Mevlüt Erding

Mevlüt Erding
Sochaux (2005-2009), PSG (2009-2012), Rennes (2012-2013), Saint-Étienne (2013-2015), Guingamp (2016), Metz (2016-2017)

Avoir Mevlüt Erding titulaire dans son équipe, c’est l’assurance d’avoir un attaquant capable de planter 10 buts sur une saison. C’est en tout cas ce que l’international turc a fait à deux reprises avec son club formateur de Sochaux, mais aussi avec Rennes, Saint-Étienne et surtout avec le Paris Saint-Germain où il a claqué 15 buts lors de sa première saison dans la capitale où il a formé un joli duo avec Guillaume Hoarau. Les deux hommes sont d’ailleurs à l’origine de la victoire face à l’OM en 2010 – la première au Parc des Princes depuis 2004 – avec un but chacun dont l’ouverture du score de Mevlüt Erding en renard des surfaces qui s’en va soulever son maillot devant le virage pour laisser entrevoir son tee-shirt où il est écrit « Paris est magique » , histoire de se faire définitivement adopter par les supporters parisiens dont lui-même faisait partie enfant. Parti tenter sa chance en Allemagne, Erding est finalement revenu dans l’Hexagone pour planter quelques pions avec Guingamp et Metz – avec notamment un triplé contre Nantes – sans toutefois atteindre cette barre des 10 buts. Dommage, il aurait ainsi pu faire partie du club des 100 buts en Ligue 1, lui qui est resté bloqué à 92.

#845 - Bruno Carotti

Bruno Carotti
Montpellier (1991-1995 puis 2001-2004), Nantes (1995-1998), PSG (1998-2000), Saint-Étienne (2000), Toulouse (2000-2001)

« Votre fils, il ne sera bon qu’à brouter l’herbe. » Voici ce qu’aurait dit un ancien éducateur de Montpellier à Mariano Carotti. À l’époque, son fils Bruno n’est encore qu’un adolescent, rêvant de devenir pro. Un objectif qu’il atteint en 1991. Le point de départ d’une longue carrière, débutée dans l’entrejeu de Montpellier, puis dans celui de Nantes, qui cherche un successeur à Christian Karembeu. Polyvalent, le milieu international A’ se retrouve aussi aligné, un peu plus tard, au sein de la charnière du PSG. Le joueur né à Majorque finit par revenir dans l’Hérault et, s’il ne peut empêcher la descente du MHSC en 2004, il ne raccrochera les crampons qu’après son retour dans l’élite. Au total, celui qui est désormais directeur sportif des Pailladins affiche 310 matchs de D1/L1 au compteur. Pas mal pour un brouteur.

#844 - Fernando Cavenaghi

Fernando Cavenaghi
Bordeaux (2007-2010)

Parce que Fernando Cavenaghi, c’était l’Argentine à Bordeaux. Des papelitos échoués sur la Garonne. Des tatouages de taulard. Un chant à sa gloire qui résonne dans Lescure. Des kilos en trop à chaque retour du pays. Les mêmes que nous. Et surtout, des buts. Plein de buts. 47 en 111 bagarres avec les Girondins, dont 26 sur l’année 2008, rien qu’en championnat. Des tap-in, des frappes enroulées au premier poteau, des pénos, des pichenettes, tous célébrés torse nu. C’est cette saison 2008-2009, aussi, et ce titre de champion de France fêté le jean remonté jusqu’au genou, place des Quinconces. Cette entente avec Marouane Chamakh, David Bellion, Yo Gourcuff ou tout être humain. Pour ce sourire franc et sincère. Pour son départ, même. Rentrer à Buenos Aires pour aider ton River Plate à remonter en primera división. Pour cette grappe de raison gravée sur ton mollet, témoin de ton passage à Bordeaux. Pour tout cela, on aime Fernando Cavenaghi d’amour.

#843 - Alain Fiard

Alain Fiard
Bastia (1979-1984), Auxerre (1984-1987), Lille (1987-1993)

Du haut de son mètre 65, Alain Fiard est assurément l’un des plus grands milieux récupérateurs de la D1 des années 1980. L’ex-pensionnaire de l’INF Vichy ratisse d’abord un nombre incalculable de ballons du côté de Bastia, où il récupère aussi une Coupe de France (1981). Il devient ensuite un rouage essentiel de l’AJA de Guy Roux, puis du LOSC de Jacques Santini, qui n’hésite pas à lui confier le brassard de capitaine. L’homme aux 437 apparitions en première division raccroche en 1993. « J’étais écœuré par le monde du football, avoue-t-il. Il y avait l’affaire OM-VA, l’arrêt Bosman pointait le bout de son nez. En tant qu’ancien Bastiais, j’étais très touché aussi par la catastrophe de Furiani. Donc j’ai décidé de quitter complètement le ballon rond. Mais c’était une erreur de ma part. Finalement, le football n’était que le reflet de la société. » C’est toujours le cas.

#842 - William Ayache

William Ayache
Nantes (1979-1986 et 1988-1989), PSG (1986-1987), OM (1987-1988), Bordeaux (1989), Montpellier (1989-1990), Nîmes (1991-1992), Cannes (1993-1995)

Vainqueur de deux Coupes de France, demi-finaliste de C2 et du Mondial 1986, international dès ses 22 ans et champion olympique en 1984, Ayache n’a pas été en reste en D1, qu’il a remporté deux fois avec le FC Nantes – vrai morfale au début des années 1980 – à ses balbutiements. Pilier d’un FCN au sommet de son art (cinq fois dans les deux premières places du championnat entre 1980 et 1986), l’arrière gauche né en Algérie s’offrira une saison mitigée à Paris, même s’il sera élu joueur juif de l’année 1987, pour son plus grand bonheur : « C’est venu d’un journal local, après la Coupe du monde, racontera-t-il dans L’Équipe. On était deux joueurs, il y avait (Ronny) Rosenthal et moi. C’était sympa de leur part, mais je n’étais pas non plus élu meilleur joueur français… » Il signe ensuite… À l’OM, à cause d’une promesse – évidemment non tenue – de Bernard Tapie. C’est le grand Pape Diouf qui le racontait, dans son autobiographie C’est bien plus qu’un jeu, en 2013 : « Le mensonge, qui pouvait avoir un certain panache, était son mode de management et de négociation, disait Diouf au sujet de Tapie. Pour convaincre […] William Ayache de signer à l’OM, il lui avait promis qu’il lui prêterait son avion pour aller régulièrement à Nantes. Ayache a signé, mais pour rentrer à Nantes dans sa famille, il s’est abonné à Air Inter, comme tout le monde. » Ayache ne disputera que 24 matchs dans la cité phocéenne avant de partir écumer les clubs de l’Hexagone pour boucler une carrière 100% française. En revanche, toujours aucun lien de parenté connu avec Jennifer Ayache, chanteuse du groupe Superbus.

#841 - Javier Pastore

Javier Pastore
PSG (2011-2018)

Lionel Messi, Neymar, Kylian Mbappé, Zlatan Ibrahimović, Thiago Silva, David Beckham, le PSG a vu passer de nombreuses stars depuis le rachat du club en 2011. Mais l’histoire retiendra que le premier frisson de l’ère qatarie se prénomme Javier Pastore. Un statut qui peut expliquer que l’homme le plus cher de l’histoire de la France – avant que ce record soit battu à plusieurs reprises – soit très vite devenu le chouchou du Parc des Princes. C’est en tout cas l’avis du principal intéressé : « Moi-même, quand je fais le bilan statistique de mes sept années à Paris, j’ai du mal à me dire que j’ai fait de grandes choses. Mais l’amour que m’ont donné les supporters au stade ou dans la rue, c’est quelque chose d’exceptionnel. L’amour est né dès mon arrivée en 2011. Peut-être que le fait d’avoir été le premier a participé à créer cela. » Même si l’élégance de l’Argentin sur un terrain, sa passion des petits ponts et ses performances lors de sa première année peuvent aussi venir expliquer cet amour du public parisien. Alors même lorsqu’il était à l’infirmerie – ce qui arrivait souvent – ou qu’il était moins bon – ce qui arrivait moins souvent -, Javier Pastore avait toujours le soutien des supporters qui attendaient son retour en forme. Celui-ci est venu le temps d’une saison 2014-2015 terminée avec une place dans l’équipe type de Ligue 1. Avant que les blessures ne reviennent embêter le corps de l’Argentin, quittant alors la capitale en larmes. Des larmes partagées par tous les supporters du Paris Saint-Germain.

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