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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (820-811)
Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.
#820 - Andreas Köpke
Andreas Köpke
OM (1996-1999)
Réaliser des transferts aussi clinquants qu’improbables : l’Olympique de Marseille des années 1990 en a fait une spécialité. Ainsi, tout juste sacré champion d’Europe avec l’Allemagne et fraîchement élu meilleur gardien du monde en 1996, Andreas Köpke débarque à l’OM, de retour en D1, à la surprise générale. Un transfert réalisé « par défaut » , puisque le portier s’était engagé avec le FC Barcelone avant de voir la transaction annulée par la FIFA, la faute à l’agent du joueur, ne disposant pas d’une licence valide. Doublure de l’Allemand, Jérôme Alonzo se souvient par ailleurs de l’arrivée de son charismatique mentor : « Nous sommes à Albertville en stage de préparation, et j’arrive à la pesée du matin, raconte l’ancien du PSG au Phocéen. Je vois un gars et je me dis que sa tête me dit quelque chose. Il vient me voir et me dit : « Bonjour, je suis Andreas Köpke. » En fait, Robert-Louis Dreyfus venait de le faire signer. Notre coach, Gérard Gili, vient me voir un peu gêné et m’annonce que je deviens deuxième gardien. Si le gars avait été une truffe, j’aurais gueulé, mais là, tu te tais et tu regardes. On s’est retrouvés voisins à Cassis et on est devenus de très bons amis. » À 34 ans, Andi réalise ainsi un exercice 1996-1997 de haute facture (disputant 35 matchs sur 38 en D1), malgré la poussive onzième place décrochée collectivement en fin de saison. Une campagne aboutie, mais entachée par ce qui reste, encore aujourd’hui, la plus large défaite de l’histoire du club. C’était face à Lyon (8-0).
Le traumatisme est à la hauteur de la déconvenue, Köpke n’hésitant pas à parler de la « plus grosse honte de sa vie » . Constat partagé par David Linarès, adversaire de l’intéressé ce jour-là : « Après chaque but, je me souviens que Köpke prenait le ballon dans ses filets et tirait des grosses mines le plus haut possible. Il jurait en allemand, criant « Schiesse » ! C’était un gardien international quand même, mais il se sentait vraiment abandonné. » Alonzo enchaîne : « Je comprends l’humiliation qu’a pu ressentir Andreas. Deux jours avant le match, je le vois sortir du vestiaire avec notre entraîneur des gardiens Marc Levy. Il était en combinaison, avec les gants et des crampons de 16 millimètres. Je me demande ce qu’il fait et je le vois partir pour une séance de spécifique de deux heures en plein cagnard ! C’était ça, Andreas Kôpke, et cette image m’a fait changer mon approche du métier. Il n’y a pas de petits matchs. Tu portes le maillot du club, tu représentes les supporters, et c’est lui qui avait raison. Ce 8-0 encaissé à Lyon, on n’avait pas le droit de faire ça. » Une rature sur une copie idéale, confirmée la saison suivante, avec des Olympiens accrochant une quatrième place synonyme d’Europe, avant que le contexte local ne fasse définitivement dérailler la machine deutsche. En effet, malgré des débuts solides sous les ordres de Rolland Courbis et un statut de titulaire intact durant le Mondial 1998, Andreas Köpke perd la confiance de son coach, lui préférant Stéphane Porato. Une décision sportivement complexe, dont l’explication trouve sa source loin des pelouses.
Proche de Stéphane Courbis, fils de Rolland, les bruits de couloir affirment ainsi que Porato a bénéficié d’une facilité d’accès certaine, au détriment de son coéquipier. Le lien déjà fragilisé se rompt finalement au sortir d’une prestation mitigée contre le Werder en Coupe de l’UEFA (l’OM s’impose 3-2 au Vélodrome, mais Köpke est coupable sur les deux réalisations brêmoises) et une mise à l’écart exigée par coach Courbis. Délaissé par une institution qu’il avait pourtant appris à aimer et âgé de 36 ans, Andreas Köpke décide dès lors de quitter le navire en janvier 1999, pour retourner à Nuremberg, l’amour qui l’a révélé. Au terme de ce voyage sudiste se seront donc empilées 68 rencontres de première division en France, un respect absolu du Vélodrome et celui de ses compères entre les poteaux.
#819 - Steve Marlet
Steve Marlet
Auxerre (1996-2000), OL (2000-2002), OM (2003-2005), Lorient (2006-2007)
Steve Marlet restera l’homme qui ne joua pas une seule minute de l’Euro 2004 avec les Bleus, après s’être blessé à l’œil avec son accréditation, subissant une déchirure de la cornée. Pourtant, dans le championnat de France, l’avant-centre avait fait ses preuves pour gagner sa place en sélection (23 capes entre 2001 et… juin 2004). Que ce soit à l’AJA avec ses dreadlocks, à Lyon qu’il a permis de rapprocher du titre en 2001 – avec notamment un but d’une volée zlatanesque – ou à l’OM où il était le deuxième meilleur buteur derrière Didier Drogba. Finalement, il n’y a qu’à Lorient où l’alchimie n’a pas pris. Pas de quoi faire oublier son talent de joueur, et d’acteur comme lors du fameux épisode de Plus belle la vie qui regroupe plusieurs membres de ce Top 1000 avec déjà Demetrius Ferreira et Johnny Ecker. Et ce n’est pas fini.
#818 - Jürgen Klinsmann
Jürgen Klinsmann
Monaco (1992-1994)
Si un homme se souvient du passage de Klinsi dans le championnat de France, c’est bien William Prunier, le stoppeur mythique de l’AJA. « À l’été 1992, Klinsmann est arrivé en France, à Monaco, rembobine-t-il pour So Foot. Tout le monde parlait de lui. Deuxième journée, il se pointe à Auxerre. Je me rappelle que Téléfoot était venu faire un reportage sur lui. Je l’ai pris en individuel, comme les autres, et on a dit que j’avais employé la manière forte. L’individuel, c’est ça aussi. On avait gagné 4-0. Klinsmann n’avait pas marqué, donc pour la presse, le reportage est mort. C’est quelque chose qui m’a touché. Je m’en souviens particulièrement parce que le 9 janvier 1993, il y a eu ce match retour. J’avais eu une discussion avec Guy Roux avant la rencontre. Il ne voulait pas me mettre au marquage de Klinsmann. Je l’ai laissé jouer, et ce jour-là, il a mis quatre buts. Comme ça, tout le monde allait être content. » Cet été-là, à la sortie d’une saison mitigée à l’Inter suivie d’un bel Euro 1992, l’Allemand aurait pu – dû ? – s’engager à Paris, mais son destin s’inversa finalement avec celui du grand George Weah, qu’il remplaça sur le Rocher (la faute à ses 800 000 francs mensuels que seul Monaco pouvait offrir). En deux années sous le maillot frappé de la diagonale, l’Allemand fit admirer sa panoplie d’attaquant de classe mondiale (dix-neuf pions dont ce quadruplé en 50 minutes collé à Bruno Martini et la place de dauphin pour l’ASM, lors de sa première saison), même si l’exercice 1993-1994 vit le club de la Principauté terminer à une piteuse neuvième place de D1. Michel Denisot racontera 30 ans plus tard, sur L’Équipe 21, que l’avant-centre aurait bel et bien signé au PSG et qu’il y serait « resté deux jours » avant ce changement de plans de grande ampleur. On ne saura finalement jamais ce qu’aurait donné la poésie de Klinsmann dans la ville lumière.
#817 - François Denis
François Denis
Stade rennais (1990-1992 puis 1994-1997)
Après Romain Danzé dans la fournée précédente, c’est au tour d’un autre fidèle défenseur du Stade rennais d’être mis à l’honneur. Cette fois, il faut remonter aux années pendant lesquelles le club breton était un habitué de l’ascenseur. Une époque à laquelle François Denis s’impose comme le taulier de l’arrière-garde, au sein notamment de l’équipe de Michel Le Milinaire, et le symbole tout court du SRFC. Le capitaine Denis est alors un joueur fiable, exemplaire et très attaché aux couleurs rouge et noire. Lors de l’exercice 1995-1996, il est touché par la poisse et inscrit trois buts… contre son camp (une statistique à faire pâlir le pauvre Timothée Kolodziejczak), mais il se montre également redoutable dans la surface adverse, claquant huit pions en trois ans avec coups de tête bien sentis. Une carrière honorable pour un joueur qui a débarqué dans le monde professionnel un peu par hasard, comme il l’a raconté au site Rouge Mémoire : « C’est une drôle d’histoire, car j’étais animateur sportif cantonal à Janzé/Retiers, et c’était un travail extrascolaire qui m’occupait le soir et ne me permettait plus de m’entraîner à Redon à raison des 3-4 fois par semaine nécessaire pour bien figurer en 3e division. J’avais alors décidé de signer un contrat amateur avec le Stade rennais où je connaissais Michel Beaulieu au sein de la section amateur. Je suis ensuite parti en vacances et arrivé au mois de juillet, j’ai fait un entraînement avec la DSR. Raymond Kéruzoré arrivait tout juste comme entraîneur du club et avait fait le ménage en arrivant. L’effectif professionnel était donc juste en nombre, et il m’a téléphoné pour m’entraîner avec eux tous les jeudis. J’ai été surpris, car je n’étais qu’un amateur. Après un entraînement le jeudi, j’ai joué le samedi et ne suis plus jamais ressorti de l’équipe. C’était vraiment un pur hasard, j’avais déjà 22 ans. Dix ans de professionnalisme ont suivi ! »
Crédit photo : Stade rennais Online
#816 - Pantxi Sirieix
Pantxi Sirieix
Auxerre (2001-2004), Toulouse (2004-2017)
S’il est formé et débute en pro à l’AJ Auxerre, Pantxi Sirieix restera avant tout lié au Toulouse FC. De 2004 à 2017, l’international basque est de toutes les aventures des Violets, tantôt fringants et installés dans le haut de tableau, tantôt à la lutte pour éviter de tomber en Ligue 2. Les entraîneurs passent, les joueurs défilent, mais le milieu à la longue chevelure, lui, ne partira pas. Ce milieu doté d’une endurance de marathonien est certes de moins en moins souvent titulaire au fil des ans, mais a le don de toujours savoir répondre présent lorsque l’on fait appel à lui. Son but importantissime face à Valenciennes, en mai 2008, permet de valider définitivement le maintien du TFC. Mais ce sont surtout sa grande humilité et son accessibilité qui le rendent très populaire auprès des supporters. « Ma longévité vient de là, affirme-t-il aux journalistes à l’occasion de sa conférence de presse d’adieux. J’ai toujours eu conscience que j’avais eu énormément de chance, surtout par rapport à mon niveau « réel » de jeu. J’ai toujours été un joueur moyen, de devoir. Je ne me suis jamais pris pour un autre, et je crois que c’est aussi ce que les gens ont aimé. »
La réaction de Pantxi Sirieix : « C’est très sympa d’avoir pensé a moi. Je pense que c’est davantage en raison de ma longévité que de mes qualités techniques, mais ça me fait très plaisir d’apparaître dans ce classement. Merci ! »
#815 - Renato Civelli
Renato Civelli
OM (2006-2009), Nice (2010-2013), Lille (2015-2017)
Embrasser Zlatan Ibrahimović : seules trois personnes l’ont fait en ce bas monde. Helena Seger, femme de, Gerard Piqué, supposément sur un parking barcelonais, et Renato Civelli, lors d’un torride PSG-Nice du 21 avril 2013. Car du géant suédois, son homologue argentin n’a jamais eu peur. Comme tous les attaquants qu’il aura eu l’occasion de rencontrer. Soldat lancé à l’Olympique de Marseille en 2006, Civelli a d’abord constitué une charnière de seconds couteaux aux côtés de Boštjan Cesar, avant d’en devenir le solide rempart, associé à Vitorino Hilton dès la saison 2008-2009. Les prémices du groupe champion de France en 2010, dont l’ancien de Banfield ne fera finalement pas parti. En excellente relation avec Éric Gerets, le défenseur pâtira en effet de l’arrivée de Didier Deschamps, pas vraiment séduit par le déménageur, qu’il renvoie en Primera Division, à San Lorenzo. Parti se ressourcer au pays, El Mariscal revient malgré tout en France en cette fameuse année 2010, bien décidé à briller. L’OGC Nice rafle la mise, entamant une histoire d’amour trois ans durant avec son Albiceleste (116 rencontres disputées en Ligue 1).
Celui qui est aujourd’hui retraité et heureux propriétaire d’une boulangerie française à Buenos Aires n’a ainsi jamais oublié son bel OGCN, comme il le racontait dans nos colonnes l’an dernier : « C’est le club où j’ai le plus joué et auquel je m’identifie avant les autres. J’ai encore plein de relations avec les employés, les kinés, les intendants et même le staff technique actuel avec Fred Gioria ou Didier Digard, mon ancien coéquipier. Avec le Gym, je sais qu’à un moment, on retravaillera ensemble. » Heureux dans le Sud, Renato Civelli a donc, logiquement, conclu son aventure hexagonale à l’opposée, tenant la barre du LOSC de 2015 à 2017 (45 matchs dans l’élite), sans faire de détail. Après tout, le maréchal de Pehuajó n’a jamais été dans la poésie : « Au début [dans la boulangerie], on servait aussi un cocktail qui s’appelait « Paris Paris on t’… » Finalement, on l’a enlevé. Certains pensaient que c’était « On t’aime ». »
#814 - Geoffrey Jourdren
Geoffrey Jourdren
Montpellier (2009-2017)
Le MHSC 2012, qui a fait la nique au Paris Saint-Germain et soulevé l’Hexagoal à la surprise générale, était rempli de personnages sur et en dehors du terrain. Celui de Geoffrey Jourdren, toujours cru et rarement adapté aux mœurs de ce monde pro, n’avait pas eu besoin de ce coup d’éclat pour construire sa légende : À la Clairefontaine l’avait déjà fait dix ans plus tôt, surtout pour de mauvaises raisons. Son étiquette, le gardien a eu beaucoup de mal à s’en défaire, et cela lui a certainement porté préjudice : « Moi, on m’a rarement vu faire la Une des journaux l’année du titre, alors que j’étais le gardien qui avait réalisé le plus de clean sheets, estimait-il en 2018. Et mon club ne m’a jamais mis en avant. […] Je n’étais pas suivi à la hauteur de tout ce que j’ai fait avec Montpellier. Certains ont manqué de professionnalisme. Par exemple, j’ai un problème avec ma communication. J’en suis conscient. C’est comme un enfant qui ne sait pas marcher. Tu fais quoi pour l’aider ? Tu le prends par la main. Avec moi, c’est pareil, il aurait fallu éloigner les médias, faire attention. Pendant un temps, tous les lundis, J+1 se moquait de moi… À un moment donné, tu défends ton joueur, tu chopes le mec et tu lui dis : « Coco, mon joueur, tu le respectes. » Chose que n’a jamais faite Montpellier. »
Pourtant, lors de cette saison 2011-2012, il n’a pas été question de faire le clown : Jourdren est au sommet de son art, et craque après un succès arraché sur le gong lors de l’avant-dernière journée contre Lille, à la Mosson, pour se rapprocher du titre : « Je suis ému, je pleure au micro de Paganelli, c’est trop bien… Quand ça se termine, je n’ai qu’une envie : rassembler tout le monde et recommencer » , rejouera le portier au moment de souffler la dixième bougie de cet exploit. Une semaine plus tard, son vœu sera exaucé : son club formateur écarte Auxerre pour finir et règne sur le football français. Aujourd’hui encore, les frissons sont toujours là : « Il n’y a pas un mois où je ne vais pas sur YouTube. Des fois, monsieur Nicollin me manque, donc je regarde des vidéos. Tu as des super montages de la saison du titre, avec des musiques tristes. J’ai limite la larmette. Ça me bouscule. »
#813 - Cédric Mionnet
Cédric Mionnet
Sedan (1999-2003), Nice (2003)
Irrésistible, éblouissante. Brève, aussi. Telle est la trajectoire de la carrière de Cédric Mionnet. C’est également celle de son club, Sedan, qui réalise deux montées successives, sème la pagaille dans le top 10 du classement de la D1 (7e en 2000, 5e en 2001), s’invite en finale de la Coupe de France et passe même une tête sur la scène européenne. L’attaquant des Sangliers s’en donne alors à cœur joie aux côtés de son acolyte, l’intenable Pius N’Diefi. Mais la parenthèse enchantée ne dure pas. Pendant que le CSSA rentre dans le rang, puis retombe à l’étage inférieur, le joueur passé par la réserve du RC Lens peine à se remettre d’une vilaine blessure à un genou et ne réussit pas à se relancer à Nice. Il tire finalement un trait sur sa carrière en 2006. Sans regret. « C’est pas une page qui s’est tournée, mais carrément un livre. Depuis, j’en ai rouvert un autre et franchement, j’y prends au moins autant de plaisir » , révèle à So Foot celui qui, aux dernières nouvelles, travaille toujours au service des sports du conseil départemental des Ardennes.
#812 - Jacek Ziober
Jacek Ziober
Montpellier (1990-1994)
Son style aurait de quoi rendre ringard tout participant au « Mulletfest » . Son physique atypique porterait presque au cliché. Pourtant, Jacek Ziober n’était qu’un footballeur, parmi tant d’autres, du début des années 1990. Joueur lambda, pas vraiment en réalité, surtout pour les supporters montpelliérains, rarement avares en compliments quand on évoque leur attaquant polonais. Débarqué au MHSC en provenance de Łódź à l’été 1990, sous la protection de son compatriote et entraîneur Henryk Kasperczak qui le vendra comme un prodige au yeux de Louis Nicollin, Ziober ne tarde pas à gagner le cœur de la Paillade. Loin d’être un renard des surfaces, en témoignent ses statistiques faméliques (18 buts en 94 matchs de D1), « Jacko » se mue surtout en coéquipier de devoir, toujours présent dans les moments clés. Car si ce collectif se stabilise sereinement en milieu de tableau domestique, il impressionne particulièrement en Coupe des coupes, lors de l’édition 1990-1991, porté par son chouchou.
Seul buteur de la double confrontation face au PSV en seizièmes, Ziober récidive au tour suivant en marquant par deux fois contre le grand Steaua (8-0 au score cumulé) avant de tomber, avec les honneurs, devant Manchester United, futur vainqueur, en quarts. Trois pions à jamais gravés dans l’imaginaire de la Mosson, qui auront propulsé cet inconnu de l’Est en véritable modèle de hargne et de caractère. Aimé de tous dans l’Hérault, qu’il quittera en janvier 1994 pour Osasuna, Jacek Ziober le sera surtout de Loulou, comme l’évoque l’intéressé au micro de Canal+ : « À la mi-temps d’un match où l’on perdait, je me fais soigner par le kiné, et Loulou me demande ce que je fais là. Donc je lui dis que je me fais soigner parce que j’ai mal au genou, et il me dit : « Non, tu viens ici pour trouver une excuse, parce que tu ne veux plus jouer… » et je réponds : « Ah oui, je ne veux plus jouer ? » J’ai donc enlevé mes chaussures, je les ai lancées dans le placard, et je suis parti chez moi. Le lendemain, monsieur Nicollin viens me voir et dit : « Lui, là, ce Polonais, je l’aime, il a des couilles et j’aime ça ! » » Quelques mots fleuris suffisent pour avoir un compliment.
#811 - Ireneusz Jeleń
Ireneusz Jeleń
Auxerre (2006-2011), Lille (2011-2012)
Quand on parle d’attaquant polonais à Auxerre, on pense forcément à Andrzej Szarmach. Une vingtaine d’années après le passage prolifique du canonnier de Gdańsk, c’est au tour de son compatriote Ireneusz Jeleń de faire rugir les tribunes de l’Abbé-Deschamps. Repéré pendant le Mondial 2006, l’ancien avant-centre du Wisła Płock ne tarde pas à faire de la Ligue 1 son nouveau terrain de chasse. Suffisamment rapide pour prendre la profondeur, assez costaud pour s’imposer dans les airs et d’une grande précision à la finition, Irek est alors l’un des 9 les plus redoutés du championnat. En 2009-2010, ses quatorze pions contribuent activement à la formidable saison des Bourguignons, qui terminent à la troisième du classement. La suite est plus laborieuse, et le gamin de Ciesyn, inévitablement, songe à s’en aller. « Je vais aider Auxerre à se maintenir en Ligue 1 et après je partirais pour un plus grand club, avance-t-il carrément dans les colonnes de la Gazeta Wyborcza. Je ne vais pas prolonger mon contrat. » La suite ? Une expérience à Lille qui tourne à l’échec. Et dont on préfère ne pas se souvenir.
Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF