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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (590-581)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#590 - Ibrahim Ba

Ibrahim Ba
Le Havre (1991-1996), Bordeaux (1996-1997), Marseille (2001)

Dans les années 1970, Le Havre voit passer dans ses rangs un certain Ibrahima Ba Eusebio, capitaine du Sénégal et joueur doté d’une grande polyvalence. Une quinzaine d’années plus tard, c’est au tour de son fils, Ibrahim Ba, de porter les couleurs du club doyen. Avec grande réussite, puisque ce milieu droit alliant puissance, rapidité et goût prononcé pour les dribbles aide activement les Normands à se maintenir en D1 plusieurs saisons de rang. En 1996, Ibou rejoint Bordeaux où, avec ses cheveux teints en blond platine, il change de dimension, tape dans l’œil de l’AC Milan et s’incruste en équipe de France. Toutes les planètes sont alignées pour le voir aller encore plus haut. Mais sa présence dans la liste des six « bannis de Clairefontaine » , juste avec le début du Mondial 98, le coupe dans son élan. « Je le vis toujours comme une injustice, avoue l’ancien Girondin au Parisien-Aujourd’hui-en-France, vingt ans après les faits. C’est une histoire qui a changé le cours de ma vie. » Et celui de sa carrière, qui va ensuite de déception en déception, à l’image d’un passage anonyme par l’OM. Pas de quoi, cependant, tirer un trait sur ses folles chevauchées à Jules-Deschaseaux et au Parc Lescure.

#589 - Benjamin André

Benjamin André
Ajaccio (2011-2014), Rennes (2014-2019), Lille (2019-)

Dans une autre vie, Benjamin André aurait pu être un mec à la cool alternant sessions de surf et morceaux à la guitare sur une plage corse entouré de ses potes. Mais dans la vie de Benji, il y a aussi le football. Le milieu de terrain a déjà passé plus de dix ans en Ligue 1, où il avait débuté sous le maillot de l’AC Ajaccio, quand il évoluait parfois au poste de latéral droit. C’est d’ailleurs pour enfiler ce costume que le Stade rennais vient le chercher à l’été 2014. Seulement, un premier match désastreux sur la pelouse de Lyon convainc son coach Philippe Montanier de le replacer au cœur du jeu, où André montre tout ce qu’il sait faire : être propre techniquement, mais aussi bouger les autres physiquement. Le natif de Nice sait être à la fois un joueur délicieux et un aboyeur, un harceleur, capable de chatouiller les chevilles de ses adversaires ou de râler contre l’arbitre. Partout où il passe, André est une pièce essentielle de son équipe, un garçon indispensable pour chaque entraîneur. Il l’a été à Rennes pendant un quinquennat durant lequel il est devenu le troisième capitaine de l’histoire du club breton à soulever le Coupe de France, en 2019. Une prouesse qui lui vaut d’avoir son visage placardé sur le Mur des Légendes autour du Roazhon Park, aux côtés de Laurent Pokou, Alexander Frei ou Pierrick Hiard.

Le voilà aujourd’hui avec plus de 350 matchs au compteur dans l’élite. Depuis trois ans, André fait le bonheur du LOSC, et là encore, le milieu a eu le droit d’embrasser un trophée : l’Hexagoal. En plus d’être bon sur le terrain, le bonhomme a gardé une belle vision de son sport. Très discret dans les médias, il avait partagé sa philosophie à Ouest-France en 2016 : « J’adore le foot, mais je le prends tellement comme un jeu qu’il y a des choses qui me dépassent. En fait, il y a trop de choses qui t’éloignent du foot. Moi, je suis foot pur. Les trois quarts des joueurs, si tu entres dans leur tête, c’est ça. De l’extérieur, il y a tellement de choses qui te croquent d’un côté et de l’autre. Mais chaque joueur, à la base, son plaisir, c’est le foot (…) J’ai toujours en tête ce sentiment du ballon en mousse dans la cour d’école, quand tu fais deux équipes. Une fois professionnel, parfois, c’est physiquement compliqué, mentalement dur, mais tu reviens toujours à ça à un moment donné : au ballon en mousse.  »

#588 - Luc Borrelli

Luc Borrelli
Toulon (1986-1993), PSG (1993-1995), Caen (1996-1997), Lyon (1998-1999)

Dernier rempart emblématique de Toulon au début des années 1990, Luc Borrelli ne connaît pas pareille réussite au Paris Saint-Germain. Il doit se contenter de miettes, mais remporte le championnat en 1994 et la Coupe de la Ligue en 1995, compétition dans laquelle il garde sa cage inviolée de bout en bout. En quête d’un temps de jeu plus important, il se relance au Stade Malherbe de Caen, où ses trois saisons (deux en Ligue 2, une en Ligue 1) lui ouvrent les portes de l’Olympique lyonnais. Doublure de Grégory Coupet, il n’aura malheureusement pas l’opportunité de jouer sous le maillot rhodanien : en février 1999, il perd la vie à 33 ans dans un accident de la route, après douze saisons et demie chez les pros et plus de 150 matchs dans l’élite.

Reste aujourd’hui le souvenir d’un homme de responsabilités, qui n’avait peur ni de sortir au devant des attaquants (ce qui lui vaudra une fracture de la mâchoire), ni de se jeter dans le canal de Bénouville pour secourir un homme qui se noyait, ni de se présenter face à un autre portier pour transformer un penalty (le 5 mai 1998, contre Gueugnon). «  Un mec extraordinaire et un super gardien, avec qui je m’entendais merveilleusement bien  » , racontait Coupet, qui glissait justement Borrelli dans son onze de rêve en 2011. Toulon et Caen ont tous les deux donné son nom à l’une des tribunes de leur stade. « Derrière la cage qu’il a préservée pendant trois ans, mon père continue à faire du bruit et à supporter le Stade Malherbe. C’est un cadeau extraordinaire, un magnifique hommage, se félicitait son fils, Sandro, pour Ouest-France. Qu’est-ce qu’il y a de plus beau qu’une tribune qui porte son nom à d’Ornano ? Surtout quand c’est la tribune la plus populaire, la plus festive, la plus bruyante. Je viens de passer deux saisons à Caen et j’ai découvert un public ultra-respectueux, fidèle à son équipe. Des valeurs que mon père aimait véhiculer. »

#587 - James Rodriguez

James Rodriguez
Monaco (2013-2014)

Rayonnant à Porto, James Rodríguez s’installe en Principauté à l’été 2013, à tout juste 22 ans. L’AS Monaco se déleste de 45 millions d’euros, faisant alors de sa recrue le joueur le plus cher de l’histoire de la Ligue 1. Un investissement largement rentabilisé. El Bandido prend les clefs du camion et appuie sur le champignon : meilleur passeur du championnat, le Colombien score aussi neuf buts, dont deux superbes coups francs, à Furiani et contre Rennes. Malgré la blessure de Falcao, le promu monégasque termine deuxième avec 80 points, un record pour un dauphin. Nommé pour le titre de joueur de l’année face à Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva et Thiago Motta, James est le seul à contester la domination parisienne aux Trophées UNFP. Une saison au presque parfait, une Coupe du monde caliente et le numéro 10 quitte déjà l’Hexagone, non sans laisser un joli chèque à l’ASM. Court mais intense.

#586 - François Clerc

François Clerc
Toulouse (2004-2005), Lyon (2005-2010), Nice (2010-2012), Saint-Étienne (2012-2016)

Les talentueux d’un côté, les laborieux de l’autre. Si l’on part du principe que cette vision très binaire s’applique aux centres de formation, alors François Clerc fait, à l’évidence, partie de la deuxième catégorie. « Avant de percer, Clerc, il n’avait pas de talent, lâche même Gérard Bonneau, responsable de la cellule de recrutement de l’OL, pour Lyon Capitale. Personne n’en voulait. Il a fourni un tel travail qu’il y est arrivé. » À force de persévérance, donc, l’attaquant devenu milieu puis reconverti latéral droit mène une carrière tout à fait honnête : trois titres de champion de France avec les Gones, des saisons pleines en Ligue 1 à Nice et Saint-Étienne (où il s’offre aussi une Coupe de la Ligue) et, accessoirement, treize apparitions chez les Bleus. Un chouette message d’espoir pour tous les types qui n’ont pas de talent.

#585 - Bernard Boissier

Bernard Boissier
Nîmes (1972-1981), OL (1981-1982), Toulon (1983-1986)

Parvenir à réaliser une carrière honorable, sans remporter le moindre titre, c’est bien ce qu’a fait Bernard Boissier. Indissociable du Nîmes Olympique des années 1970, le défenseur ainsi marqué de ses tacles, son passage chez les Crocos entre 1972 et 1981 (315 matchs) : « Je n’étais pas un joueur méchant, s’amusait-il dans L’Équipe. Ce n’était pas de la méchanceté, c’était de l’engagement. Moi j’ai été élevé dans une tradition avec des taureaux, le sang chaud…Et notre entraîneur Kader Firoud aimait ça. Avec lui, il fallait être solide. Je dépassais parfois les limites […] Pour les attaquants de mon temps, l’accomplissement c’était de réussir son match face à Boissier, à Jean-Bouin. Si tu t’étais sorti de là, on pouvait te qualifier d’attaquant confirmé. »

Pourtant, c’est loin des premières places du classement que Boissier a su se faire un nom. Le NO naviguait alors en milieu de tableau (meilleure performance : quatrième place lors de la saison 1974-1975), preuve du niveau de performance affiché par son soldat de l’arrière : « Mes matchs face à Josip Skoblar resteront gravés dans ma tête. Pour mon premier match en pro, à Marseille, devant 30 000 personnes, on a gagné et je l’ai muselé. J’avais gagné le respect de tout le monde. D’ailleurs, en 1978, juste avant que je ne me blesse au ménisque, Skoblar, qui était directeur sportif de l’OM, m’avait sollicité. Je devais signer, mais comme à cette époque il n’y avait pas d’agent, les deux clubs ont négocié entre eux et ça ne s’est pas fait. » Avant 78, déjà, le Gardois brille pourtant. Le 26 avril 1975, il se paie ainsi le luxe de connaître sa récompense ultime, à savoir une sélection équipe de France. À l’occasion d’une partie amicale face au Portugal, il disputait en effet ses deux seules minutes en Bleu. Suffisantes pour le gratifier d’un record résistant trente ans durant : celui du plus faible temps de jeu disputé en équipe de France. « Performance » finalement battue par Franck Jurietti, le 12 octobre 2005 contre Chypre (cinq secondes) : « Jurietti ? Je lui ai laissé mon record avec plaisir. Contre le Portugal, c’est vrai que c’était un petit match, même s’il y avait une sacrée ambiance. Mais ce rassemblement, c’était la reconnaissance de quelques années réussies. Et surtout, j’ai pu disputer ces deux minutes. J’ai touché un ballon et je l’ai bien exploité. Un contrôle, un dribble et une passe. Et voilà, c’est tout ce qu’il me reste. Même le maillot, je ne l’ai pas gardé. Je n’y avais pas du tout attaché d’importance symbolique, et je l’avais donné à mon beau-père, dit-il. Aujourd’hui, je ne sais pas où il est. Mais là où il se trouve, s’il rend quelqu’un heureux de l’avoir, alors je suis content. »

La relégation nîmoise en 1981 pousse cependant l’enfant du cru à l’exil, du côté de Lyon, pour une seule campagne, avant de se relancer à Toulon, qu’il permettra de ramener dans l’élite en 1983. 116 rencontres plus tard, au printemps 1986, Bernard Boissier décidera finalement de raccrocher les crampons, Sans jamais avoir vraiment quitté sa région sud.

#584 - Costinha

Costinha
Monaco (1997-2001)

Le 9 mars 2004, José Mourinho comprenait certainement que rien ne pouvait lui arriver dans sa quête de Ligue des champions. Et pour cause, alors à la tête du FC Porto, le Special One voyait Costinha éteindre Old Trafford, d’une volée dans le temps additionnel, pour envoyer les Dragons en quarts de C1 et leur ouvrir la porte de la victoire finale. La consécration pour Francisco José Rodrigues da Costa, alors considéré comme l’un des meilleurs milieux défensifs de la planète.

Mais avant de connaître la gloire suprême à Porto, l’international portugais (53 capes) s’était fait un nom à l’AS Monaco. Une expérience d’envergure sur le Rocher (84 matchs de D1, entre 1997 et 2001), qui lui permettront de se révéler à l’Europe. Son arrivée à l’ASM, Costinha la doit par ailleurs à un certain Jorge Mendes, débutant alors dans son métier d’agent, parti faire un tour du continent avec des cassettes vidéos regroupant les exploits de celui qui évoluait alors au Nacional de Madère. Séduit, Jean Tigana offre une semaine d’essai au petit Costa. Trois jours suffiront finalement pour convaincre le board asémiste.

En quelques mois, le récupérateur s’impose dans le onze, couvrant les arrières de ses coéquipiers-artistes, John Collins puis Ali Benarbia, et devenant un artisan majeur, du groupe vainqueur de MU en quarts de Ligue des champions, au printemps 1998, déjà. L’aboutissement arrive finalement à l’occasion de la saison 1999-2000, qui verra Monaco remporter le titre de champion. Aux côtés de Sabri Lamouchi ou Marcelo Gallardo, Costinha brille plus que quiconque, avant de s’offrir un retour au pays par la grande porte. Avec la suite que l’on connaît.

#583 - Guillaume Bieganski

Guillaume Bieganski
Lille (1951-1959), Lens (1959-1963)

Lorsque Guillaume Bieganski signe son contrat professionnel avec Lille, en 1951, il a 18 ans et entame, en même temps, son parcours de militaire. Membre du 43e régime d’infanterie, le descendant d’immigrés polonais, est ainsi exempté de nombreuses missions, eu égard à ses nouvelles fonctions de footballeur.

Une aubaine pour le défenseur central, qui s’installe rapidement dans la charnière composée de Cor van der Hart, Antoine Pazur, Pierre Vuye et César Ruminski dans les buts. Jusqu’en 1959, « Bieg » enchaîne alors 259 rencontres, ponctuées de deux Coupes de France en 1953 et 1955, mais surtout d’un titre de champion en 1954, huit ans après le premier sacre du LOSC. De quoi lui offrir neuf capes en équipe de France. Mais de manière surprenante, et après avoir perdu sa place dans le onze, il choisit de quitter les Dogues pour rejoindre le rival, Lens. La décision surprend par son côté symbolique, mais pas dans sa dimension sportive, puisque Bieganski dispute 119 rencontres avec le RCL, entre 1959 et 1963. Les Lensois se stabilisent alors dans l’élite et permettent à leur nouvel homme fort de s’affirmer un peu plus dans ce profil de rempart infranchissable. Ses ultimes expériences au plus haut niveau, avant d’aller distiller son vécu aux échelons inférieurs, à Forbach (D2), puis à Marignane. Finir au soleil, il n’y a rien de mieux.

#582 - Ezequiel Lavezzi

Ezequiel Lavezzi
PSG (2012-2016)

Quand on pense au passage d’Ezequiel Lavezzi en Ligue 1, on ne pense pas forcément au sportif. Pourtant, l’Argentin a régalé l’Hexagone avec sa vitesse, ses buts – dont un triplé face au LOSC ou encore le 3000e but de l’histoire du PSG – ses crochets et ses quatre titres de champion en autant de saisons. Sauf que ce n’est pas le souvenir de Lavezzi qui nous revient en tête. Non, on pense surtout à son côté fêtard, ses pinçages de nez à Zlatan Ibrahimovic à chaque but du Suédois, sa manie de décoiffer Frédéric Thiriez à chaque remise de trophée ou encore au moment où il s’est agenouillé derrière un cameraman de Canal + pour le faire tomber (avant de lui offrir son maillot). Bref, Lavezzi est ce qu’on appelle un bon vivant, un homme avec qui on a envie de partager un bon repas et une bonne bouteille. Et ce n’est pas donné à tous les joueurs passés par le championnat de France.

#581 - Franz Weselik

Franz Weselik
Mulhouse (1934-1937)

Attaquant star du Rapid Vienne dans l’entre-deux guerres, Franz Weselik quitte son Autriche natale en 1934. Direction Mulhouse, tout juste promu en D1. Il y côtoie nombre de compatriotes – Rudolf Kumhofer, Karl Schott, Franz User ou Johann Flegel. Surtout, Weselik porte le promu alsacien en inscrivant 21 buts, quasiment un tiers du total de sa formation, dès sa première saison. Le FCM fait sensation en se classant sixième, à seulement quatre points du podium. L’attaquant est d’autant plus déterminant, qu’il assume la fonction d’entraîneur-joueur, et ce pendant trois saisons. Le Franz, a un incroyable talent.

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