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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (520-511)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#520 - Wilson Oruma

Wilson Oruma
Lens (1994-1996 et 1997-1998), Nancy (1996-1997), Sochaux (2002-2005), Marseille (2005-2008)

Quiconque a vu un match de Sochaux au début des années 2000 est tombé amoureux de Wilson Oruma. Car comme il est justement écrit dans notre top 50 des meilleurs joueurs des Lionceaux : « Aimer la vie, le foot, les sourires, c’est forcément adorer Wilson Oruma. Parce qu’Oruma, c’était la Ligue 1 qui ne souriait pas toujours, mais qui avait un charme unique. Parce qu’Oruma, c’était un style, une puissance, une audace, une allure et un homme. Un homme, oui, et un homme rare. » Il n’existe pas meilleure description de Wilson Oruma. Et dire que rien ou presque n’aurait été possible sans l’immense Jean Fernandez qui a récupéré un joueur qui s’est exilé en Suisse, après des débuts à Lens où il ne s’est jamais imposé malgré un titre de champion de France, pour le faire venir à Sochaux. Avant de l’emmener avec lui à Marseille. Car Fernandez, comme les supporters, ne pouvait pas se passer de la vitesse et de la frappe de mammouth de Wilson Oruma. Mais surtout, il ne pouvait pas se passer du sourire de l’international nigérian qui peut se targuer d’avoir un bilan de 100% de victoires en Ligue des champions. Bon, certes il n’a fait qu’un match dans la compétition, mais c’était un déplacement à Anfield face à Liverpool avec l’OM.

#519 - César Ruminski

César Ruminski
Le Havre (1950-1952), Lille (1952-1955)

Le nombre des gardiens ayant inscrit deux buts dans le championnat de France depuis 1945 se compte sur les doigts d’une main. Dragan Pantelić et Bernard Lama ont réussi cette performance, mais le premier à y être parvenu se nomme César Ruminski. Le portier formé à Reims est en effet à son aise pour frapper les penaltys, comme il me montre au Havre, qu’il aide à monter en D1 en 1950 et avec lequel il passe de peu à côté du titre de champion de France un an plus tard. Lors de l’ultime journée de cette saison-là, marquée par un duel crucial entre le HAC et son concurrent direct lillois, le « grand César » (1,80 mètre) rate cependant sa tentative depuis le point blanc, un fait rarissime. Pas de quoi ternir la réputation de celui qui est ensuite convoqué en équipe de France (sept sélections) et qui remporte le titre national avec le LOSC (1954). La presse de l’époque est d’ailleurs très élogieuse à l’égard de celui qu’elle décrit comme « un gardien de but phénomène » , ou encore « le gardien auteur du plus long dégagement de l’histoire » , mesuré à 75 m. Pas un mince exploit, quand on se souvient à quoi ressemblaient les ballons dans l’après-guerre.

#518 - Antoine Rodríguez

Antoine Rodríguez
Saint-Étienne (1945-1949 puis 1950), Bordeaux (1949-1950), Lyon (1951-1952)

Passionné de foot et de cyclisme, Antoine Rodríguez choisit finalement le ballon, et heureusement pour l’AS Saint-Étienne. Après avoir été menuisier et gérant de café, le Franco-Espagnol s’affirme comme la gâchette des Verts et comme l’un des meilleurs buteurs du pays à la sortie de la guerre, du genre à dépasser allègrement les 15 pions par saison. Un quadruplé face au HAC en novembre 1945, des triplés contre Toulouse et Montpellier… Ses 94 buts dans le Forez lui garantissent encore aujourd’hui une place dans le top 10 des meilleurs réalisateurs de l’histoire de l’ASSE. En 1950, il contribue aussi au premier titre de l’histoire des Girondins de Bordeaux. Des buts, des buts, et encore des buts.

#517 - Joseph Kaucsar

Joseph Kaucsar
Saint-Raphaël (1925-1931), Montpellier (1931-1940)

Entre 1931 et 1940, Joseph Kaucsar a tenu le milieu de terrain de Montpellier à bout de bras. Né Guyla Kaucsar en Hongrie, ce n’est pourtant pas pour jouer au football que le récupérateur d’ascendance roumaine est arrivé en France. Débarqué à Saint-Raphaël en 1925, à la recherche d’une vie meilleure, « Koco » a effectivement entamé son parcours hexagonal en qualité de garagiste. Footballeur à ses heures perdues, il est finalement repéré par le Stade raphaëlois qui lui permet d’intégrer ses rangs.

Sous statut amateur, la D1 est alors divisée en régions, au milieu desquelles celles de Paris et du Sud-Est s’illustrent par leur niveau de jeu. Et à Saint-Raphaël, demi-finaliste de la Coupe de France en 1927 et 1929, le meilleur, c’était bien Kaucsar. Si bien qu’en 1931 et tandis que la professionnalisation doit arriver l’année suivante, le Roumain décide de quitter la Côte d’Azur. La raison ? La FFF refusait les demandes d’intégration au giron professionnel du Stade raphaëlois et, ne désirant pas stagner, « Koco » décida d’accepter l’offre de Montpellier. Entre-temps, il obtient même la nationalité française et glane ses premières capes en Bleu (quinze au total, dont une participation au premier France-Allemagne de l’histoire, le 15 mars 1931). Figure emblématique de l’Hérault, Kaucsar y est rejoint par son petit-frère Alfred, avec qui il jouera entre 1934 et 1938 (ce dernier évoluera ensuite à Sochaux, Lyon et Rennes). Un rôle d’homme clé dans une équipe de seconds couteaux, loin du haut de tableau. Et s’il ne fallait retenir qu’un seul exploit de Joseph Kaucsar à Montpellier, cela serait assurément son tacle de la tête pour chiper le ballon au Lillois André Simonyi, en 16es de finale de la Coupe de France 1934. La faute à un genou en vrac et forcément inutilisable. Avec les moyens du bord, toujours.

Crédit photo : FFF

#516 - Luigi Alfano

Luigi Alfano
Toulon (1983-1993)

Luigi Alfano a tout connu avec le Sporting Club de Toulon, de la troisième division à l’élite. Arrivé avec sa famille en France à 14 ans, sans parler la langue, le défenseur franco-italien a déjoué les pronostics pour se faire une place dans la légende du club varois, dans un registre bien à lui. « Il aime la gagne, la castagne. À Toulon, on veut des duels musclés, des joueurs qui rentrent dedans, des mecs solides mentalement, raconte l’auteur Giovanni Privitera, qui lui a consacré un livre. Pour Luigi, ce nez (cassé sept fois), c’est une fierté, un stigmate de combattant. Il a l’habitude qu’on lui en parle. Thierry Roland disait de lui : « Il met la tête là où beaucoup ne mettraient pas le pied. » Un jour de match, alors qu’il venait tout juste de se faire opérer, il se le casse à nouveau sur un premier contact. Il se retourne vers Courbis et il lui demande : « Coach, ça va mon nez, il n’a rien ? » L’autre, il veut pas lui faire peur, il lui dit : « Ben, il est un peu tordu quand même. » À ce moment, Luigi le chope entre le pouce et l’index et il se le remet droit, avec un gros craquement. Et là Courbis hallucine : « Mais putain, c’est pas un nœud de cravate ! » »

« Son rôle attitré était de casser la star de l’équipe adverse, que ce soit Scifo à Bordeaux, Hoddle à Monaco ou Rocheteau au PSG. Luigi l’avoue d’ailleurs sans problème : il visait davantage le tendon d’Achille que le ballon. Pour se présenter, il te mettait directement un pointu dans la rotule, poursuit l’écrivain. C’était un vrai cauchemar pour les stars du championnat, Enzo Scifo a récemment dit dans la presse que c’était le joueur le plus méchant contre qui il ait jamais joué. Luigi, il prend ça comme un compliment, il assume complètement. Luigi, c’était un bon joueur de tête, il a mis 31 buts dans sa carrière dont 26 sur des coups de crâne. Mais pour le reste, il était limité. Pour rivaliser avec les meilleurs, il devait jouer avec les règles. C’est un roublard au grand cœur qui a développé un véritable art de la triche. » L’un des grands artisans, entre autres, de la cinquième place du Sporting en 1987-1988, avec seulement 26 buts encaissés. Le bonhomme a même joué gardien et attaquant, quand la situation l’imposait. Le mâle Alfa’.

#515 - Mahi Khennane

Mahi Khennane
Rennes (1956-1957 puis 1958–1962), Toulouse (1962–1965), Nîmes (1965–1966)

Aujourd’hui encore, Mahi Khennane est le troisième meilleur buteur de l’histoire du Stade rennais (88 réalisations). Pour ce Franco-Algérien né à Mascara, tout a commencé par une opportunité rêvée au milieu des années 1950 quand le président de son club algérien, le Gallia, fait jouer ses relations en Bretagne, où il a étudié, pour permettre au jeune attaquant de traverser la Méditerranée. La situation est tendue au pays, la guerre approchant, et la maman du joueur finit par accepter de signer l’autorisation parentale pour le laisser filer dans l’Hexagone. Celui que tout le monde appelle Mahi dans le milieu du ballon rond découvre alors un nouveau pays, une nouvelle culture et un nouveau football. De nouvelles températures, aussi, comme lors de son tout premier match à Sochaux, une défaite 3 à 1, le 28 octobre 1956. « Je n’avais jamais connu un climat aussi polaire. J’avais les pieds tellement gelés que j’étais incapable de courir, racontait-il à Stade rennais online en 2012. Pour tout vous dire, j’ai même pleuré dans les vestiaires après la rencontre. J’ai d’ailleurs expliqué à Henri Guérin, que dans ces conditions, je retournerais en Algérie et que je ne resterais donc pas à Rennes. Ce froid glacial m’a vraiment marqué. »

Malgré une descente en D2 pour lancer son aventure en France, Mahi passera six années chez les Rouge et Noir, où ce monstre physique surnommé Tête d’or ( « Je pense que j’ai marqué autant de buts de la tête que du pied » , confessait-il au site Rouge Mémoire), très endurant et adroit devant le but, fera trembler les filets à de nombreuses reprises, s’incrustant avec plaisir dans la partie haute du classement des buteurs aux côtés de Just Fontaine, Roger Piantoni ou Thadée Cisowski. Des performances remarquables qui lui valent de collectionner les distinctions personnelles (Étoile d’Or France Football du meilleur joueur du championnat en 1960-1961 et joueur français de l’année), mais aussi d’être appelé en équipe de France, où il comptera deux sélections, avant d’être autorisé à enfiler la tunique algérienne après l’indépendance. Seulement, Mahi aurait peut-être pu connaître quelques moments supplémentaires sous le maillot tricolore, comme il le révélait à SRO : « Il s’avère qu’Henri Guérin (son entraîneur à Rennes) avait contacté Albert Batteux, le sélectionneur de l’équipe de France à l’époque, pour lui demander de ne plus me sélectionner. En fait, il voulait éviter que je crève l’écran avec la sélection tricolore, et que je parte ainsi dans un autre club. »

Il finira par s’en aller pour rejoindre Toulouse, où il inscrit là encore une palanquée de buts, mais voit son parcours brouillé en raison d’une longue blessure subie sur un tacle de Roger Lemerre. Mahi retrouve la Bretagne, « son deuxième pays » , en se posant au FC Lorient, où il retrouve quelques copains rennais, avant de retourner en Algérie, dans son club formateur. La fin de son aventure en France ? Pas tout à fait puisque la fine gâchette reviendra, encore une fois, dans sa région d’adoption pour jouer à un niveau beaucoup plus modeste, à Saint-Malo ou à Penmarch. Puis, il s’est installé à Rennes et allait encore voir les matchs au Roazhon Park ces dernières années, cette fois dans la peau d’un simple amoureux de foot. « Le Stade rennais est mon club de cœur. J’y ai passé de très bons moments. Je me suis fait tellement d’amis dans cette ville et dans ce club. Et puis, les gens m’ont vraiment bien accueilli. Ça ne s’oublie pas. » Mahi non plus, on ne l’oublie pas.

#514 - Alain Couriol

Alain Couriol
Monaco (1979-1983), PSG (1983-1989), Toulon (1989-1990)

Daniel Bravo n’est pas le seul « Petit Prince » à être passé par le championnat de France et le Paris Saint-Germain. Juste avant lui, il y en a eu un autre : Alain Couriol. Si le double champion de France (un titre avec Monaco et un avec le PSG) a hérité de ce surnom, c’est en raison de sa capacité à humilier ses adversaires depuis son aile. Car si celui qui a inscrit le dernier but des Bleus au Mondial 1982 – lors du match de la troisième place face à la Pologne – ne plantait pas 15 pions par saisons, il effaçait, en revanche, 15 fois son adversaire par match par sa vitesse et ses dribbles. Ce que Couriol aimait avant tout, c’est réaliser le beau geste qui allait faire lever la foule. Tout le contraire de Raymond Domenech qui « n’était pas méchant, il était maladroit, car il n’était pas bon » , selon l’ailier qui s’est confié récemment à L’Équipe. En revanche, le style Couriol se rapprochait plus d’un certain Thierry Henry, l’efficacité en moins : « Je ne me lance pas des fleurs, car je n’ai pas fait la même carrière, mais dans le style, ça ressemblait. J’étais moins puissant, mais je courais vite et j’étais plus fin. » En tout cas, celui qui s’est pris la tête avec Gérard Houllier – « Je ne m’entendais pas avec Houllier. Je l’ai traité de connard, je me suis même retenu de ne pas lui mettre un coup de tronche » – peut toujours se targuer d’être mieux classé que Domenech et Henry dans notre classement.

#513 - Michel Der Zakarian

Michel Der Zakarian
Nantes (1981-1988), Montpellier (1988-1997)

Victime d’un attentat d’Éric Cantona le 5 avril 1988 lors d’un Nantes-Auxerre (voir #525), Der Zak’ n’a jamais rechigné à aller au duel et cela lui a causé quelques allers-retours à l’infirmerie. Et s’il aime autant le championnat de France en tant qu’entraîneur, c’est parce que le MDZ joueur ne l’a jamais quitté non plus, n’ayant porté que deux maillots différents durant sa carrière : celui du FC Nantes, son club formateur avec qui il a connu un titre sans jouer (1983), trusté la deuxième place de D1 deux saisons de rang (1985 et 1986) et marqué en quart retour de C3 contre l’Inter (86 aussi), ainsi que celui de la Paillade, où il a passé dix ans, remporté la Coupe de France, est devenu capitaine et facture 250 matchs. Mais pas celui de Marseille, lui qui y avait pourtant grandi et se revendiquait supporter de l’OM. Pendant ce parcours entre la Loire-Atlantique et l’Hérault (374 rencontres de D1), le stoppeur aura noué quelques drôles d’amitiés, comme celle avec l’immense José Touré, à Nantes : « Il était un peu foufou, très généreux, mais il n’avait pas que le football en tête, posait MDZ dans les colonnes de So Foot Club en 2015. On s’est battus plusieurs fois ensemble, car il était chambreur et même puant sur le terrain parfois. On était très copains, mais il nous arrivait de nous battre, avec les poings. C’est arrivé une ou deux fois qu’il y ait un nez qui saigne, on ne se faisait pas de cadeaux. »

#512 - Pierre Repellini

Pierre Repellini
Saint-Étienne (1970-1980)

Quand on repense à la période dorée vécue par l’AS Saint-Étienne dans les années 1970, son nom n’est pas le premier qui nous vient à l’esprit. Pourtant, Pierre Repellini a toujours été là, prêt à répondre présent à chaque fois que Robert Herbin, l’homme qui a eu confiance en lui, faisait appel à ses services. Pépi était capable de dépanner à tous les postes défensifs et surtout sur les côtés, où il pouvait laisser un plus grand terrain d’expression à sa vivacité. Sa grande polyvalence lui a aussi permis de jouer au milieu et même en attaque, en 1978, quand Hervé Revelli était dans le dur. Résultat : l’international français a passé dix saisons sous le maillot vert, glanant trois titres de champion de France (1974, 1975, 1976) et participant à la finale de Glasgow en 1976, à la place d’un Gérard Farison blessé. Joli CV.

#511 - Bernard Casoni

Bernard Casoni
Toulon (1984-1988 puis 1989-1990), RC Paris (1988-1989), OM (1990-1993)

Son nom est indissociable du Sud-Est. À Cannes, Toulon et surtout Marseille, malgré l’appât du gain au RC Paris, Bernard Casoni a en effet marqué la PACA, aussi bien de ses tacles que de ses déboulés couloir gauche. Remportant tout, ou presque, ce qu’un footballeur français pouvait glaner.

Défenseur complet, c’est donc à l’AS Cannes que Bernard commence son parcours, poussé par son père, Pierre, véritable légende des Dragons. Une entame réalisée en D2, pour plus de 130 matchs, avant qu’à l’été 1984, le SC Toulon ne vienne prendre des nouvelles. Le transfert est d’ailleurs rocambolesque, puisque les documents sont signés dans une chambre d’hôpital, Casoni se remettant alors péniblement d’une rupture des ligaments croisées. Avec les Rascasses, l’arrière se lie notamment d’amitié avec ceux qui deviendront ses fidèles compagnons, Bernard Pardo, Pascal Olmeta et Rolland Courbis, coéquipier puis entraîneur fou. Entre magouilles financières et audace, le Sporting sème la terreur partout il passe, terminant à une belle cinquième place lors de l’exercice 1987-1988 (la meilleure performance de son histoire). De son côté, « La Case » s’éclate, disputant 133 rencontres et vivant ses premiers frissons en équipe de France lors de sa dernière année au club, en 1988 (30 capes).

Trop gros pour le SCT, il choisit alors de répondre à l’appel de Jean-Luc Lagardère et de son Matra, renforçant le RC Paris le temps d’une saison, en 1988-1989. Malgré le faste, le sportif ne suit cependant pas et, désabusé par le décalage entre l’offre et le résultat, Casoni quitte le navire, pour se remettre en jambes à Toulon. Deux ans de creux, qui n’empêcheront pas Bernard Tapie, conscient du coup à jouer avec ce symbole sudiste, de rafler la mise en 1990. L’OM sera effectivement la dernière étape du Cannois. Celle de toutes les émotions (221 matchs). Pour l’un de ses premiers entraînements à la Canebière et aux côtés de Pardo et Olmeta, il est ainsi arrêté par la police, sous les yeux de Franz Beckenbauer, pour répondre des « caisses noires » du Sporting de Toulon. S’enchaînent également de nombreuses brouilles avec le président Tapie ou son futur coach Raymond Goethals, tel qu’il le racontait pour L’Équipe : « En 1991, quand on joue l’AC Milan à San Siro, en quarts de Ligue des champions, c’est moi et les autres qui faisons la composition. Le coach n’était pas d’accord, alors on s’est bien embrouillés. Finalement, on fait match nul (1-1) et on lui a bien fait comprendre qu’on avait raison. Et de toute façon, qu’est-ce qu’il aurait pu dire, Goethals ? »

Cette année-là, Marseille atteint la finale de C1, perdue face à l’Étoile rouge de Belgrade, avant de se rattraper en 1993. Entre-temps, Bernard Casoni a eu le temps de gagner deux titres de champion (1991 et 1992), de vivre « l’affaire VA-OM » ( « il faut en vouloir à Christophe Robert et Jorge Burruchaga, c’est eux qui ont accepté cela » , fulminera-il dans Ouest-France), de connaître une rétrogradation et enfin un retour miraculeux en D1 accompagné des Minots de 1996, date de sa retraite. « Ce que font les équipes aujourd’hui, tant dans la qualité de jeu, qu’au niveau des talents, l’OM le faisait déjà en 1993 » , avançait-il pour Le Phocéen. Difficile de le contredire.

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