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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (500-491)
Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.
#500 - Kodjo Afanou
Kodjo Afanou
Girondins de Bordeaux (1995-2003, puis 2004-2006)
Du Bordeaux champion de France en 1998-1999, certains ne retiennent que le trident offensif composé de Johan Micoud, Lilian Laslandes et Sylvain Wiltord. Mais pour honorer le club au scapulaire à l’aide d’un cinquième titre de champion de France, les Bordelais devaient également compter sur une défense en béton armé. Aux côtés d’Hervé Alicarte et Niša Saveljić, quelle meilleure référence que Kodjo Afanou pour symboliser l’imperméabilité bordelaise durant cette glorieuse saison ? En Gironde, le natif de Lomé s’est rapidement fait une réputation de footballeur dur sur l’homme. Sa solidité au duel a fait reculer plus d’une référence à l’époque, de Sonny Anderson à Tony Vairelles en passant par Souleymane Camara. Formé au club, Afanou a tout de même régulièrement dû partager son temps de jeu à son poste. Après le sacre national des Girondins, le retour de l’expérimenté Alain Roche, également enfant du club, ne permet pas à Afanou de s’affirmer comme le grand patron de la défense.
Tant pis : l’intéressé sera tout de même titulaire en finale de Coupe de la Ligue contre Lorient en 2002, maîtrisée de bout en bout malgré la présence de Jean-Claude Darcheville en face (3-0). En compagnie de David Sommeil, Afanou va participer à l’intégration du jeune Marc Planus avant de quitter temporairement son club de toujours pour Al-Ain, aux Émirats arabes unis. C’est l’un des tout premiers transferts justifiés pour des raisons religieuses en France. « Il s’agit d’un cheminement personnel, évoquait-il lors de son départ en 2003. Ma religion m’apporte énormément de choses dans mon métier et dans ma vie quotidienne. » Six mois plus tard, Afanou revient à Bordeaux, son contrat étant étendu jusqu’en 2006. Mais la confiance de ses entraîneurs va rester hésitante, que ce soit sous les ordres de Michel Pavon ou Ricardo. Finalement, Afanou décide de rompre son contrat en février 2006, expliquant avoir « besoin d’être libre » .
#499 - Pierre-Emerick Aubameyang
Pierre-Emerick Aubameyang
Lille (2009-2010), Monaco (2010-2011), Saint-Étienne (2011-2013)
Loin des légendes du siècle dernier ou de celles du nouveau millénaire, Pierre-Emerick Aubameyang sera parvenu à marquer la Ligue 1 à sa manière. C’est-à-dire en un passage éclair. Le Gabonais aura effectivement bourlingué longtemps dans l’Hexagone, avant de s’installer à Saint-Étienne, de redonner un peu d’allant aux Verts et d’exploser au yeux de tous.
Pourtant, rien ne semblait gagné, malgré une route footballistiquement pavée d’or. Fils de Pierre Aubameyang, figure de Laval et du Havre des années 1980 et 1990, PEA intègre en effet le centre de formation de l’AC Milan, au sein duquel son père travaille comme recruteur. Mais incapable de se faire une place avec le groupe professionnel rossonero, le fiston décide de prendre le chemin de la France, pour faire son trou. D’abord à Dijon à l’été 2008, en Ligue 2, pour une première saison complète, suivi d’un enchaînement de prêts réussis dans l’élite. À Lille, en 2009-2010 avec la découverte des soirées européennes, puis Monaco, l’année suivante, où il ne fera que six mois avant de rejoindre l’ASSE, échappant alors au marasme monégasque qui s’achèvera par une relégation.
De 2011 à 2013, la Panthère régale donc le Forez, au détour de 97 rencontres et 41 buts, une association fluide avec Brandão, Max-Alain Gradel, Romain Hamouma ou Renaud Cohade, ainsi qu’une Coupe de la Ligue glanée, 36 ans après le dernier titre des Verts : « J’ai rejoint Saint-Étienne et tout a changé, racontait-il sur le site web d’Arsenal. Au début de ma carrière, tout le monde disait que j’étais un sprinter. Certains disaient que je ne savais pas jouer au football. Mais Quand je suis arrivé à Sainté, Christophe Galtier m’a donné une confiance hors norme. J’avais toujours été prêté jusque-là, mais après ces six premiers mois, le club m’a acheté, et j’étais vraiment heureux. Le fait de me stabiliser et de voir que l’on me faisait enfin confiance, ça m’a métamorphosé. C’est à ce moment que j’ai dit : « D’accord, je dois maintenant m’améliorer, travailler encore plus fort que je ne le faisais auparavant. » Les choses changeaient en dehors du terrain aussi. J’ai eu mon premier fils, Curtys, et je savais que je devais faire tout ce que je pouvais pour être le meilleur joueur possible. Je pense qu’à partir de ce moment-là, les choses ont vraiment commencé à bien aller pour moi. » Le début de quelque chose de grand, que l’Europe ne tardera pas à connaître.
#498 - Jérémy Mathieu
Jérémy Mathieu
Sochaux (2002-2005), Toulouse (2005-2009)
Jérémy Mathieu s’est bâti une jolie réputation – et le palmarès qui va avec – au cours de son long séjour dans la péninsule ibérique. Impossible, cependant, de passer sous silence ses premiers pas effectués dans l’Hexagone. Le Haut-Saônois débute en Ligue 1 sous le maillot de Sochaux, son club formateur, où il passe trois saisons à défendre avec acharnement son couloir gauche. Le latéral fait ensuite valoir sa faculté à enchaîner les allers-retours et la précision de son pied gauche à Toulouse, avec lequel il réussit le remarquable exploit de terminer l’exercice 2006-2007 sur la troisième marche du podium. Et même si une grave blessure le tient éloigné des terrains pendant de longs mois au cours de l’année suivante, le Violet revient juste à temps pour aider le TFC à se maintenir, en claquant un coup franc lors de l’ultime journée. « Toulouse, pour moi, a été la confirmation de ce que j’avais commencé à Sochaux » , résume sobrement l’international français pour L’Est républicain. Avant, donc, de monter encore plus haut de l’autre côté des Pyrénées.
#497 - Jules Bigot
Jules Bigot
Olympique lillois (1933-1939), LOSC (1945-1949), Le Havre (1950-1951)
« Ceux qui connaissaient bien Jules Bigot l’appelaient « Monsieur Jules ». Ceux qui le connaissaient moins bien donnaient du « Monsieur Bigot »… mais personne, mis à part ses coéquipiers, n’aurait songé à le tutoyer. » Voilà comment le LOSC décrit l’un des plus illustres joueurs de son histoire, acteur du titre de champion de France 1946. Passé professionnel dès l’âge de 18 ans, il s’est montré tout aussi précoce au niveau international en rejoignant les Bleus dès 20 ans. Meilleur buteur de l’histoire de l’Olympique lillois, avec qui il est vice-champion de France et finaliste de la Coupe de France, l’attaquant doit s’exiler à Marseille puis à Saint-Étienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Le temps d’entrer dans l’histoire des Verts en claquant 10 buts lors d’un même match de Coupe. De retour à Lille après la guerre, mais désormais sous les couleurs du LOSC, tout juste fondé, il participe au titre de 1946 ainsi qu’aux trois Coupes de France remportées en 1946, 1947 et 1948. « Clairvoyant et très influent sur le jeu » , il termine sa carrière comme entraîneur-joueur du Havre, amorçant alors le début de sa vie de coach, qui le conduira à Toulouse, Lens ou en Belgique, et qui le ramènera surtout à Lille. Même une fois retraité, Jules Bigot continuait de venir observer les entraînements des Dogues, en vélo. Grand Monsieur.
Crédit photo : FFF
#496 - René Llense
René Llense
Sète (1932-1938), Saint-Étienne (1938-1939)
Une rue à Collioure, sa ville natale, et un stade à Sète, là où tout a commencé pour lui : le nom de René Llense n’a pas disparu avec la mort de ce dernier – à 100 ans ! – le 12 mars 2014. Il faut dire que le gardien de but a marqué son époque, en participant à la première journée de l’histoire du championnat professionnel français en 1932-1933, puis en réalisant le doublé Coupe-D1 la saison suivante avec les Dauphins sétois. En 1938, il a troqué le vert héraultais pour celui de l’AS Saint-Étienne, promue dans l’élite pour la première fois et désireuse de s’offrir une pointure dans la cage afin d’assurer son maintien. Une mission accomplie avec succès, puisque le portier recruté contre 170 000 francs et ses coéquipiers ont fini à la quatrième place du classement. L’homme aux onze sélections et aux deux Coupes du monde (en tant que doublure) avec les Bleus s’est aussi fait remarquer en apparaissant dans une publicité pour la marque de spiritueux Suze. « L’arôme de mes Pyrénées, la Suze est mon apéritif préféré ! » , a-t-il assuré. Sa récompense : six bouteilles de la boisson en question. Autre chose que les contrats de sponsoring actuels.
#495 - Dragan Džajić
Dragan Džajić
Bastia (1975-1977)
La légende de l’Étoile rouge de Belgrade a eu la riche idée de choisir le championnat de France pour son unique aventure loin de la Yougoslavie pendant sa carrière. Au moment de poser ses valises dans l’Hexagone, Dragan Džajić est tout simplement l’un des meilleurs joueurs au monde, en tout cas, il est déjà une légende yougoslave (troisième au Ballon d’or 1968, quand même). Mais alors, pourquoi l’ailier virevoltant et surdoué atterrit-il au SEC Bastia au milieu des années 1970 ? « J’ai reçu une invitation de la part du PSG à un tournoi qu’ils organisaient chaque année. Cruyff avait également été invité. Ilija Pantelić, qui était le gardien du PSG, m’a demandé de rencontrer les représentants de Bastia qui étaient de vieux amis à lui. Il m’avait raconté y avoir passé les trois plus belles années de sa vie, racontait-il au site Le Corner. Le tournoi du PSG durait deux jours et le président ainsi que le directeur de Bastia sont venus me rencontrer à Paris. Lors d’un déjeuner, ils m’ont expliqué qu’ils me voulaient dans leur équipe et m’ont demandé mes prétentions salariales. Je ne savais pas trop quoi leur répondre. Pantelić, qui faisait office de traducteur, m’a dit de donner un chiffre, que j’aurais le temps d’y réfléchir par la suite. Tout ce dont je me souviens, c’est de la réponse du président qui a dit : « Bon, Dragan, mais pour trois ans. » À mon retour en Yougoslavie, je jouais un match à Zrenjanin et on m’a annoncé que les représentants de Bastia étaient à Belgrade. J’avais 29 ans, j’aurais pu quitter le club plus tôt, mais je devais effectuer mon service militaire pendant quinze mois. Je suis finalement parti en Corse, ce n’était pas facile à l’époque, mais Bastia et la Corse sont un de mes plus beaux souvenirs. J’y suis resté très attaché. »
En 70 rencontres en première division, Džajić plante ainsi 31 buts, terrorise de nombreux défenseurs et s’offre même le luxe d’inscrire un corner direct, sans que le gardien ne touche la balle, contre le PSG de Mustapha Daleb lors d’un succès corse 5 à 2. Celui que Pelé surnommait « Le miracle des Balkans » a bien sûr grandement contribué à faire grimper Bastia sur le podium au bout de la saison 1976-1977, avant de retourner chez lui, à Belgrade, pour finir sa carrière. « Je me souviens surtout d’un petit stade, d’un public incroyable, bruyant, de gens qui avaient le cœur sur la main, raconte-t-il à Le Corner, mais aussi du climat agréable, de la gastronomie… » Une étoile corse.
#494 - Richard Witschge
Richard Witschge
Bordeaux (1993-1995 puis 1995-1996)
En manque de temps de jeu à Barcelone, Richard Witschge débarque à Bordeaux en 1993. Incontournable sous Rolland Courbis dans l’entrejeu, le Néerlandais crève encore plus l’écran en 1995-1996, sous les ordres de Slavio Muslin puis Gernot Rohr. « Son jeu se remet à faire des étincelles. Il ne se marche pas sur les pieds avec Zidane, autre créateur, et retrouve un rôle qu’il a toujours prétendu parfaitement maîtriser » , lit-on dans Libération. Si les Girondins galèrent en championnat et ne finissent que quatre points devant la zone rouge, son élégant gaucher répond présent. Toujours dans la créativité, mais aussi davantage dans l’efficacité : ses sept buts en D1 en font le comeilleur buteur des siens avec Anthony Bancarel. L’épopée en Coupe UEFA, achevée par une douloureuse défaite contre le Bayern en finale en 1996, viendra parachever ses trois années au club. Numéro 10 sur les épaules, numéro 1 dans les cœurs.
#493 - Tiago
Tiago
Tiago (2005-2007)
A priori, Kendji Girac ne parlait pas du milieu portugais dans sa chanson Tiago. Pourtant, l’ancien de l’Olympique lyonnais aurait bien mérité d’avoir sa petite chanson, puisqu’en deux saisons en Ligue 1 – pour deux titres de champion de France -, l’homme aux cheveux soyeux a rappelé pourquoi il compte 66 sélections, et était un cadre à Chelsea avant de devenir une légende de l’Atlético. Pourtant, il n’y avait jamais de fioritures dans ce que faisait Tiago. Ça jouait simple : passe courte, passe longue, récupération. Le tout avec classe. Il est la preuve qu’il n’y a pas besoin de mettre des petits ponts pour faire partie de la liste des 50 joueurs sélectionnés au Ballon d’or 2006. Et s’il n’a pas récolté le moindre vote, cela ne veut pas dire qu’il n’en méritait pas. C’est juste qu’il n’est pas l’étoile qui brille le plus, même si cela lui arrive de prendre la lumière, comme lors des deux derbys face à Saint-Étienne lors de la saison 2006-2007 où il inscrit deux buts sublimes dont un lob depuis l’entrée de la surface de réparation. Un geste que seuls les véritables esthètes sont capables de réaliser.
#492 - Nicolas Goussé
Nicolas Goussé
Rennes (1996-1999), Metz (1999-2000), Troyes (2000-2003), Guingamp (2003-2004), Nantes (2008)
Il suffit de faire plusieurs quiz sur la Ligue 1 (Joueurs à 50 buts depuis 2000, les buteurs les plus prolifiques depuis 1990 etc) pour se rendre compte que Nicolas Goussé a marqué le championnat de France, même si c’est souvent le nom que l’on oublie dans ces quiz-là. Car oui, l’ancien goleador de Rennes était un buteur efficace. Surtout avec l’ESTAC où sans le passage de la légende Benjamin Nivet, il aurait toujours le statut de meilleur buteur de l’histoire du club troyen.
#491 - Robert Jacques
Robert Jacques
Valenciennes (1976-1982), Nancy (1982-1985), PSG (1985-1986), Saint-Étienne (1986-1988)
Ailier guadeloupéen virevoltant, « Bobby » s’est révélé à Valenciennes, mais c’est à Nancy qu’il a connu son pic de carrière (27 pions en D1 en trois saisons et une septième place en 1983). Avec ces performances, Robert Jacques (à ne pas confondre avec son homonyme, défenseur de Troyes dans les années 1970) a ensuite signé au Paris Saint-Germain, où il ne sera resté qu’une saison, mais aura aidé le club de la capitale à soulever le premier titre de champion de son histoire (avec ses six buts), trophée qui sera aussi le seul de la carrière de l’attaquant. Et qu’importe que son passage à Sainté (où il sera snobé par Robert Herbin), en fin de carrière, n’ait pas été à la hauteur du reste, amenant une retraite à 31 ans.
Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF