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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (410-401)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#410 - René et Pierre Pleimelding

René et Pierre Pleimelding
Nancy (1948-1952), Toulouse (1953-1957) pour René / Monaco (1974-1976), Lille (1978-1981) pour Pierre

Deux générations de Pleimelding ont foulé les pelouses de D1. Il y a d’abord eu le père, René, solide défenseur central de Nancy puis de Toulouse, club avec lequel il a soulevé, en tant que capitaine, la Coupe de France 1957. En plus d’avoir totalisé 262 rencontres dans l’élite, « Ploum » a eu les honneurs d’une sélection en équipe de France, en 1953. Vingt-cinq ans plus tard, c’était au tour de son attaquant de fils, Pierre, d’honorer son unique cape en Bleu. Le buteur à la longue chevelure blonde a surtout sévi du côté de Lille, où il a planté 52 réalisations en trois saisons de championnat. Et si l’on ajoute que son frère, Gérard, a aussi été footballeur professionnel (faisant essentiellement parler ses qualités de finisseur en D2), on se rend compte qu’il s’agit là d’une sacrée famille.

#409 - Frank Lebœuf

Frank Lebœuf
Laval (1988-1989), Strasbourg (1992-1996), OM (2001-2003)

Chelsea, le Mondial 1998 avec sa titularisation en finale, l’Euro 2000, le théâtre, sa reconversion en tant que consultant, son passage éclair dans Koh-Lanta : Le Choc des héros, l’apparition dans l’oscarisé Une merveilleuse histoire du temps, le « Qu’est-ce que tu caches sous ton sourire ? » … Avant tout ça, Frank Lebœuf a été un vaillant défenseur de première division, avec des cheveux et des coups d’éclat réguliers. Pourtant en 1986, lorsqu’il évolue à Hyères en troisième division après avoir dû quitter un SC Toulon en banqueroute, l’élite est loin, en témoigne sa petite annonce publiée dans les colonnes de France Football à l’époque : « Joueur, 18 ans, 1m83, 72 kg, milieu de terrain, disponible, évoluant en troisième division, cherche place de stagiaire pro en première ou deuxième division. »

Celui qui reculera ensuite en défense centrale découvre la D1 en 1988-1989 avec Laval, mais retombe rapidement un étage plus bas avec les Tangos. Et c’est au RC Strasbourg, qu’il rejoint fin 1990 et avec qui il monte moins de deux ans plus tard (lui qui avait raté l’ascenseur de peu en 1990 et 1991 avec Laval puis le Racing), qu’il s’installera pour de bon en première division en faisant étalage de toutes ses qualités, inscrivant pas moins de douze pions en championnat en 1992-1993 avec le promu alsacien (ex-aequo avec Franck Sauzée et Youri Djorkaeff) et atteignant la finale de Coupe de France deux ans plus tard. Après s’être fait un nom en Angleterre et avoir inscrit de belles lignes à son palmarès, il reviendra même en France pour enfin porter les couleurs de l’OM, lui le Marseillais de naissance, terminant notamment troisième avec les Phocéens en 2003, et portant son total d’apparitions dans le championnat à 213, pour pas moins de 34 réalisations. Joël Germain et Richard Dutruel doivent d’ailleurs certainement se souvenir du triplé de Lebœuf lors d’un Strasbourg-Caen, le 22 octobre 1993.

#408 - Faruk Hadžibegić

Faruk Hadžibegić
FC Sochaux-Montbéliard (1988-1994)

Au moment où il est l’auteur du malheureux tir au but manqué qui a éliminé la Yougoslavie du Mondial 1990 (alors qu’il était spécialiste de l’exercice), quelques mois avant la disparition de cette sélection, Faruk Hadžibegić est déjà une tête bien connue dans l’Hexagone, qui fait les beaux jours du FC Sochaux-Montbéliard. L’ancien défenseur central du FK Sarajevo et du Betis restera durant sept ans dans le Doubs, avant de boucler sa carrière à Toulouse en deuxième division. À Bonal, l’élégant stoppeur bosnien participe à la remontée du club dès sa première saison (1987-1988, en inscrivant pas moins de neuf pions) durant laquelle le FCSM atteint également la finale de la Coupe de France, et Hadžibegić demeure un incontournable des Lionceaux une fois revenus dans l’élite. C’est d’ailleurs à Sochaux qu’il démarrera sa carrière d’entraîneur, un an seulement après avoir raccroché les crampons.

#407 - Marc Berdoll

Marc Berdoll
Angers (1970-1975 puis 1980-1981), OM (1977-1980)

Premier match pro à 17 ans, en août 1970. Premier but trois mois plus tard, à Geoffroy-Guichard. Marc Berdoll est parti vite, très vite. Précoce, l’attaquant du SCO plante 29 buts en 1973-1974, à tout juste 20 ans, et sans tirer aucun penalty. Seul Carlos Bianchi se montre plus efficace cette saison-là avec 30 buts. Berdoll devient même le plus jeune joueur à inscrire un quadruplé, contre Saint-Étienne, s’il vous plaît, en marquant du gauche, du droit et de la tête. « Curko me regardait en bête noire à l’époque, puisque je lui avais fait encaisser non moins de 7 buts dans la même saison » , confiait-il, pas peu fier, sans manquer de souligner le rôle de ses fournisseurs lors d’un entretien pour France Football : « Je devais beaucoup à Jean-Marc Guillou qui, quatre ou cinq fois par match, m’envoyait de si bonnes balles que je me présentais seul devant le gardien adverse. Des balles soudaines… et en ce qui concerne la précision, pas besoin de vous faire un dessin à propos de Jean-Marc. » Il faudra attendre un certain Kylian Mbappé pour voir son record du quadruplé le plus précoce tomber. Angers ne joue pas les premiers rôles, et Berdoll suit son club jusqu’en D2. Mais l’un et l’autre rebondissent. « Il a prouvé ce soir qu’il était un avant-centre de classe internationale » , dira Michel Hidalgo au terme d’une victoire en amical sur le Brésil, le 1er avril 1978. Quelques mois plus tard, l’attaquant, désormais à l’OM, marquera contre la Hongrie lors du Mondial. Victime d’une rupture du tendon d’Achille en 1985 alors qu’il joue à Orléans, « le p’tit Marc à Trélazé » a raccroché les crampons avec un total de 102 buts en D1. Tireur d’élite.

#406 - Marceau Somerlinck

Marceau Somerlinck
Lille (1940-1957)

Si le Dogue symbolise le LOSC, Marceau Somerlinck restera, à tout jamais, l’emblème de Lille, dans son entièreté. Né dans la capitale des Flandres, ce latéral gauche polyvalent y aura en effet passé toute sa vie, pour marquer de son charisme un club et sa région. Débarqué à Fives en 1940, Somerlinck y restera ainsi jusqu’en 1957, prenant notamment part à la fusion avec l’Olympique lillois, pour former le Lille Olympique Sporting Club en 1944. De quoi lui permettre d’accumuler 433 matchs et de s’installer en recordman du nombre d’apparitions chez les Rouge et Bleu. Capitaine courage, il s’offrira surtout deux titres de champion en 1946 et 1954, mais également cinq Coupes de France en 1946, pour le doublé, 1947, 1948, 1953 et 1955. Paradoxe ultime : il ne sera jamais sélectionné en équipe de France. Tant pis, le Nord est sa vraie patrie.

#405 - Bernard Diomède

Bernard Diomède
Auxerre (1992-2000), Ajaccio (2002-2004)

Il n’est pas le premier nom cité dans les quiz demandant de donner les joueurs champions du monde en 1998, mais il s’agit de ne pas sous-estimer la carrière de Bernard Diomède. S’il n’aura pas su s’imposer en dehors de l’Hexagone et à Liverpool, où son passage se résume à un immense échec, l’ailier s’est amusé en première division dans les années 1990 sous le maillot de l’AJ Auxerre. Le Guadeloupéen d’origine est un enfant du club, avec lequel il remporte la coupe Gambardella avant de débarquer dans le grand monde et de côtoyer du beau monde, de Laurent Blanc à Corentin Martins, en passant par l’indispensable trio Vahirua-Baticle-Cocard. Il profite de la fin de route des trois compères pour se faire une place dans le groupe qui réalise le doublé en 1996. « Petit bonhomme » marque quelques buts, signe quelques offrandes, et régale aux côtés de Guivarc’h et Marlet. Son pied gauche est une arme de luxe et lui permet, entre autres qualités, de se faufiler dans le groupe d’Aimé Jacquet en profitant de la mauvaise forme de ses concurrents. Un joueur ultra fiable à l’AJA, mais en fin de course à Ajaccio, où il passe deux saisons avant de s’exiler discrètement en deuxième division pour conclure sa carrière. Grand bonhomme, va.

#404 - Rémy Vogel

Rémy Vogel
Strasbourg (1978-1986), Monaco (1987-1990)

Il n’est pas celui que l’on cite en premier quand il est question d’évoquer les Strasbourgeois champions de France en 1979. Rien d’anormal à cela, puisque Rémy Vogel, âgé de 18 ans, effectue alors sa toute première saison professionnelle, se contentant de quatre apparitions en D1. Défenseur sobre et efficace, l’Alsacien reste fidèle au Racing pendant de longues années, hérite même du brassard de capitaine et n’abandonne pas le navire bleu lorsque celui-ci coule en D2, en 1986. Un an plus tard, son ancien coéquipier Arsène Wenger le convainc de venir avec lui à Monaco. En Principauté, le Strasbourgeois de naissance est associé à Patrick Battiston en charnière et s’offre un deuxième titre de champion national en 1988. Contrarié par des problèmes au dos, l’international français se retire discrètement des terrains à même pas trente ans. Il s’est éteint le 17 octobre 2016, à 55 ans. Beaucoup trop tôt, évidemment.

#403 - Jean-Paul Escale

Jean-Paul Escale
Marseille (1960-1971), Ajaccio (1971-1972), Rennes (1972-1973), Valenciennes (1973-1976)

Il a tout connu à l’OM : la CFA puis la D2, la D1, les titres et même l’Europe. Sa longévité (11 années, 316 matchs) lui a longtemps valu la place du gardien ayant joué le plus de matchs sous les couleurs phocéennes, que seul Steve Mandanda a pu lui piquer. Mais avant d’être le partenaire de Skoblar, Gress ou Magnusson dans la fin des années 1960, il a d’abord gravi les échelons de l’OM patiemment dans le début de la décennie. Testé sur une séance de tirs au but par l’entraîneur de la réserve, il est embarqué avec la CFA pour deux saisons.

La descente de l’OM en D2 en 1962-1963 précipite sa titularisation chez les pros. Un statut qui ne changera jamais sur les huit années suivantes, convainquant son monde autant grâce à sa souplesse et son placement qu’avec son sourire et sa décontraction. Il goûte à la D1 pour ses quatre dernières saisons à l’OM et au bonheur d’un titre de champion de France en 1971 grâce notamment à son ami Skoblar, auteur de 44 buts. Ces deux-là partaient même en vacances ensemble en Croatie. L’histoire de Jean-Paul Escale est surtout celle d’un gamin des Hautes-Pyrénées qui n’aurait jamais dû promener son accent plus haut que Marseille. Après une pige réussie à Ajaccio avec le jeune Marius Trésor, il joue l’intermittent à Rennes avant de conclure par trois piges à Valenciennes. « C’était difficile de vivre dans le Nord, ma Provence me manquait vraiment » , racontait-il à OM4ever. Pour le joueur alors âgé de 38 ans, la suite s’est forcément inscrite dans le Sud. Et dans le 13, toujours avec des gants jusqu’à ses 48 ballets dans deux clubs amateurs.

#402 - Léon Deladerrière

Léon Deladerrière
Nancy (1947-1959), Toulouse (1959-1963)

À Nancy, Léon Deladerrière a symbolisé la genèse d’un club et d’une ville en matière de football. Nordiste de naissance, l’ailier de poche a grandi en Lorraine et donc commencé sa longue carrière à l’ASNL (alors connue comme le FC Nancy). Dribbleur fou, celui que l’on nommait à raison « Petit Léon » pour son mètre 65 pleinement assumé, a ainsi fait le principal de sa carrière sous la tunique au Chardon (395 matchs, 116 buts). Un attaquant moderne, qui regroupait facilité technique et efficacité devant le but, chose alors rare dans les années 1940 ou 1950. S’offrant une finale de Coupe de France en 1953, il gagnera également le statut d’international français (onze capes, trois réalisations), l’année précédente, après avoir signé un triplé de passes décisives lors de son « test » en Bleu, à savoir un amical face au Portugal (3-1). Sa dernière pige nancéienne sera celle d’une promotion en D1, dans laquelle il jouera un rôle essentiel en 1958. Il clôturera alors sa carrière à Toulouse puis Mulhouse, dans un rôle d’entraîneur-joueur, si cher à cette époque, en prônant le jeu de possession. Léon Deladerrière aura donc toujours évolué vers l’avant.

#401 - Radamel Falcao

Radamel Falcao
Monaco (2013-2014 et 2016-2019)

En général, quand un club est promu en première division, ce dernier ne réalise pas un recrutement trop onéreux. Enfin sauf si ce club s’appelle AS Monaco et qu’il est entre-temps passé sous pavillon russe. Dès leur retour dans l’élite à l’été 2013, les Monégasques ont donc voulu frapper fort. Et quoi de mieux que celui qui a été élu 5e du Ballon d’or et qui enquille les buts avec l’Atlético ? Et voilà comment Radamel Falcao est arrivé pour venir chatouiller Zlatan Ibrahimović. Ce qu’il a fait en marquant d’une jolie tête plongeante pour égaliser face au PSG ou en claquant un lob sublime face à l’OL. Sauf que le rêve s’est vite transformé en cauchemar après un match face aux amateurs de Chasselay en Coupe de France et un contact avec Soner Ertek – devenu ennemi public n°1 en Colombie – qui lui a coûté une rupture des ligaments croisés. Prêté respectivement à Manchester United et Chelsea après son retour de blessure, l’histoire entre Falcao et Monaco semblait terminée. D’autant plus que le Tigre n’était plus que l’ombre de lui-même. Mais c’était oublier la force de caractère et le talent de Falcao qui, brassard autour du biceps, claque une saison à 21 buts en championnat pour offrir le titre à Monaco. Avant de sauver le club de la relégation deux ans plus tard.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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