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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (400-391)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#400 - Emile Veinante

Emile Veinante
Racing Paris (1932-1939)

Pur produit de la Lorraine, Émile Veinante était tout sauf une quiche. Le natif de Metz est l’une des pièces maîtresses du Racing Paris champion de France en 1936, aux côtés de Raoul Diagne, Auguste Jordan ou encore Edmond Delfour. Il remporte aussi deux Coupes de France avec les Pingouins, chez qui il s’impose comme l’un des meilleurs attaquants français de son époque. Le FC Metz, où il a évolué comme entraîneur en 1950-1951, le décrit ainsi comme un « joueur de grand talent, technicien froid, scientifique, intelligent et surtout d’une adresse incomparable sur coup de pied arrêté » . Spécialiste des corners rentrants, « Mimile » crève l’écran, bien que porté sur la cigarette. « Un fumeur invétéré, appuie Le Miroir des sports, qui éprouve le besoin d’aspirer quelques bouffées de fumée avant chaque rencontre. » Un rituel qui ne l’empêche pas de démarrer au quart de tour. Auteur de 14 buts en équipe de France, il s’est même permis de marquer au bout de 35 secondes de jeu contre la Belgique lors de la Coupe du monde 1938. Dans le mille, Emile.

#399 - Antoine Kombouaré

Antoine Kombouaré
Nantes (1984-1990), Toulon (1990), PSG (1990-1995)

Malheureusement pour Antoine Kombouaré notre classement ne prend pas en compte les performances en Coupe d’Europe, sinon son coup de tête pour offrir la qualification au PSG dans les dernières secondes face au Real Madrid en Coupe de l’UEFA 1993 lui aurait permis d’être bien mieux classé. Pour autant, la carrière de joueur du Kanak ne se résume pas à ce but. Car « Casque d’or » n’avait pas besoin de jouer le Real Madrid pour envoyer des coups de tête dans le but adverse. Ni pour empêcher les attaquants de s’approcher de la surface de réparation. Si en tant que coach, il a parfois montré un visage défensif, c’est justement parce qu’il sait exactement comment bien défendre. Et puis porter aussi bien la moustache garantit forcément une place dans les 400 meilleurs joueurs de Division 1.

#398 - Yves Triantafilos

Yves Triantafilos
Saint-Étienne (1966-1967 puis 1974-1976), Nantes (1975-1977), Rouen (1977-1978)

C’est en Grèce, le pays de son père, qu’Yves Triantafilos vit sans doute ses meilleures années professionnelles. Après son passage réussi à l’Olympiakos, le gamin de Montbrison revient cependant à Saint-Étienne, son club formateur, où il doit se contenter d’un rôle de joker de luxe en attaque. Avec les Verts, « Tintin » ne joue pas autant qu’il le souhaiterait, c’est vrai, mais il garnit son armoire à trophées (champion de France en 1967, 1975 et 1976) et revêt le costume de héros un soir de novembre 1974, face au Hajduk Split. Balayés en Yougoslavie à l’aller (4-1), les Stéphanois se qualifient au retour grâce à un match d’anthologie (5-1 AP), ponctué d’un doublé de son supersub, entré en fin de match. En quête d’une place de titulaire, le « Grec » part ensuite à Nantes, alors grand rival de l’ASSE à l’époque. « Sainté et Nantes étaient au top à cette époque, les deux équipes jouaient les tout premiers rôles, se souvient celui qui conquiert un quatrième titre national en 1977. Je garde de bons souvenirs des confrontations entre les deux clubs. C’était moins rugueux que les derbys contre l’OL, c’était une rivalité saine, sans arrière-pensées dans le jeu. »

#397 - René Cédolin

René Cédolin
Rennes (1959-1972)

Ce n’est pas rien de passer toute sa carrière dans un même club. Ce n’est pas rien de le faire en première division. Ce n’est pas rien d’être encore aujourd’hui le joueur à avoir disputé le plus de matchs de D1 sous le maillot du Stade rennais. René Cédolin a gagné sa place dans les livres d’histoire du club breton pour un bon moment, voire pour l’éternité. Ce n’était pourtant pas gagné pour le gamin né en région parisienne et éduqué dans le Calvados dans les années 1940-1950, débarqué à Rennes après avoir signé un accord de non-sollicitation. « J’étais étonné qu’on vienne me chercher pour jouer en professionnel. Moi, ce que je voulais, c’était faire du foot comme j’en faisais dans mon village, mais pas forcément devenir une vedette, expliquait-il dans un entretien à Rouge Mémoire. Dans mon village, ça m’arrivait de faire un match avec la réserve le matin et un match complet avec l’équipe première l’après-midi. Je n’étais pas du tout obnubilé pour jouer en professionnel. »

Le latéral gauche reconverti défenseur central aura attendu quelques années avant de s’imposer dans le groupe rennais, au sein duquel il deviendra l’un des piliers en enchaînant les rencontres et remportant les deux premières Coupe de France du club. Un petit miracle après un double service militaire : « Faire son service militaire en deux fois m’a bouffé pratiquement deux ans, et comme j’en ai passé une partie en Algérie, je ne pouvais pas jouer. Quand je suis revenu à partir de juillet 1962, j’ai commencé à m’entraîner avec les professionnels. Mais au mois d’octobre 1962, j’ai refait une seconde occlusion intestinale suivie au bout de trois jours d’une éventration, puis j’ai refait une troisième occlusion intestinale. Un ou deux mois après être revenu au bataillon, j’ai fait une occlusion intestinale. J’ai arrêté mon service militaire pendant un mois, puis j’ai fait deux mois de repos chez mes parents. Je suis ensuite reparti au service militaire. Mais je n’étais plus au bataillon de Joinville, car d’après eux, je ne pouvais plus être footballeur professionnel. J’ai donc été muté à Rennes. Puis en décembre 1961, j’ai été renvoyé en Algérie jusqu’en juillet 1962. Je me considère, et ceux qui m’ont connu à ce moment-là me considèrent comme un miraculé. À l’hôpital, le curé est même venu pour me proposer l’extrême onction. Je suis encore resté deux mois à l’hôpital, puis deux mois encore en maison de repos. » Reste que le grand René était des plus fiables, en témoignent ces deux passages dans les cages pour dépanner en cours de rencontre, sans jamais encaisser de but. Dans la légende.

Crédit photo : Stade rennais Online

#396 - Georges Zvunka

Georges Zvunka
Metz (1957-1958, 1961-1962 et 1967-1972)

L’histoire d’amour entre la famille Zvunka et le FC Metz est magnifique. Et celle-ci a débuté avec Georges, l’aîné des six frères ayant porté le maillot grenat, même si seuls Jules et Victor ont aussi joué chez les pros. Mais si ces derniers se sont exportés pour avoir plus de lumière ailleurs – et gratter une meilleure place dans notre classement -, ce n’est pas le cas de Georges, qui n’a jamais quitté son FC Metz. Peu importent les relégations en D2, celui qui a été élu meilleur arrière latéral par France Football lors de la saison 1967-1968 n’a jamais quitté le navire dont il a longtemps été le capitaine. Un one club man (450 matchs avec les Grenats) qui le restera jusqu’au bout, puisqu’il a ensuite connu sa seule et courte expérience en tant qu’entraîneur sur le banc du FC Metz. Même si cela ne lui permettrait même pas d’intégrer le top 5000 des entraîneurs de Division 1. Mais ça, c’est un autre classement, que l’on fera peut-être en 2050.

#395 - Mohammed Abderrazak

Mohammed Abderrazak
Sète (1945-1948 puis 1953-1954), Stade français-Red Star (1948-1949 puis 1950), Montpellier (1949-1950), Nîmes (1952-1953), Nice (1954-1956), Valenciennes (1956), OL (1957-1958), Alès (1958-1959)

Au-delà de proposer une candidature plus qu’honorable au challenge Xavier Gravelaine avec ses quatorze changements de club simplement dans l’Hexagone (il connaîtra également une expérience en Espagne à Murcie et même au Mexique à Puebla), Mohammed Abderazzak (ou Abderrazack) El Ouargla était également un milieu offensif de talent, ayant sévi en D1 (et D2) pendant une bonne dizaine d’années à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Le Marocain, révélé à Sète, a notamment laissé une trace certaine à Nice (23 buts en 63 matchs), avec qui il a été sacré champion de France en 1955-1956.

#394 - Emilio Salaber

Emilio Salaber
Nîmes (1955-1960 puis 1966-1967), Sedan (1960-1965), Strasbourg (1967-1969)

Fuyant le franquisme, Emilio Salaber et sa famille ont posé leurs valises à Nîmes. Là-même où l’ailier espagnol a commencé à faire tourner les défenseurs de D1 en bourrique, dès ses 19 ans. Le feu follet est l’une des principales armes offensives des Crocos lorsqu’ils enchaînent trois saisons de haut vol, toutes conclues à la deuxième place, derrière Reims (1958, 1960) et Nice (1959). Pas de titre de champion de France, mais un joli total de 63 buts dans l’élite, et une Coupe, remportée avec Sedan-Torcy en 1961… aux dépens de Nîmes (3-1). De retour dans le Gard en 1966-1967, il s’impose même comme le meilleur buteur nîmois cette saison-là… en marquant 9 fois en seulement 17 matchs ! « Sur le terrain, c’était un phénomène, un attaquant d’une rapidité exceptionnelle à l’époque » , louait le président de l’Amicale des anciens de Nîmes Olympique, Patrick Champ. « Un ailier droit rapide, assez vif, puissant malgré son gabarit (1,68m et 66kg), qui aimait provoquer, embraye son ancien coéquipier Pierre Tordo. Il ne fallait surtout pas le chatouiller !  » Si Señor.

#393 - Ange Di Caro

Ange Di Caro
Marseille (1967-1973), Nancy (1973-1974 puis 1975-1976), Laval (1976-1978), Reims (1978), Bordeaux (1979)

À regarder de près des photos de l’époque, on peut lui trouver un air de ressemblance avec Emmanuel Macron. Mais si le chef de l’État se revendique supporter de l’Olympique de Marseille, Ange Di Caro est, de son côté, allé jusqu’à jouer pour les Ciel et Blanc. Cet attaquant polyvalent, capable d’évoluer dans l’axe comme sur une aile, était soumis à une rude concurrence sur la Canebière (Josip Skoblar, Roger Magnusson, Charly Loubet, Salif Keïta…). D’ailleurs, c’est en débarquant à Nancy que le double champion de France (1971, 1972) a pu véritablement donner la mesure de son talent. Au sein d’un club professionnel depuis quelques années seulement et encore peu habitué à la D1, le natif de Tunis a tenu son rang de valeur sûre dans le secteur offensif. Il a ensuite migré vers Laval et a réussi la performance d’avoir porté le maillot de trois équipes différentes lors d’une seule saison, en 1978-1979 (celui des Tangos, du Stade de Reims et des Girondins). « Mais l’ASNL est restée au fond de mes tendres souvenirs » , a toutefois prévenu « Gigi » , qui coule désormais des jours paisibles dans le Jura.

#392 - Claude « Coco » Michel

Claude « Coco » Michel
Guingamp (1995-1998 puis 2000-2004)

Plus de 400 matchs avec son seul et unique club, l’En Avant, dont 229 en première division : si un joueur symbolise le club costarmoricain, c’est bien Claude « Coco » Michel, lui qui est pourtant né à Carhaix-Plouguer, de l’autre côté de la frontière finistéro-costarmoricaine, et qui se voyait finir éducateur sportif. Rattrapé par le monde pro, formé à Guingamp et toujours resté fidèle à son club (pour en être encore aujourd’hui le joueur le plus capé), le milieu défensif y a vécu deux montées dans l’élite (avec le statut de meilleur joueur de D2 en 1999 selon France Football)… Et autant de descentes vers l’antichambre. En mai 1995 après une interception et un rush en solitaire, il est d’ailleurs l’auteur du but historique, contre Toulouse, qui permet à la formation bretonne de s’inviter en D1 pour la première fois de son histoire. Avec Guingamp, le champion du monde militaire (aux côtés de Vikash Dhorasoo et Olivier Dacourt, sous les ordres de Roger Lemerre) connaîtra également l’Europe et la finale malheureuse de la Coupe de France en 1997 contre Nice (il rate le dernier tir au but), symbolisera plus que tout autre la générosité de cette équipe toujours prête à jouer les poils à gratter. Et il sera bien sûr de la troupe qui accrochera la septième place de Ligue 1, en 2002-2003 avec Stéphane Carnot, Ronan Le Crom, Christophe Le Roux, Néstor Fabbri, Cédric Bardon, mais surtout la paire Malouda-Drogba. « Sur mon dernier match, j’ai eu droit à une sortie magnifique, nous racontait en 2012 celui qui n’a jamais réussi à trouver le chemin des filets en première division. Ça m’a permis de tirer un trait sur ma carrière. J’ai pu faire d’une belle façon le deuil de ma carrière. Quand tu joues ton ultime match dans un Roudourou plein, avec 17 000 spectateurs pour un dernier match de championnat de Ligue 2 contre Grenoble, c’est fort. » Guingamp symbolisera toujours ce village d’irréductibles Gaulois ; et pour l’éternité, Coco Michel, maillot floqué numéro 6 et brassard accroché au biceps, sera son Astérix.

#391 - Louis Landi

Louis Landi
Nîmes (1959-1976)

Seul André Kabile (431) compte davantage de matchs de D1 que Louis Landi (371) dans l’histoire du Nîmes Olympique. Gardien comme son frère Pierre (passé par le Racing Club de Paris, Troyes ou encore l’OGC Nice), Landi demeure une légende du club gardois. Lancé dans le grand bain en 1959, à 18 ans, en raison de la blessure d’Alex Roszak, « le Gaulois » (surnommé ainsi pour sa moustache old school) prend véritablement ses aises à partir de la saison 1963-1964. Meilleur gardien France Football en 1966 et 1967, Landi était « un très bon gardien sur sa ligne » d’après son fils Jean-Vincent, interrogé par le blog Rue Jean Bouin : « Il « volait » littéralement dans ses détentes et excellait surtout dans les sorties dans les pieds. Lors d’un match contre l’AC Milan, l’attaquant italien Altafini, tellement écœuré par sa prestation extraordinaire, lui remit le ballon du match dédicacé par toute l’équipe. » Roublard, le portier avait aussi obtenu l’arrêt d’un match contre Nice en 1974 en montrant ses talents de comédien à la suite d’un jet de pétard. Ses coéquipiers le retrouvent alors tout sourire à l’hôpital, où Landi tombe le masque : « On allait perdre, autant trouver une parade pour arrêter le match. » La rencontre sera rejouée à huis clos. Exemple de fidélité, il ne quitte les Crocos qu’en 1976, après plus de quinze années au club, pour jouer en troisième division chez le voisin Montpellier. En juin 1977, il perd néanmoins brutalement la vie dans un accident de voiture à 36 ans. Une rue porte aujourd’hui son nom juste à côté du stade des Costières. « Le Gaulois » , empereur chez les Romains.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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