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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (200-191)
Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.
#200 - Wissam Ben Yedder
Wissam Ben Yedder
Toulouse (2010-2016), Monaco (depuis 2019)
Dans la caste des attaquants de Ligue 1 au XXIe siècle, Wissam Ben Yedder occupe une place à part. L’ancien international français de futsal se révèle sur le tard, obtenant sa première titularisation en championnat à l’âge de 22 ans. Il est petit (1,70 m). Il n’est ni le plus rapide ni le plus costaud. Mais le natif de Sarcelles sait absolument tout faire. Il peut marquer du pied gauche, du pied droit et même de la tête, en force comme en finesse, surgir en opportuniste dans les six mètres ou partir de loin et faire la différence balle au pied, quitte à casser les reins des défenseurs adverses. « WBY » est d’abord le fer de lance offensif (quatre saisons à quatorze buts ou plus) d’une équipe toulousaine au potentiel incertain et parfois obligée de lutter jusqu’au bout pour son maintien. Son exode à Séville montre qu’il est capable de briller dans une formation de calibre européen, ce que le Bleu confirme depuis son arrivée à Monaco, en 2019. Le capitaine asémiste a déjà dépassé la barre des 130 buts dans l’élite. Et le compteur n’a sans doute pas fini de tourner.
#199 - Laurent Fournier
Laurent Fournier
Lyon (1980-1983), Saint-Étienne (1988-1990), Marseille (1990-1991), PSG (1991-1994 et 1995-1998), Bordeaux (1994-1995), Bastia (1998)
Beaucoup de joueurs refusent de rejoindre un club rival par respect pour les supporters et l’institution. Et puis il y a Laurent Fournier. L’international français (3 capes) a enchaîné Lyon – Saint-Étienne – Marseille – Paris – Bordeaux. Il est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire à avoir joué dans ces 5 clubs (Hatem Ben Arfa n’ayant jamais porté le maillot des Verts). Mais finalement, les supporters n’en ont jamais voulu à celui qui a débuté en Division 1 à 16 piges avec l’OL tant le milieu défensif ratissait les ballons dans l’entrejeu et se dépouillait pour son équipe. Au point de toujours entrer dans les petits papiers de ses coachs, même ceux qui n’étaient pas convaincus au départ comme il l’évoquait à SoFoot : « Raymond Goethals m’appelait « chose » au départ. Mais je suis fier de l’avoir fait changer d’avis : il m’a ensuite appelé « Fournier » , puis « Laurent » , puis « Lolo », c’est qu’il y avait une évolution, et qu’à la fin, il me respectait. Je n’étais pas le genre de joueurs à demander pourquoi je ne jouais pas, mais plutôt à me tenir prêt au cas où on fasse appel à moi. Je n’avais pas de problème à aller jouer avec la réserve en troisième division. » Avec la réserve, c’est là qu’aurait dû jouer le seul joueur français à avoir disputé trois finales de Coupe d’Europe sous le maillot d’un club français – 1 C1 avec l’OM en 1991 et 2 C2 avec le PSG (1996 et 1997) – au moment où son PSG affrontait le Steaua Bucarest en barrage de Ligue des champions. Cela aurait évité cette erreur administrative du club parisien – qui a fait jouer son milieu alors qu’il était suspendu pour la rencontre – et cette défaite 3-0 sur tapis vert. Sauf que sans cette bévue, le Parc des Princes et ses supporters n’auraient pas connu cette folle remontada lors du match retour (5-0). Alors merci pour eux, Lolo.
#198 - Yvan Beck
Yvan Beck
Sète (1932-1935), Saint-Étienne (1938-1939)
En décembre 1933, Ivan Bek devient Yvan Beck. Sa demande de naturalisation ayant abouti, l’attaquant délaisse la sélection yougoslave – avec laquelle il a atteint le dernier carré de la Coupe du monde 1930 – et s’offre le droit d’apparaître sous le maillot bleu, ce qu’il fait à cinq reprises. Mais c’est surtout en championnat que le Belgradois de naissance connaît ses plus belles heures footballistiques. Encore étudiant à la faculté de Montpellier, il fait partie du FC Sète qui réalise le doublé coupe-championnat en 1934. Son passage tonitruant à Saint-Étienne (103 buts en 108 matchs, toutes compétitions confondues) permet à l’ASSE d’accéder à l’élite pour la première fois de son histoire, en 1938. La Seconde Guerre mondiale perturbe les plans du prolifique avant-centre, qui s’engage dans la résistance sous le pseudonyme de « capitaine Tito » , dirige le maquis FTP de Bayons et aide à délivrer les prisonniers de la citadelle de Sisteron. Après le conflit, Beck trouve un anonyme boulot de docker, loin de sa gloire d’antan, et décède d’une crise cardiaque en 1963, à l’âge de 53 ans. Cette 198e place montre cependant qu’on ne peut pas oublier l’ancien artificier des Dauphins et des Verts.
#197 - Stéphane Ziani
Stéphane Ziani
Nantes (1991-1994 puis 2000-2004), SC Bastia (1994-1995 puis 2004-2005), Rennes (1995-1996), Bordeaux (1996-1997 puis 1999-2000), Lens (1997-1998), AC Ajaccio (2005-2006)
Parti de son club formateur, Nantes, un an avant le sacre des Canaris de Coco, le formidable milieu offensif de poche (1,68m) a rattrapé cela six ans plus tard : revenu en Loire-Atlantique après un début de tour de France, le gaucher – voire ambidextre – a permis à son club de cœur de rafler son huitième titre de champion, en 2001, signant quatre buts et quatre offrandes lors de cet exercice et nouant une superbe relation amour-haine avec Sylvain Armand (voir #256). Le deuxième championnat de France pour Ziani, déjà titré avec le RC Lens – un autre club qui l’a marqué – en 1997-1998 à l’issue de sa meilleure saison personnelle (onze caramels, deux passes dé et une place dans l’équipe type de D1 au milieu de Martin Djetou, Johan Micoud et Robert Pirès). « À l’été 1999, Roger Lemerre m’a dit que La Corogne manquait de visibilité pour me permettre de prétendre à une place chez les Bleus, nous racontait Ziani pour les vingt ans du dernier sacre nantais. Alors je signe à Bordeaux, racheté par M6. J’y ai déjà joué, ils jouent la C1 et ont une belle équipe : Micoud, Duga, Laslandes, Wiltord… Mais je tire trop sur la corde en prépa. Je me pète au troisième match, je reviens en janvier 2000 et je me luxe l’épaule : trois mois d’arrêt, Euro 2000 foutu et saison presque blanche. Bordeaux signe un autre milieu, Wilmots. J’entends que Nantes cherche à mon poste et j’y suis prêté. Je suis super content de retrouver Denoueix, mon coach formateur. Je reprends direct mes marques, comme chez moi. »
Quelques mois plus tard, le 12 mai 2001, Ziani est sur la pelouse face à Saint-Étienne, flottant dans son maillot trop large, son club de cœur retrouve le sommet de l’Hexagone, et la Beaujoire se remplit de supporters en transe : « Une minute avant la fin, une émotion ultra-intense m’envahit, proche des pleurs, mais je résiste, nous confessait-il. Je revois mon année d’avant, mes doutes, les échéances ratées avec les Bleus. Je suis nantais, je reviens dans le club où j’ai commencé à 8 ans et je vais être champion avec. Putain ! T’es de passage, comme tout le monde, mais en train de participer, avec humilité, à l’histoire de ce club. Et je vais partager ça avec Raynald, mon coach-formateur, celui qui m’a lancé, boosté, rassuré. Je suis là, sur le terrain, mais perdu dans mon monde parallèle. »
#196 - Claude Makélélé
Claude Makélélé
Nantes (1992-1997), OM (1997-1998), PSG (2008-2011)
On aurait pu vous parler des débuts de Claude Makélélé à Brest avant la faillite du club breton. De son arrivée à Nantes où il évoluait principalement à poste de milieu droit et où il a gagné un titre de champion de France et participé au record d’invincibilité des Canaris en Division 1 (32 matchs). Ou alors évoqué son passage moyen à l’OM où sa fin de carrière au Paris Saint-Germain avec le brassard autour du biceps et toujours cette capacité à envoyer des tacles de patron. Ou encore son but face au RC Lens avec Paris où il met un double contact à Vedran Runje. Mais en fait, on préfère vous raconter à nouveau cette superbe anecdote avec la fille de Coco Suaudeau. Avec comme narrateurs Patrice Loko et Nicolas Ouédec :
Patrice Loko : Claude sortait avec la fille de Coco…
Nicolas Ouédec : … mais Coco le savait pas. Quand on a gagné le championnat en 1995, ils sortaient ensemble depuis un an et demi.
RP : On le savait tous, sauf Coco. Il passait son temps à vanner Claude sur ses copines et comment il était membré. Quand il disait ça dans la douche, putain, on baissait tous la tête…
NO : Lors d’une mise au vert, au domaine d’Orvault, il y avait une grande tablée, avec Coco au bout, tout le staff, Daguillon, Georges Eo et Claude à l’autre bout de la table, ultra timide. Coco interpelle Claude: « Putain, mais Claude, ta gonzesse, on la voit jamais. Tu vas nous la sortir un jour, nous la présenter? » Toute la table savait que Coco parlait, sans le savoir, de sa fille. Même George Eo savait, tout le monde pouffait. Ça a duré comme ça pendant quatre mois.
PL : Coco pensait qu’on se marrait à ses blagues.
NO : Coco aimait bien parler des femmes, dire « Ah, t’as une belle femme » , savoir avec qui on était. Il allait un peu loin parfois avec Claude: « Putain, mais avec le truc que t’as, tu dois y aller toi! »
#195 - Charles Orlanducci
Charles Orlanducci
SC Bastia (1970-1971 puis 1972-1986), Red Star (1971-1972)
Dix-huit saisons professionnelles à Bastia, dont dix-sept en D1 : la carrière du défenseur central force le respect. Avec le Sporting, Orlanducci a soulevé une Coupe de France (1981), perdu une finale de C3 (1978), connu le podium (1977) et la place de lanterne rouge de D1 (1986), marqué treize fois dans l’élite, et gagné le statut de légende du club en même temps qu’un surnom absolu : « le Lion de Vescovato » , du nom de sa commune de naissance à une grosse vingtaine de kilomètres en dessous de Bastia. « C’était en référence à ma façon de jouer, de courir, les cheveux longs… Avec des courses agressives, comme un lion. Ce sont les journalistes qui m’ont donné ce surnom, au bout d’un an ou deux, quand je commençais à être titulaire au Sporting » , nous racontait-il en 2017, balançant également une anecdote terrible avec son mythique entraîneur Pierre Cahuzac : « C’était pendant un stage d’avant-saison. J’arrive en retard à table. Il n’y avait pas mon assiette sur la table. Alors, j’appelle le serveur : « Monsieur, vous m’avez oublié. » Et c’est là que Cahuzac intervient : « Non, non, petit, il ne t’a pas oublié. Tu ne manges pas ce soir. » Ça, c’était la discipline qu’il imposait. Ça suffisait pour remettre les choses en place. J’avais 22, 23 ans. » Reste que le rugueux défenseur sera toujours resté fidèle à Bastia, excepté un prêt au Red Star en début de carrière : « En tant que joueur, jamais je n’ai eu l’idée de partir. Pourquoi ? Parce que j’avais ce qu’il fallait à Bastia. Je n’avais besoin de rien d’autre. Je voulais faire carrière dans mon club. D’abord, j’étais chez moi, ce qui n’est pas le cas de tous les joueurs. Ce qui me plaisait, c’était la proximité avec les gens, les supporters. Quand on joue pour un peuple, on a le plaisir derrière. »
#194 - Stéphane Guivarc'h
Stéphane Guivarc’h
Brest (1989-1991), Auxerre (1995-1996), Rennes (1996-1997), Auxerre (1997-1998 puis 1999-2001), Guingamp (2001-2002)
Ceux qui résument Stéphane Guivarc’h à son silence lors de la Coupe du monde 1998 et ses ratés en finale contre le Brésil ont tout faux. Le Finistérien est un vrai renard, un joueur attiré par le but, un gars qui n’avait habituellement pas besoin de beaucoup d’occasions pour la mettre au fond. Il lui a quand même fallu être patient pour se faire une place dans le championnat de France, la faute à la perte du statut professionnel du Stade brestois, son premier club chez les pros, ce qui l’a poussé à rebondir à l’échelon inférieur chez l’ennemi guingampais. Dans les Côtes d’Armor, Guivarc’h s’est forgé une réputation de buteur, séduisant un certain Guy Roux, qui le compare volontiers à Lilian Laslandes et qui lui fait confiance après une saison moyenne malgré une médaille de champion de France pour l’attaquant en décidant de l’aider à se reprendre avec un prêt à Rennes.
Bingo, Guivarc’h retrouve ses sensations et enfile 30 perles toutes compétitions confondues, dont 22 en championnat, ce qui lui permet de terminer meilleur buteur. « Il a un profil rare : il est irrésistiblement attiré par le but. Il est assez individualiste, dans son domaine de jeu, ça constitue une qualité, dira de lui Yves Colleu. Il tape dans toutes les positions possibles, et neuf fois sur dix, ses tirs sont cadrés, sa confiance en lui et sa réussite presque insolente. D’autres tenteraient souvent de maîtriser la balle, lui, il frappe. » L’AJA ne boude pas son plaisir en récupérant cet amateur de patators des 30 mètres en lucarne, et Guivarc’h se place une nouvelle fois tout en haut du classement des meilleurs artilleurs du championnat. Après des échecs de l’autre côté de la Manche, il reviendra au bercail auprès de Guy Roux planter quelques buts et assister à l’éclosion de Djibril Cissé. Un coup de vieux pour l’attaquant français, qui signe un retour à Guingamp pour boucler la boucle, malgré des blessures à répétition. Le Menhir n’était pas éternel.
#193 - Jean-Marc Guillou
Jean-Marc Guillou
Angers (1966-1975), Nice (1975-1979), Mulhouse (1982-1983)
Aux côtés de Raymond Kopa, Pierre Bourdel et Christophe Lagrange, Jean-Marc Guillou est assurément le quatrième symbole de l’Angers SCO. Élu « joueur du siècle » de son club et figure du football français des années 1960 et 1970, le meneur de jeu a effectivement marqué la D1 de son élégance, au point d’être surnommé « Le Cerveau » .
Guillou débarque ainsi dans l’Anjou en 1966 à 21 ans, après avoir fait parler de lui au niveau amateur, dans sa Bretagne d’origine. Vite repéré, il s’impose tout aussi rapidement dans le système d’Antoine Pasquini, puis Ladislas Nagy. Un statut de titulaire indiscutable, offrant à l’intéressé un rôle de distributeur primordial en direction des buteurs Éric Edwige, Božidar « Boško » Antić, Vladimir Kovačević ou Marc Berdoll. Durant neuf ans, jusqu’en 1975, s’accumulent en effet 264 rencontres, au sein d’une équipe séduisante. « Jean-Pierre Dogliani m’a impressionné par sa vision du jeu, racontait-il au site officiel de son académie. Claude Dubaële m’a montré par son exemple qu’un joueur du milieu devait manifester activité et constance. Mais c’est peut-être Chlosta qui a eu l’influence la plus grande sur moi. Zygmund est un type sensationnel comme équipier et comme homme. » Le petit Angers devient en effet très grand, au point de rallier la Coupe de l’UEFA en 1972 (éliminé au premier tour, 3-2 sur les deux matchs par le Dynamo Berlin).
Arrivé au bout de son aventure, il s’engagera avec Nice, à 30 ans, sans pour autant parler de fin de carrière. Il faut dire qu’avec Roger Jouve, Jean-Noël Huck et ses comparses chez les Aiglons, Guillou se targue d’un bilan majuscule, auréolé de 163 rencontres, d’une deuxième place en championnat en 1976 et d’une finale de Coupe de France en 1978, perdue face au Nancy de Michel Platini (1-0). Une carrière énorme en club, venue lui ouvrir les portes de l’équipe de France (dix-neuf sélections, trois buts), dont une participation au Mundial argentin. Footballeur d’exception, Jean-Marc Guillou le sera également en tant que dirigeant, dans un rôle d’éducateur et de formateur, par l’intermédiaire des Académies JMG, devenues références internationales. « On n’est jamais fatigué après un bon match, parce que le plaisir compense la fatigue des muscles. Oui, on prend le problème à l’envers, quand on dit que c’est en apprenant à souffrir qu’on apprend à jouer au football. »
#192 - Jean Vincent
Jean Vincent
Lille (1950-1956), Reims (1956-1964)
Adepte du « café au lait-camembert » le matin, Jean Vincent était tout aussi unique l’après-midi, sur le terrain. Considéré comme l’un des meilleurs ailiers de son époque, il inscrit 14 buts en l’espace de 27 matchs en 1951-1952, à tout juste 21 ans. Vincent joue alors à Lille, où il devient champion de France en 1954 et remporte deux Coupes, en marquant à chaque fois en finale. « Lorsque Vincent est lancé, son shoot ne pardonne pas. Sa grande force est l’action solitaire, menée de loin. Alors, ses brusques crochets, ses changements de rythme et de pied laissent l’adversaire pantois » , décrit La Voix du Nord. Transféré au Stade de Reims, il enrichit son palmarès de trois autres championnats (1958, 1960, 1962) et d’une nouvelle Coupe de France (1958), en terminant la finale au poste de gardien à la suite de la blessure de Dominique Colonna.
« Je ne sais pour quelle raison, je voyais Vincent comme un joueur intermittent et assez fragile, confiait son coach Albert Batteux en 1959. Au contraire, et si je fus parfois déçu par la mauvaise terminaison de certaines de ses actions, il s’est montré depuis son arrivée d’une activité, d’une résistance et d’un esprit d’abnégation magnifiques. Il était peut-être un peu moins virtuose que je ne le pensais, mais le personnage sous lequel il se révélait me séduisait bien davantage. À l’entraînement ou en match, sa générosité dans l’effort est remarquable. Servi par des dons physiques que je ne lui soupçonnais pas quand il était à Lille, il semble éprouver une joie immense à courir à la poursuite de l’adversaire et de la balle, et sa joie se décuple quand il peut battre l’un et conquérir l’autre. » La même joie qu’il démontre en marquant chacun de ses 119 buts en D1.
#191 - René Domingo
René Domingo
Saint-Étienne (1949-1962 et 1963-1964)
Quand on est le joueur le plus capé d’un club centenaire et d’un des deux clubs les plus titrés du championnat de France, on ne peut pas être un joueur lambda. Et René Domingo était loin d’être un joueur lambda. Celui qui se faisait surnommé « Bill » en raison de sa passion pour les westerns n’était pourtant pas le joueur le plus spectaculaire de l’AS Saint-Étienne des 50s et du début des 60s. Mais il était en tout cas le plus fidèle, lui qui n’a connu que les Verts dans sa carrière, le plus irréprochable sur le terrain et l’une des plus grandes gueules. De quoi expliquer pourquoi le milieu de terrain a quasiment toujours été le capitaine de l’ASSE. Un statut qui lui permet d’être le premier joueur des Verts à soulever un trophée – la Coupe Charles Drago en 1955 – et de recevoir la Coupe de France des mains de Charles de Gaulle en 1962. Et dire que pour son premier match avec Sainté en 1949, l’international français (1 cape) s’était fait dépasser par les milieux de Sochaux qui ont infligé un violent 6-2 aux Verts. À ce moment-là, personne au club ne pouvait s’attendre à ce que René Domingo dispute 533 rencontres avec l’ASSE. Un chiffre qui aurait pu grimper encore plus si le joueur de Valenciennes Bolec Kocik ne lui avait pas fait une double fracture de la jambe qui a mis fin à sa carrière à 35 ans. Il ne le savait pas encore, mais 60 ans après, son record est toujours d’actualité, et l’un des plus grands streamers français porte son nom.
Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF