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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (140-131)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#140 - Léonard Specht

Léonard Specht
Strasbourg (1972-1976 puis 1977-1982 et 1988-1989), Bordeaux (1982-1987)

Exemple de fidélité à son Alsace, Léonard Specht a tout connu avec Strasbourg : la tristesse de la relégation en 1976, la joie de la remontée en 1977 et l’extase du titre de champion en 1979, au bout d’une saison dont il dispute tous les matchs. « Enraciné au poste de stoppeur, Specht démontre alors qu’il n’est pas seulement un défenseur de devoir et d’abnégation, mais un joueur complet et intelligent, capable, à l’occasion, de placer un jeu de tête peu à peu considéré comme l’un des meilleurs de l’Hexagone » , loue le site Football The Story. Au point d’être approché par Saint-Étienne, le PSG ou encore Dortmund, et de faire l’objet d’une cour assidue de ses amis bordelais. « Tigana, Giresse et Lacombe m’appelaient tous les jours pour que je vienne. Finalement, Aimé Jacquet est venu à Strasbourg, et il m’a convaincu de rejoindre ce club qui était dans une dynamique très positive. » Jackpot : sevrés de titre majeur depuis 1950, les Girondins raflent le championnat en 1984, 1985 et 1987, avec une défense de fer (seulement 27 buts pris en 1984-1985 et 1986-1987). Specht forme alors avec Patrick Battiston l’une des meilleures charnières centrales du football français. Il a raccroché les crampons chez lui, à Strasbourg, après avoir aidé le club à remonter dans l’élite. Léo, messie.

La réaction de Léonard Specht : « Je ne m’attendais pas à être 140e. C’est tellement énorme, ce sont des milliers de joueurs sur quasiment un siècle… Platini, Zidane, Kopa, ceux-là, il n’y a pas de problème. Mais derrière, il y a des milliers et des milliers de joueurs, des dizaines de générations. C’est peut-être une récompense pour ma longévité, mon palmarès, etc. L’autre jour, je regardais le livre d’or des Girondins et celui de Strasbourg. En 1979, j’étais le seul joueur de champ à faire tous les matchs, je n’ai pas loupé une seconde. Idem à Bordeaux en 1985. Je me suis dit : « Mais c’est impossible, comment je faisais ? » Ce sont des arguments qui peuvent se mettre en avant, c’est vrai. »

#139 - Franck Sauzée

Franck Sauzée
Sochaux (1983-1988), OM (1988-1990 puis 1991-1993), Monaco (1990-1991), Strasbourg (1994-1996), Montpellier (1996-1999)

Franck Sauzée c’est une frappe de géant, une figure des années 1980 puis 1990, et le symbole du football français qui gagne. Le milieu de terrain complet par excellence, indiscutable partout où il sera passé.

Le parcours de l’Ardéchois commence ainsi à Sochaux, qu’il sert de 1983 à 1988 (150 apparitions), aux côtés de Philippe, Anziani et Lucas, de John Helt, d’Uwe Krause et bien évidemment, de l’élégant Stéphane Paille. Champion d’Europe espoir en cette année 1988, il s’attire les faveurs de Bernard Tapie et de son Olympique de Marseille, qu’il rallie sans trop d’hésitations. « Quand j’entre dans le vestiaire la première fois, je ne sais pas quelle attitude adopter, racontait-il au Phocéen. Du coup, je trace vers mon siège sans dire un mot, j’étais gêné au maximum. Je m’assois, je tourne la tête et je vois : Francescoli, Waddle, Papin et Tigana en train de se préparer. Et je me dis : « Qu’est-ce que je fais là ! » J’avais tellement de pression. »

Impressionné, Sauzée n’en sera en réalité que plus impressionnant une fois sur le terrain, lorsque Gérard Gili lui offre du temps de jeu. Une première étape de deux saisons entre 1988 et 1990, auréolée de deux sacres en championnat (1989 et 1990). Se jugeant en difficulté face à la concurrence, il se décide alors à rejoindre Monaco, afin d’y trouver de la stabilité. Sur le Rocher, il réalise une saison complète, glanant une Coupe de France, au printemps 1991. Vexé de voir l’un des siens briller chez un rival, Tapie fait le forcing pour rapatrier son protégé. Chose faite, pour celui qui trouve enfin un statut d’intouchable. « Au milieu, avec Didier (Deschamps), on était tout de même très solides. On laissait les artistes s’amuser devant, et nous, on s’occupait de les alimenter. Didier était dans le ratissage, il courait après chaque ballon, chaque tacle. Moi, j’étais en couverture, j’avais un meilleur jeu de tête que lui, donc je récupérais chaque rebond. Et quelques fois, je me permettais de déclencher des petites frappes de loin » s’amusait l’intéressé, au moment d’évoquer sa palette caractéristique.

Et pour cause, de nouveau sacré en D1 (1992), il se mue en artisan majeur de la C1 version 1993, disputant 54 matchs cette saison-là et s’offrant six buts marqués sur la scène européenne, dont un triplé en phase de groupes face au CSKA Moscou. En équipe de France, il disposera du même rôle (39 capes), s’offrant même le record du but le plus rapide inscrit en Bleu : 34 secondes, le 30 mars 1991 face à l’Albanie (5-0). Arrivé au bout d’un cycle, dans cet OM des grandeurs, Sauzée décide finalement de tenter l’aventure à l’étranger, à 28 ans, en ralliant l’ambitieuse Atalanta. Un flop, pour une équipe reléguée en Serie B, et un retour en France, à Strasbourg, pour le milieu. En Alsace, il se liera d’amitié avec Frédéric Arpinon et David Zitelli, qu’il convainc de le rejoindre, après sa parenthèse montpelliéraine, à Édimbourg pour sa dernière aventure, du côté des Hibernians.

#138 - Mickaël Pagis

Mickaël Pagis
Sochaux (2001-2004), Strasbourg (2004-2006), OM (2006-2007), Rennes (2007-2010)

Comme le bon vin, dont il est amateur, Mickaël Pagis s’est bonifié avec l’âge. Il est en tout cas arrivé tardivement en première division, à 28 ans, après avoir éclaboussé de son talent les deuxième et troisième échelons. Il lui faut une rencontre, celle de Jean Fernandez, pour se retrouver dans l’élite du côté de Sochaux après avoir obtenu une promotion. Dans le Doubs, l’attaquant enfile avec plaisir son costume d’artiste : il marque, il fait marquer, et son toucher de balle associé à son flegme en fait un joueur à part. Une Coupe de la Ligue et une brouille avec Guy Lacombe plus tard, il met le cap sur Strasbourg, où il remporte le même trophée qu’à Sochaux, enquille les buts, devient capitaine et noue une relation exceptionnelle avec Mamadou Niang sur le terrain. « Nous étions différents et complémentaires, expliquait-il à Foot d’avant. Je jouais plus dos au jeu, en déviation et j’étais plus passeur. Mamad’ était plus un joueur d’espaces. Nous nous sommes bien trouvés. Pour que ça fonctionne entre deux attaquants, il faut de la différence. C’est vrai qu’avec Mamad’, on se trouvait les yeux fermés et c’était une grande force pour Strasbourg. »

Mais à l’été 2006, il reçoit le coup de fil d’une personne qu’il connaît bien : « Six mois plus tôt, Jean Fernandez était parti entraîner Marseille. C’est lui qui m’a une nouvelle fois contacté pour reconstituer le duo d’attaque avec Mamadou Niang. C’est parti comme ça. Pour moi à l’époque, ça me paraissait impensable que Marseille me sollicite. Avec toute son histoire, le stade Vélodrome, l’Olympique de Marseille, c’était énorme. Donc, je n’ai pas hésité une seule seconde. » Le trentenaire ne jouera pour l’OM que pendant dix-huit mois, mais il n’en faut pas plus pour être adopté pour un public fan de sa personnalité et de ses qualités de footballeur. Seulement, la concurrence de Djibril Cissé le pousse à aller voir ailleurs, en l’occurrence à Rennes, où il retrouve après quelques semaines un certain… Guy Lacombe. « Je suis arrivé avec l’étiquette du joueur passé par l’OM, donc il y avait une attente particulière. C’est ce que j’ai ressenti, rembobine-t-il. Au début, je jouais seul devant et je n’étais pas très bon. Il faut le dire. Les supporters rennais me l’ont fait comprendre. Puis avec le temps, ça s’est amélioré, et je suis devenu un joueur apprécié. Avoir réussi à faire changer l’opinion des gens, c’est ma grande victoire. » Il fera se lever trois fois le public du stade de la route de Lorient en signant un triplé pagistral contre le grand Lyon et gagnera même un fan de choix, avec François-Henri Pinault, qui lâche avant la finale de Coupe de France contre Guingamp : « Même si on ne se mêle pas des choix tactiques, j’ai un souhait de supporter : voir entrer Mickaël Pagis. » Son vœu, et celui des supporters rennais, sera exaucé, sans que Pagis ne puisse soulever le trophée, avant de voir son temps de jeu diminuer sous Frédéric Antonetti avant la retraite. Plus de dix ans après sa fin de carrière, le papa peut désormais assister aux gestes de classe de Pablo, son fiston, qui viendra peut-être un jour perpétuer la tradition des Pagis en Ligue 1.

#137 - Florian Maurice

Florian Maurice
Lyon (1992-1997), PSG (1997-1998), OM (1998-2002), Bastia (2002-2004), Istres (2004-2005)

Dans la catégorie des doubles prénoms qui ont marqué l’histoire du championnat de France, il faut réserver une très belle place à Florian Maurice. Oui, l’attaquant a mis un terme à sa carrière à seulement 31 ans, la faute à des blessures à répétition, et celle-ci aurait sans doute pu être plus belle, mais il ne faut pas oublier tout ce qu’il a fait avant. Comme à Lyon, son club formateur, le club de sa région, avec lequel il a découvert la cour des grands à l’âge de 18 ans. Le petit bonhomme aux cheveux blonds frisés a d’abord évolué comme milieu offensif, avant d’être placé en numéro 9 par Jean Tigana. Une bénédiction pour un joueur plus intelligent que puissant, comme en témoignent son sens du placement et son timing parfait pour faire trembler les filets. Il est compliqué de ne pas entendre le nom de Flo Maurice dans les résumés ou les multiplex de l’époque. 1994-1995 et 1995-1996 sont ses exercices les plus prolifiques, avec notamment un bilan de 18 buts et 6 passes décisives avec les Gones de Guy Stéphan.

Une machine à marquer, en club comme chez les Espoirs, mais un peu moins en équipe de France A, où il commence pourtant à s’installer à quelques mois de la Coupe du monde à la maison. Sauf qu’à ce moment-là, le « Tintin » cher à Pascal Olmeta connaît une première grave blessure au bout d’une saison éreintante et un transfert record en France (41 millions de francs) au PSG. Dans la capitale, son duo avec Marco Simone laisse entrevoir de belles promesses, mais celles-ci s’éteignent en même temps que la situation sportive du club parisien se détériore. Résultat : Flo Mau voit Stéphane Guivarc’h lui griller la politesse dans le groupe France et passe à côté de son rêve de Mondial, « son plus grand regret » . À Paris, l’attaquant n’est plus en odeur de sainteté et prend la direction du rival, Marseille, où il fait de nouveau parler ses qualités de buteur pendant deux saisons avant que son physique ne le rattrape. Sa parenthèse espagnole ne l’éloignera pas longtemps de son championnat préféré dans lequel il enfilera encore quelques perles sous le maillot de Bastia avant de mettre un point final à sa longue aventure dans l’élite en toute discrétion à Istres. Aujourd’hui, Florian Maurice a troqué son costume de joueur contre celui de directeur sportif à Rennes, où il continue, dans un sens, de faire le bonheur de la Ligue 1.

#136 - Bafétimbi Gomis

Bafétimbi Gomis
Saint-Étienne (2005-2009), Lyon (2009-2014), Marseille (2016-2017)

C’est simple, avoir Bafé Gomis dans son équipe est l’assurance d’avoir un attaquant qui plante au moins 10 buts chaque saison en championnat, une barre qu’il a toujours dépassée depuis qu’il a été installé titulaire à Sainté en 2006 avec un pic à 20 pions lors de son unique saison marseillaise. Mais avoir l’international français (12 capes) dans son équipe est aussi l’assurance d’avoir un attaquant au sourire communicatif qui se bat sur le terrain et qui claque une célébration cultissime – une panthère qui rugit en hommage à l’ancien Stéphanois Alex qui lui-même rendait hommage à Salif Keita – après chaque but. Une célébration que celui qui a participé au concert des Enfoirés en 2012 a continué à faire malgré son transfert chez l’ennemi lyonnais. Il faut dire que dans la capitale des Gaules, celui qui porte les dreadlocks comme personne ne s’est jamais arrêté de planter. Que ce soit en Ligue 1, où il a dégainé un triplé au Vélodrome face à l’OM en novembre 2012 et des pions à Geoffroy-Guichard – qu’il a toujours célébrés – ou en Ligue des champions où il est toujours titulaire du record du quadruplé le plus rapide de la compétition (27 minutes face au Dinamo Zagreb) après avoir vu Mohamed Salah lui chiper celui du triplé le plus rapide à la mi-octobre. Sauf que l’Égyptien n’aura jamais la classe de Bafé en costard-lunettes.

#135 - Étienne Mattler

Étienne Mattler
Sochaux (1932-1939 puis 1945-1946)

La vie d’Étienne Mattler est digne de celle d’un héros de roman. Alors, pour ne pas faire trop long, on se contentera d’en évoquer ici les grandes lignes. Passionné de cyclisme, le jeune Étienne se détourne subitement de la petite reine après le décès tragique de son frère, des suites d’un accident de vélo. C’est donc balle au pied que ce tourneur de métier se fait connaître, à Belfort, à Strasbourg et enfin à Sochaux, où il accède au professionnalisme en 1932. Défenseur autoritaire, rugueux dans les duels (1,82 m, 85 kg) et davantage du genre à dégager la gonfle le plus loin possible plutôt qu’à combiner dans des petits espaces, celui que l’on surnomme « le Balayeur » s’offre deux titres de champion de France avec le FCSM (1935, 1938). Avec les Bleus, il participe aux trois premières Coupes du monde de l’histoire et détient, pendant longtemps, le record du nombre de sélections (46, dont 14 comme capitaine). Farouchement attaché à sa patrie, capable de chanter La Marseillaise à gorge déployée, debout dans un bar napolitain et devant des supporters italiens médusés, Mattler s’engage dans la Résistance pendant la guerre. Arrêté et détenu pendant trois mois par la Gestapo, il ne révèle rien de compromettant malgré la torture. « Il répétait que pendant les interrogatoires, pour se donner du courage et pour narguer les Allemands, il gardait sur lui un survêtement de l’équipe de France… » , raconte sa fille Denise à L’Équipe. Donné pour mort, le Belfortain rejoint l’armée de De Lattre de Tassigny pour aider à la libération du pays. Une fois le conflit terminé, il enfile à nouveau le maillot sochalien. Pour une ultime saison en D1, et un dernier match disputé à 40 ans.

#134 - Emmanuel Aznar

Emmanuel Aznar
Marseille (1936-1939 puis 1945-1952)

Un certain Erling Haaland avait planté un nonuplé à la Coupe du monde U20 ? Emmanuel Aznar, lui, l’a fait en championnat de France. Neuf buts contre Avignon en octobre 1942, rien que ça, lors d’une saison où il porte l’estocade 45 fois en 30 journées de D1. Le natif de Sidi Bel Abbès martyrisera les gardiens jusqu’à porter son total à 91 réalisations dans l’élite. Seuls Jean-Pierre Papin (134), Josip Skoblar (151) et Gunnar Andersson (170) font mieux dans l’histoire de l’OM. Propriétaire de plusieurs magasins de chaussures par la suite, Aznar reste l’un des plus beaux symboles de la devise du club phocéen : droit au but.

#133 - Jean Grumellon

Jean Grumellon
Rennes (1947-1952), Nice (1952-1953), Monaco (1952-1953), Le Havre (1953-1954)

Dans quelques années, Martin Terrier, qui ne fera bientôt pas tache dans un tel top, aura peut-être réussi le détrôner. Depuis 70 ans, Jean Grumellon reste le meilleur buteur de l’histoire du Stade rennais, avec 154 réalisations, dont 107 en première division. Le foot n’était pourtant pas sa priorité, alors que l’élève de l’école des mécaniciens de marine à Lorient attend ses 14 ans pour prendre sa première licence à Saint-Servan, sa ville natale, comme le raconte Stade rennais Online. Seulement, le ballon rond passe un peu plus au second plan quand la guerre éclate : le Breton échappe au régime de Vichy, traverse la Manche et rejoint les Forces françaises libres pour résister. Il a 24 ans quand il signe à Rennes et découvre les joies du football professionnel, en 1947. Le Corsaire, son surnom, n’a pas besoin de beaucoup de temps pour marquer les esprits, claquant 31 buts dès sa première saison. Le public rennais et le championnat de France apprennent alors à connaître ce redoutable canonnier, doté d’un pied gauche dévastateur.

Les trois exercices suivants sont aussi très prolifiques (26 buts, 29 buts et 22 buts) et il dépasse à chaque fois la barre symbolique des 20 caramels en championnat. En 1950, Grumellon, aussi rapide qu’adroit, décroche même le titre de meilleur buteur de D1. Dans le même temps, il gagne le statut d’international français (10 sélections, 5 buts), et passe tout près d’offrir la première victoire des Bleus contre l’Angleterre, à Highbury, en tapant le poteau. Les aventures de Grumellon loin de sa Bretagne, à Nice, Monaco ou Le Havre ne seront pas concluantes, même s’il retrouve légèrement de sa superbe en Normandie en inscrivant 16 buts en 38 apparitions. Pendant ce temps-là, le Stade rennais est descendu en D2, ce qui n’empêche pas le buteur de revenir à la maison pour faire grossir son compteur et mettre un point final à sa carrière express. Il pourra alors faire un tour à l’US Saint-Malo tout en tenant un magasin d’articles de sport à Rennes, avant de s’installer définitivement dans la cité corsaire où il s’est éteint en 1991. Il reste désormais les souvenirs des anciens, les livres d’histoire et un statut de légende.

#132 - Jérôme Rothen

Jérôme Rothen
Troyes (2000-2002), Monaco (2002-2004), PSG (2004-2009), Bastia (2012-2013)

Depuis qu’il est devenu consultant, il n’existe pas une seule émission où Jérôme Rothen n’évoque pas sa fameuse patte gauche. Et même s’il est possible de critiquer cet excès de melonite aiguë, il faut avouer que la patte gauche de l’international français (13 capes) était délicieuse. Que ce soit pour envoyer des coups francs en lucarne, des centres téléguidés, des transversales de 50 mètres ou des frappes de 20 mètres au fond des filets. Bref, le milieu de terrain faisait ce qu’il voulait avec son pied gauche. À l’image de son passage à l’AS Monaco où Rothen a distillé 18 passes décisives sur une saison de Ligue 1 – un record qui tient toujours, même s’il a été égalé par Ángel Di María – avant d’être sacré co-meilleur passeur de la C1 2004 qui se terminera par une finale perdue face à Porto. Courtisé par toute l’Europe, le vainqueur de la Coupe Intertoto avec Troyes décide de rejoindre le PSG, son club de cœur. C’est le début d’une longue montagne russe. Car si la patte gauche de celui qui a fait l’INF Clairefontaine dans la promo de Henry, Anelka et Gallas était, avec les pions de Pedro Miguel Pauleta, l’une des rares éclaircies du côté de la capitale, son caractère et sa volonté de quitter le club a entraîné quelques prises de tête avec les supporters dont il est devenu le bouc émissaire après avoir été le chouchou du Parc des Princes à ses débuts. En même temps, comment ne pas tomber sous le charme d’une aussi belle patte gauche.

#131 - Bernard Bosquier

Bernard Bosquier
Sochaux (1961-1962 et 1964-1966), Saint-Étienne (1966-1971), Marseille (1971-1974)

Éliminé avec l’équipe de France dès la phase de groupes du Mondial 1966, Bernard Bosquier s’est visiblement juré de ne plus perdre des matchs dans sa carrière. Ou du moins le moins possible. Et c’est ainsi que « Bobosse » quitte Sochaux – où il avait signé un contrat stagiaire car le club lui offrait une place de dessinateur dans les ateliers Peugeot – pour Saint-Étienne où il casse la barraque. Et c’est un doux euphémisme. Quatre titres de champion de France en cinq saisons, deux titres de joueur français de l’année, le BB brun dirige sa défense par sa voix, son jeu de tête et son amour du duel. Tel un Sergio Ramos, l’international français (42 capes) n’hésitait pas à dépasser sa fonction de défenseur central pour apporter le danger dans le camp adverse et faire trembler les filets comme lors de son passage à l’OM où il est devenu le premier buteur de l’histoire des Classiques face au PSG. Car oui, pas content de voir Sainté finir deuxième derrière Marseille en 1971, Bernard Bosquier quitte le Forez pour les Bouches-du-Rhône où il remporte un nouveau titre. Un transfert que les Verts ne lui auront pas vraiment pardonné, celui qui termine sa carrière avec une semelle en zinc après avoir vu son orteil se retourner sur un coup franc d’un joueur de l’Ajax ayant profité de l’instauration du contrat à temps – qui permettaient aux joueurs de moins de 35 ans de décider de leur avenir – pour s’engager avec l’OM avant la fin de la saison. Une trahison qui lui vaudra un licenciement de la part de l’ASSE pour faute grave. Heureusement, certaines histoires d’amour finissent bien, et Bernard Bosquier reviendra à Sainté dans un rôle de directeur sportif pour faire signer notamment Ľubomír Moravčík et Grégory Coupet.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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