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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (130-121)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#130 - André Simonyi

André Simonyi
Olympique Lillois (1933-1935), Sochaux (1935-1936), Red Star (1936-1938 et 1945-1946), Rennes (1946-1947), Stade Français (1947-1949), Roubaix (1952-1953)

Et si Xavier Gravelaine s’était inspiré de la carrière d’André Simonyi au moment de faire son tour de France des clubs ? Car bien avant Gravelaine, l’élégant Simonyi aussi a connu de nombreux clubs dans l’Hexagone. Dix pour être précis. Il faut dire qu’à 48 ans, ce Hongrois naturalisé français (il sera même international à 4 reprises) enfilait encore les crampons du côté de Cherbourg en Division 2 où il était entraîneur-joueur. En même temps, « Bandy » a toujours fait attention à son corps, à une époque où les joueurs ne refusaient jamais une petite clope ou un verre de vin : « Je n’ai pas fumé, ni pratiquement bu un verre d’alcool de toute ma carrière. Après un match, je prenais un bain et je me reposais. Tout mon esprit, toutes mes forces étaient tendus vers le prochain match à disputer. Rien ne pouvait me distraire de l’objectif à atteindre : jouer pour gagner. » Et surtout pour marquer des buts. Car oui, celui qui a été champion de France de la « Zone occupée » en 1941 avec le Red Star Olympique – dont il est une véritable légende avec son coéquipier d’attaque Fred Aston – était une machine à marquer (119 buts en 185 matchs de D1) avec sa frappe surpuissante. Et ce, peu importe son niveau physique : « J’eus le péroné fracturé. Le docteur Judet m’opéra et je devais rester trois semaines à l’hôpital avant de recommencer à marcher. Au seizième jour, n’y tenant plus, je m’enfuis, rentre chez moi et m’installe dans ma baignoire pour ramollir le plâtre et l’enlever. Une semaine plus tard, je trottais convenablement. Je fis ma rentrée et marqua trois buts. Je crois bien que le docteur Judet n’en est jamais revenu. » Une anecdote qui montre bien le caractère de celui qui se faisait toujours accompagner par son chien « Shot » qui regardait les rencontres depuis le bord de la pelouse sur laquelle il entrait parfois. L’histoire ne dit pas si comme l’immense Didje Hazanavicius, le chien a réussi à marquer un but.

#129 - Georges Lech

Georges Lech
Lens (1962-1968), Sochaux (1968-1972), Reims (1972-1976)

« Un petit Messi » pour son frère Bernard. « Un Figo dans chaque jambe » pour Maryan Wisniewski. « Le Platini ou le Zidane des années 1960 » pour L’Avenir de l’Artois. Georges Lech a enchanté le RC Lens, avant d’exporter ses tours de passe-passe à Sochaux et Reims. L’ailier débute en D1 à l’âge de 16 ans, et permet ainsi à son père de quitter la mine pour travailler comme jardinier au sein du Racing. Monté sur le podium avec les Sang et Or en 1964, il récidive avec les Lionceaux en 1972. Lors de sa meilleure saison, il réussit la performance de marquer 25 fois en 31 matchs, en 1966-1967, se plaçant alors juste derrière le Stéphanois Hervé Revelli. Sans être un pur finisseur, et malgré une blessure au genou qui a précipité la fin de sa carrière à seulement 30 ans, Georges Lech a porté son total à 117 buts dans l’élite. En laissant le souvenir d’un joueur de grand talent, capable de faire basculer un match à tout moment.

#128 - Nicolas Ouédec

Nicolas Ouédec
Nantes (1989-1996), PSG (1998-1999), Montpellier (1999-2000)

La légende raconte que Nicolas Ouédec était capable de marquer dans toutes les positions. Joueur d’équipe construit à la Jonelière dès l’adolescence (comme la plupart de ses coéquipiers en jaune et vert), complet, bien plus qu’un buteur car précieux entre les lignes, il a évidemment formé la mythique triplette Pedros-Loko-Ouédec, clé de la saison stratosphérique réalisée par le FC Nantes en 1994-1995 : le titre de champion, la meilleure attaque (et la meilleure défense), les 32 matchs sans défaite, le jeu à la nantaise, et tout ce que des mots ne sauraient raconter. «  On était tellement habitués à jouer ensemble depuis qu’on avait quatorze ans, que pour nous… […] Sur certaines séquences, quand je revois nos matchs, la vitesse des enchaînements, des anticipations, je ne suis pas loin de penser qu’on était très, très forts, nous racontait-il à l’occasion d’un entretien avec ses deux compères. De là à dire le meilleur football d’Europe, qui veut dire aussi le meilleur football du monde, ce serait prétentieux. » Lors de cet exercice, Ouédec marque dix-huit fois en D1, laissant la palme à Loko. La saison précédente en revanche, il s’était retrouvé tout en haut des charts en compagnie de Youri Djorkaeff et Roger Boli, avec vingt unités. Ce qui n’empêchera pas son grand maître Coco Suaudeau de continuer à le victimiser : « Il m’a souvent pris en grippe parce que Pat’ (Loko) faisait les appels, et moi, je décrochais. À chaque fois, c’était : « Toi aussi, fais des courses en profondeur, Gros Nico. » Il m’appelait « Gros Nico » depuis le centre de formation… Au fond de moi, je bouillonnais. Mais je ne cherchais même pas à lui répondre. »

Si la suite de sa carrière en France ne sera pas du tout aussi réjouissante, il restera le souvenir savoureux des festivités, après le titre de 1995 : « On est officiellement champions à Bastia, on prend l’avion avec George Eo qui chante du Johnny. Moi, je joue au poker dans le fond. Et t’as à peu près 3000 personnes à l’aéroport de Nantes. Là, je fais trois jours de fête. On a fait le Marlowe et le Castel de Nantes… Coco nous donne rendez-vous le mardi ou le mercredi qui suit pour l’entraînement, et puis voilà, roue libre. On passe d’un coin à l’autre, d’une boîte à l’autre. On a retourné Nantes. Je me souviens de rentrer parfois chez moi deux heures et de repartir direct faire la fête. Je ne sais pas où j’ai dormi pendant ces trois jours. Coco nous a laissé du temps pour savourer ce titre. Après, on a un repas dans les salons de la Beaujoire, avec des danseuses brésiliennes, des plumes dans le cul. Bref, des nanas avec des culs comme ça. (Il mime une pastèque.) Elles venaient nous chercher pour danser. Là, le doc me fait: « Non Nico, n’y va pas. » Je m’étais claqué sur six centimètres à mon retour à l’entraînement en début de semaine, après les trois jours de fête. Mais je vais quand même danser. J’accentue la lésion de deux centimètres. Je pars en vacances, et ma blessure n’est pas cicatrisée au moment du stage d’avant-saison. Trois jours après, bim, je me pète encore, juste à côté du premier claquage. Je loupe tout le début de saison et je ne fais que treize matchs de championnat sur l’année 1995-1996. »

#127 - André-Pierre Gignac

André-Pierre Gignac
Lorient (2006-2007), Toulouse (2007-2010), Marseille (2010-2015)

L’acte de naissance d’André-Pierre Gignac en Ligue 1 date du 26 août 2006. Ce jour-là, l’attaquant lorientais de 20 ans claque un triplé en moins d’une demi-heure contre Nantes (3-1) et lance de la meilleure des manières la première saison de sa carrière dans l’élite. Transféré à Toulouse l’été suivant, le Martégal y connaît une adaptation difficile et perd confiance en lui. Cette confiance, c’est pourtant la clé de sa réussite. Et Alain Casanova, successeur d’Élie Baup sur le banc haut-garonnais, parvient à la lui rendre. En 2008-2009, « Dédé » est tout simplement irrésistible. Coups francs puissants, frappes enroulées du droit, lobs, duels face au gardien, ballons poussés de près au fond des filets… C’est simple, le puissant avant-centre réussit tout ce qu’il tente, finissant meilleur buteur du championnat (24 réalisations) au sein d’une formation violette surtout réputée pour la solidité de sa défense. Le néo-international français exporte ensuite sa puissance et sa spontanéité à Marseille, où il traverse aussi des périodes de doute avant de marcher sur l’eau (21 buts en 2014-2015). Nommé à deux reprises dans l’équipe type de l’élite aux Trophées UNFP (2009 et 2015), « APG » bâtit désormais sa légende de l’autre côté de l’Atlantique, chez les Tigres de Monterrey. En France, on se souvient de sa gnaque, de son sens du but acéré. Et de son attachante sincérité.

#126 - Sylvain Wiltord

Sylvain Wiltord
Rennes (1994-1997), Bordeaux (1997-2000), Lyon (2004-2007), Rennes (2007-2009), OM (2009)

Un coup de fil. Voilà ce qu’il a fallu pour que le Stade rennais soit rencardé sur un jeune Guadeloupéen d’origine talentueux. Ce n’est autre que Daniel Rodighiero qui est à l’origine de sa venue après l’avoir repéré et avoir contacté Patrick Rampillon, le directeur du centre de formation. Il ne faut pas longtemps pour voir ce fêtard, un peu foufou sur le terrain, à pointer le bout de son nez chez les professionnels, sous les ordres de Michel Le Milinaire, pour participer à la remontée du SRFC en première division. Le technicien parvient à polir la pépite, qui oscille entre le buteur opportuniste et le joueur altruiste, capable de jouer le rôle de remiseur dans une équipe. Entre deux sorties en boîte de nuit, « Nino » et ses cheveux tressés enchaînent les pions en championnat, mais voient le club breton le retenir, alors qu’il dispose d’un accord avec La Corogne pour découvrir un autre monde. Un couac qui lui permettra finalement de signer à Bordeaux un an plus tard. Bingo, sa saison 1998-1999 est exceptionnelle : il marque 22 fois aux côtés de Laslandes, Benarbia ou Micoud et remporte son premier titre national, un an avant d’être l’un des héros de la finale de l’Euro en plantant le but égalisateur contre l’Italie, contrainte de remettre le champagne au frais et de voir les Bleus la crucifier en prolongation.

Wiltord prend alors une autre dimension, et s’offre enfin une aventure à l’étranger, à Arsenal, où il rejoint la colonie de Frenchies d’Arsène Wenger. Il reviendra finalement en France en filant dans le meilleur club français, l’OL, où il vit la période faste des Gones en collectionnant les trophées et en continuant de faire trembler des filets. Avec un palmarès bien garni et des buts plein les poches, il choisit de revenir à la maison, à Rennes, au bout d’un interminable feuilleton estival. Un évènement pour le club breton, en pleine croissance, et un retour d’abord réussi, avec un doublé contre l’OM ou un pion au Parc des Princes, avant un déclin progressif et une relation conflictuelle avec Guy Lacombe. Wiltord terminera sa balade en D1 par un passage sans saveur à l’OM, puis mettra un point final à une belle carrière entre Metz et Nantes, en deuxième division.

#125 - Carlos Mozer

Carlos Mozer
Marseille (1989-1992)

Au moment d’élire en 2010 la Dream Team des 110 ans de l’Olympique de Marseille, les supporters olympiens n’ont pas hésité longtemps pour la défense centrale. Il y a d’abord eu Basile Boli, unique buteur de la finale de Ligue des champions 1993. Puis il y a eu Carlos Mozer. Logique, les deux hommes ont formé pendant deux ans la charnière centrale la plus solide de l’histoire de l’OM. Il faut dire que l’international brésilien, qui a donné envie à plein de gamins de devenir défenseur central pour imiter leur idole, était impossible à dépasser. Que ce soit dans les airs où il prenait tous les ballons de la tête, ou au sol où ses larges épaules repoussaient l’adversaire et ses grandes jambes empêchaient les attaquants de le prendre de vitesse. Bref, Carlos Mozer était tout simplement trop fort pour le championnat de France qu’il a remporté à trois reprises en trois saisons dans l’Hexagone. Pour l’Europe aussi celui qui est également une légende de Benfica était trop fort, à l’image de sa finale de C1 1991 face à l’Étoile rouge de Belgrade où Mozer a permis à l’OM de ne pas prendre de but avant d’inscrire son tir au but. Sauf que Manuel Amoros n’a pas eu la même précision. Ce qui n’empêche pas Manu d’être devant son ancien coéquipier dans notre classement.

#124 - Bixente Lizarazu

Bixente Lizarazu
Bordeaux (1988-1996), OM (2004-2005)

Bixente Lizarazu est, sans nulle comparaison, l’archétype du latéral moderne. Petit, trapu, rapide et offensif, le Basque a effectivement imposé cette palette technique, aujourd’hui devenue norme, dans un football français des années 1990 encore rigide. « Mon histoire, c’est celle d’un gamin à qui on a souvent dit : « Il n’est pas assez grand, il n’est pas assez physique, il ne passera jamais pro… » J’ai entendu ça dans la bouche d’entraîneurs alors que j’avais à peine 16 ans » , racontait-il aux Cahiers du football.

Il faut dire qu’Aimé Jacquet ne s’est pas trompé en l’installant, à seulement 19 ans, dans un rôle de titulaire indiscutable aux Girondins de Bordeaux. Malgré des débuts comme attaquant par défaut. Lancé en 1988, « Liza » ne quittera son poste qu’en 1996, après 229 rencontres disputées à Lescure. Pourtant, afin de mieux tutoyer les sommets avec son club de cœur, le défenseur a dû apprendre à apprécier les moments fédérateurs. À l’image de la rétrogradation administrative des Girondins à l’échelon inférieur, en 1991, véritable tournant de sa carrière. « Cela a créé un véritable lien entre le club et moi. Le titre de champion de France de D2 est aussi important que les 22 ou 23 titres que j’ai remportés ensuite durant ma carrière. »

Un retour parmi l’élite salvateur, et annonciateur de la future génération girondine où se côtoieront trois champions du monde 1998 et pléthore de figures hexagonales des 90s. « J’ai eu des relations très fortes dans le jeu avec Zizou, avec Duga, durant ma période bordelaise. Mais je garde aussi le souvenir de Jesper Olsen, avant la relégation. C’était incroyable. Il était milieu gauche, moi arrière gauche, mais on ne savait pas trop qui était le milieu et qui était le défenseur, c’était assez magique, cette relation avec un joueur de couloir pur. C’était une belle époque. » Autant de souvenirs, venus rappeler que Bordeaux lui a également offert les premières de ses 97 capes en Bleu. Un parcours léger, résumé par le mythique quart de finale de C3, remporté face à l’AC Milan en 1996. « On a mis les valeurs du Sud-Ouest, dans cette préparation, s’émouvait l’intéressé au micro de France Bleu. Partir au Ferret, manger des huîtres, s’entraîner sur la plage. On a préparé ce match comme une équipe de rugby, pour avoir une forme de relâchement, parce que t’as beaucoup de pression sur ce type de match. Il faut savoir repousser la pression. » Suffisant pour faire oublier sa parenthèse à l’OM. Car Bixente Lizarazu, c’est le Sud-Ouest.

#123 - Bernard Blanchet

Bernard Blanchet
Nantes (1963-1974)

Quand on est le meilleur buteur en D1 d’un monument comme le Football Club de Nantes (108 unités selon la police, 111 selon les manifestants), on n’est pas n’importe qui. Natif de Saint-Mars-la-Jaille, à une cinquantaine de kilomètres de Nantes, et enfant du coin, celui qui traînait le surnom «  la Blaouette  » s’est construit un sacré palmarès en même temps qu’il enfilait les caramels, toujours sous la liquette jaune et vert : une montée en première division (la première du club), trois titres de champion, deux fois vice-champion, trois finales de Coupe de France, le tout avec des saisons à treize, quatorze et quinze pions entre 1968 et 1971. Et dire qu’il ne se destinait pas à une carrière dans le foot : « Je me voyais plutôt ajusteur aux chantiers de l’Atlantique, et joueur à Saint-Nazaire » , expliquait-il dans le livre FC Nantes : Une équipe, une légende signé Yannick Batard. Quant à la question de ce record, l’intéressé peut dormir sur ses deux oreilles : «  Avec le recul, cela me paraît logique, car j’ai joué onze saisons avec le FCN. Je pense même être tranquille un petit moment avec ce record, car aujourd’hui, les joueurs ne restent plus aussi longtemps dans un même club. Et je ne tirais même pas les penaltys. Je ne les aurais peut-être pas mis d’ailleurs. »

#122 - Marcel Aubour

Marcel Aubour
Lyon (1960-1966), Nice (1966-1969), Rennes (1969-1972), Reims (1972-1977)

Au départ, le jeune Marcel Aubour ne quitte pas son Saint-Tropez natal pour rejoindre Lyon pour le football. Non, le fils de restaurateurs se rend dans la ville de Paul Bocuse pour apprendre le métier de cuisinier. Il ne rêve pas de grandes soirées européennes dans des stades blindés, mais plutôt de bosser dans un très grand restaurant lyonnais. Le ballon rond devient cependant une évidence et il signe un premier contrat professionnel à l’OL en 1960. Il rend son tablier et enfile les gants, remporte une Coupe de France en 1964 et gagne la réputation de portier solide, au point de prendre la place de Pierre Bernard ou Daniel Eon dans les cages de l’équipe de France. Mais la Coupe du monde 1966 n’est pas une grande réussite, et Aubour récolte quelques critiques. Le voilà prêt à quitter Lyon, où il laisse d’excellents souvenirs et fait aujourd’hui toujours partie des gardiens emblématiques du club rhodanien. Il mise donc sur un retour sur la Côte d’Azur, à Nice, pour retrouver des couleurs et de la stabilité. Raté, le Gym descend en deuxième division en 1969, alors qu’Aubour perd sa place de titulaire chez les Bleus après une dérouillée subie contre la Yougoslavie. Ce sera son dernier match sous le maillot tricolore.

La veille de Noël de cette même année 1969, il répond favorablement à l’appel de Jean Prouff et prend la direction de la Bretagne. « Même s’il fallait venir à pied, je viendrai à Rennes » , clame-t-il même au moment de remplacer Gérard Le Fillâtre. Cette parenthèse rennaise dure trois ans et se trouve être une totale réussite, pour les deux camps. Aubour est adopté par le public breton, fan de ses envolées, de sa personnalité attachante et de son humour. Il permet d’ailleurs au SRFC de se redresser et d’assurer son maintien dans l’élite après un début de saison chaotique. Le grand Marcel connaît ses heures de gloire en 1971, en Coupe de France. En demi-finales, d’abord, où il réalise un match exceptionnel contre l’OM de Skoblar, stoppant notamment deux tentatives lors de la séance de tirs au but. Un succès gravé dans le menhir et faisant de lui une légende rennaise et bretonne. Un statut un peu plus confirmé quelques jours plus tard, à Colombes, quand il soulève une seconde Coupe de France avec Rennes. Il marque aussi les esprits pendant la rencontre en se mettant à jouer à la pétanque avec… des artichauts, lancés sur la pelouse par le public, pour tuer le temps pendant une interruption de jeu. Il terminera sa grande carrière à Reims, avant de retourner dans le Sud pour reprendre l’hôtel de son père à Saint-Tropez, où il profite désormais de sa retraite. Chaud, le Marcel.

#121 - Johnny Rep

Johnny Rep
Bastia (1977-1979), Saint-Étienne (1979-1983)

Courtisé par Alkmaar et Cologne en 1977, Johnny Rep atterrit finalement au Sporting Étoile Club de Bastia. « C’est la meilleure affaire que j’ai faite, expliquait-il au Monde. Je ne l’ai jamais regretté, même s’ils se sont gardés de me montrer le stade… Quand le Torino est venu à Furiani, les joueurs ont cru qu’il s’agissait du terrain d’entraînement ! Enfin, 6000 spectateurs là-bas font plus de bruit que 40 000 ailleurs. » Un bruit que l’international néerlandais nourrit depuis son aile au rythme de ses dribbles et de ses buts. Meilleur buteur du club lors de ses deux saisons en Corse, il claque 18 buts en 30 matchs de championnat dès sa première année, puis 15 lors de la suivante. Récompensé du titre de meilleur joueur étranger de D1 par France Football en 1978, Rep revient ensuite sur le continent pour conquérir la Loire, et l’Hexagone tout entier. « Quand il voulait, c’était un génie » , glissait Jean-Louis Zanon, son coéquipier à Saint-Étienne, dans les colonnes de L’Équipe. Grand artisan du titre de 1981, il est alors le deuxième réalisateur des Verts (14 buts), seulement devancé par Michel Platini (20). Malgré une envie fluctuante, l’attaquant a laissé une belle empreinte dans le Forez. « Ça me surprend toujours, nous confiait le joueur aux 77 buts en 196 matchs dans le championnat de France. L’autre jour, j’étais au musée du club pour une séance de dédicaces, et c’était incroyable le monde qui est venu me demander un autographe. Je me souviens également de la finale de Coupe de la Ligue, en 2013. J’étais avec un ami, à 500 mètres du stade, et c’était impossible de passer tellement les gens me demandaient tous une photo ou un autographe. À la fin, j’ai même dû mettre une casquette et des lunettes, parce que sinon, je ne pouvais vraiment pas passer. (Rires.) » On ne trouvera pas meilleure conclusion que la chanson de Mickey 3D à sa gloire : « Ce soir, la foule n’en peut plus de chanter, et Johnny Rep évite les croche-pieds. Ce soir, c’est sûr, on va voir trembler les filets. Et Johnny Rep, et Johnny Rep, et Johnny Rep n’en peut plus de dribbler. Ce soir, on joue à la maison, et Johnny Rep demande le ballon. Ce soir, la pluie trempe les blousons, mais Johnny Rep a marqué, c’est bon. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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