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  • Les 100 matchs qui définissent le foot

Top 100 : les matchs de légende (40-31)

Par la rédaction de So Foot
11 minutes
Top 100 : les matchs de légende (40-31)

Après les joueurs, les buts, les coachs, voici les matchs. Des vieux, des récents, des grands, des beaux, des laids, des reportés, des remontés, des inoubliables, des plus ou moins oubliables, des légendaires, des oubliés : 100 matchs pour autant d'histoire qui racontent le foot.

40. Étoile rouge de Belgrade – Milan AC (1-0, interrompu,1-1)

Huitième de finale retour de la Coupe des Champions – 9 novembre 1988 (Stade Marakana, Belgrade)

Où l’on apprend que l’histoire tient parfois à une brume qui tombe sans prévenir. Lorsque l’Étoile rouge de Belgrade accueille le 9 novembre 1988 le Milan AC en huitième de finale retour de la Coupe des Champions, il ne s’agit pas encore du Grande Milan. L’équipe lombarde n’est qu’un Milan AC bon cru comme il y en a eu d’autres. Une équipe construite à coups de milliards de lires par Silvio Berlusconi, qui en est le président depuis deux ans, confiée à un entraîneur prometteur mais pas encore gourou, Arrigo Sacchi, et qui compte en attaque la star Marco van Basten. Face à une Étoile rouge où le talent n’a jamais été aussi dense (Savićević, Stojkovic, Prosinečki…), cela n’est pas forcément suffisant. Forts d’un bon 1-1 obtenu à l’aller San Siro, les Yougoslaves sont d’ailleurs en passe de se qualifier 1-0 grâce à un but marqué par Stojkovic. Mais à la 65e, le brouillard tombe : le match est interrompu. Il sera rejoué le lendemain, pour une qualification italienne aux tirs au but après un score de 1-1. Ainsi sauvé, le Milan passera sans encombre le Werder en quarts, en mettra cinq au Real en demies, puis quatre en finale à Bucarest, pour s’adjuger une C1 qui la fuyait depuis trente ans. Avant, glouton, de remettre le couvert l’année suivante. Un doublé que plus personne n’a fait depuis…

Vidéo

39. Perugia – Juventus (1-0)

Dernière journée de Serie A, 14 mai 2000 Stade Renato Curi

Cette saison, quand la Juve a été éliminée de la Ligue des champions sous la neige d’Istanbul, tous les tifosi de la Vieille Dame se sont replongés 13 années en arrière, lorsque leur équipe a succombé sous les flots de Perugia. On joue la dernière journée de Serie A 1999-00. La Juve est leader, avec deux points d’avance sur la Lazio. Les Turinois se déplacent à Perugia, déjà assuré du maintien, tandis que la Lazio reçoit la Reggina. Les matchs se jouent à 15h. À la mi-temps, la Lazio mène déjà 2-0, tandis que la Juve est tenue en échec, 0-0. Mais alors que le soleil tape sur Rome, un violent orage éclate à Perugia. Impossible de continuer, le match est interrompu. À Rome, le match reprend, et la Lazio assoit son succès avec un troisième but. Lorsque la rencontre se termine à Rome, à Perugia, on attend toujours. Il vient tout juste de s’arrêter de pleuvoir, mais la pelouse semble impraticable. Pourtant, monsieur Collina, l’arbitre du match, décide de reprendre la rencontre, après plus d’une heure d’interruption. Quelques minutes plus tard, à la surprise générale, Perugia prend l’avantage sur un but de Calori. La Juve attaque, mais ne parvient pas à égaliser. Le titre s’envole de la plus folle des manières, sous les eaux, et la Lazio, incrédule, est sacrée championne d’Italie. Merci le ciel.

38. Liverpool – Roma (1-1, 5-3 tab)

Finale de Ligue des champions, 30 mai 1984 Stade Olympique, Rome

Dans les années 80, la Roma a une équipe de rêve. C’est d’ailleurs pendant cette période qu’elle va remporter la plupart de ses trophées. En 1984, les Romains ont ainsi l’occasion d’écrire la plus belle page de leur histoire. Après avoir battu le CSKA Sofia, le Dynamo Berlin et Dundee United, ils se retrouvent en finale de Ligue des champions face à Liverpool. Ironie du destin, la finale se dispute justement au stadio Olimpico de Rome. C’est écrit : la Roma va s’imposer devant ses tifosi. Le match est disputé et, au bout de 120 minutes, le score est de 1-1 grâce à des buts de Neal pour les Anglais et de Pruzzo pour les Italiens. Tout se décide donc aux tirs au but. Entre alors en scène le gardien zimbabwéen de Liverpool, Bruce Grobbelaar. Avec une attitude déconcertante (grimaces, gestes débiles), le portier va complètement déstabiliser les tireurs romains. Comme un symbole, deux icônes du club, Bruno Conti et Ciccio Graziani, ratent leur tentative. Derrière, les tireurs de Liverpool font le job, et permettent au club anglais de remporter sa quatrième coupe aux grandes oreilles. Et Rome pleure…

37. Bayern de Munich vs Leeds United (2-0)

Finale de la Coupe d’Europe des clubs champions – 28 mai 1975 Parc des Princes

Peu importe que les coéquipiers de Beckenbauer, au sommet de leur gloire, aient privé Leeds United d’un titre européen dont on voit mal aujourd’hui comment il pourrait finir dans leur vitrine à trophées, car ce sont bien les Anglais qui ont gagné. Le « Service Crew » , la firme hooligan des Brittons, va déniaiser la France du hooliganisme et la capacité du supporter anglais à nuque longue à se courroucer d’un rien (deux pénaltys refusés par l’arbitre froggie), à casser du siège (pour 10.000 francs de l’époque), sans oublier les échauffourées avec les forces de l’ordre et en bonus un supermarché pillé. Leeds sera exclu 4 ans des compétitions européennes. Le Parc des princes en verra d’autres par la suite…

Vidéo

36. Italie-Argentine (1-1, 4-3 tab)

Demi-finale de Coupe du monde – 3 juillet 1990 Stade San Paolo, Naples

Sur le terrain, pas un grand match. Deux buts un peu pourris. Le premier pour l’Italie et son tube de l’été 90, Toto Schillaci : une situation confuse, un tir de Vialli contré, et le tibia de Toto qui traîne. Comme le joueur l’a avoué depuis : « Je me trouvais juste là, mais encore fallait-il se trouver là. » Le second but n’est pas plus glorieux. Sur un ballon haut au premier poteau qui tient plus de la chandelle que du centre, Caniggia devance une sortie foireuse de Zenga et marque du dos du crâne. Celui que l’on surnomme « le fils du vent » ne l’a, lui, jamais avoué, mais on jurerait qu’il est là pour prolonger plus que pour marquer. Finalement, il faudra les tirs au but, et deux ratés coup sur coup de Donadoni et Serena, pour doucher le rêve italien d’un second sacre à domicile et envoyer pour la seconde fois consécutive en finale l’Argentine de Maradona face à la Mannschaft. Alors pourquoi ce match plus qu’un autre ? Mais pour les polémiques, bien sûr. Polémique 1 : fallait-il vraiment attendre la 73e minute pour faire entrer côté italien Roberto Baggio, alors en forme atomique ? Polémique 2, la plus belle : fallait-il vraiment organiser un Italie-Argentine à Naples, précisément là où Maradona, qui venait d’y remporter son deuxième sacre national avec le Napoli, était à lui seul plus populaire que toute l’équipe italienne rassemblée ? À rebours, certains en Italie ont expliqué que les tribunes avaient soutenu l’Argentine plus que l’Italie lors de cette demi-finale. C’est faux. Ce qui est vrai, en revanche, c’est que Maradona et l’Argentine n’y furent pas sifflés, contrairement à ce qui se passa cet été-là dans les autres stades italiens. Il faut dire que Diego, en démagogue génial, avait su chauffer son peuple napolitain en déclarant avant le match : « Amis napolitains, pendant 364 jours par an, vous êtes considérés comme des étrangers dans votre propre pays. Aujourd’hui, vous devez faire ce qu’ils veulent que vous fassiez, en supportant l’équipe d’Italie. À l’inverse, moi, je suis napolitain pendant 365 jours par an. »

35. RFA-Angleterre (2-4 ap)

Finale de la Coupe du monde – 30 juillet 1966 Wembley

« Vous l’avez gagnée une fois ! Maintenant, vous allez y retourner et la gagner encore » . Alf Ramsey, le sélectionneur anglais, gueule sur les siens qui viennent de prendre un but litigieux de Weber à la 90e minute de cette finale de Coupe du monde. Tout est à refaire car, à ce moment-là, le score est de 2-2 entre la RFA et l’Angleterre, qui joue sur ses terres. En 30 minutes supplémentaires, Hurst collera finalement deux nouveaux buts (il avait déjà marqué dans le temps réglementaire) dont le fameux but « invisible » lorsque la balle touche la barre puis la ligne sans que personne ne sache si elle a franchi la ligne ou non. À l’image d’une finale folle où sur les six buts inscrits, trois seulement sont valables. La RFA a commencé par égaliser par Weber sur un coup franc imaginaire dévié de la main par Schnelliger. Hurst, pas en reste, ira de son caramel sur la ligne avant le bouquet final : son troisième. Lorsqu’il marque, trois jeunes supporters sont sur le terrain, à l’aile opposée. Pas en reste, la presse anglaise titrera le lendemain : « Étaient-ils hors-jeu ? » . Quoi qu’il en soit, Bobby Moore va chercher sa Coupe du monde. Bien élevé, le stoppeur charismatique de West Ham ne veut pas saluer la Reine de sa main moite et suante. En montant chercher la Coupe, il s’essuie la main droite sur le drap pourpre de la loge royale.

34. Chelsea – Barça (1-1)

Demi-finale de Ligue des champions – 6 mai 2009Stamford Bridge

Quand on lui parle de ce match, voilà ce que répond celui qui l’a arbitré, Tom Ovrebbo : « Tu peux me poser des questions sur ce match, je ne suis pas sûr d’avoir toutes les réponses. » En effet, ce match, qui restera dans les mémoires comme celui de la fucking disgrace, ou les mots de Drogba hurlés face camera, restera comme l’un de ceux qui ont fait le plus jaser, au moins dans ces dernières années. Pour les fans de Chelsea, aucun doute, c’était un complot. Pour les fans du Barça, aucun doute, les meilleurs ont gagné. Pour les autres, ben ça dépend où il se situe sur l’échelle complotiste, le mal de ce nouveau siècle. Au vrai, ce match était très tendu, au vu du passif entre les deux équipes, très compliqué à arbitrer, au vu de la propension des uns (Drogba) et des autres (les Catalans) à en rajouter des tonnes. Ou comme le dit encore Tom Ovrebbo : « On savait bien sûr avant le match que ça allait être dur, ça faisait partie de la préparation. Quand tu arrives à ce niveau de la C1, et avec ces deux équipes et leur histoire, et leur façon de jouer, on essaie toujours d’être préparé au mieux pour pouvoir réussir, mais malheureusement, on n’y arrive pas toujours. Comme pour les joueurs en fait. » Va dire ça à Michael Ballack…

33. OM – Milan 91 (1-0)

Quart de finale retour de Coupe d’Europe des champions – 20 mars 1991Stade Vélodrome

Dans la hiérarchie des matchs de l’Olympique de Marseille, ce match contre Milan, même si ce n’est pas celui qui est synonyme de la première victoire d’un club français en Coupe d’Europe, restera comme le plus grand aux yeux des supporters phocéens. L’exploit fondateur, et la folie de la reprise de Chris Waddle, du pied droit. Depuis, c’est simple, il s’agit là du meilleur moyen de reconnaître un vrai supporter marseillais : il dira toujours préférer cette équipe de 1991 (Olmeta, Boli, Mozer, Casoni, Amoros, Di Meco, Fournier, Germain, Waddle, Pelé, Papin) à celle de 1993 (Barthez, Boli, Sauzée, Desailly, Angloma, Eydelie, Di Meco, Deschamps, Bokšić, Pelé, Völler). Comme quoi, les Marseillais aussi peuvent être snobs.

32. France – Portugal (3-2)

Demi-finale de l’Euro 84 – 23 juin 1984Stade Vélodrome, Marseille

Une autre époque. Un Euro à huit équipes, sans l’Italie, l’Angleterre ni les Pays-Bas, pas qualifiés et une RFA éliminée au premier tour. Et un Vélodrome en fusion où les organisateurs, peu regardants, avaient laissé entrer 54 000 spectateurs dans un stade qui n’en contenait que 38 000. Une première mi-temps où les Français, après la patate de Domergue dans la lucarne sur coup franc, enfile les actions de génie mais se cogne la tête contre la barre ou les poings de Bento. Et puis les Portugais qui reviennent, façon même pas mort, sur une tête de Jordao. La prolongation, et Jordao encore, sur une reprise de volée qui rebondit deux fois avant d’aller se ficher dans la lucarne française. Et six minutes à tenir. Et Domergue, toujours arrière gauche, qui récupère un ballon dans la surface et remet tout le monde à égalité. Et un dernier ballon récupéré par Tigana dans les pieds portugais, alors que la sagesse imposerait d’attendre les tirs au but, un dribble, un deuxième, « de trop » , désespéré, qui l’envoie dériver vers la ligne de but. La France du football des années 80 hurle devant sa télé : « Mais putain, donne la! » . Il n’y aucune chance pour qu’il puisse redresser sa course, il le fait. Il n’y a aucune chance de trouver un Français au milieu, il le fait. Il n’y a aucune chance pour que Platini trouve le temps de contrôler et de cadrer en évitant les trois défenseurs portugais sur leur ligne. Il le fait. Le vrai miracle du football français.

31. Brésil – URSS (2-0)

Premier tour de Coupe du monde – 15 juin 1958 Ullevi Göteborg

Il a fallu attendre 110 matchs et le 11 juin 1958 pour connaître le premier 0-0 de l’histoire des phases finales de la Coupe du monde. Ce jour-là, à Göteborg contre l’Angleterre, le Brésil bafouille son football. Quatre jours plus tard, le sélectionneur Vicente Feola décide de changer deux cartouches pour affronter l’URSS. Les noms des nouveaux venus : Manoel Francisco Dos Santos et Edson Arantes do Nascimento. Il va leur suffire de 180 secondes pour se faire un nom de scène : Garrincha et Pelé. Le temps pour le premier de dribbler à quatre reprises son garde du corps Kutnetzov et de provoquer les rires du public suédois. Trompé dès la 2e minute par Vava, le grand Lev Yashin reste un moment au sol avant de féliciter par erreur ce jeune numéro 10 de 17 ans. Pelé attendra le quart de finale contre les Gallois pour inscrire son premier but en Coupe du monde. Un an après les Soviétiques et Spoutnik, le Brésil mettait sur orbite ses deux plus beaux satellites.

À lire : la suite du top 100 des matchs de légende

Et si Gyan n’avait pas tiré le penalty d’Uruguay-Ghana en 2010 ?

Par la rédaction de So Foot

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