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  • Les 100 matchs qui définissent le foot

Top 100 : les matchs de légende (20-16)

Par la rédaction de So Foot
8 minutes
Top 100 : les matchs de légende (20-16)

Après les joueurs, les buts, les coachs, voici les matchs. Des vieux, des récents, des grands, des beaux, des laids, des reportés, des remontés, des inoubliables, des plus ou moins oubliables, des légendaires, des oubliés : 100 matchs pour autant d'histoire qui racontent le foot.

20. Barcelone – Inter Milan (1-0)

Demi-finale retour de Ligue des Champions – 28 avril 2010 Camp Nou, Barcelone

En avril 2010, le Barça de Guardiola a non seulement tout gagné, mais il n’a surtout jamais perdu. C’est l’invincible armada qui terrorise l’Europe, forte de 6 titres en une saison et d’une nouvelle campagne proche de la perfection. Personne n’imagine la défaite de ce Barça. A Milan, l’Inter s’était imposé 3-1 après 70 minutes de domination et 20 dernières minutes de souffrance. Durant une semaine, toute la Catalogne se lève au signal de la « Remuntada » . L’Inter joue contre tous les éléments : l’hôtel des Intéristes est pris d’assaut, Eto’o est convoqué la veille du match par la justice catalane, Pandev se blesse à l’échauffement et la simulation de Busquets réduit très vite les Nerazzurri à 10. Mourinho prend peur ? Il vient narguer Guardiola et Ibra, et les vétérans intéristes bâtissent un « mur de gloire » , titre de La Gazzetta dello Sport le lendemain. Une heure de défense ultra, d’organisation et de prouesses collectives. « On a garé un bus devant les buts de Julio Cesar ? Non, je dirais plutôt qu’on a mis un Airbus » , dit fièrement Mourinho. Piqué finit par marquer un superbe but (hors-jeu, certes) et la pression n’en devient que plus folle lors des derniers assauts blaugranas. 0-1 et donc 3-2 sur 180 minutes. Sur le terrain de son pire ennemi, Mourinho signe sa plus belle défaite et son plus grand exploit. Plusieurs footballs existent.

19. Manchester United – Real Madrid (2-3)

Quart de finale de Ligue des Champions – 19 avril 2000 Old Trafford, Manchester

Le match aller aurait tout aussi bien pu être mentionné, tant le niveau de jeu était élevé. Un de ces 0-0 plus beaux que beaucoup de matchs au score fleuve (quoi la Premier League ?). Tous ceux qui ont eu la chance d’être témoins de cette rencontre se rappellent ces longues phases de jeu, d’une qualité inouïe, sans que le ballon ne sorte jamais des lignes du terrain. Si ce match, sublime, vraiment, se finira donc sur un score nul et vierge, ce sont les Mancuniens qui font la bonne opération et peuvent se targuer d’avoir ainsi obtenu un très bon match nul à Bernabeu, sur les terres du Real de Raul et Morientes. D’ailleurs, remettons-nous en tête les compositions des deux équipes afin d’aborder au mieux ce match retour. Dans les buts de United, Raimond Van Der Gouw. Puis Berg, Stam. Neville et Irwin. Keane, Scholes, Beckham, Giggs, Dwight Yorke et Andy Cole. En face, le jeune Iker Casillas (dont la prestation, après le match, sera qualifiée de « pas normale » par Sir Alex Ferguson), Karanka et Campo. Salgado, Roberto Carlos. Helguera, Fernando Redondo. Steve McManaman, Savio. Et donc Morientes et Raul. Et c’est peu dire que le Real, alors distancé en Liga (4e), et fraîchement étrillé pas le Bayern lors de la seconde phase de poules, ne part pas favori. Mais en une heure de jeu, tout le Théâtre des rêves a compris. Malgré tous les efforts, et toute la qualité du football déployée par les siens, ce Real est tout simplement injouable. Trop précis, trop chanceux (Roy Keane inscrira là le seul but contre son camp de sa carrière), et tout simplement trop bon. Le dernier but de Raul sur ce service génial, après ce dribble non moins génial de Redondo, est d’une beauté inouïe, mais n’était même pas spécialement nécessaire pour venir illustrer celle du football pratiqué par le Real ce jour-là. Le Real mène donc trois buts à zéro, et la qualité de son football n’était censée exister que dans les esprits, ou sur les consoles Playstation des gamins d’alors. ManU parviendra certes à revenir à 3-2, mais quelque part, ce n’était que pour sublimer le niveau de jeu des Madrilènes cette nuit-là. En un mot : galactique. D’ailleurs, trois ans plus tard, ces deux équipes se retrouveront, et ce sera là aussi prétexte à deux sublimes matchs de football, 3-1 à l’aller pour le Real, et ce 4-3 pour Manchester de fou au retour, avec un doublé de Beckham contre un triplé de Ronaldo…

18. Saint-Etienne – Dynamo Kiev (3-0, a.p)

Quart de finale retour de Ligue des Champions – 17 mars 1976 Stade Geoffroy Guichard, Saint-Etienne

En mars 76, le chômage de masse dézingue le moral des Français et des travailleurs de Saint-Étienne : les charbonnages du Forez vont disparaître, tout comme Manufrance, à l’époque l’entreprise emblématique de la région et sponsor-maillot de l’ASSE. Le foot français est aussi dans le trou, saqué de l’Euro et de la Coupe du monde depuis dix ans. Sinistrose absolue partout ? Non, un petit club résiste dans le Forez, justement… L’ASSE avait réveillé l’espoir (l’espérance, plutôt) la saison passée en atteignant les demies de C1, battue par le Bayern Munich (0-0, 0-2). L’exploit face à Split en 8e (1-4, 5-1 a.p) avait bien marqué les esprits mais le match retour n’avait pas été télévisé… Or, en mars 76, le quart de C1 contre le Dynamo Kiev offre à la France du Foot un rendez-vous grandiose : le meilleur club du monde. Il est le vainqueur de la Supercoupe d’Europe 1975 face à un Bayern complètement surclassé par Oleg Blokhine (3 buts aller-retour du 1-0 et 2-0), considéré à juste titre comme le « nouveau Cruyff » … A l’aller, dans le bourbier ukrainien de Simféropol, les Stéphanois ne sont battus par le Dynamo « que » 2-0. On pense qu’ils sont éliminés. Mais l’époque est à l’espérance. On croît encore aux utopies solidaires de gauche, aux utopies de l’Ecologie naissante et au rock français qui bourgeonne enfin (Téléphone, Bijou, Starshooter). On croit surtout à l’ASSE, meilleur club français (au physique et à la « win » ), à son capitaine Jean-Michel Larqué, à son coach Herbin, à la ferveur tellurique du stade Geoffroy Guichard. Et puis il a cette tunique émeraude, point de départ très visuel de la mystique verte. Donc tout est encore possible… La suite est archi connue : Saint-Étienne terrassera Kiev 3-0 ! Comme les Bleus face à l’Ukraine en barrages… Tout a basculé à la 64e : à 0-0, Blokhine part en raid solitaire pour jouer un face-à-face avec le gardien Curkovic sans voir Christian Lopez revenu des Enfers pour le tacler. Sur le contre, Hervé Revelli marque (1-0). Geoffroy Guichard explose. Larqué double sur coup-franc bazooka (2-0, 71e). Au bout de la nuit, Dominique Rocheteau qualifie les siens (3-0, 112e). La fièvre verte se répand dans tout le pays ! Un buzz extraordinaire, comparable à la Beatlemania dans les sixties (authentique)… De ce jour, on ne dira plus les Stéphanois mais « les Verts » . Un nom de code classieux qui surpasse le grand Stade de Reims, l’OM, le PSG ou l’OL d’Aulas. Parce que seul Sainté a fait l’unanimité dans tout le pays. Et puis en 76, Saint-Étienne et Saint Michel (Platini) feront renaître le football français : ça aussi, c’est resté dans les mémoires…

17. Manchester – Bayern (2-1)

Finale de la Ligue des Champions – 26 mai 1999 Camp Nou, Barcelone

« Ce n’est pas la meilleure équipe qui a gagné mais la plus chanceuse » . Lotthar Matthaüs a la défaite amère. On le comprend. Alors que le Bayern Munich menait tranquillement depuis la 6e minute et un coup franc de Basler, Manchester United a passé son match à serrer les fesses et à prier pour que Carsten Jancker ne trouve pas mieux que les montants anglais. Même Alex Ferguson, pas encore Sir, ne semblait pas avoir la formule pour dérégler la machine bavaroise. Pour le fun, le vieil Écossais lance pourtant Sherignham et Solskjaer pour l’assaut final. Un bon vieux kick and rush à l’ancienne. Plus personne n’y croit quand l’arbitre annonce cinq minutes d’arrêt de jeu. Le Nou Camp chante en allemand. MUFC a raté sa finale. Les champions d’Angleterre n’ont jamais été à la hauteur de l’événement en dépit d’une campagne brillante (Barcelone, Inter, Juventus). David Beckham tire un dernier corner. Même Peter Schmeichel monte. Au cas où. Beckham frappe, la balle est dégagée par la défense allemande mais Ryan Giggs tente une frappe du pied droit que Sheringham prolonge dans les buts de Kahn. 1-1. Inespéré. On repart pour 30 minutes de plus. Sauf que les Anglais remettent ça dans les 120 secondes qui suivent. Nouveau corner. Nouvelle offrande de Becks qui trouve la tête de Sheringham, l’Anglais dévie alors le ballon sur le pied droit d’Ole-Gunnar, en embuscade à trois mètres des buts, et boum. Dans le Fergie Time, United braque une finale de C1 et conclut une folle année : championnat, Coupe d’Angleterre et Ligue des champions. L’histoire raconte que Ferguson n’a jamais vu les deux buts des siens. Il était déjà dans le couloir qui menait au vestiaire…

16. RFA – Pays-Bas-Allemagne (2-1)

Demi-finale de l’Euro – 21 juin 1988 Volkparkstadion, Hambourg

14 ans. Voilà 14 ans que Rinus Michels ne dormait plus la nuit. La faute à une défaite en finale du Mondial 1974 qui prive l’un des plus grands techniciens de tous les temps du titre suprême. Face à la Nationalmannschaft, en plus. Ces Allemands qui non seulement se sont servi des Pays-Bas (et de la Belgique) comme paillasson pour entrer dans la demeure française durant la Seconde Guerre mondiale et qui continuent à faire chier leur monde avec leurs froids calculs pour gagner, quand les Oranje sont là pour jouer. Mais à Hambourg, en demi-finale de l’Euro, ça ne prendra pas. L’occasion est trop belle pour ne pas se venger. Lothar Matthäus ouvre la marque sur pénalty à la 55e minute ? Pas grave, Ronald Koeman en fera de même vingt minutes plus tard. Plus motivés, plus tranchants, plus frais physiquement que les Allemands (un comble), les Néerlandais finissent le taf grâce à Marco van Basten à la dernière minute de jeu. Si peu de gens se souviennent du match, beaucoup en revanche se rappellent très bien de l’image de cet Euro, à savoir Ronald Koeman qui se torche le cul devant ses supporters avec le maillot d’Olaf Thon. « La vengeance, enfin ! » , titrera De Telegraaf le lendemain. Bien qu’il fallait encore battre l’URSS pour s’adjuger le titre continental, dans les têtes, le tournoi était déjà gagné avec cette victoire. Rinus Michels avait retrouvé le sommeil.

À lire : la suite du top 100 des matchs de légende

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