- Top 100 : les équipes mémorables de la décennie
Top 100 : les équipes mémorables de la décennie (de 100 à 91)
La décennie 2010, c'était Mourinho qui danse sur la pelouse du Camp Nou, Balotelli qui bombe le torse, un Bielsa assis sur une glacière, Eder qui fait pleurer un pays, Griezmann qui le console, mais c'était surtout des équipes qu'il ne faudra pas oublier. En voici 100, pour l'histoire.
#100 - Arles-Avignon 2010-2011
Arles-Avignon 2010-2011, 20e de Ligue 1
38 matchs, 3 victoires, 11 nuls, 24 défaites et une différence de buts qui cherche du pétrole : −49. Pour sa première saison en Ligue 1, l’AC Arles-Avignon est entré dans les annales, pour le plus grand plaisir de ses adversaires. La recette d’une bouillabaisse provençale indigeste ? Deux coachs : Michel Estevan, viré dès le mois de septembre, remplacé par Faruk Hadžibegić. Un capitaine qui finira la saison en réserve à se faire insulter par des supporters : Sébastien Piocelle. Un Espagnol en tongs : Francisco Pavón. Des champions d’Europe grecs : Angelos Basinás et Angelos Charistéas, qui n’auront joué à eux deux qu’un total de 530 minutes. Sans oublier un stade absolument infâme : le Parc des Sports d’Avignon. Cette saison-là, les seules équipes vaincues par cette institution de la lose s’appellent Caen, Toulouse et Lens (à l’extérieur !). Aujourd’hui, l’AC double A s’appelle Athlétic Club Arlésien et évolue en bas de tableau en Régional 2 après un passage par la case dépôt de bilan en 2015. Et Piocelle est revenu comme manager général, lui, le féru de la mayonnaise. Il est « capable d’en mettre cinq pots dans un plat » , il faut le savoir. FL
Le XI qui s’est fait boiter 5-0 par le futur champion lillois : Merville – Soro, Pavón, Lorenzi, Corrèze – Kermorgant, Aït Ben Idir, D.N’Diaye – Meriem , F.Dja Djédjé, Rocchi.
#99 - Aston Villa 2015-2016
Aston Villa 2015-2016, 20e de Premier League
Le 23 avril 2016, un cercueil circule dans un coin du John Smith’s Stadium d’Huddersfield, où Birmingham City dispute alors un match comptant pour la 44e journée de Championship. Sur le coffre, un logo : celui de l’ennemi des Blues, Aston Villa, battu une semaine plus tôt à Old Trafford et condamné à la boucler pour quelque temps à la suite d’une saison terrible à tous les étages. À savoir : le passage de quatre entraîneurs sur le banc (Sherwood, MacDonald, Garde, Black), 76 buts encaissés en 38 journées et trois petites victoires au milieu, notamment, de deux séries de défaites monstrueuses. La seconde aura vu Villa enchaîner, entre le 14 février et le 15 mai 2016, treize rencontres sans succès, dont douze défaites, et marquer seulement sept petits buts… Terrible pour un club qui n’était plus descendu en deuxième division depuis la fin des années 1980 et dont les joueurs ont vu leur salaire réduit par deux en fin de saison par un propriétaire, Randy Lerner, flingué. En avril, il y aura malgré tout cette éclaircie : Aston Villa, remonté en Premier League l’été dernier, est élu meilleure pelouse du Royaume. Toujours important de mourir sur un beau gazon. MB
Le XI de Villa battu à Old Trafford le 16 avril 2016 (4-2-3-1) : Guzan – Hutton, Lescott, Clark, Cissokho – Bacuna, Westwood – Sinclair, Gueye, Richardson – J. Ayew.
#98 - Saint-Martin 2019
Saint-Martin 2019, pour l’histoire
Pendant près de dix-huit ans, l’équipe de Saint-Martin n’a pas gagné un match. Puis, le 12 octobre dernier, la longue disette s’est arrêtée. La sélection du territoire français d’Outre-mer des Caraïbes a battu les îles Caïmans (3-0), dans son groupe du troisième et dernier échelon de la Ligue des nations de la CONCACAF. Un mois plus tard, le 16 novembre, Saint-Martin a gagné contre la Barbade (1-0). C’est tout ? Non, le 20 novembre, ils ont remis ça aux îles Vierges, à l’extérieur (1-2). Et voilà trois victoires en l’espace de quarante jours pour les gars de Stéphane Auvray, le coach qui a repris les rênes de l’équipe l’hiver dernier. Une prouesse au vu des conditions difficiles depuis que l’ouragan Irma a ravagé 95% de l’île en septembre 2017. Concrètement, les joueurs de Saint-Martin s’entraînent en partie sur un stabilisé et doivent s’exiler à Anguilla pour les matchs à domicile. Mais comme le dit Stéphane Auvray : « Chez nous, il n’y a pas que les terrains de foot à construire… » FL
Le XI qui a battu les îles Caïmans (3-0) : Luperon – Richardson, Kali, Dumas, Baez – Zouzou, Fidelin – Louis, Dalmat, Felsina – Bellechasse.
#97 - Benevento 2017-2018
Benevento 2017-2018, 20e de Serie A
Après deux montées successives en deux ans, Benevento se retrouve en Serie A lors de la saison 2017-2018 pour la première fois de son histoire. Un baptême douloureux, puisque « Gli Stregoni » (Les Sorciers, N.D.L.R.) ne glanent pas le moindre point lors des quatorze premières journées de championnat. Un triste record pour un promu qui décide de s’accrocher. Sous la houlette de Roberto De Zerbi, nommé fin octobre à la place de Marco Baroni sur le banc du club de Campanie, Benevento s’offre un baroud d’honneur mémorable. Dans le jeu, d’abord. Comptablement, ensuite. Son premier point, il le décroche à domicile face au Milan grâce à un coup de casque de son… gardien, Alberto Brignoli, à la 94e minute de jeu. Histoire de rendre l’équipe définitivement sympathique aux yeux de tous, Bacary Sagna et surtout Cheick Diabaté rejoignent le navire au mercato d’hiver. L’ancien Bordelais claque même six buts en trois journées (face au Hellas, à la Juventus et Sassuolo) et participe à la victoire de prestige, à San Siro, face au Milan de Gennaro Gattuso (0-1). Benevento termine la saison en position de lanterne rouge avec 21 points dans son escarcelle, mais n’oubliera jamais sa première fois dans l’élite italienne. AC
Le XI de Benevento qui a obtenu son premier point en Serie A, face au Milan le 3 décembre 2017 : Brignoli – Letizia, Djimsiti, Costa, Di Chiara – Cataldi – D’Alessandro, Chibsah, Memushaj, Parigini – Puscas.
#96 - Costa Rica 2014
Costa Rica 2014, quart-de-finaliste du Mondial 2014
Avant le début du Mondial 2014, personne ne donne cher de la peau du Costa Rica, qui doit affronter l’Uruguay, l’Italie et l’Angleterre. Une troupe menée par une Belette qui braque la poule de la Mort, ça ressemble à une mauvaise blague. Pourtant la comadreja (la belette en VF, donc) Bryan Ruiz a beau porter le surnom le plus étrange du football mondial, il est un joueur de football très classieux. Et d’un coup de casque majuscule, il fait vaciller Gigi Buffon. Après l’Uruguay battu 3-1 lors de leur entrée en compétition, les Ticos s’offrent le scalp des Italiens et s’invitent en huitièmes de finale. Un exploit majuscule pour le petit pays d’Amérique centrale qui peut compter sur une défense très solide, un virevoltant Joel Campbell, mais surtout sur un immense Keylor Navas. En huitièmes de finale, El Halcon dégoûte les Grecs avant de sortir le tir au but de Gekas. L’aventure s’arrêtera en quarts de finale après un coup de poker de Louis van Gaal, qui fait entrer Tim Krul, son second gardien, pour la séance de tirs au but. Invaincus, mais éliminés, Ruiz, Navas et les autres auront droit à un accueil dément à leur retour à San José. AJ
Le XI du Costa Rica battu par les Pays-Bas (5-4-1) : Navas – Acosta, Gonzalez, Umaña, Gamboa, Diaz – Tejeda, Borges, Ruiz, Bolaños – Campbell.
#95 - Nîmes 2015-2016
Nîmes 2015-2016, 14e de Ligue 2 malgré un handicap de 8 points
Et si l’aventure du Nîmes Olympique en Ligue 1 avait véritablement démarré à la suite de ce scandale ? Le 17 mars 2015, la commission de discipline de la LFP prend acte de l’implication du club gardois dans une sombre affaire de quatre matchs (CA Bastia-Nîmes, Dijon-Nîmes, Caen-Nîmes et Créteil-Nîmes) faisant « l’objet d’approches, de contacts, qui peuvent être qualifiés de tentatives d’arrangement » . Le but ? Assurer son maintien pour la saison 2015-2016 de Ligue 2. Dans un premier temps, la sanction tombe : Nîmes est officiellement rétrogradé en National. Mais les Crocodiles possèdent de l’orgueil et font appel de la décision rendue. Le 10 juillet 2015, la cour rend son verdict à la suite de l’appel : les Nîmois resteront en Ligue 2, mais subissent un retrait de huit points au démarrage de la saison. Contre toute attente avec ce retard comptable, Toifilou Maoulida et ses coéquipiers vont se sortir de ce pétrin sportif grâce à une deuxième partie de saison canon avec 31 points pris sur 51 possibles ! Le 22 avril 2016, Nîmes tape Lens aux Costières (4-2) et assure dans le même temps son maintien. Oui, cette saison-là, une équipe est née. AD
Le XI de départ face au RC Lens (4-2) : Michel – Harek, Briançon, Paquiez, Cordoval – Azouni, Lacourt, Koura, Savanier – Ripart, Mounié.
#94 - Dinamo Brest 2018-2019
Dinamo Brest 2018-2019, premier champion de Biélorussie hors BATE Borisov depuis 2005
Si les résultats ont montré que Diego Maradona ne fait pas forcément un bon entraîneur, ils ont aussi prouvé que l’Argentin fait un super président d’honneur. C’est en tout cas ce que le Dinamo Brest – rien à voir avec le club du Finistère -, dont il est président d’honneur depuis 2018, est venu rappeler en remportant l’édition 2019 du championnat de Biélorussie. Pour comprendre la portée de l’exploit des hommes de Marcel Lička, il suffit de jeter un petit coup d’œil au palmarès de la Vysheyshaya Liga. Un championnat dans lequel le Dinamo Brest n’avait jamais fait mieux qu’une quatrième place et qui était dominé depuis 13 ans par le mastodonte du BATE Borisov. Tonnerre de Brest. SO
Le XI du Dinamo Brest lors du match pour le titre face à Vitebsk (1-0) : Gutor – Duarte, Pavlovets, Veretilo, Vitus – Gabi, Nekhajchik, Bykov – Milevskiy, Gordeychuk, Khoblenko.
#93 - Ludogorets 2011-2012
Ludogorets 2011-2012, champion de Bulgarie au bout de sa première saison dans l’élite
Ludogorets, un nom qui sent bon le bortch et le rideau de fer. Pourtant, il faut attendre 2012, 22 ans après la chute du communisme, pour savoir placer sur une carte Razgrad, petite bourgade de Bulgarie. La faute à Kiril Domuschiev, un oligarque qui décide de se faire un kif en s’offrant Ludogorets, le club de football local. Et de redonner un peu d’éclat à un football bulgare claudiquant depuis de brillantes années 1990. Longtemps cantonné aux divisions inférieures, le Ludogorets enchaîne deux montées consécutives, avant de s’offrir le doublé coupe-championnat pour sa première saison dans l’élite en 2011-2012. Historique ! Depuis grâce à une flopée d’internationaux bulgares, des talents brésiliens de seconde zone, et à quelques seconds couteaux des Balkans, Ludogorets a créé une dynastie. 9 titres consécutifs, deux participations en phase de poules de Ligue des champions et 4 en Ligue Europa. Avec les tauliers Marcelinho et Dyakov toujours au commande. Les Bulgares viennent d’ailleurs de se qualifier pour les seizièmes de finale de l’édition 2019-2020. Costaud. AJ
#92 - TP Mazembe 2010
TP Mazembe 2010, finaliste de la Coupe du monde des clubs
À quoi reconnaît-on les exploits ? Peut-être avant tout à un pont. Un pont inauguré en juin 2014, à Porto Alegre, quelques jours avant le début de la Coupe du monde brésilienne. Un pont dont les piliers dessinent un énorme M et installé à quelques centaines de mètres à peine du stade Beira-Rio, où joue l’Internacional depuis la fin des années 1960. Un pont dont le nom initial devait être un hommage à Abdias do Nascimento, grand militant anti-racisme de l’histoire du Brésil. Un pont aujourd’hui renommé Viaduto Mazembe par les supporters du Grêmio, ennemi intime de l’Internacional.
La raison ? Une envie infinie de ne jamais oublier le TP Mazembe et ce 14 décembre 2010, jour qui a vu le monstre congolais devenir le premier club africain à se qualifier pour la finale d’une Coupe du monde des clubs en balayant le géant brésilien (2-0). C’était à Abou Dhabi, mais surtout pour l’histoire, la compétition n’ayant jamais échappé jusqu’ici à une finale latino-européenne. Une juste récompense, surtout, pour le club de Lubumbashi et son gardien showman Robert Kidiaba. En finale, le TP Mazembe, qui a depuis remporté en 2015 sa cinquième Ligue des champions africaine, s’inclinera face à l’Inter (0-3), mais est encore aujourd’hui fêté tous les ans par les supporters du Grêmio lors d’un Mazembeday. Éternel exploit. MB
TP Mazembe (4-4-2) : Kidiaba – Nkulukutu, Kimwaki, Kazembe, Kasusula – Kabangu, Mbenza, Kaluyituka, Singuluma – Ekanga, Ngandu.
#91 - OM 2013-2014
OM 2013-2014, 0 point en C1
Personne ne pourra oublier la performance légendaire de l’OM version 2013-2014. Sur la scène européenne, l’équipe d’Élie Baup frappe un très grand coup, se faisant une place dans le cercle très fermé des clubs ayant bouclé la phase de poules de C1 avec un zéro pointé. Comme Anderlecht, le Rapid Vienne ou Žilina avant eux, les Marseillais enfilent le bonnet d’âne après six défaites en six matchs dans une poule délicate (Arsenal, Dortmund, Naples). Le bilan fait mal : 0 point, 14 buts encaissés, 5 pions marqués, dont trois par les frangins Ayew. Et quatre jours après son licenciement, Baup assiste peut-être devant sa télé au bouquet final et à la première de José Anigo sur le banc phocéen, le 11 décembre 2013 : l’OM concède une sixième défaite contre Dortmund à domicile (1-2) – un neuvième revers consécutif dans la compétition – pour entrer dans l’histoire. Depuis cette prouesse historique, Marseille n’a toujours pas osé (re)pointer le bout de son nez en Ligue des champions. Baup, lui, est devenu un consultant terriblement attachant. Et c’est très bien comme ça. CG
Le XI de l’OM lors de l’ultime défaite contre Dortmund (4-2-3-1) : Mandanda – Fanni, Diawara, Lucas Mendes, Mendy – Cheyrou, Lemina – Khalifa, Thauvin, Payet – Gignac.
Par la rédaction de sofoot.com