- Top 100 : les équipes mémorables de la décennie
Top 100 : les équipes mémorables de la décennie (de 90 à 81)
La décennie 2010, c'était Mourinho qui danse sur la pelouse du Camp Nou, Balotelli qui bombe le torse, Bielsa assis sur une glacière, Eder qui fait pleurer un pays, Griezmann qui le console, mais c'était surtout des équipes qu'il ne faudra pas oublier. En voici 100, pour l'histoire.
#90 - Tahiti 2013
Tahiti 2013, qui a fait danser le Maracaña à la Coupe des confédérations
Sur Youtube, Mikaël Roche a deux pépites à son actif : l’un des buts contre son camp les plus improbables et une défaite mémorable. Et c’est le soir où il a encaissé ce 10-0 qu’il a vécu l’un des plus beaux moments de sa vie. Grâce à sa victoire en Coupe d’Océanie l’année précédente, Tahiti a disputé la Coupe des confédérations 2013. L’équipe de Marama Vahirua s’est retrouvée au Maracaña de Rio face aux champions du monde et doubles champions d’Europe en titre, l’Espagne. Mikaël Roche gardait les cages tahitiennes ce soir-là. « Un gardien déteste prendre des buts. J’en ai pris dix ! C’était dix fois un enfer, mais ça reste une expérience incroyable. Dès que je faisais un arrêt, ça hurlait dans le Maracaña. C’était comme si je marquais ! » , se souvient le gardien amateur (1) , qui est prof d’EPS à Tahiti. À la fin du match, les larmes coulent sur ses joues. Roche se retrouve dans le rond central avec son homologue, le gardien de la Roja, Pepe Reina. « Il [Reina] m’a dit : « Ne pleure pas. Sois heureux de vivre ça. On a joué tous les deux au Maracaña et ça, personne ne nous l’enlèvera jamais. » » FL
Le XI qui a pris un quadruplé d’El Niño Torres (5-4-1) : Roche – Lemaire, Jonathan Tehau, Vallar, Ludivion, Aitamai – Hue, Caroine, Bourebare, Vahirua – Alvin Tehau.
(1) Propos de Mikaël Roche recueillis par FL pour SO FOOT CLUB en 2017
#89 - Nouvelle-Zélande 2010
Nouvelle-Zélande 2010, invaincue lors du Mondial 2010
Une phase de poules remportée devant la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et Vanuatu, puis un barrage aller-retour contre Bahreïn gagné d’une courte tête (0-0, 1-0). Voilà comment la Nouvelle-Zélande a obtenu le dernier billet pour la Coupe du monde 2010. Même EasyJet s’incline face à cette qualification low cost. Sauf que les « All Whites » vont largement justifier leur place au grand rendez-vous du gratin international. Lors de la phase finale, il y a cette égalisation dans les dernières secondes face à la Slovaquie (1-1), ce match nul face aux champions du monde italiens (1-1) – avec une frappe de Chris Wood qui donne des frissons à Marchetti, le remplaçant de Buffon -, puis un autre partage de points (0-0) avec le Paraguay, futur quart-de-finaliste. Et puisque l’Espagne remportera la compétition après avoir perdu son premier match contre la Suisse, l’histoire retiendra que la seule équipe invaincue du Mondial sud-africain est la Nouvelle-Zélande. FL
Le XI qui a dégoûté l’Italie (5-4-1) : Paston – Reid, Nelsen, Vicelich, Smith, Killen, Lochhead, Elliott, Bertos, Fallon – Smeltz.
#88 - São Paulo 2011
São Paulo 2011, monstrueux sur le papier, mais seulement sur le papier
Rogério Ceni, Casemiro, Luís Fabiano, Rivaldo, Marlos, Denílson – le faux, celui d’Arsenal -, Willian José, Iván Piris, Miranda, Lucas Moura. C’est peu dire que le São Paulo sauce 2011 est succulent sur le papier. Problème, la moitié des joueurs sont en pré-retraite, et l’autre moitié encore des puceaux qui découvrent le monde professionnel. Un cocktail expérience-jeunesse qui ne fonctionne pas du tout. Avec pas moins de trois entraîneurs testés durant l’année (quatre si l’on prend en compte Milton Cruz qui a joué le rôle de l’intérimaire à deux reprises). Mais surtout une défaite en demi-finales du Campeonato Paulista, en quarts de la Coupe du Brésil et dès les seizièmes de finale de la Copa Sudamericana. En championnat, ce n’est pas mieux avec une sixième place au classement. Seule note positive d’une saison galère, Rogério Ceni en a profité pour jouer son 1000e match en professionnel. Mais aussi pour inscrire son 100e but. SO
L’équipe qui s’est inclinée en demi-finales du Campeonato Paulista face à Santos (4-4-2) : Rogério Ceni – Xandão, Alex Silva, Miranda, Jean – Casemiro, Carlinhos Paraíba, Ilsinho (Willian José), Juan – Marlos (Rivaldo), Dagoberto.
#87 - Metz 2011-2012
Metz 2011-2012, 18e de Ligue 2
Pour Joël Muller, cela ne fait aucun doute : la saison 2011-2012 est « la pire saison qu’ait pu connaître le FC Metz dans son existence » , puisque étant « la seule fois où il termine en National » . Car le club-ascenseur a réussi la prouesse de terminer 18e de Ligue 2 avec un effectif qui, sur le papier, pourrait jouer — rétrospectivement — les premiers rôles en Ligue 1. Avec en guise de bonus deux futures stars qui s’ignoraient : Sadio Mané devant et Kalidou Koulibaly derrière. « Des gamins de 19-20 ans, regrette Dominique Bijotat. Ils ont sacrément évolué entre-temps, mais il manquait certainement d’unité dans le noyau des joueurs expérimentés. » Au moindre accrochage, c’est toute la machine qui déraille. Après cinq défaites consécutives en septembre, puis un hiver horrible (une série de 12 matchs sans victoire entre le 20 décembre 2011 et le 30 mars 2012), les Grenats sont dans le dur et ne peuvent redresser la barre. L’été suivant, Koulibaly et Mané quitteront le navire, mais les Lorrains prendront finalement cette relégation avec philosophie : autour d’Albert Cartier, un groupe régénéré arrivera à retrouver la Ligue 1 après deux montées consécutives. Avec un peu recul, les dégâts ont été limités, mais le sentiment de gâchis est toujours là. MR
Le XI « all-stars » du FC Metz, jamais aligné tel quel (4-4-2) : Joris Delle – Bouna Sarr, Kalidou Koulibaly, Fallou Diagne, Gaëtan Bussmann – Yeni Ngbakoto, Ludovic Guerriero, Pierre Bouby, Sadio Mané – Diafra Sakho, Andy Delort.
Propos de Muller et Bijotat recueillis par MR
#86 - Guangzhou Evergrande 2011
Guangzhou Evergrande 2011, champion de Chine
C’est l’histoire du club devenu le plus riche du monde en 2016 et qui devait pourtant disparaître. Souvenez-vous 2010 et ce scandale : impliqué dans une affaire de matchs truqués, le Guangzhou GPC est relégué administrativement en deuxième division et est à deux doigts de mettre la clé sous la porte. À deux doigts seulement, car l’Evergrande Estate Group, géant de l’immobilier en Chine, vole au secours d’un club né dans les années 1950 et passé professionnel au début des années 1990, époque où le championnat chinois est (enfin) devenu pro. Résultat instantané : le jouet change de nom, de logo et achète la majorité des internationaux du pays, ce qui lui permet de remonter directement dans l’élite jusqu’à ce coup massif moins d’un an plus tard. En novembre 2011, le Guangzhou Evergrande Taobao Football Club soulève la première Chinese Super League de son histoire quelques mois à peine après avoir fait de Dario Conca, élu meilleur joueur du championnat du Brésil en 2010, le cinquième type le mieux payé du monde. Depuis ? Simple : le club a raflé huit des neuf derniers championnats de Chine, deux coupes nationales et deux Ligue des champions d’Asie. Tout ça en voyant défiler Robinho, Paulinho, Jackson Martínez, Lucas Barrios, Alessandro Diamanti, Alberto Gilardino, Marcello Lippi, Luiz Felipe Scolari et Fabio Cannavaro. Galactique. MB
Le XI type (4-3-3) : Yang Jun – Li Jianhua, Paulão, Feng Xiaoting, Sun Xiang – Cho Won-Hee, Conca, Zheng Zhi – Wu Pingfeng, Muriqui, Gao Lin.
#85 - APOEL Nicosie 2011-2012
APOEL Nicosie, quart-de-finaliste de la C1
9,5 millions d’euros. Pour réaliser la portée de l’exploit réalisé par l’APOEL en cette édition 2011-2012, il faut savoir que le budget du club atteignait tout juste ce montant famélique. Soit à peine plus que la somme déboursée par Lille pour s’offrir Nolan Roux. Avec pour seules armes une flopée d’internationaux chypriotes (Charalambides), des bourlingueurs brésiliens (Ailton, Manduca) et d’anciennes promesses portugaises (Nuno Moraes), Nicosie parvient à s’incruster en quarts de finale de Ligue des champions. Certes, l’APOEL du coach serbe Jovanović n’a pas de pétrole, mais elle a des idées. C’est une équipe qui sait parfaitement faire le dos rond, être résiliente et tuer son adversaire en contre. En phase de poules, ce sont Porto et le Zénith qui mordent la poussière au GPS stadium. Les Chypriotes terminent premiers. Une aubaine pour Lyon qui croit tirer le gros lot en huitièmes. Raté. Après une victoire laborieuse à l’aller, Lyon saute dans l’APOEL à frire. Manduca marque et ramène les siens à égalité, avant que Nicosie ne l’emporte aux tirs au but. Un exploit fou pour des Chypriotes sévèrement mis au pas en quarts de finale par le Real. AJ
Le XI (4-5-1) : Chiotis- Poursaitides, Paulo Jorge, Oliveira, Boaventura- Charalambides, Nuno Morais, Helio Pinto, Manduca, Ailton – Solari.
#84 - La Gantoise 2014-2017
La Gantoise 2014-2017, championne de Belgique et qui a bouffé du Lyon
La légende veut qu’en 1906, Buffalo Bill et son groupe de théâtre se sont arrêtés pour une représentation aux alentours de l’ancien stade à Gand, une charmante petite bourgade flamande située non loin de la frontière avec les Pays-Bas. D’où le surnom « les Buffalos » pour les joueurs du club local : La Gantoise. Près de 110 ans plus tard, ce dont on est sûrs, c’est que l’Olympique lyonnais est passé au Buffalo Grill en Ligue des champions. Car La Gantoise (à l’origine, le nom officiel du club est français comme la majorité des clubs flamands, car l’aristocratie belge était francophone à l’époque de leur création) a été sacrée championne de Belgique pour la première fois de son histoire en 2015 et s’est qualifiée dans la foulée pour les 8es de finale de la Ligue des champions avec un bison nommé Laurent Depoitre. C’est tout ? Non, la saison suivante, La Gantoise a tordu Tottenham en Ligue Europa. On appelle ça une main de fer dans un Gand de velours. FL
Le XI qui a gagné à Gerland (3-6-1) : Sels – Nielsen, Mitrović, Asare – Foket, Neto, Kums, Saief, Dejaegere, Miličević – Depoitre.
#83 - Santos 2011
Santos 2011, vainqueur de la Copa Libertadores
Quand on a eu le meilleur joueur du meilleur monde chez soi, on passe souvent de longues années à lui chercher un héritier. Depuis l’époque bénie du Roi Pelé, les fans de Santos ont longtemps attendu. En vain. Ils ont crû le trouver en Robinho. En 2003, les fans du Peixe s’enthousiasment devant les meninos da vila, 3 gamins du crû Elano, Diego et Robinho qui roulent sur le championnat du Brésil. Mais si les espérances sont grandes, si le football proposé est flamboyant, les 3 petits génies ne parviennent pas à ramener la Copa Libertadores à la maison. Alors il faut attendre cette année 2011, et la résurrection du roi en la personne d’un gamin tout en crête et en exubérance. Bien accompagné de la seconde vague de meninos da vila (André, Danilo, Ganso), épaulé par un Elano rentré au bercail, Neymar met l’Amérique du Sud à ses pieds. Et 48 ans après sa dernière victoire, Santos remporte la Copa Libertadores face à Peñarol 2-1. Les buteurs ? Danilo et le Ney évidemment. Qui restera deux ans de plus à Vila Belmiro avant d’exporter son talent en Catalogne.
AJ
Le XI (4-4-2) : Rafael- Danilo, Edu Dracena, Durval, Alex Sandro – Arouca, Elano, Adriano, Ganso – Neymar, Borges.
#82 - Wigan 2012-2013
Wigan 2012-2013, vainqueur de la FA Cup, 18e de Premier League
Une équipe ne devrait pas vivre ça. L’Angleterre avait déjà vu des finalistes de FA Cup relégués en fin de saison : Manchester City en 1926, Leicester en 1969, Brighton en 1983, Middlesbrough en 1997 et Portsmouth en 2010. Mais l’Angleterre n’avait jamais vu une équipe remporter le vieux trophée et être balancée en seconde division la même année. Voilà Wigan, celui du propriétaire Dave Whelan, qui s’était cassé la jambe en finale de la FA Cup 1960 lors d’une finale perdue avec Blackburn contre Wolverhampton (0-3), de Roberto Martínez sur le banc, de Jean Beausejour, James McArthur et de la doublette Di Santo-Koné.
Un Wigan qui n’avait jamais été plus loin qu’un quart de finale jusqu’alors et sur qui il aurait été possible de faire un film. Un truc dramatique à souhait, bouclé par une 18e place de Premier League et une victoire en finale de la FA Cup le 11 mai 2013 grâce à une tête dans les arrêts de jeu de Ben Watson. Monstrueusement inoubliable. MB
Le XI vainqueur de la FA Cup face à City (4-3-3) : Robles – Boyce, Scharner, Alcaraz, Espinoza – McCarthy, McArthur, Gómez – McManaman, Koné, Maloney.
#81 - Amiens 2016-2017
Amiens 2016-2017, auteur du meilleur finish de l’histoire de la Ligue 2
« Ce serait complètement fou… Monconduit, au deuxième poteau, c’est pas fini, la reprise instantanée vers le point de penalty, le ballon qui traîne, sur Bourgaud QUI FRAPPE, QUI FRAPPE. ET QUI MARQUE. MAIS C’EST FOU, C’EST FOU ET C’EST FINI. » Impossible de ne pas frissonner en retombant sur ce morceau d’histoire. Ce soir-là, le 19 mai 2017, Emmanuel Bourgaud marque « le but le plus important de sa vie » dans les dernières secondes d’une saison homérique. Le but de la montée en Ligue 1, la première dans l’histoire du club picard, devant près de 7 000 supporters au stade Auguste-Delaune.
Le bond est fou : avec ce pion libérateur, Amiens passe de la sixième à la deuxième place, coiffant au poteau Lens et Troyes. Une sixième victoire consécutive, un nouvel exploit signé Christophe Pélissier et un modèle nommé Emmanuel Macron, le gamin de la ville tout juste élu président de la République. Ce qui ne l’empêchera pas de se faire chahuter par les ex-salariés de Whirlpool pour son grand retour sur ses terres deux ans plus tard. À Amiens, on n’oublie pas. CG
Le XI de la montée à Reims (4-2-3-1) : Gurtner – El Hajjam, Adénon, Dibassy, Ielsch – Monconduit, Ndombele (Koita, 77e) – Soumah (Bourgaud, 83e), Charrier (Fofana, 57e), Manzala – Kamara.
Par la rédaction de sofoot.com