- Top 100 : les équipes mémorables de la décennie
Top 100 : les équipes mémorables de la décennie (de 40 à 31)
La décennie 2010, c'était Mourinho qui danse sur la pelouse du Camp Nou, Balotelli qui bombe le torse, Bielsa assis sur une glacière, Eder qui fait pleurer un pays, Griezmann qui le console, mais c'était surtout des équipes qu'il ne faudra pas oublier. En voici 100, pour l'histoire.
#40 - USA 2019
États-Unis 2019, vainqueurs de la Coupe du monde féminine
Les Oranje n’avaient pas les armes pour enrayer la mécanique. Dans un Groupama Stadium à guichets fermés, les Américaines ne leur ont laissé aucune chance. Deux buts à rien, des montagnes d’occasions face à si peu et deux symboles pour faire grimper la marque. D’abord, l’icône Megan Rapinoe, meilleure joueuse du tournoi, co-meilleure buteuse et libre-pensante, pour ouvrir le score sur penalty, et la promesse Rose Lavelle, 24 ans et incarnant la façon dont la Team USA arrive à se renouveler, pour conclure le festival. Cet été, en France, les Américaines sont venues glaner leur quatrième couronne mondial, le deuxième consécutif, et ont fait tomber, avec 26 pions, le record de buts inscrits sur une édition. Un ouragan qui a tout renversé, que ce soit le courage espagnol, les espoirs français, la confiance anglaise et donc le rêve néerlandais, sans oublier de se payer quelques polémiques.
Beaucoup ont reproché aux coéquipières d’Alex Morgan leurs célébrations outrageuses face aux faibles thaïlandaises (13-0), le geste en demie de la buteuse lorsqu’elle faisait mine de boire l’Angleterre comme du thé ou encore les déclarations d’Ali Krieger, qui affirmait que les États-Unis avaient « la meilleure et la deuxième meilleure équipe du monde » . Une certaine arrogance qui avait pourtant un fond de vérité : les Américaines étaient au-dessus du lot. Mieux, elles avaient d’autres combats à mener. Avec Megan Rapinoe en porte-voix contre Donald Trump et pour l’égalité salariale, rares sont les sportives qui ont brillé sur autant de terrains en même temps. MR
Le XI qui a mis fin au rêve des Bleues en quarts de finale de la Coupe du monde (4-3-3) : Naeher – O’Hara, Dahlkemper, Sauerbrunn, Dunn – Lavelle, Ertz, Mewis – Heath, Morgan, Rapinoe.
#39 - Les Herbiers 2017-2018
Les Herbiers 2017-2018, finaliste de la Coupe de France 2018
Le 16 avril 2018, une poutre de cinq mètres de long a été installée à l’hôtel Mercure de Nantes. Voilà pourquoi : « Les gars doivent se dire que si on arrive à marcher sans problème sur une poutre à 10 centimètres du sol, on doit aussi pouvoir le faire à 100 mètres du sol. C’est juste parce qu’on a peur qu’on ne le fait pas et c’est justement cette peur qui nous enlève la concentration. Les mecs doivent se dire : « Ben ouais, le coach a raison, je peux parfaitement jouer un match même s’il y a 35 000 personnes autour de nous. Je sais faire. » C’est un message rassurant. » Et un message qui passe : trois jours après l’exercice de la poutre, Stéphane Masala, arrivé sur le banc des Herbiers quatre mois plus tôt, voit ses joueurs écarter Chambly (2-0) à la Beaujoire et se qualifier pour une finale de Coupe de France face au PSG alors que le club vendéen n’a même pas assuré son maintien en National 1. Sur la route des Herbiers, Auxerre et Lens furent également écartés. Évidemment, le PSG résistera et s’imposera à l’expérience (2-0). Mais l’histoire restera gravée dans les mémoires. MB
Le XI de la finale face au PSG (4-1-4-1) : Pichot – Marie, Fofana, Dequaire, Pagerie – Vanbaleghem (Dabasse, 62e) – Bongongui, Flochon, Eickmayer (Couturier, 88e), Rocheteau – Germann (Gboho, 63e).
#38 - Côte d'Ivoire 2015
Côte d’Ivoire 2015, victorieuse de la CAN sans Drogba, mais avec Barry
Bata a failli abriter le plus grand cimetière des Éléphants. Nous sommes en Guinée équatoriale, en finale de la CAN 2015, après une purge de 120 minutes. La Côte d’Ivoire, qui a déjà échoué deux fois aux tirs au but dans la compétition en 2006 et en 2012, joue encore à la mort subite avec le Ghana – et sans Didier Drogba, qui a tiré sa révérence internationale l’année précédente. Et l’on se dit que cette équipe est encore maudite. Pourquoi ? Parce que le Ghana mène 2-0 après deux tentatives de chaque côté. À ce moment-là, le commentateur de la télé ivoirienne se remémore les sanglots du Caire et de Libreville et parle déjà de « symphonie inachevée » . La suite, c’est un quart d’heure de l’Histoire qui appartient à Boubacar Barry Copa. Celui qui ne devait même pas jouer la finale sans la blessure de Sylvain Gbohouo la veille, claque des parades, se roule par terre, arrête le 11e tir ghanéen, se roule à nouveau par terre et offre le titre à la Côte d’Ivoire quand vient son tour de la mettre au fond. C’était son destin. FL
Les XI tireurs ivoiriens portés par le Dieu des Éléphants : Bony, Tallo, Aurier, Doumbia, Yaya Touré, Salomon Kalou, Kolo Touré, Kanon, Bailly, Dié, Barry.
#37 - Naples 2015-2018
Naples 2015-2018, parce que c’est trop bien d’être un dauphin
Les trois saisons de Maurizio Sarri à Naples demeureront inoubliables dans l’histoire du club napolitain. Même si l’ancien banquier n’a gagné aucun titre avec les Partenopei, et s’il occupe surtout aujourd’hui le poste d’entraîneur de la Juventus. Un choix de carrière vécu comme une trahison par le peuple de Campanie. Pour comprendre ça, il faut savoir avant tout que Sarri et Naples, c’est la culture de l’extrême. De la passion, qui a amené d’immenses joies mais aussi et surtout d’immenses désillusions. Au niveau comptable, d’abord : comment ne pas finir champions lorsqu’on récolte successivement 82,86 et enfin 91 points sur ces trois années ? Seule la Juve détenait la réponse, et s’est évidemment bien gardée de la partager. Comment oublier ce 22 avril 2018, ce coup de caboche victorieux de Kalidou Koulibaly au Juventus Stadium et la nuit de folie à Naples qui s’en est suivie alors que rien n’était acquis ? Non, les années Sarri, c’est avant tout du bonheur, amené par un 4-3-3 au jeu vertical capable de mettre le feu dans n’importe quelle défense. Une équipe de tueurs dirigée par un sorcier en survet’ qui grille ses clopes au bord de la pelouse. Une certaine idée du football, avant-tout. AC
Le XI qui a battu la Juventus dans son antre le 22 avril 2018 (4-3-3) :
Reina – Rui, Koulibaly, Albiol, Hysaj – Allan, Jorginho, Hamšík – Callejón, Mertens, Insigne.
#36 - France 2010
France 2010, a décidé de ne pas descendre d’un bus
Raymond, pourquoi ? « Une impulsion suicidaire » , justifia-t-il après coup, dans Tout seul, livre retraçant les six années de mandat de Raymond Domenech à la tête des Bleus. Pourquoi avoir été lire cette lettre écrite par des apprentis grévistes ? La lettre, c’est évidemment le bus, Knysna, la Coupe du monde 2010, Évra déchiqueté en place publique, l’équipe de France qui implose, qui « se suicide collectivement » pour reprendre les mots de Domenech. Mais c’est aussi le symbole d’un sélectionneur dépassé, isolé, pris au piège d’un personnage qu’il s’est amusé à construire médiatiquement. Sportivement, les Bleus se vautrent également (un nul, deux défaites) et mettront plus de quatre ans à se racheter une image auprès de leur public. On a ri, quand même. MB
Le XI humilié par l’Afrique du Sud (4-2-3-1) : Lloris – Sagna, Gallas, Squillaci, Clichy – A. Diarra, Diaby – Gignac, Gourcuff, Ribéry – Cissé.
#35 - Italie 2016
Italie 2016, 1/4 de finaliste de l’Euro 2016
« On a réalisé quelque-chose d’exceptionnel, que personne ne nous imaginait capable de faire au départ. » Salvatore Sirigu, l’ancien rempart du PSG, résumait à merveille le sentiment par la Nazionale après son élimination aux tirs aux buts face à l’Allemagne en quarts de finale de l’Euro 2016. Car oui, personne – et vraiment personne – n’aurait pu imaginer l’Italie aller aussi loin et marquer les esprits de cette façon au début de la compétition. Sans Marco Verratti et Claudio Marchisio,qui ont déclaré forfait pour le voyage en France, Antonio Conte s’est donc entouré d’une équipe de soldats prêts à mourir avec lui. Des fantassins disposés dans un 3-5-2 ultra-discipliné, qui donnait l’impression à chaque rencontre de réciter une partition su sur le bout de doigts. C’est comme cela que la Squadra Azzurra et son attaque Graziano Pellè-Eder a disposé de la Belgique en ouverture puis de la Suède pour finir première de son groupe à la surprise générale. Qu’elle a ensuite marché sur l’Espagne, avec panache à Saint-Denis en huitièmes, avant de faire frissonner l’archi-favorite Allemagne qui se souviendra à jamais de la course d’élan de ce même Pellè avec bonheur. À cette époque-là, le football italien n’était déjà pas en bonne santé. Mais, le temps d’un été, Antonio Conte avait réussi à nous le faire oublier.AC
Le XI de l’Italie face à l’Allemagne (3-5-2) :
Buffon – Barzagli, Chiellini, Bonucci – De Sciglio, Parolo, Sturaro, Giaccherini, Florenzi – Éder, Pellè.
#34 - Borussia Dortmund 2012-2013
Borussia Dortmund 2012-2013, finaliste de la C1 et 2e de Bundesliga
Double champion d’Allemagne en titre, Dortmund sait déjà qu’il tient là une génération folle au moment d’entamer cette saison 2012-2013. Le travail de sape de Jürgen Klopp porte alors ses fruits sur la scène nationale, sans gommer la frustration de ne pas pouvoir exporter ces résultats en Europe. Mais cette année, la donne est alors différente : le Bayern est stratosphérique et compte 12 points d’avance à la trêve. Le Borussia se contentera donc d’assurer sa place de dauphin devant Leverkusen. Les coudées franches, tout est donc mis en place pour enchaîner les coups de force en Ligue des champions. Dans un « vrai groupe des champions » , les Schwatzgelben sortent de leur poule invaincus face au Real Madrid, Manchester City et l’Ajax, déroulent face au Chakhtar en 8es, retournent Málaga dans les toutes dernières minutes des quarts, avant de signer leur chef-d’œuvre face au Real en demi-finale aller (4-1). Porté par un Robert Lewandowski sur un nuage, le BvB se hisse en finale pour la deuxième fois dans son histoire, avec son football aussi offensif qu’euphorique. Mais les romantiques seront une fois de plus confortés dans leur certitude que ces épopées se drapent d’une saveur particulière quand elles sont avortées : chose qui est arrivée au moment où les rêves des Borussen se sont fracassés sur le réalisme du Bayern (2-1). La légende de Jürgen « le beau loser » Klopp pouvait alors s’ouvrir. MR
Le XI qui a étrillé le Real Madrid en demi-finale aller (4-2-3-1) : Weidenfeller – Piszczek, Subotić, Hummels, Schmelzer – Bender, Gündoğan – Błaszczykowski, Götze, Reus – Lewandowski.
#33 - Barça 2014-2015
Barça 2014-2015, vainqueur de la C1, de la Liga et de la Coupe du Roi
Après avoir connu la gloire dans toute sa splendeur, le retour à la réalité peut être très difficile au moment de repartir de l’avant. Pour le FC Barcelone, cette nouvelle quête de la perfection n’aura finalement duré que quatre saisons à l’image de la divine composition musicale d’Antonio Vivaldi. Installé à la tête d’une équipe où l’association entre Neymar, Leo Messi et Luis Suárez est pour la première fois mise à exécution à partir du mois d’octobre (Suarez étant suspendu suite à sa morsure sur Giorgio Chiellini pendant la coupe du monde au Brésil), Luis Enrique met au point une équipe qui prend racine un soir de défaite contre la Real Sociedad, le 4 janvier 2015 (1-0). Remplaçant au coup d’envoi en compagnie de son acolyte brésilien, Messi entame une discussion avec son entraîneur pour lui indiquer la marche à suivre. La suite est un récital : le 22 mars 2015, le Barça s’impose dans le Clasico contre le Real Madrid au Camp Nou (2-1) et prend définitivement les commandes de la Liga pour être sacré champion d’Espagne deux mois plus tard. Le 30 mai 2015, le Barça s’impose contre l’Athletic Club au Camp Nou pour la finale de la coupe d’Espagne où Messi inscrit probablement le plus beau but de sa carrière (3-1). Le 6 juin 2015, le Barça s’impose contre la Juventus de Turin au stade Olympique de Berlin grâce à des buts d’Ivan Rakitić, le nouveau baromètre des Culés, Suárez et Neymar. Sur son parcours, ce Barça aura éliminé le champion de Chypre (APOEL Nicosie), le champion des Pays-Bas (Ajax Amsterdam), le champion d’Angleterre (Manchester City), le champion de France (Paris Saint-Germain), le champion d’Allemagne (Bayern Munich) et le champion d’Italie, la Juve. Lors de ce match, Xavi Hernández dispute même sa toute dernière rencontre sous le maillot blaugrana pour clore ce cru couronné d’un triplé comme lors de la saison 2010-2011. Més que une mise à l’amende. AD
Le XI de départ contre la Juventus (4-3-) : Ter Stegen – Alba, Mascherano, Piqué, Dani Alves – Busquets, Rakitić, Iniesta – Neymar, Messi, Suárez.
#32 - Allemagne 2014
Allemagne 2014, championne du monde
Il fait désormais nuit sur Belo Horizonte. Et celui qui a fait coucher le soleil sur le Brésil prend alors la parole. « On savait aussi que quand les Brésiliens doivent affronter une équipe qui va vite devant, ils ont des problèmes. Nous avions confiance, nous savions que si nous jouions sur nos qualités, nous gagnerions ce match. Mais sur un tel score, bien évidemment, non. » Quand Joachim Löw pose ces mots, la Nationalmannschaft vient de coller un 7-1 au pays hôte, alors plongé dans le cauchemar du Mineiraço. Face à l’ampleur du score, l’Allemagne a presque de la peine pour ce public, parce qu’il a connu un sentiment similaire en 2006, lors d’une Coupe du monde à la maison. Les rôles désormais sont inversés, mais la logique est respectée. Parce que la bande à Neuer, Hummels, Schweini et Klose s’est muée pendant ce Mondial en briseuse de rêves. Des illusions du Portugal en poule (4-0) aux espoirs de l’Argentine de Messi en finale (1-0, a.p), en passant par la résistance algérienne (2-1, a.p) et les fondations de la France de Deschamps (1-0), tout a été cassé pierre par pierre sur ce chemin. Mais parfois, la réalité est aussi belle à regarder jouer. MR
Les XI bourreaux du Brésil (4-2-3-1) : Neuer – Lahm, Boateng, Hummels, Höwedes – Khedira, Schweisteiger – Müller, Kroos, Özil – Klose.
#31 - Juventus 2012-2015
Juventus 2013-2015, inoubliable
Du côté de Turin, la passation de pouvoir Antonio Conte-Max Allegri s’est faite sur ces deux saisons 2013-2014 et 2014-2015. L’arrivée d’Allegri est d’ailleurs vécue comme un demi-traumatisme par le tifosi juventini après le départ de celui qui était l’idole de tout un peuple. En même temps, comment aurait-il pu en être autrement lorsque l’on vient de terminer champion avec 102 points dans l’escarcelle ? Ce renouveau est rapidement amorti par la qualité folle que dégage toujours l’effectif Bianconero. Porté par une défense à trois Bonucci-Chiellini-Barzagli toujours aussi solide, le milieu Pirlo-Pogba-Vidal ébloui la Botte de sa classe tandis que Carlo Tévez martyrise toutes les défenses avant de s’attaquer à l’Europe sous l’égide d’Allegri. Il n’y aura que Barcelone, en finale de Ligue des Champions 2015, qui viendra briser (une nouvelle fois) les rêves de sacre européen de la Vieille Dame et de son portier Gianluigi Buffon. Mais en Italie, cette Juve-là a fait trembler bien plus d’un foyer. AC
Le XI de la Juventus qui dépasse les 100 points en Serie A :
Buffon – Chiellini, Bonucci, Barzagli – Pirlo, Vidal, Pogba, Lichtsteiner, Asamoah – Tévez, Llorente.
Par la rédaction de sofoot.com